Le Nouvel Automobiliste
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Essai – Peugeot 508 SW Allure BlueHDi 130 EAT8 (partie 1/2) : voiture plaisir familiale

Le break montre ses crocs. Introduits sur la 508 berline il y a plus d’un an, « ces canines acérées » apparaissent depuis cet été sur nos routes avec la version SW (pour Station Wagon). Depuis la rentrée, les fameux crocs ont gagné la citadine Peugeot 208, et ce sera bientôt le cas pour la 2008 présenté cet été. Restons dans le « petit » :  nous testons la Peugeot 508 SW avec le « petit » moteur diesel de la gamme Peugeot 508 : le blueHDi 130 ch associé à la boite automatique EAT8. Un grand break avec petit moteur est-il synonyme de punition? Nous l’avons testé sur 2 700 kilomètre entre Paris, Marseille et Nice pour voir ce que le lion avait dans le ventre!

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Peugeot 508 SW ou la patience selon Peugeot

Présentée début juin 2018, la Peugeot 508 SW pointe enfin ses crocs sur nos écrans publicitaires et en concession. Le timing idéal pour partager cet essai. Quels sont les changements par rapport à la berline ? Côté carrosserie, les portes sont les mêmes et le châssis présente les mêmes côtes d’empattement. Le porte à faux s’allonge de 3 cm pour atteindre les 475 cm et la hauteur croie de près de 2 cm pour culminer à 142 cm. La valeur est basse pour un break. Associé aux 187 cm de largeur, l’ensemble crée une ligne racée. L’arrière accueille aussi le même look avec la bande noire intégrant les feux. La hayon est très travaillé pour accueillir 530 l de bagage minimum et culminer à 1 780 l. C’est mieux que l’ancienne Peugeot 508 SW (512 / 1598 l) bien que celle-ci était plus haute (148 cm) et plus longue (483 cm) mais plus étroite (183 cm).

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Par rapport à la berline, le volume de coffre gagne 43 l sous tablette et 243 l au maximum. Autre gain important, la garde au toit arrière. De 84,3 cm, elle passe à 88,3 cm. Ce ne sont pas les valeurs d’un ludospace, mais suffisant pour se sentir moins étouffé. Les taxis apprécieront. L’habitabilité n’est plus le point fort de la berline, et ça se retrouve dans le break. La Peugeot 508 SW n’est pas non plus ridicule, mais un peu décevante. Une personne de 183 cm sera à l’aise à l’avant, elle arrivera à se glisser sur la banquette mais les jambes n’auront pas suffisamment d’aisance pour bouger lors d’un trajet. Le passage de la berline à la version break impacte de 1300 € le budget. L’investissement est cependant indispensable si vous avez des adultes régulièrement à l’arrière ou si vous chargez régulièrement votre coffre au delà de la plage arrière.

Le diesel n’est pas mort ce soir

Coté moteur, nous avons sous le capot le 1.5l BlueHDi de 130 ch associé à la boite automatique EAT8. Il représente l’entrée de gamme des propositions diesel. C’est aussi le seul moteur de la Peugeot 508 SW à être décliné en boite manuelle.  Il n’est décliné qu’aux niveaux de finition Active et Allure. Elles se distinguent par l’absence des crocs LED et une grille de calandre plus horizontale. Dommage, quand on sait que Renault ne fait pas de distinction à l’avant sur sa Talisman au niveau des phares. Les deux versions sont déclinées pour les professionnelles en finition  Business avec quelques équipements en SUS. Et surtout, pour la finition Allure Business, un look façon GT avec le pack Full Led.

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Comment dompter un lion?

Assez parlé de la Peugeot 508 SW, il est temps de l’essayer. Le premier contact se fait par la porte. Non pas que la poignée a quelque chose de spécial. La surprise, même si elle est connue, est l’absence d’encadrement de porte sur une voiture de cette catégorie. D’autant plus dans cette version « Station Wagon ». On s’y habitue vite. Ce sera plus perturbant pour les personnes qui ferment les portières via les montants. Une fois passé cette surprise, l’ergonomie de l’ensemble détonne.

