5 mètres, 1995 kg, 70.400€ hors options. On pourrait résumer le nouveau Q7 que nous avons essayé à ces chiffres, mais ce serait bien mal le présenter : outre des caractéristiques titanesques, le SUV Audi affiche aussi un arsenal technologique à la limite de la science-fiction, et des aptitudes routières étonnantes.
NB : suite à un incident technique, les images de l’essai ont été perdues. Pour cette raison, ce sont les photos officielles d’Audi qui illustrent cet article.
En commercialisant la première génération du Q7 au printemps 2006, la firme aux anneaux investissait le créneau des gros SUV de luxe, déjà défriché par le Mercedes ML (1997), le BMW X5 (1999), mais aussi l’inoubliable Range Rover dans les seventies. Et avec plus de 500.000 exemplaires du Q7 vendus dans le monde en presque dix ans (dont environ 16.000 en France), autant dire que le succès a été au rendez-vous.
C’est donc sans surprise qu’Audi renouvelle l’expérience en proposant, depuis le 18 juin, la deuxième génération de son SUV, présenté comme moins gros, moins énergivore et encore plus technologique. C’est ce que nous allons voir !
« T’as moins le look coco… »
Ah, je vous vois venir : « ooouuuuuui, de toute manière c’est une Audi hein, et les Audi, elles se ressemblent toutes » ! Bon, je vous mentirais si je vous disais que le Q7 2015 était une révolution esthétique. Il est (quasiment) toujours aussi gros (5,05 mètres de long au lieu de…5,09 mètres, pour 1,96 mètres de large et 1,74 mètres de haut), et garde des formes relativement carrées.
Seulement voilà, le nouveau met de l’eau dans son design : les stylistes Audi étaient chargés de rendre le dessin du modèle moins ostentatoire, si bien qu’en 2013 on avait appris que le design de cette deuxième génération de Q7 avait été retoqué en interne car jugé « trop brutal et ostentatoire », ce qui a retardé sa commercialisation. Et même si le Q7 nouvelle génération ressemble à l’ancien, il est vrai qu’il change un peu d’allure : il semble faire plus « break », et est moins typé 4×4.
Qu’on se le dise : j’ai toujours été fan du style extérieur du premier Q7 (mais il paraît que j’ai des goûts de footballer, alors…). Aussi j’ai été relativement déçu il y a quelques mois quand j’ai découvert les premières photos officielles de son remplaçant, qui certes faisait moins ostentatoire mais perdait justement en charisme, et paraissait presque frêle.
En vrai, je suis plus rassuré : le Q7 impressionne toujours. Il faut dire que les exemplaires présentés étaient tous campés sur des roues de 19 pouces, voire même 21 : ça aide ! Mais j’ai bien apprécié le dessin de la partie arrière, sans fioritures, agréable à regarder et dont le détourage du hayon intègre les feux, véritable caractéristique esthétique des SUV Audi. Le profil, classique, est très équilibré et ne souffre pas la critique.
C’est bien comme je le craignais l’avant qui me déçoit. En fait, j’ai du mal avec la nouvelle calandre « 3D » (qui va devenir la marque de fabrique des Audi « Q » – le Q3 restylé en dispose déjà) que je trouve beaucoup trop grosse et pour le coup, trop ostentatoire. De même, les phares volumineux au dessin très rectangulaire ne me séduisent guère.
Mais je le répète : quand on a le nouveau Q7 en face de soi, son design passe bien mieux que sur les photos. Puis il renvoie un côté un peu « mastoc » qui sied bien je pense à ce type de véhicule, et qui devrait séduire une bonne partie de la clientèle, notamment américaine, russe et chinoise.
En tout cas, si le design extérieur divise, l’habitacle du Q7 2015 lui met tout le monde d’accord.
La découverte de l’habitacle, ou l’effet « waouh »
« Ah ouais », me suis-je dit avec les yeux écarquillés. Pour être tout à fait honnête, je crois que j’avais aussi juré au moment de découvrir l’intérieur du nouveau Q7…soit. Si j’ai été moyennement convaincu par le design extérieur, l’habitacle quant à lui m’a littéralement séduit, et il a plu également à tous les journalistes et « blogueurs » présents avec moi lors de la session d’essai.
On passera le sempiternel chapitre de la qualité de fabrication, des assemblages et de la texture des matériaux : c’est parfait. On s’étonne même de voir que les parties basses de la planches de bord sont rembourrées.
Non, c’est le design de cette planche de bord qui plait instantanément : c’est beau, plutôt ergonomique à première vue (peu de boutons), et l’impression de largeur offerte par « l’allongement » des aérateurs donne l’impression que la console centrale « flotte » au-dessus de l’habitacle.
