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Essai Volkswagen T-Roc cabriolet TSi 150 DSG7 : toile de maître ?

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L’époque où les constructeurs généralistes proposaient des cabriolets abordables sur la base de leur citadine ou/et de leur berline compacte est révolue, que ce soit avec un toit en toile ou sous-forme de coupé-cabriolet… Les Peugeot de la 204 à la 207 incluse, la Citroën C3 Pluriel… et la fameuse Coccinelle, toutes offraient le plaisir simple des cheveux au vent, aujourd’hui disparu ou, au mieux, remplacé par un toit en toile repliable façon Twingo agréable mais beaucoup moins ouvert. Et puis Volkswagen, non content de proposer une Golf cabriolet jusqu’à récemment, a dû trouver cela dommage, et a eu le cran de procéder à l’ablation de 2 portes et du toit de son petit SUV, le T-Roc ! Retrouve-t-on le plaisir incomparable du cab’ dans un SUV ? Le T-Roc cabriolet permet-il d’oublier la mignonne et fameuse Cox ? Cette offre unique sur le marché en fait-elle une alternative de choix… face à une Mazda MX-5 ?

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Design du T-Roc cabriolet

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SUV cabriolet… Le concept choque-t-il encore, après la commercialisation du Nissan Murano cabriolet ou, dans nos contrées cette fois-ci, du Range Rover Evoque cabriolet ? Pour le premier, il faut reconnaître un design plutôt maladroit, du fait d’un gabarit imposant qui ne se prêtait pas vraiment à cette déclinaison. Le second, présenté en 3 portes, profitait d’un design extravagant qui invitait à ce genre de fantaisie, pour un résultat convaincant – mais fort peu consensuel, on en convient. Quant au T-Roc… Rien ne le prédestinait à cette opération de chirurgie esthétique !

La majorité des conducteurs ayant des goûts très classiques (il suffit de regarder notre parc automobile), on imagine que vous êtes nombreux à émettre un grand « NON » à la vue de ce véhicule. En faisant abstraction du fait que « ça ne se fait pas ! Quelle idée bizarre ! », on n’est pas plus choqués par le look que cela. On retrouve ce qui fait la sympathie de la bouille du T-Roc, légèrement vieillissante peut-être, mais assez bien née pour toujours être dans le coup, et originale pour avoir sa personnalité. Celle-ci passe par les phares dans le prolongement de la calandre, les feux de jour hexagonaux (en gros), les passages de roues et bas de caisse non-peints, les ailes arrière marqués ou encore les feux biseautés.

Du long de ses 4,27 m et haute de 1,51 m il dépasse la version 5 portes de 4 cm en longueur et de 6 cm en hauteur. S’il est donc plus grand, ses proportions semblent tout à fait naturelles. La ceinture de caisse, bien droite, remonte assez haut, participant au côté trapu et donnant, capote refermée, une silhouette élégante, simple, dont la partie haute rappelle feu la Coccinelle. Outre les 2 portes en moins (et même 3 puisque le hayon de coffre laisse place à une malle), on note l’apparition d’un petit becquet intégré au sommet du coffre, élégamment souligné de noir laqué.

A bord du Volkswagen T-Roc cabriolet : l’espace plutôt que la fantaisie

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La présentation générale manque un peu de fantaisie sur ce genre de véhicules « fun », affichant une austérité toute germanique. Du gris, du noir mat et laqué et quelques cerclages de chrome, on ne peut pas dire que ce soit très jovial… ni laid, heureusement. Pire, les matériaux ne transpirent pas la qualité. C’est quelconque, avec parfois des ajustements laissant à désirer, comme la moquette qui dépasse du joint dans lequel elle est sertie.

Côté écrans, celui qui contrôle le système multimédia affiche une dimension standard et une position en hauteur appréciable. L’ordinateur de bord digital, en option sur notre version Style, affiche 10,25 pouces de diagonale et se contrôle via le volant de façon assez simple et intuitive une fois qu’on a identifié les touches correspondantes qui permettent d’accéder aux informations de conduite.

