Le Nouvel Automobiliste
MG ZT CDTI Typhoon

Prise en main MG ZT : pour filer à l’anglaise ?

Vous avez envie de vous la raconter au volant d’une berline anglaise mais vous n’avez pas le budget pour une Jaguar et trouvez que les Rover font trop papi ? Ne cherchez plus : la MG ZT pourrait bien vous intéresser.

Sur Le Nouvel Automobiliste, on aime bien faire des essais qui sortent un peu de l’ordinaire. Et tant qu’à faire, autant tester des voitures qui ne passent pas inaperçues. Michael aussi aime bien qu’on le remarque : et pour cause, il est l’heureux propriétaire d’une MG ZT. Alors, quand il m’a proposé de la conduire, j’ai dit oui approximativement dans les 100 millisecondes qui ont suivi.

MG ZT CDTI Typhoon

La ZT est l’une des dernières MG à avoir été commercialisée avant la faillite du groupe MG-Rover en 2005. Elle continue aujourd’hui sa carrière commerciale en Chine, où elle est connue sous le nom de MG 7 et où elle est assemblée sur place.

« Regardez-moi ! »

Berline à vocation sportive, elle dérive pourtant de la très sage Rover 75 (1999-2005), qui n’est pas ce que l’on peut appeler un modèle de nervosité.
Et si elle conserve les lignes de sa matrice, la MG tente néanmoins de faire ressortir son tempérament plus agressif : bouclier avant redessiné, grille de calandre chromée et jantes de 18 pouces sont ainsi de mise.
Mais il y a un autre « truc » qui fait toute la différence aux yeux de Michael. Ce « truc », c’est la peinture de sa voiture. Et gare aux critiques, car la couleur de sa MG, il l’adore ! Nommée Typhoon, cette teinte oscille entre le bleu, le violet et le vert foncé selon la luminosité.

Elle faisait partie d’un vaste programme de couleurs spéciales appelé Monogram qui était proposé aux acheteurs de MG entre 2002 et 2004. Ainsi, la teinte « Typhoon » se retrouvait aux côtés d’autres peintures à l’effet « dégradé » comme le « Bittersweet » ou le « Dark Fantasy » (voir tableaux dans la galerie ci-dessous). Au total, 300 MG (tous modèles confondus : ZT, ZT-T, ZS, ZR, TF) de cette couleur sont sorties des chaînes de montage, dont 74 MG ZT et 45 MG ZT-T (la version break).

Alors Michael, il est content d’être l’un des 74 à posséder une ZT Typhoon ! Mais comme il dit : « après, il faut aimer se faire remarquer. En tout cas, c’est bien une peinture d’origine, contrairement à ce que beaucoup pensent ».
En vrai, j’ai trouvé que la couleur allait relativement bien à la voiture. Elle fait toujours moins jacky que la teinte Shot Silk par exemple.

A l’intérieur : « noir c’est noir… »

Dans l’habitacle, tout est fait encore pour rendre l’intérieur de base (celui de la 75) plus sportif d’apparence : exit les gros placages en bois ou encore le beige, trop attachés à l’univers Rover. Mais n’espérez pas pour autant voir des sièges Typhoon : la ZT fait dans le « sport discret » et le noir est de rigueur.

Les sièges mi-cuir mi-Alcantara aux assises très enveloppantes sont là pour rappeler le tempérament de la voiture. La planche de bord, très proéminente, placée sous un pare-brise aux dimensions réduites semble indiquer que vous êtes bel et bien au volant d’une auto sportive. C’est simple, assis derrière le volant ou côté passager, on a presque l’impression d’être dans un bunker ! L’occasion de s’attarder sur l’ergonomie : le petit écran GPS, déporté à droite du tableau de bord fait sourire quand on pense à ce que propose aujourd’hui les constructeurs. Mais les commandes sont bien placées, et surtout pas trop nombreuses, ce qui rend la vie à bord agréable.

A l’arrière, l’anglaise n’oublie pas ses origines de berline de bonne famille, et se montre accueillante : grâce à ses sièges creusés, des adultes de grande taille ne seront pas gênés par la garde au toit.
De même dans le coffre, il y a assez de place : avec 432 L de chargement, la ZT n’en offre peut-être pas autant qu’une Passat par exemple, mais se défend tout de même, d’autant que le seuil de chargement du coffre n’est pas trop haut. Mais qu’importe : une MG, ça se vit derrière le volant. Alors c’est parti !