Même si nous avons été habitués par tous les autres modèles de la gamme, de la 208 au Rifter, l’ICockpit est inédit dans le segment des familiales. Petit volant bas, compteurs hauts, tout comme la console : tout étonne. Une fois passé le style, on constate que les matériaux présentent bien. Les plastiques sont valorisants, tout comme l’effet carbone qui se prolonge dans les contre portes. La console, les entourages des touches pianos sont en plastique laqué. C’est beau, mais les traces de doigts sont très visibles au quotidien et la poussière aime s’y déposer. Accessoire alors indispensable : un petit chiffon doux, surtout pour les maniaques que nous sommes.

Ou comment s’adapter au Lion!

Le plus difficile avec ce petit volant : trouver une position de conduite adéquate. Il faudra nous y reprendre plusieurs fois avant de trouver la bonne. Si vous avez tendance à conduire droit et haut : revoyez vos principes. La Peugeot 508 SW s’apparente plus à un coupé qu’à une familiale. Heureusement, les réglages sont multiples. Du volant bien sûr, en profondeur et en hauteur. Les sièges avant sont équipés des réglages manuels classiques : profondeur et hauteur via des manettes, inclinaison via une molette peu accessible. Dommage, car c’est celle-ci que nous utiliserons le plus.

Mais ce n’est pas tout, la longueur d’assise peut se régler manuellement. Et deux commandes électriques vous permettent de régler l’inclinaison de l’assise et les lombaires. Tous ces réglages sont valables pour le conducteur et le passager. Il n’y aura pas de jaloux! Pour accéder aux réglages électriques, il faudra passer par la case option. Ils seront alors associés aux fonctions massages et chauffantes, à 1 300 € sur notre version équipée du pack cuir, augmentant déjà le prix de 1 400 €. Mais si vous préférez le tissu, l’option du réglage semi-électrique est proposée contre 500 €.

Technolion

Sous la console se trouve un rangement pour téléphone, avec recharge à induction (option à 100 €) et deux ports USB. Pas évident d’accès, mais c’est aussi le but recherché : grâce à Android Auto ou Apple Car play, l’interface se fait via l’écran 10 pouces central. Son ergonomie est d’autant bien pensée que certaines commandes restent accessibles sur l’écran tactile de part et d’autre de la fenêtre. Il est temps de mettre le contact. Un seul appui court sur le bouton start ne suffira pas à lancer le moteur, il faut un appui long. Ce sera le cas aussi pour l’éteindre comme pour enclencher la fonction parking de la boite de vitesse.

Une fois le moteur allumé, l’écran central et les phares s’animent. Le moteur se fait entendre, et oui, le diesel existe toujours ! Il est cependant plus discret que la concurrence, notamment allemande (Skoda Superb, Volkswagen Passat…). Nos premiers tours de roues se font à Paris. Quoi, une familiale en ville ? Eh oui, il n’y a pas que des couples sans enfant ou des célibataires dans la capitale.

Le félin 508 se faufile

Et à Paris, pour éviter les obstacles en tout genre, se faufiler dans les petites rues encore accessibles à l’automobile, le diamètre de braquage de 10,8 m est une aide précieuse. L’avantage de la plate-forme EPM2, c’est sa maniabilité. Autre aide bienvenue, les caméras. Elles ne sont que deux et de qualité moyenne. c’est un peu mesquin de la part de Peugeot. Car la position basse de l’assise associée à une surface vitrée réduite ne permettent pas d’appréhender le gabarit facilement. En manoeuvre, les deux caméras vont recréer l’environnement à 360°. Mais comme elle ne peuvent pas inventer ce qu’elle n’ont pas encore vu, certaines zones noires apparaissent sur l’écran pour disparaitre au fur et à mesure.

Autre effet perturbant, l’écran recrée la vue de dessus de la Peugeot 508 SW en marche arrière. Mais elle doit être mal calibrée car elle ne reflète pas bien les distances réelles. Lors de la manoeuvre vers l’avant, c’est l’autre caméra qui prend le relai, et là aussi, c’est appréciable (malgré sa qualité moyenne). Malheureusement, nous n’avons pas trouvé de raccourci pour l’activer, car en dehors des manœuvres, certains carrefours étroits de la capitale mériteraient qu’on puisse l’activer.

Le Pack Assist 2, qui ajoute contre 600 € l’assistance au stationnement et la vue 360°, ne sera pas testé pleinement à Paris : nous n’avons pas trouvé de place suffisamment longue. Alors que la manoeuvre a pu être faite à l’ancienne, la marge de sécurité est trop grande chez Peugeot.

