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Paysages automobiles de l’Asie du Sud. Épisode 2 : le Cambodge

Suite aujourd’hui de notre périple en Asie du Sud. Après vous avoir dressé le portrait du paysage automobile vietnamien la semaine dernière nous voici au Cambodge. Précisons le d’entrée, nous n’avons pas parcouru le pays aussi largement que nous l’avons fait pour le Vietnam. Notre séjour s’est cantonné à Siem Reap, pour visiter l’exceptionnel site d’Angkor, ce qui limite nécessairement la vision globale, surtout en tenant compte du caractère hautement touristique de l’endroit. Il n’empêche qu’il y a quand même des choses à dire en matière de paysage automobile. Et à voir.

Fans de Lexus ce pays est votre paradis sur terre

Le Cambodge est encore officiellement sur la liste des Pays les Moins Avancés (PMA) de cette planète. On ne s’attend donc pas spécialement à y croiser des voitures de luxe à tous les coins de rue. D’ailleurs il n’y en a pas ou très peu en fait. Car bien que les routes de Siem Reap et des environs soient effectivement constellées de Lexus, essentiellement des RX, il faut tout de même préciser qu’il s’agit pour 99 % d’entre eux de Lexus RX de première génération, soit des voitures ayant en moyenne une bonne quinzaine d’années. Donc luxe peut-être, mais luxe sérieusement dépassé quand même.

On reste néanmoins surpris d’emblée car la concentration est tout bonnement incroyable. Le simple trajet de l’aéroport à l’hôtel vous en fait croiser une bonne trentaine et la plupart, pour ne pas dire tous, dans un excellent état. Et pour cause, on trouve une multitude de garages spécialisés dans les Lexus (mais aussi les Toyota) et disposant de nombreuses pièces de carrosserie des modèles du constructeur japonais. Alors nécessairement on s’interroge sur le phénomène. Et on trouve assez vite la réponse. En fait, la quasi-totalité de ces véhicules sont des imports des États-Unis. Du moins jusqu’à un temps pas si lointain puisque le gouvernement a décidé de fixer une très sévère taxe sur ces importations. Une mesure dont l’efficacité reste cependant encore très relative puisque la quasi-totalité des véhicules et des pièces détachées du marché entre clandestinement sur le territoire, la corruption, un mal endémique du pays, facilitant grandement les choses.

Outre ces Lexus on signalera aussi la présence des Toyota Highlander de première génération (dont la plateforme est commune avec le… Lexus RX) et surtout la très forte proportion de Toyota Camry dans le trafic. Et là aussi on précisera le millésime car, tout comme les Lexus RX, il ne s’agit aucunement des véhicules de dernière génération. Ces Camry sont le plus souvent des XV20, la génération produite à la fin des années 1990, et sont elles aussi généralement en bon état. Le trafic nettement plus apaisé qu’au Vietnam aide sans doute à la bonne conservation des véhicules mais même sans cela le Cambodge est un véritable musée vivant des Toyota du début du XXIe siècle et une célébration permanente de la réputation de fiabilité et de longévité des véhicules de la marque. On y trouve même des Prius I !

Et les autres marques alors ? Eh bien ne vous attendez pas à rencontrer beaucoup d’autres choses que des japonaises. Les rares européennes que l’on croise sont quelques Land Rover ou quelques premiums germaniques elles aussi pas souvent de toute première jeunesse. Mais il est néanmoins possible de se retrouver nez à nez avec des véhicules flambants neufs, et surtout non diffusés dans nos contrées, comme ce très réussi Mazda CX-9 surpris sur la route puis plus tard à nouveau au centre-ville. Mieux j’ai retrouvé le même en rouge échappé de sa concession le lendemain.

Tuk-Tuk à gogo !

Le paysage automobile cambodgien est donc assez atypique mais c’est finalement un autre véhicule, qui marque voire qui symbolise le pays, que l’on retiendra avant tout : le Tuk-Tuk. Moto couplée à une remorque adaptée au transport des personnes, mais pas que, le Tuk-Tuk est partout et sert à tout. Il est le véhicule idéal pour la visite des sites d’Angkor, l’utilitaire capable de transporter les chargements les plus divers et même le bar branché incontournable des soirées en ville (avec wi-fi gratuit bien entendu, et même les WC, mais je cherche quand même encore là).

Les chauffeurs de Tuk-Tuk sont omniprésents à Siem Reap, vous proposant leurs services à tout bout de champ. Une course en ville autour d’un dollar, une journée sur le petit ou le grand circuit des sites pour 15 à 30 billets verts ou plusieurs jours d’affilé « à la carte » ? C’est à vous de choisir. Nous avons tout de suite été dans le bain en ce qui nous concerne puisque notre hôtel avait dépêché un véhicule de ce type pour venir nous chercher gracieusement à l’aéroport. Ça surprend un peu il faut le reconnaitre. Mais convaincu immédiatement par l’engin et surtout par son pilote nous ne l’avons plus quitté pour nos 5 jours sur place. Ponctuel, prudent, efficace, poli, maitrisant très correctement l’anglais, prévenant et souriant nous avons trouvé le chauffeur idéal. Mais il parait que ce n’est pas forcément le cas pour tout le monde et certaines expériences peuvent s’avérer moins agréables.