Vroum vroum

Avant de démarrer, quelques informations préalables : déjà, la ZT de Michael date de 2003 (ce n’est pas très important mais il fallait bien le dire quelque-part !). Ensuite, et comme avez pu le constater en regardant les photos de l’intérieur, elle a le volant à droite, car avant que Michael n’en prenne possession il y a un an, elle appartenait à un anglais. Aussi, essayer une auto de 4 mètres 74 de long (pour 1 m 78 de large et 1 m 41 de haut), avec le volant du mauvais côté, sur des petites routes de campagne n’est pas ce qu’il y a de plus facile ! Mais « ça va, on s’y habitue » me certifie Michael. Nous voilà rassurés…

Et puis à vrai dire, « notre » ZT n’est pas trop puissante non plus. Ne pensez pas à la tonitruante ZT 4.8 V8 260 ch dont le bloc était emprunté à la Mustang. Oubliez aussi la ZT 190 et son moteur Rover KV6 2,5 litres de 185 ch. La ZT 160 ch alors ? Toujours pas : sous la MG de Michael, on retrouve une motorisation CDTi diesel de 130 ch (issue de la BMW 320d). De surcroit, accouplée à une boîte automatique.

Et si la ZT (CDTi 135 en l’occurrence) est une grande voiture, c’est aussi une auto qui pèse son poids : sur la balance, elle affiche…1535 kg ce qui, sans être pachydermique, est quand même pas mal. Et ça se ressent bien sûr dès les premiers mètres parcourus au volant de la ZT, il ne faut pas hésiter à appuyer franchement sur l’accélérateur. Mais pas trop non plus, car le compteur de la MG de Michael est en miles (alors quand l’aiguille est sur le 30, vous roulez en fait déjà à 50 km/h !) !

Malgré son poids important, la ZT ne manque pas de qualités. Si je me garderai bien de l’affirmer, n’ayant conduit la voiture que sur une trentaine de kilomètres, j’ai néanmoins constaté qu’elle tenait extrêmement bien la route, et ne prenait que très peu le roulis.
En conduite sportive, sur chaussées étroites, la MG ZT CDTi 135 sait faire plaisir à son conducteur : la boîte automatique est très réactive et s’adapte rapidement aux envies du pilote. C’est d’autant plus agréable qu’encore une fois, elle reste scotchée à la route. Il n’y a, en plus du volant à droite, que le freinage qui est déstabilisant : vu le poids de la ZT, il faut forcer sur la pédale. En conduite sportive, « les freins prennent cher » comme dit Michael !

Quoi qu’il en soit, conduire une MG ZT affublée du « petit » bloc diesel CDTi de 130 ch est tout sauf une punition. La berline s’avère même très confortable, malgré la présence des jantes de 18 pouces. Seulement, on attend forcément plus de nervosité de la part d’une MG, et cet essai m’a clairement donné envie d’essayer une ZT avec un moteur plus pêchu, compte-tenu des qualités intrinsèques de l’auto (tenue de route en tête). Ce n’est pas avec elle que vous pourrez filer à l’anglaise ! Je pouvais en tout cas me consoler avec la fameuse peinture Typhoon qui attire tous les regards !

MG ZT CDTI Typhoon

L’avis du propriétaire

Mais comme la ZT, c’est Michael qui en parle le mieux, voici en cascade les avantages et les inconvénients qu’il trouve à sa voiture :

Avantages :

– La couleur Typhoon de sa ZT : grâce à ça, on la remarque !
– Elle est relativement agréable à conduire, et même si un moteur plus puissant ne ferait pas de mal, la ZT CDTi 135 permet en tout cas de dépasser sereinement.
– L’exemplaire que Michael possède était une voiture de presse. Ainsi, elle est toute option !
– Le prix : les MG ZT sont généralement affichées entre 500 et 1500 livres au Royaume-Uni. Michael a payé la sienne 1800 livres (soit 2100 €) car elle toute option et équipée de la peinture spéciale Typhoon. Il était allé la chercher près de Londres. C’est globalement moins cher que les ZT que l’on trouve en France (en moyenne affichées aux alentours de 4500-5000 €).

Inconvénients :

– Le volant à droite : certes, on s’y fait, mais ça reste gênant dans bien des situations.
– La boîte automatique : non pas que Michael lui trouve à redire, mais il continue de préférer les boites manuelles. Il se sent plus « maître » de son véhicule lorsque celui-ci est équipe d’une boîte mécanique.
– Les tremblements de la planche de bord à haute vitesse.
– La visibilité : à l’avant, mais surtout à l’arrière, la faute à une lunette arrière très petite.
– Les pièces détachées, pas toujours faciles à trouver.
– La couleur ! Dure à assurer compte-tenu de sa spécificité.

Il reste néanmoins très content de sa voiture, qu’il juge comme étant une « voiture passion », malgré son moteur un peu faiblard. Je le remercie de m’avoir laissé conduire son bijou, et d’avoir pris le temps de m’en parler !

Source peinture Monogram : MG-Rover.info

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