La Peugeot 508 SW en vadrouille

Une fois sortis de la ville, place au périphérique. La voie encore limitée à 70 km/h permet de découvrir d’autres fonctionnalités. Le maintien de voie est très appréciable, mais aussi le régulateur adaptatif, qui fonctionne jusque l’arrêt. Les deux options sont intégrées au Pack Drive Assist Plus. Et comme il y a des embouteillages, c’est le bon moment pour l’essayer !

Il faut bien sûr garder les mains sur le volant, mais celui-ci prend facilement la main, et les freins gèrent le reste. C’est globalement fluide, et en fonction de l’arrêt, la voiture redémarre seule ou il faut juste appuyer sur l’accélérateur pour la relancer après un arrêt prolongé. Globalement, c’est confortable. Il n’y a que dans les descentes un peu plus pentues que le freinage peut s’avérer un peu brusque. Nous vous conseillons vivement d’investir 450 € dans cette option si votre quotidien est fait d’embouteillages. 

Bye-bye Paris

Il est temps de s’éloigner de Paris et de sortir du périphérique, qui n’est pas l’endroit le plus glamour de la ville. Si le lecteur de panneaux nous aide à nous concentrer sur la route, ce n’est pas le meilleur du marché et il connaitra quelques loupés sur l’ensemble de notre essai. Il fait trop confiance au GPS, et en zone travaux, il oublie vite la vitesse annoncée. Heureusement, la lecture du panneau n’impacte pas directement la vitesse de croisière. 

À la lecture du panneau de changement de vitesse, la Peugeot 508 SW nous propose d’aligner la vitesse, que ce soit avec le limiteur ou le régulateur, en appuyant deux fois sur la touche mémoire. La touche n’est pas idéalement placée, elle est sous le commodo de gestion de la vitesse. Il est parfois plus facile de faire le réglage via les touches + ou -. En appui long, elles changent la vitesse de 5 en 5 km/h, en appui court de 1 ou 2 km/h, selon qu’il soit actif ou non. Attention cependant pour les non adeptes de la marque, il faut penser à activer le limiteur ou régulateur via l’extrémité du commodo. Sinon, gare aux excès de vitesse!

Le feulement du félin

Comment se comporte le 1.5 l Bleu HDI avec ses 130 ch à 3 750 tr/min et 300 Nm à 1 750 tr/min sur autoroute? Plutôt bien, ce n’est bien sûr pas un foudre de guerre, mais il ne rechigne pas à la tâche et il n’est pas si bruyant à l’accélération. L’effet turbo ne se fait pas ressentir, du coup, le moteur est plutôt à considérer comme linéaire. Souple peut aussi le caractériser sur autoroute, en fonction du rapport choisi, le moteur tourne généralement sous les 2 000 tr/min, pas très éloigné des valeurs maximales du couple.  En cas de dépassement d’un véhicule plus lent, la boite EAT8 n’hésitera pas à rétrograder de 2 voire 3 rapports pour compenser. Sur autoroute et avec une bonne anticipation, nous n’aurons pas beaucoup sollicité la boîte de vitesse. D’autant plus que le confort sonore est plutôt bon et agréablement surprenant en considérant que les vitres n’ont pas de cadre.

Nous pouvons alors profiter du système sonore pensé avec FOCAL (option à 850 €). Sans être ultra démonstratif, l’ensemble propose un son correct et les réglages d’ambiance se font facilement via l’interface de l’écran. Tout juste nous lui reprochons de ne pas suffisamment s’adapter à la vitesse de la Peugeot 508 et nous devons parfois l’aider à monter ou baisser le son selon le rythme. 

La Peugeot 508 SW a oublié le confort

Mais s’il y a bien un point négatif à relever sur les longs trajets autoroutiers, c’est le confort. Et oui, qui l’eut cru sur une Peugeot ? Les suspensions font parfaitement filtration et les sièges sont de prime à bord assez remarquables par leur maintien. Au fur et à mesure que les kilomètres défilent, l’assise se fait dure. Comme si on ne reposait que sur les fesses, malgré tous les réglages proposés. Il faut préciser que la partie réglable de l’assise est assez longue et laissant du coup un trou assez important en son milieu.