J’ai bien aimé aussi la grosse partie centrale (entre le conducteur et le passager), pour partie recouverte de cuir, qui donne rapidement un sentiment de sécurité, et qui met en avant le côté « 4×4 » de la voiture. En plus d’être agréable à l’œil, l’habitacle du nouveau Q7 offre de la place (heureusement me direz-vous, vu ses dimensions) : à l’avant comme à l’arrière, on s’y sent bien. On peut néanmoins critiquer la fermeté de la banquette arrière. En échange de 475 euros, le client pourra opter pour la « banquette arrière plus », qui permet d’avoir trois sièges indépendants au deuxième rang. Pour les familles nombreuses, il est possible de prendre le pack « version 7 places » à 1690€ (incluant la banquette arrière plus, et donc une troisième rangée de sièges).
Notre modèle d’essai était un Q7 5 places : je n’ai donc pas pu tester pour vous l’espace réservé aux passagers du troisième rang…vu qu’il n’y en avait pas ! Tant pis, je me console en voyant le volume du coffre, colossal : 890 l en configuration normale, et même 2.075 l avec la banquette arrière rabattue ! Nul doute que le Q7 sera l’ami des familles (aisées). Même en version 7 places, l’espace réservé aux bagages reste conséquent : 770 l « de base », et 1.955 sièges arrières (deuxième et troisième rangs) rabattus.
Force est donc de constater qu’à l’intérieur, le SUV aux anneaux « fait le job », confirme la bonne réputation d’Audi en ce domaine et s’avère en plus relativement spacieux. Maintenant, on va pouvoir évoquer l’arsenal d’équipements dont peut profiter ce nouveau Q7.
Techno parade
Je crois qu’à eux seuls, les équipements dont peut disposer le Q7 cru 2015 pourraient faire l’objet d’un salon ou d’une exposition. D’ailleurs, chez Audi, on ne parle plus de « liste » d’équipements ou d’options mais bien de catalogue.
Pêle-mêle, l’Audi Q7 propose (en options !) : l’assistant d’évitement collision, l’assistant d’efficacité prédictive, l’assistance embouteillage, l’Audi active line assist, l’assistant de vision nocturne, la reconnaissance par caméra des panneaux de signalisation (c’est une option sur toutes les finitions à 375 €…dommage pour le coup, car bon nombre de constructeurs généralistes l’offre aujourd’hui en série), l’assistant de changement de direction, l’alerte de trafic transversal, l’assistant de manœuvre avec remorque, phares « Matrix LED » (capables d’adapter la forme et la longueur du faisceau lumineux en fonction de la situation)… et c’est pas fini !
Et comme je n’ai ni le temps, ni le courage de tous vous les présenter, j’ai choisi trois équipements qui ont retenu mon attention. Tout d’abord, « l’assistant de manœuvre avec remorque » : Xavier Benoit, responsable du service presse et des relations publiques chez Audi France, estime que « beaucoup d’acheteurs du Q7 ont une remorque, notamment pour tracter des chevaux » ce qui a conduit Audi à proposer une telle option. En fait, cet assistant dirige la remorque à l’arrière dans la direction indiquée par le conducteur grâce au bouton poussoir rotatif du MMI. En effet, le conducteur n’a pas à gérer le volant, mais bien la molette du MMI, située derrière le levier de vitesse ! Ainsi, le volant tourne seul, dans la direction opposée, et stabilise la remorque lorsque le véhicule recule en ligne droite. Surprenant.
Il prévient aussi en cas de risque de collision entre la remorque et l’arrière du véhicule. Cette option (qui coûte entre 700 et 1710€ selon le niveau de finition) est proposée dans le « pack assist ». Elle est de série sur la version haut de gamme Avus.
Deuxième équipement intéressant, et peut-être plus impressionnant encore : l’assistant d’efficacité prédictive, qui utilise les données GPS sur une route que vous avez déjà prise pour anticiper votre conduite et notamment améliorer la consommation. Ainsi, le système agit sur la limitation de vitesse, dans les virages, les ronds-points et les intersections, mais aussi sur les inclinaisons de la route et le véhicule qui vous précède. C’est assez surprenant de constater que le véhicule freine à votre place ! L’assistant d’efficacité prédictive est une option comprise dans le pack « Tour assistance package » affiché 2.290 €.
Enfin, on peut citer « l’adaptative cruise control » qui règle automatiquement la distance sur une plage compris entre 0 et 250 km/h. Le système freine et accélère automatiquement afin de maintenir une distance prédéfinie constante. C’est une option inclue dans le pack « Tour assistance package » également. Tout ça fait du Q7 la vitrine d’Audi, et sans doute l’une des autos les plus avancées dans ce domaine à l’heure actuelle. Et à la conduite, qu’est-ce que ça donne ?
