Le Nouvel Automobiliste
Croisiere vers lOuest CCFA Centenaire Citroen LNA FM 2019 83

Centenaire Citroën : la Croisière vers l’Ouest des autochenilles Kégresse

Pour le Centenaire Citroën, le Comité des Constructeurs Français d’Automobiles (CCFA) a organisé la Croisière vers l’Ouest. Le parcours, reliant la Concorde à Paris, à La Ferté Vidame en Eure & Loir, était un hommage aux aventures des autochenilles Citroën – Kégresse dans les années 1920-30. Un événement à revivre en images !

La Croisière vers l’Ouest : bref rappel historique

Il est un domaine où Citroën a révolutionné l’automobile : c’est en inventant la publicité moderne. Faire parler de sa marque, de son nom, de ses produits, à toutes les occasions et pour toutes les raisons. Avec les expéditions, Citroën va plus loin que n’importe quel autre constructeur, et inscrit son nom dans l’aura des pionniers et des explorateurs. Au cœur de ces dispositifs, des hommes, Georges-Marie Haardt et Louis Audouin-Dubreuil, mais aussi Adolphe Kégresse. Ce dernier est le co-inventeur du système Kegreisz-Hinstin en 1922, qui voit la greffe de chenilles en caoutchouc à un châssis automobile pour en favoriser l’adhérence en toute circonstance : traverser un champ, descendre les marches d’un casino, mais aussi… traverser des déserts. Citroën en décèle le potentiel dès 1922.

Les autochenilles Kégresse ont ainsi été la « chenille » ouvrière des quatre expéditions Citroën : la traversée du Sahara de 1923, la Croisière Noire de 1924/25, la Croisière Jaune (1931/32) et la Croisière Blanche (1934). Elles sont aussi vendues dans le commerce, jusqu’en 1937, sur plusieurs bases : B2, C4, C6… La production (poursuivie avec UNIC) est arrêtée en 1940 après la Débâcle, mais ces autochenilles inspireront les Half-track M2/M3 américains.

Scarabée d’Or, Croissant d’Argent…

…mais aussi, selon les aventures, Soleil en marche, Escargot, Centaure, Pégase, L’éléphant à la tour, Colombe, Tortue Volante, Bœuf Apis, Chenille Rampante : ce sont certains ses noms attribués aux autochenilles par leurs équipages. Le plus célèbre, Scarabée d’Or, était la voiture de Georges-Marie Haardt. Voilà trois ans, l’association Des Voitures et des Hommes s’est lancé le pari de reconstruire un Scarabée d’Or identique à l’original pour mettre en lumière les métiers de la restauration et de la reconstruction. A la clé, la recréation des plans disparus de certaines pièces et une autochenille fin prête pour rejoindre la fameuse Croisière vers l’Ouest.

La Croisière vers l’Ouest : de Paris à La Ferté Vidame

Le CCFA a voulu contribuer à sa manière aux célébrations du Centenaire. Et quoi de mieux que de faire un trait d’union entre l’histoire de Citroën et l’histoire de l’automobile au sens large ? Ainsi, le départ a eu lieu à 10h de la Place de la Concorde devant l’Automobile Club de France, qui était le point de départ de certaines des premières courses automobiles (le Paris-Bordeaux-Paris en 1895), avant une remontée des Champs-Elysées et un tour de la place de l’Etoile pour rejoindre la rue de Presbourg où est installé le CCFA.

Précieuses et fragiles, les autochenilles ne pouvaient pas couvrir les plus de 100 km qui séparent Paris de La Ferté Vidame. C’est pourquoi elles ont été transportées par camion jusqu’à Saint-Victor-sur-Avre, à une quinzaine de kilomètres du Rassemblement du Siècle, qu’elles ont rallié par elles-mêmes sur cette dernière portion.

En tenue d’époque ont pris place le journaliste François Allain, qui allait ensuite tenir le micro de la radio du Centenaire, mais aussi Eric Leton, directeur du Conservatoire Citroën, ou encore les deux responsables de la communication du CCFA, François « Major » Roudier et son adjoint Olivier Debras.

Quatre autochenilles au départ

En plus de la B2 Autochenille « Scarabée d’Or » reconstruite entre 2017 et 2019, se trouvaient une autre Kégresse B2 en version civile bleu nuit (3,65 m de longueur, 1500 kg, 3 à 4 passagers à bord), ainsi qu’une Kégresse P17 et une P19. Celles-ci sont plus longues (4,30 m), plus lourdes (1850 kg), et accueillent jusqu’à 5 occupants… Toutes ne vont pas à plus de 45 km/h maximum. Sur base de C4F, la P17 possède une 4 cylindres 1628 cm3 de 30 ch tandis que la P19 repose sur une base de Citroën C6 et disposent de 42 ch (6 cylindres 2442 cm3). Les B2, elles, se limitent à 4 cylindres 1452 cm3 de 20 ch. Ce sont les essieux chenillés qui sont moteurs.

Tant le départ, en présence de Jean Todt et sous le drapeau agité par Christian Peugeot, que l’arrivée au Centenaire ont suscité l’attention des curieux. Il faut dire que ces étranges véhicules du passé ne passent pas inaperçus, notamment dans la circulation. Les quatre modèles de la Croisière sont arrivés à bon port, faisant fi de quelques soucis mécaniques rencontrés. On notera la présence « hommage » d’une peluche représentant le chien Flossie de Haardt, qui inspira à Hergé le personnage de Milou. Un événement dans l’événement majeur qu’est le Centenaire, à revivre en images.

Le départ de la Croisière vers l’Ouest

L’arrivée de la Croisière vers l’Ouest à la Ferté Vidame

Deux autres « Kégresse » étaient présentes, une dans le Musée éphémère et l’autre juste à côté avec une benne.

Crédit photos : François Mortier – Le Nouvel Automobiliste

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