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Essai Classe B LNA 24

Essai Mercedes-Benz Classe B 220d : le dernier monospace ?

Mercedes a la plus grande gamme en France avec pas moins de 18 modèles : de la berline compacte au monospace, du SUV au 4×4 et de la limousine à la supercar. La famille des compactes (Classe A, GLA, Classe B et CLA) représente 50% des ventes de Mercedes en France, cinq usines dans le monde étant chargées de leur production. La Classe B, en particulier, représente 10% des ventes de la marque dans l’Hexagone et est fabriquée à Rastatt en Allemagne. Nous en sommes aujourd’hui à la troisième génération. La première (nom de code W24) de 2005 à 2011, la deuxième (W246) de 2011 à 2019, et nous essayons donc la troisième W24…7 (pas très original) qui demeure un monospace compact pur et dur, alors que ce segment voit ses ventes baisser d’année en année. Précurseur premium dans cette catégorie, la Classe B a été rejointe par la BMW Série 2 Active Tourer en 2014. Parmi les monospaces compacts généralistes, ses principaux concurrents se nomment Renault Scénic, Citroën C4 SpaceTourer, VW Golf Sportsvan ou Ford C-MAX et ont tous au moins deux ans et demi (le C-MAX tire en ce moment sa révérence). Cela fait donc de la Classe B la seule nouveauté de la catégorie, même si les ventes de monospaces compacts représentent seulement 4% de part de marché en 2018 contre 8% en 2017 !

Présentation de la gamme

La gamme de la Classe B se calque sur celle de la Classe A présentée l’année dernière. Trois niveaux d’équipements (Style Line, Progressive Line, AMG Line, auxquels s’ajoutent la Business Line réservée aux professionnels), 5 moteurs (les essence 180 et 200, et les Diesel 180d, 200d et 220d) et boîte automatique . La version 250 Essence et les versions boite manuelle seront disponibles à partir de juin.

Esthétique et dimensions

Depuis la Classe A de 2012, Mercedes a changé le style de ses compactes, la version précédente étant un monospace compact beaucoup moins dynamique . La nouvelle Classe B offre encore plus de sportivité et se démarque d’un point de vue esthétique de l’univers des monospaces.

Le dynamisme du véhicule émane de ses proportions avec un empattement long associé à des porte-à-faux courts, d’une partie avant comparativement progressive et d’une transition fluide entre capot moteur, montant A et pare-brise.

Avec des dimensions allant de 16 à 19″, les jantes sont une taille au-dessus de celles du modèle précédent. Conjuguées aux épaulements musclés, elles soulignent elles aussi l’impression générale de dynamisme . Dès le modèle de base, les projecteurs H7, les feux de route à LED et les clignotants à LED de qualité donnent un regard effilé. Alors que la Classe A se caractérise par des feux de jour en pointe de flèche la Classe B mise dès sa version à éclairage LED intégral sur un design à double flambeau, reconnaissable entre tous. Leur agencement intérieur horizontal  ajoute une touche de dynamisme supplémentaire. La calandre à deux lamelles et étoile centrale est dotée d’une grille en losanges cunéiformes.

Les feux arrière en deux parties, ainsi que les réflecteurs transférés dans le pare-chocs accentuent l’effet de largeur. Le pare-chocs arrière se distingue par une partie inférieure façon diffuseur et une baguette décorative chromée. Le grand déflecteur de toit dans le ton carrosserie et les déflecteurs latéraux noir brillant fixés sur la lunette arrière améliorent l’aérodynamisme et accentuent le dynamisme du véhicule, pour un monospace, s’entend. Un évidement aménagé dans la partie centrale du déflecteur de toit permet le montage d’un balai d’essuie-glace arrière.

Modularité stricte minimum et intérieur typiquement Mercedes

Qui dit monospace compact dit logiquement grande modularité. Sur ce point, disons-le d’emblée, la Classe B s’avère décevante. Mise à part la position de conduite plus haute que sur une berline classique, pas vraiment d’autre chose à signaler. Circulez, il n’y a rien à voir ! Banquette 2/3-1/3 classique, pas spécialement de rangements, pas de plancher plat, effectivement la Classe B n’a pas grand-chose d’un monospace compact. Un bon point cependant : à partir de mi-2019, il sera possible de coulisser la banquette arrière sur 14 centimètres, uniquement en option.

La garde au toit n’est pas fantastique. Les grands gabarits de plus d’un mètre 80 ne seront pas très à l’aise à l’arrière au niveau de la tête et des genoux ce qui est oppressant lors de grands trajets.

