Nous n’avons pas souvent l’occasion d’essayer des voitures d’une toute nouvelle marque. C’est le cas avec le Cupra Ateca, premier modèle de cette nouvelle marque espagnole. Ne faisons pas passer des vessies pour des lanternes, tout le monde aura reconnu le SUV du cousin Seat. Généreusement motorisé d’un bloc 4 cylindres essence de 300 ch, creuse-t-il suffisamment l’écart avec un Seat Ateca FR de 190 ch ? L’auto-emocion et notre optimisme sur le succès de cette nouvelle marque sont-ils à leur paroxysme ?
Design du Cupra Ateca : un nerf de famille
Pour apprécier le Cupra Ateca, il faut le comparer… à un Seat Ateca. Ce dernier, déjà joliment dessiné, gagne encore en dynamisme en recevant le logo Cupra. Plus long d’à peine 2 cm que la version « sage », le Cupra multiplie les détails sportifs, concentrés sur les pare-chocs et les jupes bodybuildés.
Sur la grille de calandre inférieure par exemple s’étale en largeur l’inscription « Cupra ». En levant le regard, la calandre supérieure en nid d’abeille noir laqué intimide et accueille en son centre le logo couleur bronze.
Le pare-choc arrière proéminent est décoré par un faux extracteur d’air, surplombant les 4 sorties d’échappement chromées.
Enfin, le style ne serait rien sans ces jantes de 19’’ au look sportif mais dessinées en finesse. En option, certes, mais les jantes de série sont déjà agréables au regard quoique plus classiques.
Petit détail qui ne nous a pas échappé, on retrouve bien le nom Seat sur le véhicule, incrusté à l’extrémité extérieure des feux. De toute façon, ce Cupra ne peut en aucun cas renier ses origines !
Dans l’habitacle, les gènes hispaniques avant l’influence germanique
Une semaine après avoir essayé l’Audi SQ5, la différence de positionnement entre les marques du groupe Volkswagen saute aux yeux ! Les matériaux sont plus simples, moins valorisants, comme les poignées intérieures et plus généralement tous les plastiques en partie basse. Les assemblages semblent aussi plus légers, avec quelques légers bruits parasites.
Mais dans l’ensemble, le dessin est joli et certains détails assez plaisants. On retrouve par exemple le motif carbone sur le logo du volant et dans les renforts des sièges. La sellerie en Alcantara anthracite à surpiqûres rouges est d’aussi bonne qualité qu’elle est agréable à regarder, en plus d’offrir un confort satisfaisant.
À l’arrière, l’espace est accueillant, notamment en termes de longueur pour les jambes. L’accoudoir central sert également de trappe à ski et offre une prise USB pour les passagers.
Quant au coffre, au hayon électrique de série, il accueille les bagages sans trop de souci grâce à sa forme carrée mais son volume est limité à 400 dm3, une valeur digne d’une berline compacte.
Le Cupra Ateca sur la route : le « S » de SUV
300 ch, voilà une puissance qui commence à être intéressante ! 4 cylindres, un turbo, la formule est somme toute classique mais pas moins enthousiasmante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et sont annonciateurs de bonnes sensations : couple de 400 Nm entre 2000 et 5 200 tours, 0 à 100 km/h en 5,2 secondes. Une performance proche de celle obtenue avec une Audi SQ5 de 347 ch !
Mais le Cupra Ateca n’est brut de décoffrage qu’à la demande. Il affiche en effet différents caractères en fonction des modes sélectionnables. Le mode Normal permet de rouler en ville sans trop de bruit ni d’à-coups ; le mode Sport offre des montées en régime plus prononcées et un fait un peu plus chanter l’Ateca ; le mode Cupra fait oublier qu’on est dans un SUV. Lorsque ce dernier est enclenché, on vire à plat, la direction est incisive et le Cupra Ateca n’a envie que de faire parler la poudre et d’aller titiller la zone rouge.
Dans tous les cas de figure, la boîte DSG à double embrayage agit en toute discrétion pour passer les 7 rapports et gère bien les kick-down. Fluide, réactive et silencieuse, c’est un régal en conduite sportive, encore plus en utilisant les palettes au volant.
En utilisation raisonnable, on apprécie le Cupra Ateca au long cours. Sa suspension est prévenante (merci les amortisseurs hydrauliques ?), l’insonorisation est exemplaire. Quant à la consommation, pas de miracle. Sans avoir trop brusqué le Cupra Ateca, nous avons brûlé 9,5 litres de Sans Plomb 98 aux 100 km. Relativisons toutefois : un Jaguar E-Pace de 240 ch fait pire, car même s’il affiche un déficit de puissance de 60 ch, son poids pachydermique (2 tonnes contre 1,6 t pour le Cupra) ne joue pas en sa faveur.
Petite précision, l’apparence du compteur numérique ne change pas automatiquement en fonction du mode de conduite choisi, mais est paramétrable manuellement dans les différents réglages.
