Le Nouvel Automobiliste
Alliance Renault Nissan Mitsubishi

Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi : prémices d’un plan de relance global et local

Secoué depuis la fin d’année 2018 et l’arrestation de son emblématique dirigeant Carlos Ghosn, l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi s’est retrouvée fragilisée dans sa gouvernance et le contexte économique actuel a été très difficile pour le groupe. Aussi, alors que Renault sollicite l’aide de l’Etat français, l’Alliance s’apprête à annoncer un plan d’envergure pour revenir à la profitabilité pérenne.

Mesures d’économie pour l’Alliance

Alors que des fermetures d’usines se profilent à l’horizon en France, ainsi que l’arrêt de divers modèles ou la seconde mort de Datsun, le groupe franco-japonais annonce la trame d’un plan menant le ramener vers la profitabilité. La période tourmentée que traverse l’Alliance et les pertes liées à la crise vont amener leur lot d’annonces fortes d’ici à la fin de la semaine. Dans un premier temps, diverses mesures sont prises, à commencer par le principe du « Leader-Follower » qui verra une des marques devenir développeur et lanceur d’une technologie qui sera étendue à l’ensemble de l’Alliance.

Cela devra permettre de recentrer les dépenses de R&D (recherche et développement) en évitant que la France et le Japon se lancent en parallèle dans deux technologies similaires. L’exemple des programmes électriques avec les Leaf et Zoé ayant recours à des technologies différentes (dont des batteries Nec pour la première, LG Chem pour la seconde) appartiendra ainsi au passé. Ainsi, Nissan sera le leader de la conduite autonome et des ADAS, Mitsubishi sera celui de la technologie plug-in hybride (ou hybride rechargeable) et Renault devrait être le leader des architectures électriques et électroniques (équipements connectés) de l’Alliance.

En ce sens, Renault a d’ailleurs confirmé sa participation au fameux « Airbus des batteries » visant à produire les batteries en Europe et non en Asie, afin de prétendre avec plus de légitimité au prêt de 5 milliards de l’Etat français. En espérant que ce prêt permette de ne pas sacrifier le site Alpine (voire la marque) à Dieppe, ni l’usine de Flins dans les Yvelines, berceau de la Zoé. Leur sort, ainsi que le devenir de Douai et de Maubeuge, ou encore des sites de Caudan et de Choisy-le-Roi, sera confirmé le 29 mai prochain.

Rationalisation géographique pour Renault Nissan et Mitsubishi

Les mesures d’économies et le principe du « Leader-Follower » amènent aussi l’Alliance à réfléchir à sa présence mondiale. Pour le moment, il semble qu’il n’y ait pas d’abandon territorial d’un point de vue commercial pour les marques de l’Alliance, il s’avère néanmoins que Renault deviendra l’acteur majeur en Europe, en Russie, au Maghreb et en Amérique du Sud, tandis que Nissan le sera au Japon, en Chine, en Inde et Amérique du Nord, laissant Mitsubishi être leader en Océanie et Asie du Sud-Est.

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Par conséquent, le développement des modèles sera pris en charge par une des marques pour les autres. Ainsi, les SUV du segment C (Qashqai et Kadjar) seront développés par Nissan tandis que les petites voitures (Clio, Juke, Captur), seront pilotées par Renault, par exemple. Pour les véhicules utilitaires, Renault reste leader en la matière, fort de ses résultats commerciaux et du rachat de Jinbei en Chine.

Il reste à voir dans le détail comment ce plan sera articulé et quels seront les victimes des économies que devra faire l’Alliance Renault Nissan Mitsubishi. A suivre dans les jours à venir.

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