Olivier
Le nouveau Kangoo, 3ème génération arrive en version 100% électrique et cette fois, c’est pour les particuliers.
Déjà disponible en versions thermiques, il n’était disponible en 100% électrique, qu’en version utilitaire. La voici maintenant en version Combispace, E-Tech 100% électrique. Avec ces multiples choix et son volume conséquent, ce ludospace est une alternative plausible aux monospaces.
Nous vous proposons de découvrir le nouveau venu, que nous avons essayé début décembre sur des routes proches du CERAM de Mortefontaine.
Disponible en 2 finitions, Equilibre et Techno, c’est cette dernière qui sera notre version d’essai.
A l’extérieur en particulier
Pour jouer au jeu des différences, il faut s’attarder sur la moitié arrière du véhicule, si on exclue la calandre avant spécifique. Pour passer d’une version utilitaire à cette version familiale, vous trouverez donc, logiquement à l’intérieur, une banquette 3 places et à l’extérieur, c’est sur le vitrage des panneaux latéraux que se feront les différences.
Une version en 7 places, avec une banquette arrière supplémentaire en 3ème rangée devrait être disponible dans le courant de cette année.
Du fait de la position surélevée d’une dizaine de centimètres par rapport à une version thermique, vous ne pourrez pas disposer d’un plancher parfaitement plat lorsque les sièges arrières sont rabattus.
Le coffre, accessible par un hayon ou par 2 portes battantes, dispose d’un volume de 2500 litres (850 litres sous tablettes en disposition 5 places). En outre la banquette est rabatable en 2/3-1/3 et chacune des 2 parties peuvent coulisser séparément sur 14 cm.
Pour autant le volume de chargement perd 1000 litres par rapport à une version thermique.
Pour finir, la singularité de la version pour les professionnels, à savoir l’absence de pied milieu favorisant le chargement latéral, n’est pas disponible sur la gamme pour particuliers.
Renault justifiant ce choix par l’angle d’ouverture des portes avant à 90° et la largeur de la porte latérale coulissante de 615 mm.
Si l’on revient sur la partie avant de l’habitacle, vous trouverez la même planche de bord et les nombreux rangements identiques à la version van.
En version E-Tech, le pare-brise et le volant deviennent chauffants. Le combiné numérique est identique à une version thermique. Seule la spécificité liée à l’électrification fera une différence (jauge d’autonomie ou GPS avec position des bornes de recharges).
Le levier de vitesse est toujours présent et vous permet de choisir parmi les 3 modes de récupération. Cette version VP étant développée à part entière, elle bénéficie d’une qualité de matériaux et de fabrication bien supérieure à la précédente génération, même si l’on retrouve encore quelques plastiques durs, notamment en partie supérieure de la planche de bord.
Pour la partie connectivité et aides à la conduite, elle dispose de ce que l’on trouve sur les véhicules concurrents. (Les équipements en détail sont dans l’essai de la version thermique réalisé par Guillaume.)
A l’extérieur, on retrouve l’astucieux système des barres de toit que l’on peut déployer très rapidement et sans outils. L’avantage de cette version par rapport au Kangoo Van, est que vous aurez un choix de personnalisation plus large, notamment en termes de déclinaison de couleurs de carrosserie.
Bien que vous trouverez un emplacement pour la trappe à carburant sur la partie arrière latérale droite du véhicule, celle-ci est factice étant donné que la prise de recharge est en fait dissimulée derrière le gros logo de la marque, situé sur la face avant.
Sous le capot, rien de nouveau
Techniquement il n’y a pas de différences avec la version utilitaire. Les 2 modèles partagent, leurs dimensions extérieures ainsi que leur moteur de 120 ch (90kW), un couple de 245 Nm ainsi que la batterie Lithium-ion, de 45 KWh.
Ces deux versions bénéficient d’une autonomie pouvant atteindre 285 km selon le protocole WLTP.
Selon les données constructeur, le 0 à 100 km/h se fait en 12,6s. La vitesse est limitée à 135 km/h, mais en mode ECO elle sera bridée à 110 km/h en limitant la puissance du moteur.