Par ailleurs, et à cause de l’accoudoir central arrière, cette voiture est confortable pour quatre personnes, la cinquième place étant uniquement une place d’appoint. Le volume de coffre perd, quant à lui 33 l par rapport à la version précédente (455 l contre 488 l, 1540 l contre 1547 l pour le volume maximum tous sièges rabattus) . C’est le coffre le plus petit de la catégorie. Pour info, le volume de coffre du Scénic est de 572 L et 468 L de la BMW Série 2 Active Tourer.

A noter la possibilité d’abaisser le plancher de coffre de 8 mm.

Par rapport aux ouvrants, la fermeture des portes offre un son assez sec et pas vraiment premium. Nous avons également eu à trois reprises une porte mal fermée confirmée par d’autres essayeurs.

La planche de bord est quant à elle très qualitative avec de beaux matériaux et est globalement similaire à la Classe A , avec le MBUX (Mercedes-Benz User eXperience).

Il y a un effet assez dynamique et original avec les aérateurs façon réacteurs d’avion , une possibilité de changer la couleur du liseré de LED situé au niveau des portes, de la place passager et des aérateurs précités. L’éclairage d’ambiance à 64 coloris permet une adaptation individuelle en fonction de notre humeur.

Notre véhicule d’essai était équipé de confortables sièges habillés de cuir à 1700 €,  réglables électriquement, avec mémorisation des réglages côté conducteur et, pour finir, de la bonne option dossiers massants. Nous avons malgré tout noté des petits défauts de vieillissement précoce sur les sièges en cuir avec des plis assez marqués et visibles.

Moteur puissant et agrément de conduite dynamique

La Classe B ne s’en remet (pour le moment ?) qu’à des motorisations purement thermiques . Les personnes de Mercedes ont laissé entendre qu’une version hybride devrait apparaître prochainement. Au lancement, la gamme se compose donc ainsi.

– 2 moteurs essence :

  • B 180 (136 ch, 200 Nm à 1400 tr/min)
  • B 200 (163 ch, 250 Nm à 1620 tr/min)

– 3 moteurs Diesel :

  • B 180 d (116 ch, 260 Nm)
  • B 200 d (150 ch, 320 Nm)
  • B 220 d (190 ch, 400 Nm)

Exceptée notre version d’essai 220 d, tous les autres moteurs sont issus de la collaboration avec l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Pour la transmission, c’est du 100% Mercedes avec pour l’instant des boîtes automatiques à double embrayage 7 vitesses et 8 vitesses pour les 200d et 220d. Une boîte manuelle 6 vitesses sera disponible sur les petits moteurs d’ici juin, mais elle est déjà proposée sur le 180 d.

Plusieurs modes de conduite sont proposés comme c’est maintenant le cas dans quasiment toutes les voitures : Eco, Sport, Confort. A l’usage, les différences sont assez peu perceptibles si ce n’est le régime de passage de vitesses.

A l’usage, le moteur de 190 ch est parfois trop puissant pour la classe B. En cas d’accélération franche, on perçoit immédiatement une perte de motricité du train avant, et les jantes de 19 pouces taille basse n’arrangent rien. Cependant, la conduite est agréable, avec peu de roulis en conduite contrairement à la BMW Série 2 ou au Renault Scénic. On prend vraiment du plaisir au volant sur les petites routes de campagne. La consommation, malgré la puissance, reste correcte (5 l sur routes sinueuses à vitesse réduite, 6,2 l sur autoroute)… voire franchement plus en conduite dynamique. 

Sur autoroute, le niveau sonore de ce moteur déçoit. A 130 km/h, il est difficile de parler avec ses passagers sans hausser le ton. L’option Pack d’assistance à la conduite (option à 1850 €) est assez impressionnante et en avant-garde pour des voitures de ce segment. Un véritable confort sur autoroute ou en cas de ralentissements. En effet la voiture tourne, freine, accélère, double, se rabat toute seule . Il vous suffit juste de toucher le volant toutes les 15 secondes Il fonctionne globalement très bien, excepté dans des conditions extrêmes (virage serré, rond-point avec passage piéton et un piéton qui court au dernier moment . Mais dans l’ensemble, nous ne sommes pas si loin de la voiture autonome.