Mais il n’y a pas que ça, car même en modifiant ce réglage, l’inconfort demeure. Et mon copilote et moi nous ferons la même remarque, malgré notre différence de gabarit (173 ou 183 cm, nous tairons les informations sur le poids!), aussi bien valable en conducteur qu’en passager. Heureusement, cet inconfort devient gênant alors que la Peugeot 508 SW nous rappelle que les 2 heures de routes sont passées. Las, ces pauses ne changeront rien, et une demi journée de route sera un peu pénible de ce point de vue. C’est d’autant plus regrettable que le dossier se révèle agréable avec un bon maintien.

Félin de nuit

La nuit tombe, les phares s’allument. Et pas qu’un peu : ils se relèvent performants que ce soit en position route ou pleins phares. Nous décochons cependant rapidement leur réglage automatique qui est trop sensible alors que la circulation se fait dense à l’approche de Marseille. Le régulateur adaptatif est une bonne aide pour cette fin de journée. Et fait étonnant, il n’est pas question pour lui de doubler par la droite. Il garde en référence la voiture qui reste sur la voie centrale. Mais quelques kilomètres plus loin, alors que le trafic se densifie, il identifiera que la trafic est dense et permettra d’avancer sur la file de droite comme le code de la route le permet. Étonnant. 

Il est temps de faire une pause, et de prendre la valise pour aller à l’hôtel. Le hayon s’ouvre électriquement (option à 450 €) et le seuil est bas. Il y a cependant une barre de renfort créant une légère bosse qui oblige à soulever les valises un peu plus haut. Heureusement, la plage arrière souple peut soit se rabattre complètement, soit se soulever de quelques centimètres. Après une nuit réparatrice, on remet le contact, marche arrière et… nous avons oublié de redescendre la plage arrière. Quoique bien pensé, il faut se remémorer de rabaisser la plage après chaque manoeuvre. Dommage que cette fonction ne sont pas automatisée comme cela se trouve chez certaines allemandes de catégorie supérieure (Feue Mercedes-Benz CLS Shooting Break).

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508 SW au soleil

Nous traversons Marseille, son port et ses embouteillages. Mais que nous arrive-t-il ? Beaucoup de piétons se retournent sur nous. Avons nous abimé la voiture ? Est-elle sale ? Rien de tout cela, les marseillais se retournent pour admirer les Peugeot 508 SW. Se faire remarquer dans un break français, c’est désormais possible ! Et c’est très gratifiant, et cette situation se renouvellera toute la semaine de notre essai. Bravo Peugeot!

Direction l’arrière pays à la recherche de petites routes. Mais avant, c’est encore des embouteillages qui nous accueillent. Même dans des petits villages, le Pack Drive Assist Plus (option à 450 €) fait bien son travail. Il faut être un peu plus attentif à la direction dans les rues étroites des petits villages. Mais rapidement, la circulation se fait plus fluide. La reconnaissance de panneaux hésite encore entre 80 et 90 km/h en sortie de ville.

Puis nous partons à la recherche d’une petite route pour tester la Peugeot 508 SW dans des conditions moins classiques. Ce sera chose faite dans l’arrière pays toulonnais, près de Rougiers. Nous serons prudent sur cette route étroite et à double sens. Mais elle met en évidence la qualité d’amortissement des suspensions. La route se dessinant au milieu d’une forêt, quelques racines se sont glissées sous le bitume. Et à aucun moment, nous avons ressenti les butées de suspensions. Et la direction fait en plus des merveilles sur ces petits chemins. 

Un félin sous l’eau

Le temps change rapidement et nous rejoignons l’autoroute. À la façon du film Bienvenue chez les Ch’tis, dès le panneau d’entrée d’autoroute passé, une pluie orageuse commence à tomber. Les essuie-glaces réagissent immédiatement et ne faiblirons pas. Nous en profitons pour actionner le lave glace pour se débarrasser des traces d’insectes.

Efficaces : les buses sont intégrées aux balais. Le bruit de la pluie est en plus très bien contenu et le silence nous permet de rester au calme dans cette situation de pluie extrême qui nous oblige à réduire l’allure de la Peugeot 508 SW Allure. À aucun moment, la voiture n’a montré de faiblesse, de tentative de glissade ni même actionné l’ESP. La Peugeot 508 SW donne l’impression d’être en sécurité et de pouvoir faire face à des situations extrêmes, sur autoroute du moins.