Lors de notre essai, réalisé avec 2 personnes à bord et avec une température extérieure comprise entre 0 et 2°c, l’autonomie ne s’est pas montrée sous son meilleur jour.
Bien que nous ayons conduit à allure modérée et sans parcours autoroutier, notre consommation moyenne relevée était de 22.5 kW/h au 100 km, ce qui correspond à une autonomie réelle d’environ 200 km. Autonomie qui pourrait ainsi, diminuer avec 4 personnes et leurs bagages à bord.
Toutefois, si l’on évite le mode Eco, cette Kangoo E-Tech reste assez vive et permet d’envisager des dépassements en toute sécurité.
Les batteries placées sous le plancher donnent un centre de gravité assez bas, favorisant un comportement neutre et sans trop de roulis dans les virages malgré la hauteur du véhicule. La direction et l’amortissement sont plutôt agréables, tant que la route est correctement entretenue.
Sur route dégradée, la suspension devient un peu plus perfectible et l’insonorisation montre ses limites par des remontées de bruits parasites dans l’habitacle. Rien de rédhibitoire mais c’est forcement plus perceptible dans un véhicule électrique que dans son équivalent en thermique.
A puissance égale et malgré ces 200 kg supplémentaires sur la balance, le comportement est finalement proche de ses homologues en version thermique, essence ou diesel, qui sont encore disponibles sur le Kangoo, au contraire du concurrent Stellantis qui ne propose plus ces motorisations sur ses modèles équivalents.
Le freinage est efficace et facile à doser car dépourvu de sensation de flou à l’amorce de la pédale. Pour l’épauler, 3 modes de récupération sont disponibles. Le premier est un mode « roue libre » qui n’octroie aucune régénération.
Le second, activé par défaut, offre peu de récupération d’énergie lors des phases de freinage ou de décélération. Le troisième mode étant plus prononcé mais moins que d’autres véhicules de la concurrence.
Question de prix
Conçue comme une vraie voiture particulière et non comme une déclinaison d’un véhicule utilitaire, à l’opposé de la philosophie des précédentes versions, La Kangoo E-Tech profite d’une sérieuse remise à niveau d’un point de vue de l’agrément mais cela ne sera pas sans impact sur ses tarifs.
Avec des tarifs commençant à 37500 € (au 1er décembre 2022), notre version dépassait les 42000 €. Les concurrentes Peugeot e-Rifter, Citroën e-Berlingo ou Opel Combo e-Life disposant d’une puissance supérieure mais offrant une autonomie légèrement inférieure, sont plus ou moins dans la même gamme tarifaire.
| Renault Kangoo Electrique | de 37500 € à 42200 € |
| Citroën e-Belingo | de 36750 € à 41700 € |
| Opel Combo e-Life | de 36750 € à 40700 € |
| Peugeot e-Rifter | de 37850 € à 43050 € |
Pour recharger la batterie de 45 kWh, le Kangoo dispose en série d’un chargeur AC 11 kW ce qui permet de récupérer la totalité de la batterie en moins de 5h sur une borne disposant de la même puissance.
En option et pour 1400€ vous pouvez opter pour un chargeur plus puissant (22 kW) divisant le temps de recharge par 2. De plus avec le chargeur DC 80 kW vous pourrez récupérer une autonomie de 170 km en 30 minutes sur les super chargeurs.
L’heure du choix
Avec son Kangoo E-Tech 100% électrique destiné aux particuliers, Renault propose une alternative à l’offre du groupe Stellantis et se positionne dans la même fourchette de prix.
Disposant d’une puissance inférieure (120 ch contre 136 ch), il s’avère moins gourmand, pour peu que la température soit clémente, et il permet donc quelques kilomètres supplémentaires. (285 kms pour 270 kms).
Si votre utilisation se limite à un usage péri-urbain et avec un accès facile aux bornes de rechargement, cela pourra s’avérer suffisant. Cependant, si vous envisager des escapades plus lointaines, l’autonomie limitée vous pénalisera, d’autant qu’une alternative à moteur thermique est toujours disponible dans la gamme.
De quoi se poser la question lors d’un achat étant donné le surcoût, même s’il est atténué par le bonus écologique de 5000€ ou 7000€ sous conditions de ressource
Adrien A