Infotainment : un concentré de technologie

Ah, le MBUX, le futur de Mercedes. Tous les véhicules de la marque en seront équipées d’ici 2020, selon l’une des trois versions disponibles (2 écrans 7″, 1 écran 10″ + 1 écran 7″, ou 2 écrans 10″). En version 2 x 10″, le système multimédia est bien en harmonie avec la planche de bord

La commande vocale, qui s’active en disant « Mercedes », n’est pas encore optimale. En premier lieu, il ne faut pas dire le mot magique en conduisant sous peine d’enclencher cette commande. En second lieu, lorsque l’on demande quelque chose, on n’a malheureusement pas souvent ce que l’on demande que ce soit au niveau du GPS, des modifications sur le véhicule, des informations sur la météo, etc… Mais cela est adaptatif et s’améliore avec l’utilisation. L’envoi de SMS en commande vocale est également encore à améliorer car il engendre de nombreuses fautes . Mercedes est loin d’égaler Android Auto sur ce point. Par chance, il est possible d’acquérir cette fonction en option, contre 500€. Le Mercedes Store est adaptable avec le temps et permet de télécharger des applications comme avec un smartphone  et de bénéficier des mises à jour comme sur tous les véhicules du groupe nécessaires. C’est  un très bon point.

Le GPS est quant à lui fonctionnel. L’option réalité augmentée (facturée à seulement 300€), vous permettra de ne plus vous tromper dans un rond-point en indiquant clairement la sortie à prendre. La qualité de l’image mériterait toutefois d’être améliorée, le rendu sur l’écran étant assez flou bien que nous ayons nettoyé la caméra à plusieurs reprises.

Entre la commande vocale, l’utilisation tactile du MBUX, le pad siuté entre les sièges avant, et tous les boutons sur le volant et la console centrale, on ne sait plus vraiment où donner de la tête. Certaines fonctionnalités sont disponibles en allant dans plus de cinq sous-menus… Mercedes devrait réfléchir à simplifier ces aspects pour améliorer la rapidité de prise en main.

Options et Tarifs : pas de surprise pour du premium

Disponible à partir de 32 500 €, la Classe B dispose, dès l’entrée de gamme Style Line, de nombreux équipements technologiques tels que l’avertisseur de somnolence, le régulateur de vitesse adaptatif, les projecteurs LED, le freinage d’urgence, le double écran multimédia 2 x 7″ ou encore l’ouverture du hayon à commande électrique (seule véritable spécificité de la gamme Classe B non présente sur la Classe A).

La version au dessus, nommée Progressive Line (+2 700 €), ajoute l’aide au parking avec caméra de recul, climatisation auto à 2 zones, l’écran haute résolution de 10″ et la navigation dont la mémoire est stocké sur disque dur.

Le haut de gamme AMG Line (+ 4600 €) n’ajoute pas d’options technologiques par rapport à la version Progressive Line et préfère se concentrer sur le traitement extérieur, plus sportif, avec des jantes alliage , un kit carrosserie et les sorties d’échappement chromées. On trouve également, de série, un châssis surbaissé et une direction sport.

Beaucoup de fonctionnalités présentes dans notre véhicule d’essai à 57 000 € (sic…) font partie des nombreuses options. En voici la liste :

  • Toit ouvrant panoramique : 1 400 €
  • Soutien lombaire avant : 200 €
  • Recharge de smartphone par induction : 250 €
  • Sièges avant chauffants/+ventilés : 400/750 €
  • Energizing Coach (programmes Vitalité, Training, Joie ou Bien-être, avec massage, climatisation ambiance musicale et lumineuse) : 270€
  • Surveillance d’angle mort : 550 €
  • Audio Burmeister : 500 €
  • Pneus roulage à plat : 270 €
  • Affichage tête haute : 1 200 €
  • Siège conducteur électrique/+ passager : 450/800 €
  • Pack fumeur : 50 €
  • Réalité augmentée : 300 €
  • Pack Cuir : 1 400 €
  • Pack Stationnement/+ caméra 360° : 500 €
  • Pack Assistance à la conduite (surveillance d’angle mort, régulateur de distance actif, alerte de franchissement de ligne, conduite autonome…) : 1 850 €
  • Pack Premium (Instrumentation sur écran de 10 pouces, accès et démarrage sans clé, sièges avant chauffants, système audio Burmeister, accoudoir central arrière, éclairage d’ambiance 64 couleurs au choix) : 1 750 €
  • Pack Premium Plus (Pack Premium, toit ouvrant, feux adaptatifs, sièges avant électriques) : 3 450 €

En résumé, nous aimons :

  • la ligne sportive 
  • la tenue de route
  • le contenu technologique d’avant-garde

Nous aimons moins :

  • les tarifs (comme souvent chez les premiums)
  • la complexité d’utilisation du système embarqué
  • la modularité pas digne d’un monospace

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