Thibaut DumoulinLe Volvo XC60 de seconde génération s’affiche au catalogue du constructeur suédois depuis 4 ans désormais, un âge devenant respectable sans changement majeur. En 2020, ce modèle capital pour la marque recevait une version T6 hybride rechargeable de 340 ch , tandis que l’année 2021 a été celle du restylage. Des mises à jour suffisantes pour le maintenir à flot dans un segment des SUV PHEV dynamique ? Nous sommes allés l’essayer en Normandie à l’occasion du rassemblement du Volvo Club de France, l’occasion de récolter également l’avis des participants et passionnés de la marque.
Volvo XC60 T6 Recharge : suédois, solide, sobre
Le nouveau faciès du Volvo XC60 cru 2021 ne vous dépaysera pas. Peut-être même l’avez-vous déjà croisé sans remarquer les différences. Il faut dire que celles-ci sont plutôt subtiles, comme les écopes du pare-chocs avant de plus grandes dimensions et traitées à la verticale. Un design qui s’affirme, donc, mais sans exagération. C’est ce qu’on aime chez ce constructeur discret et le XC60 garde son élégance naturelle. Pourquoi changer ?
On retrouve donc dans une silhouette à la fois imposante (4,71 m de long, 1,90 m de large et 1, 65 m de haut) et fluide les traits encore actuels propre à la marque : une signature LED façon « marteau de Thor », une large calandre à barres verticales traversée du logo de la marque, hanches larges qu’épousent les feux, qui reviennent sur la malle et, sur cette version Inscription Luxe (contrairement à une R-Design qui se veut plus sportive), des détails chromés à peu près partout sur le véhicule, des bas de caisse aux barres de toit en passant par le contour de calandre.
On aime en tout cas l’élégance naturelle de ce SUV, suffisamment sobre pour traverser les années sans se démoder malgré des changements juste mineurs. Sous tous les angles, on l’identifie comme un véhicule premium, sans le côté m’as-tu-vu.
A bord du Volvo XC60 T6 Recharge : il cache ses complexes…
Les sièges avant rehaussés – en laine mélangée, ce qui nous a surpris autant que les autres propriétaires de Volvo venus découvrir le XC60 – offrent une vue panoramique sur une planche de bord simple et massive mettant en valeur l’écran central. Fluide et moderne, celle-ci brille par sa simplicité et rappelle celle, plus étriquée, du petit frère XC40. Sur les versions Inscription et Inscription Luxe, nous retrouvons avec plaisir le fameux levier de vitesse en cristal d’Orrefors, ainsi que la petite molette permettant de démarrer et éteindre le moteur.
La qualité perçue est globalement très bonne, bien qu’un peu trop sobre à notre goût, faisant la part-belle au noir et au gris, avec des incrustations en aluminium. Fort heureusement, différentes selleries (notamment en cuir) sont proposées, ainsi que des ambiances claires et incrustations en bois flotté.
La banquette arrière peut s’adapter pour accueillir 2 adultes dans tout le confort moderne, avec de l’espace et un accoudoir rabattable pratique. Le passager central ne sera pas le mieux loti, du fait du tunnel de transmission encombrant. Mais dans l’ensemble, les passagers s’étant installé à bord ont apprécié le dessin et la qualité des éléments à bord, même s’ils regrettaient la sobriété de la configuration choisie sur ce modèle, sans fantaisie.
Le coffre à ouverture électrique, avec fonction main libre, permet de charger 468 litres de bagages, soit 15 de moins que les modèles non hybrides rechargeables AWD. Un volume acceptable, d’autant que l’espace est bien carré, que la zone sous le plancher permet de ranger les câbles, qu’une trappe à ski facilite le chargement d’objets longs, qu’une commande permet d’abaisser la suspension pneumatique du véhicule pour obtenir un seuil de chargement plus bas et que la tablette se relève sans être solidaire du coffre. Ce qui veut aussi dire qu’il faut penser à la rabaisser manuellement…
Essai Volvo XC60 T6 Recharge : Power to surprise
Les plus observateurs, et ils étaient nombreux parmi les conducteurs de Volvo qui nous accompagnaient, remarquent d’eux-mêmes que la petite dernière dispose de la motorisation T6 ; nouveauté moins puissante (340 ch tout de même) et plus accessible que le T8 (455 ch). Des chevaux sans la conso, c’est ce que nous promet en somme cette Volvo, et ce que nous allons vérifier bien sûr.