Le lion sait sortir des lignes

La pluie se calme et nous continuons enchainer les courbes de l’autoroute A8. Nous remarquons que le maintien de voie du Pack Drive Assist Plus laisse un peu de latitude au virage. Nous pouvons mordre la ligne sur les virages les plus serrés, voire changer de voie vers la voie intérieure sans mettre son clignotant. Mais l’option de maintien en voie se réactivera en sortie et le volant forcera à maintenir la Peugeot 508 SW dans sa nouvelle voie de circulation.

Cette souplesse dans l’interprétation des lignes est fort appréciable sur ce type d’autoroute avec des courbes régulières. Le Pack Drive Assist Plus se montre malgré tout rigoureux sur les lignes droites ou en courbe légère. En cas de changement de file, il faudra bien actionner le clignotant et attendre que le premier clic-clac se fasse attendre pour commencer à changer de voie sous peine de voir le volant vous corriger. De même, si vous êtes du genre à changer de file doucement, le détecteur de maintien en voie perd patience et n’hésitera pas à vous remettre dans le droit chemin à la fin de la manoeuvre en donnant un petit coup de volant. C’est un peu surprenant mais c’est aussi un bon rappel que l’électronique veille.

Nice to see the Peugeot 508 SW

Une fois arrivés sur la côte d’Azure, nous profitons du soleil et de la basse corniche souvent limitée à 30 km/h. Que ce soit en mode manuel ou au régulateur adaptatif, la boîte hésite souvent entre le second et le troisième rapport. Au point que nous préférons passer en manuel où nous contrôlons mieux le phénomène qui peut devenir agaçant. La boîte en seconde étant un peu en sur-régime, alors qu’en troisième elle semble fonctionner en roue libre. Les nombreux dos d’ânes qui parsèment la basse corniche sont absorbés facilement par les suspensions de la Peugeot 508 SW. Et à aucun moment, nous avons eu le sentiment de faire frotter le pare-choc. On ne peut pas en dire autant des anciennes 508 et autres 407.

Cependant, malgré le confort du régulateur adaptatif, il ne faut pas oublier que la Peugeot 508 n’est pas une voiture autonome : elle ne s’arrête pas aux feux rouges ni ne ralentit à l’approche des dos d’ânes. Nous avons juste eu la désagréable surprise de voir les roues se bloquer sur un ou deux mètres, au point de faire se retourner les passants. Nous n’avons pas eu d’explications sur ce phénomène qui ne s’est pas reproduit. Autre petit point de désagrément sous ce beau soleil, ce dernier peut se refléter dans les plastiques laqués et vous éblouir.

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Une 508 SW faite pour l’arrière pays niçois

La basse corniche, c’est bien, mais ce n’est pas la route la plus gratifiante pour rouler en Peugeot 508 SW. Direction la vallée de Vésubie, où nous avions testé la Peugeot 508 PureTech 225 S&S EAT8. Malgré près de 100 ch de moins, les couples sont identiques et même disponibles plus tôt sur notre version BlueHDI (1750 au lieu de 1900 tr/min). Petites routes dans des gorges, des virages et des épingles à flanc de montagne : un petit programme bien sympathique. Nous ne serons pas déçus par le comportement et moteur et châssis de la Peugeot 508 SW. Nous étions sur route ouverte donc point de comportement extrême. Mais la limite du châssis semble très loin.

La Peugeot 508 SW est joueuse, précise et rigoureuse. Jamais elle ne fera défaut sur ces routes escarpées. La direction, bien que directe, aurait mérité de l’être plus. Nous nous sommes très vite habitué à la taille et à la forme du volant. Une direction plus directe aurait été plus confortable dans ces lacets.

Autre avantage de notre Peugeot 508 SW, c’est qu’elle est équipée de palettes fixes. Quel que soit le mode de la boîte (éco, normal ou sport), il est possible de prendre la main quelques secondes via les palettes. Cette intervention est peu nécessaire dans les montées où la gestion boite / couple est souvent très adaptée. C’est plutôt dans les descentes que nous nous en servirons pour aider à soulager les freins.

La techno ne nuit pas au 508 SW

Le soleil nous quitte à nouveau. Notre version Allure du Peugeot 508 SW équipée du Pack Full Led (option à 1350 €) permet de tester l’éclairage en courbe. C’est une bonne aide en montagne pour mieux appréhender l’état de la route qui nous attend. Bien aidé par le GPS affiché au centre de l’I-Cockpit Amplify (option à 450 €), c’est en ensemble idéal pour ne pas être surpris. Nous pouvons juste regretter l’impression que les virages sont plus doux à l’écran qu’en réalité, quand ce n’est pas une ligne droite qui est représenté en place une succession de courbes serrées. Mais quel gain de sécurité cependant !