Aux sièges avant, l’espace est accueillant , avec des assises larges, mais fermes. La hauteur sous pavillon y est de 1 016 mm soit seulement 3 petits centimètres en moins que sur le T-Roc classique. On trouve un espace de rangement dans l’accoudoir, suffisant pour une petite bouteille, ainsi qu’un emplacement pour le smartphone, uniquement avec des prises USB-C.
En devenant cabriolet, le T-Roc sacrifie une place de la banquette arrière, pouvant désormais accueillir « uniquement » 2 passagers. Mais cela dans de bonnes conditions, l’accès étant facile surtout avec le toit replié mais aussi une fois remis en place. En termes de ressenti, on est à l’aise. En termes chiffrés, on dispose d’une hauteur sous pavillon de 967 mm soit 15 mm de moins seulement que le SUV 5p et d’une largeur aux coudes de 1 230 mm. On perd donc 24 cm en largeur par rapport à un T-Roc 5 portes… mais avec deux places et non-plus trois, tout va bien !

Le coffre affiche un volume de 280 litres, des dimensions largement suffisantes au moment de partir en weekend à deux, voire plus. Pour des besoins plus ponctuels, il s’agrandit encore en rabattant les sièges arrière depuis l’intérieur du coffre. Le T-Roc cabriolet a gardé l’aspect pratique du SUV malgré sa transformation, ce qui en fait un engin habitable et polyvalent.

Essai Volkswagen T-Roc cabriolet : multifacette également sur la route

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Ce serait enfoncer des portes ouvertes que dire que le T-Roc cabriolet n’est pas un roadster. Position de conduite haute, habitacle spacieux, pare-brise remontant assez haut… En décapotant, avec la ceinture de caisse haute, on est dans son petit cocon, à la fois engoncé et à l’air libre. Pas autant que dans un Evoque cabriolet, dans lequel on domine vraiment la route, avec le montant de porte au niveau de l’épaule. Au volant du VW T-Roc cabriolet, on peut au moins envisager de conduire coude à la portière.

Et la combaison boîte DSG7 + moteur essence TSi de 150ch semble tout indiquée pour une conduite relax avec ce qu’il faut sous le pied. Dans les faits, c’est plus compliqué, car notre T-Roc cabriolet étant équipé du DCC avec sélection des modes de conduite, un équipement qui donne différents profils au véhicule.
Par défaut, le mode Normal est activé. La réactivité de la pédale d’accélérateur est…normale, tout comme la direction, tandis que la suspension se montre souple, de même que la boîte automatique parfois (mais rarement) hésitante.
Le mode confort ajoute encore de la mollesse aux suspensions, qui offrent alors un rebond exagéré. Vos vertèbres sont ménagées, mais ça tangue sur chaque aspérité de la route et le roulis se manifeste à chaque virage. On en aurait presque le mal de mer.
Enfin, le mode sport raffermit le T-Roc à tous les niveaux, celui-ci devenant plus vif, sa direction plus directe, et sa suspension plus ferme, faisant alors ressentir les défauts de la chaussée avec une réaction opposée à celle du mode confort, à savoir en un claquement sec sous le fessier.

En termes de performances, ce drôle d’engin vise l’homogénéité plus que les sensations. Avec un 0 à 100 km/h en 9,6 secondes et une puissance de 150 ch, il offre ce qu’il faut pour être à l’aise dans toutes les situations. Le résultat niveau consommation est mitigé. Sur la première partie de notre trajet constituée principalement d’autoroute, nous avons englouti 9,5 litres tous les 100 km. En revanche, sur le trajet retour, en empruntant le réseau secondaire, nous nous en sommes tirés avec seulement 6,5 litres / 100 km.

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Autres points d’observation au volant, l’insonorisation ne souffre par la critique et on est épargné , malgré le toit en toile, de bruits d’air prononcés, même sur autoroute. Le freinage est dans les standards modernes, mais la course de la pédale est très progressive, un peu trop d’ailleurs, ce qui amène à des fins de freinage souvent trop brutales. La visibilité vers l’arrière est en revanche nettement critiquable : toit en place, l’angle mort est important, et la lumette arrière de taille réduite, associée à une malle qui remonte très haut, empêche de voir le véhicule qui nous suit – on discerne souvent seulement le visage de leurs occupants. Cela est en partie compensé par l’alerte de véhicule dans l’angle mort et, en manoeuvre, la caméra de recul.

