Le Nouvel Automobiliste
The French Dispatch

The French Dispatch : un film, une ambiance et des Citroën

Le nouveau film de Wes Anderson, qui sort aux cinémas ce 27 octobre, se passe en France. Construit autour de l’histoire d’un journal, The French Dispatch, aux faux-airs de The New Yorker, le long-métrage réunit une kyrielle d’acteurs fameux et pour certains fidèles d’Anderson… ainsi qu’un large panel automobile français ! On en fait le tour ensemble.

The French Dispatch : le titre du film semble prédestiné à Citroën. Ceux qui n’ont jamais passé la Manche (ou dévoré un Toutes les voitures du monde) ignorent peut-être encore que nos amis anglais et irlandais dédaignent les Jumpy et leur préfèrent… les Citroën Dispatch !

C’est exactement le même modèle, seul le nom change. Il faut dire que là-bas, la consonnance anglaise du nom, si chic de ce côté de la Manche, est ridicule. Idem pour le (Jolly) Jumper, rebaptisé Relay, et en son temps de l’Evasion, version monospace du Jumpy et qui surtout signifiait… évasion fiscale. Il avait été renommé Synergy, finalement une bonne métaphore de ce qu’était le programme de monospaces et d’utilitaires moyenne gamme produits par Fiat et PSA à Hordain, au sein de l’usine SEVEL Nord.

The French Dispatch : un film sur la presse et la France du XXe siècle

Revenons au film dont le titre sonne déjà étrangement aux oreilles des connaisseurs les plus avertis de la chose automobile. Il est construit en quatre séquences, dont trois couvrent des histoires tirées du dernier numéro du journal The French Dispatch dont le rédacteur en chef Arthur Howitzer Jr. vient de mourir. En toile de fond, la France des années 30 jusqu’aux troubles de Mai 68. Pourtant, ce n’est pas à Paris que le film est tourné mais à Angoulême, renommé Ennui-sur-Blasé. Un double hommage, plus flatteur qu’il n’en a l’air : qui se souvient qu’avant Mai 68, le quotidien Le Monde titrait « La France s’ennuie » ?

Et si le film parle majoritairement anglais, nombre de passages en français s’y intercalent avec délice pour les oreilles. Il faut dire qu’une partie des acteurs est tricolore : Léa Seydoux, Mathieu Amalric, Denis Ménochet, Cécile de France, Hippolyte Girardot, Guillaume Gallienne… et les voitures aussi !

The French Dispatch actors

Wes Anderson, passion Citroën !

Car venons-y : qui dit livraison ou Mai 68 dit paniers à salade et donc Citroën Type H ! Les reflets de ses tôles ondulées sont souvent à l’écran, au même titre que quelques 2 CV mais aussi l’intérieur d’une opulente DS Pallas, et ce qui semble être une Acadiane passablement amochée par les humeurs de 1968… soit dix ans avant le lancement de sa production en 1978 ! Une Traction Avant, en dessin animé, se joint au cortège de Citroën ainsi qu’une GS sur certains plans.

Citroën a accompagné le tournage, fait visiter le Conservatoire à l’équipe de tournage et même aidé à identifier les modèles nécessaires aux différentes scènes. Ce n’est du reste pas la première fois que Wes Anderson rend hommage à la marque aux chevrons : déjà dans La Vie Aquatique en 2004 une Méhari jaune était présente ainsi qu’un hôtel… Citroën.

Si vous allez voir The French Dispatch, vous ne serez pas en terre inconnue ! Le réalisateur Wes Anderson a en effet choisi la France (plus précisément, Angoulême) pour le tournage de son nouveau film, dans lequel apparaissent nombre de Citroën aux côtés d’une pléiade d’acteurs connus. A travers quatre temporalités (celle inaugurale, puis les trois histoires développées dans le dernier numéro du journal), les voitures aident à fixer la temporalité même si d’autres marques sont aussi présentes, dont Vespa, ainsi que tous les modes de transport, du vélo au métro !

Des Renault et un… Simca ?

Mais la France, c’est aussi des Renault et les R8 et R10 sont nombreuses dans les rangs d’une Police qui rappelle pourtant celle… de 1945 ! L’anachronisme passe et le moteur arrière sauve, in extremis, d’une chute une R8. La Traction à moteur avant a moins de chance… Paradoxal quand on connaît les qualités routières de l’une et de l’autre !

Enfin, les connaisseurs tendront une oreille surprise à l’annonce du nom d’un des personnages, parti contre son gré pour le Service Militaire : Mitch-Mitch… Simca ! On ne sait si c’est une fantaisie du script ou un autre hommage automobile. Il est en revanche improbable que ce soit une référence à un nom de famille, lorsque l’on sait que cela signifie Société Industrielle de Mécanique et de Carrosserie Automobile !

Tantôt en couleur, tantôt en noir et blanc, souvent foutraque, totalement absurde, The French Dispatch plaît à l’œil : on retrouve l’ambiance si particulière du Grand Budapest Hotel à laquelle s’ajoutent des travellings inattendus (comme celui suivant la route vue du toit d’un Type H). Les fans d’Anderson devraient apprécier, ceux qui ne le connaissent pas encore le découvriront à son meilleur niveau et s’offriront un petit régal pour les yeux.

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