Autre atout, notre Peugeot 508 SW est équipée de l’option Night Vision à 1400 €. L’option est chère, mais c’est un autre élément clé de sécurité. Chaque piéton est identifié, et s’il est sur la chaussée, un message d’alerte s’active, quel que soit le mode écran choisi. Un vrai confort supplémentaire.

Les sièges présentent une bonne tenue latérale au niveau des hanches et des reins, il manquerait juste un peu plus de tenue au niveau des épaules. Alors, Peugeot 508 SW plus routière qu’autoroutière? Clairement, c’est le cas!

Un Paris, ce 508 SW?

Malheureusement, il est temps de quitter le Sud pour Paris. Après un petit détour par Monaco dans une ambiance post-grand-prix de F1, et une pause photo près de la Turbie, nous reprenons l’autoroute. C’est l’occasion de tester le Night Vision dans ces conditions. Clairement, il ne remplace pas la vision de l’oeil et il ne faut pas rester fixé dessus. Mais quelle aide pour comprendre si le feu de position appartient à une voiture avec un feu défaillant, ou à une moto. Mais aussi, mieux comprendre le paysage quand la circulation ne permet pas de mettre les pleins phares. Nous testons aussi les différents écrans en plus du night vision :

  • cadran, compte-tours inversé à droite, 
  • minimal, avec l’ensemble des informations clés réduites au centre de l’écran
  • navigation sur l’ensemble de l’écran, avec compte-tours & vitesse repoussés sur les côtés
  • conduite, qui met en évidence la distance avec le véhicule précédent et l’assistance de maintien de ligne
  • personnalisé

Le mode personnalisation vous permet d’avoir les cadrans à votre goût. En plus des options des autres écrans, vous pourrez afficher la détection d’inattention, l’ordinateur de bord, la température du moteur, le G-Mètre, l’aide à la conduite. De nuit, nous avons eu cependant une préférence pour le mode minimal. Associé à l’écran central éteint, ce mode permet de mieux se concentrer sur la route. Quel dommage cependant qu’à la moindre intervention sur une touche (passer une chanson par exemple), l’écran central s’allume à nouveau.

Etape cycliste en 508 SW

Nous n’avons pas pu nous empêcher de faire un détour par le mont Ventoux. Les angles des routes étant plus forts que les routes de la vallée de Vésubie, nous avons pu pousser le Peugeot 508 SW un peu plus dans ses retranchements. Malgré une relative légèreté de l’auto ( 1430 kg à vide), le moteur BlueHDi de 1.5 l de cylindrée montre les limites de ses 130 ch. Rien de catastrophique, mais à l’approche des 1900 m d’altitude, le moteur montre ses limites. La dernière épingle avant le sommet se fera en première et nous avions le sentiment d’être proche du collage. Ce qui n’est pas arrivé.

Les freins répondront tout le long du trajet, bien aidés par le rétrogradage via les palettes au volant. À part la puissance moteur, la Peugeot 508 SW a excellé sur ce parcours.

Et bientôt la ligne d’arrivée

Le trajet de retour vers Paris se fera sans encombre, facilité par toutes les assistances dans les embouteillages lyonnais. Quelques heures après, ce sont les embouteillages parisiens qui nous attendent. Le trajet s’étant fait sous un beau soleil, nous avons été mitraillés par les insectes. Nous prenons donc le temps de nettoyer la voiture. Et c’est dans cet exercice qu’on découvre les limites de travail des designers sur la face avant . Beaucoup de recoins sont peu accessibles et grouillent d’insectes : les crosses, la jonction entre phare et calandre en sont remplis. Il faudra penser à s’équiper de petites brosses pour retrouver l’aspect neuf.

Autre point négatif, pour lever les essuie-glaces, il faut ouvrir le capot! Le nettoyage intérieur est plus aisé et il est facile d’accéder à l’ensemble des recoins, y compris de chaque côté des sièges avant, sans avoir un balai aminci. Le plus dur à nettoyer reste les parties laquées de la planche de bord. 

