Depuis plus de trente ans, les événements chics du mois de mai étaient rythmées par une répartition automobile intangible : à Renault le soleil de la Riviera et de la Croisette au Festival de Cannes ; à Peugeot le chic de la Porte d’Auteuil et des Internationaux de France, le tournoi de Roland-Garros. Oui mais voilà, quand ça change, ça change ! A commencer par Peugeot qui a mis fin à son partenariat avec le tournoi de tennis en mars. Dans le même temps, BMW remplaçait Renault pour convoyer les actrices et acteur jusqu’au pied du tapis rouge cannois.
Résultat, fin avril, c’est Renault qui signait avec Roland’. Et pour le faire savoir, le Losange fait tout pour laisser son empreinte sur la terre battue parisienne...
Renault à Roland Garros : un partenariat bien visible
Logo sur le filet, affichage partout en France du même losange dans le même blanc que les lignes sur la terre battue, ou encore un « Studiault » comme dans un salon automobile qui expose aux visiteurs du village du tournoi les derniers Austral, Mégane et même la R5 Prototype ! Oui, Renault était bien décidé à faire connaître son statut de « partenaire premium » du tournoi. Et pour mettre un maximum de chances de son côté, Renault s’affiche aussi dès la sortie du métro Porte d’Auteuil.
Le dispositif s’accompagne d’une levée de fonds pour rénover des courts de tennis en France, à partir de chaque let (la balle qui touche le filet mais retombe du côté opposé au lancer et dans les limite du terrain) comptabilisé lors de la compétition.
Au-delà de l’affichage, quand on est constructeur automobile, sponsoriser un événement sportif se fait le plus souvent du côté des véhicules d’encadrement. Ainsi de Skoda qui fournit les voitures d’équipes de nombre de courses cyclistes d’ASO. Pour Roland Garros, Renault a repris le rôle qu’occupait Peugeot, à savoir convoyer les joueurs, officiels et personnalités à travers Paris jusqu’à la Porte d’Auteuil et l’accès automobile, Porte 5.
100 Mégane E-Tech pour Roland !…
Résultat, Renault a mis à disposition du tournoi une centaine de la nouvelle Mégane E-Tech, récemment essayée par Guillaume, la plupart en teinte gris rafale mais certaines sont aussi noires ou bleu marine, à chaque fois flanquées d’un large autocollant du tournoi.
Et si cela ne suffisait pas, ce sont les modèles grands volumes du Losange qui sont appelés à la rescousse. Les Espace V restylés (en noir) ainsi que les Trafic SpaceClass (en noir, en gris) ou encore en versions fourgon pour le matériel, circulent ainsi durant la Quinzaine.
Notons qu’un nouveau Kangoo adapté par Qstomize (le nouveau nom de Renault Tech) est aussi présent pour convoyer les personnes en fauteuil roulant.
…et cinq Renault 5 rétrofit inédites !
Mais la plus grosse sensation, ce sont les Renault 5 ! Oui, Renault a osé proposer des modèles de collection pour participer au tournoi, une habile façon de faire le lien avec les 50 ans de la « Supercar » et l’actualité produit à venir, puisque la Renault 5 sera relancée en version moderne en 2024. D’ici là, en 2022, c’est notamment avec cinq modèles rétrofitées, dont le moteur thermique a été remplacé par un kit batterie + moteur R-Fit, qui ont été préparées.
Leurs couleurs : blanc, bleu marine, vert, jaune, et gris pour une « R5 Alpine » ! Leur flocage est signé Automotive Advisor.
Ce dispositif est similaire à celui qu’avait imaginé Renault pour les 60 ans de la R4 à l’occasion… du Festival de Cannes. Là encore, convoyer des stars en modèles de collection, populaires qui plus est, c’était inédit ! On avait ensuite retrouvé ces R4 jusqu’à la visite présidentielle d’Emmanuel Macron à Douai.
Les regards les plus aiguisés auront noté que le style de ces R5 évolue légèrement : outre les couleurs pour certaines audacieuses (jaune et vert à l’extérieur, sellerie orange pour un habitacle), ce sont les logos qui changent ! Les « Vasarely » qui avaient remplacé fin 1972 les logos Kent interdits sont ici remplacés par le tout dernier losange dit « Nouvel R », intronisé par la R5 Prototype fin 2020.
Et pourquoi pas aller à Roland Garros en bus ?
Mais oui, pourquoi pas ? D’autant que là encore, c’est possible avec Renault qui, depuis son showroom de l’Avenue des Champs-Elysées, l’Atelier Renault, propose trois trajets chaque matin (10h15, 11h30, 12h45), gratuits mais sur réservation, pour rejoindre les cours de tennis en autobus ancien. C’est un service de la RATP, plus exactement une version dérivée du « Vintage Tour » de Tootbus de sa filiale RATP Dev, qui circule le weekend dans Paris. Le modèle est le même et c’est bien sûr un bus Renault !
Plus exactement, c’est un fier et véritable Renault TN4H avec sa motorisation d’époque des années 1930, sa cabine vestibulée, et ses 25 places dont 4 en plateforme à l’arrière, pour profiter de l’air. Un voyage dans le temps qui nous ramène presque aux origines du Tournoi, créé en 1925 soit 11 ans avant la livraison des Renault TN4H qui commence en 1936 pour près d’un millier d’exemplaires, dont 410 seront à plateforme ouverte à l’arrière.
Si le châssis est en acier, la caisse est en bois, et contrairement aux TN6 à 6 cylindres, le TN4 est mû par un 4-cylindres de 58 ch dès 1600 tr/min. Le carburant est ternaire : 1/3 alcool, 1/3 benzol, 1/3 essence, presque l’hybride avant l’heure… mais surtout, et pour le confort des machinistes conducteurs, la cabine est vestibulée à partir de l’après-guerre, pour les protéger du vent. Les TN4H resteront en service jusqu’en 1971, remplacés par les Saviem SC10.
Dans la circulation parisienne, le TN4H impressionne. Il vibre, il grogne, il roule lentement… mais son allure surprend et suscite la sympathie. Le parcours passe par le Grand Palais, le Pont Alexandre III, la Tour Eiffel, les quais rive-gauche jusqu’au Pont Mirabeau, puis une courte traversée du XVIe arrondissement avant d’atteindre la Porte d’Auteuil près des terminus des lignes 32 et 123.
Jusqu’au ticket, cette visite est sympathique. On vous en a d’ailleurs filmé la fin du trajet en vidéo :
Par contraste, la navette « officielle » du tournoi est un bus Karsan turc mu par un moteur électrique BMW i !
Pas encore de série limitée mais…
…au cas où, on a déjà notre idée sur la question ! Notre graphiste Célia a ainsi imaginé une Mégane E-Tech Roland Garros du meilleur effet. Certes, elle n’est pas prévue en taille break mais ce serait dommage de lui refuser le service ?
En tout cas, rien n’est impossible car le partenariat entre Renault et Roland Garros court certainement sur plusieurs années et qu’une telle image sera cultivée encore davantage à l’avenir.
Photos : Eric E. et François M. – Le Nouvel Automobiliste