Gargantua en tenue de ballerine
On a découvert l’extérieur, l’intérieur et l’ensemble des équipements dont peut bénéficier le nouveau Q7 : maintenant, il est temps de passer aux travaux pratiques. C’est un Q7 5 places en finition S-Line (deuxième niveau de finition, sur quatre) et avec le moteur 3.0 V6 TDI 272 ch que nous avons pu tester. Tous les modèles qui étaient proposés à l’essai étaient des diesels : un constat qui n’étonne guère quand on sait que 99% des Q7 vendus en France depuis 2006 étaient équipés d’un moteur TDI.
Clairement, je suis de prime abord un peu gêné par le gabarit de la voiture (pour rappel : 5,05 m x 1,96 m x 1,74 m) n’ayant pas trop l’habitude. Mais ça va, je m’y fais vite et à côté de ça, la conduite de ce Q7 est un jeu d’enfant. Dès les premiers kilomètres, on est séduit par la réactivité offerte par la boîte automatique Tiptronic à 8 rapports : elle s’adapte très rapidement aux envies du conducteur. Elle sait faire monter le Q7 dans les tours quand le « pilote » a le pied lourd, et à l’inverse se caler en cinquième à 50 km/h pour favoriser des consommations plus basses quand le conducteur ne montre aucune volonté de conduire vite.
Ainsi, le mode manuel offert par la boîte Tiptronic (avec les palettes aux volants) ne présente pas d’intérêt particulier.
Mais plus que la boîte, c’est la perte de poids du Q7 qui se fait ressentir. Par rapport au précédent, le nouveau a perdu en tout 325 kg, soit grosso-modo le poids d’un piano à queue ! Alors certes, il est toujours lourd (1995 kg avec le bloc TDI 272), mais au volant il ne donne jamais l’impression de l’être. Cela est notamment dû au couple monstrueux proposé par le V6 TDI (600 Nm), mais aussi aux roues arrières directrices, qui confèrent au Q7 une agilité étonnante, qui se ressent notamment dans les ronds-points et qui fait oublier la taille conséquente de la voiture.
Que dire d’autre ? Le moteur se montre très discret (quasi inaudible sur autoroute), et l’affichage tête haute dans l’habitacle mérite que l’on s’y attarde : sa lisibilité est parfaite, et il montre même le tracé de la route quand le GPS est activé. C’est vraiment pratique et cela fait qu’on n’a même pas besoin de regarder les compteurs ou l’écran de navigation.
Et puisque je parle du système de navigation, il propose tellement de menus et de fonctions qu’on s’y perd facilement ! Cela peut être gênant pour le conducteur. Exemple : la fonction massage des sièges , qui offre le choix entre plusieurs « manières » (tapotements, ondulations…six ou sept au total) et degrés d’intensité ! Mais bon, vous me direz, « est-ce que le conducteur a vraiment besoin de se faire masser ?« . Soit. Mais néanmoins, le ressenti est très agréable, notamment les « tapotements ») !
Quid de la consommation et des rejets de CO2 dans tout ça ? Le nouveau Q7 5 places V6 TDI est homologué pour 149 g de CO2/km avec des jantes 18, 19 ou 20 pouces et 159 g avec les jantes de 21 pouces. S’agissant des consommations, Audi annonce 6,2 l/100 km en cycle urbain, 5,4 en cycle routier et 5,7 en cycle mixte. Dans la réalité, sur un parcours d’environ 130 km composé essentiellement de petites routes de campagne, et un peu d’autoroute, le compteur affichait 7,9 l/100 km en conso mixte, sans avoir eu forcément le pied très léger. C’est déjà relativement bien pour une telle voiture.
En tout cas, et contrairement à ce que l’on pourrait croire, la conduite d’un Q7 est très simple, une fois le gabarit de la voiture assimilé.
Conclusion :
Sur la brochure qu’Audi nous a passé, on pouvait lire « Audi Q7 : vitrine technologique » : ce sont sans doute les bons termes pour parler de la voiture, tant le SUV allemand impressionne par les technologies qu’il propose, aussi bien à l’intérieur que sous la carrosserie (utilisation d’aluminium et de matériaux composites pour réduire le poids, etc).
Il offre en plus de ça un intérieur soigné, et des aptitudes routières étonnantes. Je me dis juste que le style extérieur aurait pu être plus réussi.
Quoi qu’il en soit, le Q7 fait payer cher ses qualités : les prix s’échelonnent 63.500€ et 83.300€. Bien sûr, ce sont les prix hors options. Notre modèle d’essai valait 70.400€… mais avec toutes ses options, il devait bien frôler les 100.000€. Mais quand on sait que ce sont les versions hautes (et donc les plus chères) que commandent le plus les clients, et vu le succès qu’a rencontré le premier opus du Q7, je ne me fait pas de soucis pour la carrière commerciale du nouveau.