Un réglage électrique du siège et des rétros, un tour de mollette pour mettre en route le véhicule, et c’est parti avec une autonomie électrique annoncée par l’ordinateur de bord à… 35 km. Dommage, nous qui attendions les 79 km maximum annoncés dans la documentation officielle et qui n’aurons pas l’occasion de recharger au cours du weekend. Les conditions sont en effet réunies pour ne pas pouvoir croiser de borne : Il n’y en a pas à l’hôtel ni le long des nationales, nous voyageons en convoi (vous vous voyez arrêter 30 voitures pendant 5h le temps de recharger la batterie ?)… Impossible de profiter au maximum de l’électrification du SUV familial.
Nous restons donc en mode hybride, afin que la batterie soit utilisée de façon la plus pertinente possible… et aussi le temps de nous familiariser avec l’écran tactile, centrale névralgique du véhicule. Faute de disposer d’un câble USB-C et donc de pouvoir brancher le smartphone et profiter d’Apple CarPlay, nous cherchons le GPS assez longtemps avant de réaliser qu’il s’agit tout simplement de Google Maps intégré. Le nouveau système de Volvo est en effet Made by Google, et l’utilisation est donc familière, tout comme l’affichage, pouvant être dupliqué dans l’ordinateur de bord numérique et – en simplifié – dans l’affichage tête haute dans le pare-brise.
Encore faut-il avoir identifié la touche donnant accès au résumé des fonctions (climatisation, Maps, audio…). Un deuxième menu donne accès aux paramètres à proprement parler, que ce soit les réglages audio, les aides à la conduite, l’éclairage, les modes de conduite… Si ce n’est pas aussi dense et illisible que sur ce que nous avions pu constater sur une V90 il y a quelques années, il y a tout de même un temps nécessaire pour prendre ses marques et repérer les fonctions les plus communément utilisées. En 3 heures de route pour gagner la Normandie, nous avons le temps d’appréhender tout cela, d’autant que le système de conduite autonome de niveau 2 nous épaule pour utiliser l’écran sereinement en conduisant.
Une technologie dont on peut également se passer si on veut profiter de tout l’agrément de conduite traditionnel du Volvo XC60. Les suspensions pneumatiques auto-adaptatives, en plus d’offrir un « accès facile » en faisant descendre le véhicule en position basse lorsque l’on coupe le moteur , assurent un moelleux appréciable, qui se concilie à merveille à la douceur du véhicule et à son silence de fonctionnement – merci le double vitrage avant et arrière !
Cette quiétude imperturbable peut laisser place, en mode « Power », à une proposition bien plus dynamique faisant appel au thermique et à l’électrique pour une réactivité largement accrue, des performances plus vivantes, avec le choix de sélectionner une direction au ressenti ferme ou classique. Les kilomètres s’enchaînent donc sans fatigue et en alternant les moments de calme et ceux qui impliquent un peu plus le conducteur.
Agrément de conduite, confort, modes permettant de s’adapter aux conditions et styles de conduite… ne reste qu’une donnée à l’équation à analyser : la consommation. Celle-ci s’est établie à 8,2 litres / 100 km, avec une seule recharge au départ. Précisons tout de même que nous avons utilisé le mode de recharge en roulant, qui a tendance à consommer plus de carburant, pour avoir des phases de conduite en électrique. Nous avons fait beaucoup de route mais peu de ville, terrain sur lequel le système hybride est le plus efficace par le jeu de la recharge en décélération. Grosso modo, vous pourrez difficilement consommer plus que 8,2 litres / 100 km, sauf si vous avez le pied très lourd !
Equipements du Volvo XC60 T6 Recharge : la vie de château ?
