Le Nouvel Automobiliste
Opel Corsa GSi

Opel Corsa GSi : la Corsa corsée

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Opel Corsa GSi

Octobre 1982, salon de l’automobile de Paris : un tournant dans l’histoire d’Opel qui présente sa petite Corsa première du nom. Cette citadine devra rapidement se faire une place au soleil dans le milieu ultra concurrentiel des petites polyvalentes, milieu où elle bataille toujours plus de 30 ans après et cinq générations plus tard ! Deux, trois, quatre et cinq portes, essence ou diesel, sans compter les séries spéciales présentées tout au long de sa carrière, il y en avait pour toutes les bourses et pour tous les goûts !

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Opel Corsa GSi

Mais point de salut sans une version porte-étendard, et alors que la mode des petites GTI battait déjà son plein, Opel se décide enfin non sans retard à commercialiser une version sportive digne de ce nom de sa Corsa. Après les timides SR puis GT et leur 1,3 l à carburateur développant 70 chevaux, pas assez affûtées pour se prétendre réellement sportives et bousculer l’ordre déjà bien établi, c’est en 1988 seulement que la marque au Blitz se décide enfin à rectifier le tir pour recoller au peloton de tête en présentant une version énervée de sa Corsa : la GSi !

Viva ma Corsa !

En digne sportive des années 80, tout y est ou presque : boucliers peints ton carrosserie surlignés d’un liseré rouge, bas de caisse profilés, becquet surplombant la lunette arrière, jantes trois branches de 14 pouces joliment dessinées montées en pneus taille basse, sortie d’échappement ovale chromée… Cet ensemble a le mérite de mettre en valeur les 4 ailes renflées « façon rallye » communes à toutes les Corsa, mais en affirmant ici davantage leur aspect sportif. On n’oubliera pas non plus son accastillage spécifique avec des décalcomanies « GSi » (on appelle ça des stickers aujourd’hui…) apposées sur les portes et sur la malle arrière peinte au passage en noir mat, ainsi qu’un logo fixé en plein centre de la calandre, lui aussi estampillé « GSi », histoire d’annoncer la couleur, mais aussi pour ne pas la confondre avec les autres Corsa plus classiques.
Bref, une ligne résolument avenante à l’aérodynamique soignée, il n’en fallait pas plus : une tenue de sport plutôt réussie pour la Corsa !

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Corsa GSi

À l’intérieur, nous sommes tout aussi bien servis, jugez plutôt : beaux sièges Recaro, volant trois branches ajourées, instrumentation complète agrémentée de 4 manomètres (niveau d’essence, température d’eau, pression d’huile et voltmètre) disposés au milieu du compteur, entre le tachymètre et le compte-tours. On se croirait pour peu à bord d’une voiture de course : « ambiance sport » garantie ! Le tableau de bord, et l’intérieur de l’auto en général, est dans le plus pur style germanique des années 80 : dessiné à la règle, aux plastiques bien durs quoique endurants dans le temps et à la finition globalement satisfaisante sans être parfaite, bref, c’est austère mais c’est solide !

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De beaux RECARO pour la Corsa GSi

Corsa GSi : les arguments pour convaincre ?

Comme le mentionnait une brochure publicitaire spécifique à la gamme Opel du début des années 80, le slogan alors scandé prend tout son sens lorsque l’on s’installe à bord de cette Corsa GSi : a-t-elle réellement tous les arguments pour convaincre ? Et au-delà des belles impressions que nous réserve cette voiture de prime abord, une question nous vient naturellement à l’esprit : le ramage est-il au niveau de son plumage ? La Corsa GSi saura-t-elle nous réserver d’aussi agréables surprises à son volant ?

Dotée d’un classique mais moderne 1,6 l 8 soupapes à injection, hérité de sa grande sœur la Kadett, développant 100 chevaux « seulement », l’on devine de suite qu’elle ne pourra pas lutter à armes égales avec quelques-unes de ses consœurs régnant sur la catégorie comme les Super5 GT Turbo, les 205 et autres Volkswagen Golf GTi, aux cylindrées plus élevées, aux motorisations turbocompressées, bref, tout bonnement plus puissantes.
N’empêche, ses 100 valeureux canassons sont heureusement bien aidés par son couple de 135 Nm distillés dès 3400 tr/mn, rendant la voiture très souple et disponible dès les plus bas régimes. Un moteur très agréable qui plus est secondé par une boîte à 5 rapports bien étagée. À titre de comparaison, une Peugeot 205 GTi 1,6l ne dispose, elle, que de 130 Nm de couple à 4 000 tr/mn et 115 ch à 6 250 tr/mn la rendant autrement plus pointue à mener tambour battant…

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Ambiance rallye à bord de la Corsa


Les performances dont est capable cette Corsa GSi sont donc flatteuses avec un 0 à 100 km/h en 9,2 secondes, et une vitesse de pointe titillant les 190 km/h, tandis que le kilomètre départ arrêté est atteint après 30’’1. Ces chiffres peuvent prêter à sourire aujourd’hui, surtout lorsque l’on parle d’une voiture sportive, mais gardons à l’esprit qu’elle n’accuse que 820 kilos sur la balance, cela aussi fait sourire aujourd’hui, et que les sensations sont donc bel et bien au rendez-vous !

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Moteur e16se OPEL Corsa A GSi

« Ja aber ! »*

Hélas ! trois fois hélas, même si le moteur se révèle enthousiasmant, il n’en est pas de même du côté du train avant et de son amortissement… En ligne droite ou sur chaussée en bon état passe encore, son efficacité est réelle, sa tenue de route se révélant plutôt équilibrée. Mais dès que la chaussée se dégrade, la Corsa GSi se retrouve à la peine face aux ténors de la catégorie. Le châssis a eu beau bénéficier de combinés ressorts/amortisseurs plus fermes et de barres antiroulis de plus gros diamètre, son comportement pêche par un manque d’homogénéité et de précision, quand on la compare une nouvelle fois à une 205 GTi, bien plus précise et taquine dans ce domaine.
Sur route bosselée, l’amortissement trop rigide se retrouve rapidement dépassé par les événements, tandis que la précision du train avant fait rapidement oublier les performances honorables obtenues sur circuit en ligne droite…
Alors oui, il y avait pire encore à l’époque, chez la concurrence allemande notamment, on peut citer une certaine XR2i qui n’était vraiment pas à la « Fiesta » avec son châssis, mais on était clairement un ton en-dessous de ce que proposaient les reines de la catégorie, françaises notamment, autrement plus abouties, saines et rassurantes dans leur comportement.

*Oui mais

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Opel Corsa GSi

En conclusion, il nous faudra considérer cette Corsa pour ce qu’elle est finalement : une voiture très légère au moteur rond et plein, lui permettant des performances flatteuses, et qui distilleront à son conducteur de réelles sensations « à l’ancienne », aujourd’hui disparues. Une auto pour qui cherche une youngtimer sympa au look plutôt « eighties » pour la phase 1, ou plutôt « nineties » pour la phase 2 d’après 1990, qui n’aura en outre pas encore vu sa cote atteindre des sommets exorbitants… Le tout sera cependant d’en trouver une en bon état, saine, qui possédera encore tous ses équipements, ses accessoires et son accastillage spécifiques, qui n’aura pas été ravagée par les affres du tuning, et qui, pour finir, ne sera pas rongée par la rouille. Pas une mince affaire en somme…

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