Equipements du Volkswagen T-Roc cabriolet : qui peut le plus… peut le moins !

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Avec un prix de départ pas vraiment donné, le Volkswagen T-Roc en finition style affiche une dotation très correcte. Le régulateur de vitesse adaptatif est par exemple de série, tout comme les radars avant et arrière et la caméra de recul, les sièges avant chauffants, l’accès et le démarrage sans clé, les prises USB-C à l’avant (avec un câble adaptateur USB-A, bien vu !) ou encore des jantes alliage de 17 pouces.

Mais sur une voiture frôlant les 40 000 €, certaines mesquineries ne nous ont pas échappé : les phares antibrouillard sont en option à 300 €, les palettes au volant à 140 € tout comme le tableau de bord digital à 620 € ou les commandes vocales à 260 €. De même pour l’amortissement piloté, ce qui nous semble toutefois normal, qui fait encore grimper l’addition de 1 550 €. Généreux, mais pas trop !

Prix Volkswagen T-Roc Cabriolet

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Volkswagen T-Roc cabriolet à partir de 34 650 €.
Modèle essayé : Volkswagen T-Roc cabriolet Style 1.5 TSi 150 ch DSG7 à 39 110 € hors options, soit 42 115 € incluant les options suivantes :
-Amortissement piloté DCC à 1 550 €
-Pack d’aides à la conduite à 595 €
-Peinture métallisée Rouge Roi à 860 €

Concurrence

Facturée 6 000 € de plus qu’un T-Roc 5 portes avec le même moteur en finition Active, ce T-Roc cabriolet n’est pas donné dans l’immédiat. Du côté de la concurrence, il n’y a pas d’autre offre de SUV cabriolet, tout simplement. Regardons alors du côté des cabriolets compacts. Là aussi, ça ne se bouscule pas au portillon. Les BMW série 2 cabriolet sont « out », comme les Audi A3 et Mercedes-Benz SLK. Il ne nous reste que la référence indétrônable, la Mazda MX-5. En choisissant une version haut de gamme Sélection dotée du moteur 2.0 Skyactiv-G de 184 ch avec la belle peinture métallisée Soul Red Crystal, il vous en coûtera 36 750 €. En ajoutant les quelques options disponibles, son prix n’atteindra pas celui de notre T-Roc cabriolet…hors options. Mais avec ses deux places, son petit coffre et ses sièges au ras du sol, nul doute que vous n’hésiterez jamais entre ces deux là !

Bilan de l’essai Volkswagen T-Roc cabriolet

On entend souvent autour de nous, quand on parle de ce T-Roc ou encore du feu Range Rover Evoque, que les SUV cabriolets, c’est moche et ça ne sert à rien. Le premier point est à la libre appréciation de chacun, mais nous ne sommes pas contre cette originalité, bien exécutée. Pour le second, nous pensons en revanche l’inverse. Plus confortable ou maniable selon le mode de conduite sélectionné (sans être intrinséquement vraiment l’un ni l’autre), correctement équipé (malgré quelques mesquineries), spacieux à toutes les places et dans le coffre, silencieux, suffisamment puissant (…sans toutefois être sensationnel), plus ou moins sobre selon le type de route emprunté, le T-Roc cabriolet se débrouille plutôt bien partout. C’est une alternative « pépère » aux carbiolets traditionnels, qui sont plus familiers de la notion de sportivité. En somme, ce T-Roc cabriolet et plus généralement un SUV cabriolet n’est pas plus inutile qu’un SUV tout court et offre en plus le plaisir de rouler cheveux aux vents, en sacrifiant « uniquement » une place, deux portes et un hayon. Un bon compromis entre les aspects pratiques d’un banal SUV et le plaisir de rouler décapoté d’un roadster imposant plus de concessions. Si toutefois vous êtes prêt à mettre plus cher que pour un véhicule de l’une de ces deux catégories !

Photos Volkswagen T-Roc cabriolet

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