Lors de notre dernière étape au château de Bellefontaine, la lumière commence à devenir rasante et met en valeur la teinte Argent Aurore déjà fort complimentée de notre XC60, entre l’argent et l’or, presque rosé. Une fois n’est pas coutume, le stationnement doit se faire en moult manœuvres, au millimètre. Des conditions auxquelles ne sont pas formées les technologies équipant notre Volvo, qui stoppent net le XC60 tandis que nous manœuvrons à une distance trop proche d’obstacles selon elle. Un inconvénient moindre par rapport à la sécurité que les nombreuses aides à la conduite apportent au quotidien, comme l’alerte de véhicule dans l’angle mort avec correction,
En s’appelant Inscription Luxe, la version de notre modèle d’essai se devait d’offrir les équipements de confort adéquats. Avec les sièges à réglage électrique à mémoire, chauffants (tout comme le volant), le toit ouvrant panoramique, la climatisation 4 zones, on a en effet de quoi passer des voyages plus qu’agréables. Cette finition Inscription Luxe mise aussi sur les aides à la conduite, puisqu’elle reçoit de série le pack incluant le régulateur de vitesse adaptatif et le système de conduite autonome de niveau 2 avec arrêt et redémarrage dans les bouchons.
Et les plus mélomanes veulent tester le système audio Bowen & Wilkins, ce que nous leur permettons, en leur montrant les différents modes, notamment le mode studio et le mode salle de concert, qui reproduit l’accoustique de l’opéra de Göteborg. Musique classique, rock, métal, tout y passe, et la qualité de la sono est saluée à l’unanimité.
Si l’on souhaite compléter l’équipement déjà fort complet, il est possible d’opter en option pour les sièges massant à l’avant, chauffant à l’arrière, des jantes allant jusqu’à un immense 22 pouces.
Prix Volvo XC60 T6 Recharge
Volvo XC60 Recharge à partir de 66 980 €
Modèle essayé : Volvo XC60 T6 Recharge à 74 730 € hors options, soit 81 260 € incluant les options Peinture Métallisée Argent Aurore ( 1 000 €), jantes 20 pouces ( 840 €), sellerie en laine ( 1 260 € ), Pack Visibilité ( 1 000 € ), châssis actif avec suspensions pneumatiques ( 2 430 € ),
Concurrence
A ce niveau de prix, nous pensons à deux SUV également atypiques : le Ford Explorer PHEV, qui offre 7 places et 457 ch mais subira bientôt le malus au poids du fait de son autonomie électrique inférieure à 50 km, et le DS7 Crossback, qui se positionne quant à lui clairement comme véhicule premium et offre 300 ch et 4 roues motrices pour un prix toutes options tout de même inférieur de 8 000 € environ par rapport à notre XC60 d’essai.
Pour des concurrentes plus classiques, on se tournera vers les Mercedes-Benz GLC 300e 4Matic Avantgarde Line (4,66 m) et Audi Q5 50 TFSI e Avus (77 210 € à équipement équivalent hors sans suspension pneumatique adaptative ) et BMW X3 xDrive30e Luxury (72 240 euros, à équipement équivalent hors sans suspension pneumatique adaptative)
Deuxième modèle le plus vendu de Volvo avec 30% du mix dans la gamme, dont les 2 tiers vendus en hybride-rechargeable, le XC60 restylé ne pouvait pas se rater. C’est pour cela qu’il n’a pas évolué énormément en apparence. Sa motorisation T6 lui a redonné de l’intérêt, en termes de positionnement prix, de facilité d’utilisation et de consommation. Malgré une configuration intérieure un brin tristounette, ce véhicule peut toujours compter sur ses qualités intrinsèques pour séduire les clients particuliers et professionnels en offrant une ligne indémodable, un confort de bon niveau, un équipement digne de son rang et même des qualités routières notables.
Encore faut-il (pouvoir) le recharger régulièrement, pour profiter au maximum de la petite autonomie électrique au quotidien. Sur les longs trajets, on l’aura bien vite épuisée… En parlant d’életrique, la marque avance dans son électrification, avec pour objectif d’atteindre 50% de véhicules vendues en PHEV et 100% électrique d’ici 2025. Si une version complètement électrifiée n’est pas prévue dans l’immédiat sur le XC60, la marque se donne d’ores et déjà les moyens, avec le XC40 Recharge et sur le C40 Recharge, tous les autres modèles étant déjà disponibles en hybride rechargeable. D’autres constructeurs, généralistes comme premium, pourraient en prendre de la graine !
Photos Volvo XC60 T6
Crédits illustrations : Thibaut Dumoulin
Adrien A