508 SW Allure + Options = cher félin

Il est aussi temps de faire les comptes. Un peu plus de 2 760 km parcouru, pour une vitesse moyenne de 53 km/h, nous aurons consommé 173 l de gasoil. Soit une consommation de 6,27 l/100 km. Plutôt raisonnable au vu de la catégorie, c’est un peu au dessus des 5,6 l/100 km annoncés par l’ordinateur de bord. C’est aussi bien plus que la consommation annoncée par Peugeot en circuit mixte de 3,8 l/100 km… nous avons bien sûr fait plus de montagne qu’un test classique, mais l’écart est peu explicable. Les 55 l du réservoir permettront selon nos relevés d’atteindre 877 km d’autonomie. Annoncée à 99g/km, la Peugeot 508 SW ne souffrira d’aucun malus.

Reste de la prix de la belle :  38 450 €. La voiture est de base bien équipée, mais pour la ligne, il faudra passer par la case options car elle ne bénéficie pas de série des crosses leds. Notre modèle d’essai était équipée de nombreuses options :

  • Peinture métallisée Bleu Célèbes : 720 €
  • Cuir Grainé Noir : 1400 €
  • Pack Full Led : 1350 €
  • Hayon main libre : 450 €
  • Pack inviolabilité : 350 €
  • I-Cockpit Amplify : 450 €
  • Recharge smartphone sans fil : 100 €
  • Système Hi-Fi Premium FOCAL : 850 €
  • Fonction DAB : 250 €
  • Night Vision : 1400 €
  • Pack Drive Assist Plus : 450 €
  • Pack City : 600 €
  • Jantes 18 Hirone 520 €

La bonne allure?

La note monte vite, puisque nous arrivons à 8 890 € d’options, soit un total de 47 340 €. À quelques centaines d’Euros près, nous sommes au niveau de la finition GT, avec le BlueHDi 180 qui est proposé 49 970 € avec la même couleur de carrosserie. Elle est équipée de la suspension pilotée indisponible avec notre moteur. Il faudra aussi ajouter le Night Vision, le Pack City 3 et quelques autres options, mais avec sa présentation sportive et sa présentation un peu plus premium, il y a de quoi réfléchir. D’autant plus si vous choisissez une LOA ou une LDD, où les options sont parfois mal valorisées.

Si vous ne souhaitez pas acheter, d’autres solutions existent. Avec une base de 10 000 km an sur la Peugeot 508 SW Allure sans option, la LOA propose la mensualité de 426,55 € après un premier loyer de 7705 €. Soit un coût de 28 179,4 €. Les mensualités de notre version d’essai passent à 521,76 € avec premier loyer de 9 482,75 €, soit 34 627,23 €. Une plus value de totale des options de 6 447,83 contre 8890 € à l’achat. L’option d’achat finale s’élève ici à 21 776,40 €, contre 17 687,00 € sans option. 

Un bon lion d’entrée de gamme

Que retenir de l’ensemble de ces kilomètres parcourus ? Globalement, la Peugeot 508 SW nous a plu. Et un peu surpris aussi car certaines prestations ne semblent pas être au niveau attendu. Il faut bien considérer la Peugeot 508 SW comme un break routier. Mais pas autoroutier, elle manque un peu de confort pour avoir ce titre. Mais le BlueHDi de 130 ch associé à la boîte EAT8 étonne et fait plus que remplir son rôle. Souple, discret et volontaire, il ne nous a pas déçus et à part au sommet du mont Ventoux, il n’a jamais faibli.

Certes, rouler à 5 coffre plein sera peut être plus délicat, mais la Peugeot 508 SW est aussi proposée en BlueHDi 2.0 l 160 ou 180 ch, avec 400 Nm de couple dans les 2 cas. Autre point d’attention, l’habitabilité. Meilleure que la berline niveau garde au toit, elle ne satisfera pas tous les gabarits et les claustrophobes. Mais rien de si catastrophique et le coffre aux volumes réguliers est accueillant. Et pour de rien gâcher, être au volant d’un break français qui attise les regards fait oublier tous les petits défauts, de quoi rugir de plaisir!

Retrouver la Peugeot 508 SW HDi 130 face à ses concurrentes dont la Renault Talisman Estate ici.

Article : Guillaume AGEZ

Crédit photographies : Guillaume AGEZ & Célia HUART pour Le Nouvel Automobiliste