En attendant, si vous ne savez pas comment choisir votre chauffeur de Tuk-Tuk vous pouvez toujours y aller au look. Beaucoup d’entre eux personnalisent leur véhicule, notamment en utilisant les noms des marques automobiles. Mais bien entendu rien ne garanti que le ramage soit à la hauteur du plumage…

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L’essai décalé

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Sobre et authentique notre Tuk-Tuk jouait plutôt la carte de la discrétion de son côté. Une livrée noire pour le côté chic rehaussée d’un peu de peinture verte pour la gaieté (ou peut-être parce qu’il n’y avait plus de noir), de blanc pour marquer les passages de roue et d’une sellerie orange en soie (ou orange en soi) aux motifs en éléphant rappelant dans quel environnement végétal on évolue ici : la jungle, la vraie. Ça en jette !

La ligne très classique de la remorque, carrée donc avec le toit, s’intègre bien au design hors du temps de la Honda Dream (un design identique depuis 1995, j’ai bien dit hors du temps). Remarquez d’ailleurs les jantes en alliage (mais j’ignore de quoi) reprises à l’identique sur l’essieu de la remorque. Rien n’est laissé au hasard. On chipotera peut-être sur le côté basique et un peu utilitaire des feux qui ne sont pas à LED sur ce modèle, mais comme de toute façon ils ne fonctionnaient pas.

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L’habitacle impressionne encore plus pour sa part. Les matériaux sont nobles : bois à profusion, du vrai, finement travaillé ; métal à profusion, du vrai aussi, peint et travaillé lui aussi, au fer à souder ; cuir à profusion, skaï à profusion (rayez la mention inutile). Tout cela respire le travail à la main. Et s’il y a des vis écrous apparents c’est avant tout pour bien marquer la solidité. Le poste de conduite simple et fonctionnel regroupe toutes les indications nécessaires et dispose même de boutons superflus pour faire plus riche, celui du clignotant par exemple. Mais on ne cachera pas que le tachymètre gradué jusqu’à 160 est un brin chambreur. La partie mécanique ne mérite pour autant que des éloges. Cubant 125 cm3 la puissance développée par la Honda est remarquable. Mais nous n’en dirons pas plus. Les démarrages démarrent, les reprises reprennent (de loin), les freinages freinent (à peu près) et la vitesse maxi est au moins de… ouhla ! Oui au moins.

Ça roule en attendant et c’est plutôt confortable en plus, tant qu’il n’y a pas trop de trous du moins. C’est même carrément royal quand on est seulement à deux. L’espace pour les jambes étant digne de celui dont vous disposez dans votre salon. La visibilité est optimale (à 360 °) mais la vie en plein air peut aussi parfois vous faire profiter pleinement de l’odeur savoureuse du carburant ou du résultat de sa combustion. Mélangé à un peu d’huile c’est un bonheur. Fort heureusement pour nous, mais ce n’était pas le cas de tout le monde, le moteur de notre Honda était parfaitement entretenu, digne d’obtenir une vignette Crit’air 0.

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Par ailleurs le véhicule est intégralement pensé pour le bien être des passagers et la praticité au quotidien : marchepied, poignée de maintien, accoudoirs, coffre sous la banquette avec glacière intégrée pour l’eau et les lingettes fraiches (un bonheur, je vous le garanti), climatisation automatique multizone (enfin disons que quand on roule on a vraiment l’impression qu’il fait un peu moins chaud de partout), hamac à fixer de façon diagonale entre deux piliers du toit (authentique) et même GPS au plafond. Et qu’on se rassure, quand il pleut tout est prévu. Sont forts ces cambodgiens.

Je ne terminerai pas cet article sans insister sur la gentillesse de la population et naturellement sur la beauté exceptionnelle des sites d’Angkor. Un lieu absolument fantastique que je ne saurais trop vous recommander d’aller visiter un jour ou l’autre. Et j’ose espérer que ces quelques photos (le tri s’avérant bien difficile je vous en mets une belle brochette) sauront vous convaincre :

Petit coucou amical également à Raphaelle (Miss280ch) qui vous parlera également des mêmes choses que moi (ici et ) mais qui l’a fait avant et à sa sauce. Donc rendons doublement à César 😉

On ne saurait conclure sans vous proposer quelques photos de Siem Reap et d’Angkor. Allez-y c’est sublime !

Rendez-vous le weekend prochain pour notre dernière étape, direction Hong-Kong.


Épisode 1 : le Vietnam

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