Équipements Cupra Ateca : la coupe est pleine
La dotation de série du Cupra Ateca est complète à tous les égards. Côté conduite, confort, et agrément. Pour offrir une expérience dynamique, tous les Cupra Ateca disposent du « DCC », autrement dit la régulation adaptative du châssis. Combiné aux différents modes de conduite sélectionnable, il permet d’offrir un comportement en adéquation avec le type de conduite adopté.
Les palettes de changement de rapport au volant sont également de série et dispensent d’un agrément parfait avec l’excellente boîte DSG à double embrayage. Pour exploiter les performances plus loin et plus fort, il est possible d’opter pour des freins Brembo de 370 x 25 à l’avant. Présents sur notre modèle d’essai, ils nous ont convaincus dans l’immédiat sur leur efficacité et mériteraient un second test sur routes montagneuses pour juger de leur endurance.
Au chapitre des aides à la conduite, si le Cupra Ateca reçoit le Front Assist (frein automatique d’urgence), il faut passer par les options pour disposer du régulateur de vitesse adaptatif avec fonction embouteillages ou encore du système actif de franchissement de ligne. Si vous faites beaucoup de route ou de ville (a priori ce ne sont pas les réseaux qu’on privilégie avec une sportive) le pack reste toutefois abordable. Pour la conduite de nuit, le Cupra Ateca reçoit les phares Full-LED de série, mais ils ne sont automatiques route/croisement qu’en option. À l’intérieur, lumière également, avec un éclairage d’ambiance aux couleurs personnalisables.
Parlons (encore) confort, domaine dans lequel le Cupra Ateca joue les bons élèves. Une « main de fer dans un gant de velours » vous dit-on… Il vous accueille sans clé et ouvre son hayon tout seul grâce à la fée électricité. La climatisation bi-zone vous attend à l’intérieur, où vous n’avez plus qu’à brancher votre smartphone pour profiter d’Android Auto ou Apple CarPlay. Pour la sono, Cupra a fait confiance à Beats Audio et a eu raison.
Et quand la balade est finie, le système de stationnement semi-automatique et la caméra à 360° vous faciliteront les manœuvres. On peut donc être sportif et bien éduqué…
Prix du Cupra Ateca : un taureau en furie pour le prix d’un lion assoupi
Les tarifs du Cupra Ateca débutent à partir de 43 100 euros. Dans sa configuration, notre modèle présenté est un Cupra Ateca 2.0 TSI 300 ch DSG7 4Drive à 49 875 € incluant les options suivantes :
- Peinture métallisée Rouge Velvet à 650 €
- Black Pack intérieur à 100 €
- Jantes 19’’ CUPRA Machined Silver à 810 €
- Système de freinage Sport Brembo à 2 185 €
- Pack Full Drive Assist à 955 €
- Pack Hiver à 385 €
- Radio Numérique DAB à 200 €
- Alarme avec fonction SAFE à 295 €
Face à la concurrence
Les deux seules concurrences « directes » en termes de puissance et de configuration se trouvent chez Jaguar, avec l’E-Pace doté du 4 cylindres de 300 ch, moins logeable ; et chez Alfa Romeo avec le Stelvio 2,0 T 280 ch Q4. Premium oblige, le Jaguar s’affiche toutefois en entrée de gamme un tarif supérieur de 5 000 euros face à notre Cupra Ateca tout équipé ; quant au Stelvio, il commence à 52 500 €, et réclame lui aussi environ 5000 euros d’options pour se trouver au niveau de l’Ateca.
Les autres SUV premium font encore pire, avec un déficit de puissance de 50 ch. Quant à la concurrence « interne », elle est plus que limitée car le Kodiaq RS est proposé en diesel, propose 60 ch de moins et est pourtant proposé à un tarif plus élevé de 3 500 euros environs à équipement équivalent. En quittant le premium, on trouve pour 43 650 € un Peugeot 3008 GT, qui ne dispose à ce prix que de 180 ch en diesel BlueHDi. En Hybrid 300, son tarif grimpe à 53 800 €, à comparer aux 49 875 € de notre Cupra Ateca toute options !
- Jaguar E-Pace S P300 à partir de 54 700€
- Mercedes-Benz GLC 300 258 ch 4MATIC Avantgarde Line à partir de 61 000 €
- Skoda Kodiaq RS Bi-TDI 240 ch DSG7 4×4 à partir de 52 210 €
- Audi SQ5 347 ch à partir de 76 980 €
- Alfa Romeo Stelvio Q4 2.0T 280 à partir de 52 500 €
- BMW X3 xDrive30i 252 ch à partir de 55 850 €
À l’issue de notre essai du Cupra Ateca, nous avions un seul regret : ne pas avoir pu le conduire sur circuit. Avec son moteur souple, volontaire, chantant, son mode Cupra qui met en exergue son agilité et ses 4 roues motrices qui rassurent, nous serions bien allés le titiller pour nous rapprocher de ses limites, inatteignables sur routes ouvertes. Pour le prix d’un Peugeot 3008 GT, ce SUV sportif offre un caractère et une polyvalence sans négliger les technologies. Un choix pas si déraisonnable, d’autant qu’il offre en plus l’exclusivité de rouler au volant d’une nouvelle marque !