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Essai Toyota Aygo X

Essai Toyota Aygo X : la ville lui va si bien

Bien que le partenariat avec Stellantis ait cessé, Toyota persiste et signe sur le monde des minicitadines en nous dévoilant une Toyota Aygo X. Avec sa bouille plus typée crossover que précédemment, elle se permet même le luxe de s’embourgeoiser. Mais avec un prix qui gonfle de plus en plus et son moteur très bruyant, saura-t-elle encore se battre face à ses concurrentes ? Réponse dans notre article qui nous a permis de la tester à la fois en ville, son espace privilégié mais aussi sur autoroute afin de voir ses capacités extra-urbaines.

Essai Toyota Aygo X : un look plus crossover

Et oui c’est un fait mais le monde des minicitadines n’a pas le vent en poupe. En effet, avec des normes de sécurité de plus en plus poussées et la folle course des normes anti-pollution, ces véhicules vont commencer à déserter nos centres-villes. Alors que le groupe Stellantis a stoppé son envie de continuer avec ses Peugeot 108 et Citroën C1, la marque Toyota a préféré tout de même continuer à proposer une minicitadine. Et pour parfaire le tout, elle récupère l’usine de Kolin en République Tchèque (du partenariat né entre Toyota et le groupe Stellantis) et alloue un design plus haut sur pattes à sa Aygo en lui ajoutant la lettre X.

Mais attention, ne l’appelez pas tout simplement Aygo X mais plutôt « Aygo cross ». En tout cas, la marque japonaise l’a vraiment habillé comme un mini SUV en lui apposant des arches de roue très marquées et en la chaussant de jantes de grand diamètre pouvant aller jusqu’à 18 pouces (comme notre modèle d’essai). De plus avec ses extensions d’aile en plastique brut, cette Aygo X donne l’impression d’un véhicule type baroudeur. Et ceci est renforcé par sa garde au sol plus importante (+11 mm par rapport à son aïeule).

Essai Toyota Aygo X

Seul, peut-être, son nez aplati pourrait faire rebuter certains. Mais en adoptant ce design un peu tarabiscoté, elle se fait voir et fait même tourner les têtes. Et en devient limite séduisante à long terme. En gros, afin de se démarquer d’autres modèles plus conventionnels, cette Toyota Aygo X saura facilement trouver une clientèle qui pourra d’ailleurs la personnaliser à son goût avec sa teinte bicolore.

Essai Toyota Aygo X : so chic but minimalist

Quand on ouvre les portes de cette Aygo X, ce qui frappe tout de suite c’est le côté simple mais plutôt bien travaillé de la planche de bord. En effet, avec son dessin en forme d’ellipse, l’écran central de 9 pouces donne un bon coup de jeune à l’ambiance intérieure de la minicitadine. A noter qu’il regroupe tout l’info-divertissement et qu’il est compatible Android Auto et Apple CarPlay. Un bon point pour cette Aygo X permettant de connecter tout type de téléphone lorsque l’on sait l’utilité en ville de nos smartphones.

Cependant, au niveau du combiné du tableau de bord, c’est légèrement moins bien. Même si celui-ci se dote d’un écran LCD en partie basse regroupant des informations utiles au conducteur (consommation,…), il est très mal situé et il faut se pencher pour visualiser ce que nous annonce l’écran. De plus, on retrouve un antique un compteur de vitesses a aiguille, on aurait aimé un combiné tout numérique, bien plus dans l’air du temps.

Essai Toyota Aygo X

Côté qualité et ergonomie, cette Toyota Aygo se place plutôt bien face à la concurrence. Malgré des plastiques qui restent basiques, le niveau de d’assemblage et de finition est très correct. En outre, les commandes tombent facilement sous la main avec une ergonomie bien pensée. On aime notamment les boutons de la climatisation et non dans un menu du système d’info-divertissements. Seul petit bémol, la réactivité du système toujours assez lent. Un problème récurrent chez Toyota.

Essai Toyota Aygo X : au plus restreint au sens propre du terme

Bien que les dimensions sont toutes en hausse (+23 cm en longueur, +12 cm en largeur et +6 cm en hauteur), ce n’est malheureusement pas l’habitabilité qui en bénéficie. A l’avant, il est facile de rentrer aisément dans l’habitacle… Mais c’est à l’arrière que le bât blesse. Avec sa porte très étroite, son ouverture peu importante et l’imposant passage de roue, il faut être un vrai contorsionniste pour pouvoir rentrer aux places arrière. Et c’est sans compter sur la l’espace aux jambes qui est quasiment inexistant si le siège avant est le plus reculé.

Seul bénéfice avec l’augmentation des dimensions, le coffre qui culmine à 231 litres de capacité, c’est 60 litres de plus que son aïeule. Et cela permet même, cerise sur le gâteau, de la placer sur la plus haute marche des minicitadines. Et avec la banquette rabattue (système 1/3 – 2/3), le volume culmine même jusqu’à 829 litres.

Essai Toyota Aygo X : hausse la voix, je ne t’entends pas

En terme de mécanique, on reste sur du connu. En effet, cette Toyota Aygo X reprend le fameux 3 cylindres de 1 litre de cylindrée développant 72 chevaux. Celui-ci équipe l’Aygo depuis 2005 et provient de la marque Daihatsu. Sans être hybridé, ce petit moteur a été travaillé pour le rendre le plus sobre possible. Et les ingénieurs ont largement réussi le job puisque la consommation relevée en conditions réelles est de 5,2 litres aux 100 km. Soit quasiment le chiffre officiel au cycle WLTP de 5 litres aux 100 km.

Essai Toyota Aygo X

Cependant, ce qui déçoit c’est le manque de vivacité de ce bloc moteur. Même si nous ne nous attendions pas à une sportive sur le papier, on aurait aimé à minima que cette Toyota Aygo X puisse jouir d’un comportement moteur serein. Mais malheureusement il faut sans cesse rétrograder pour pouvoir avancer et bénéficier d’un certain panache du moteur. Encore heureux que la boîte de vitesses soit bien guidée et ferme comme il se doit.

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Mais car il faut toujours un mais… nous avons noté durant l’essai une perte de puissance entre 3 500 et 5 500 tr/min ne permettant pas de profiter pleinement des relances moteur pour effectuer par exemple un dépassement. Et pour couronner le tout, les vibrations et les hurlements du moteur se ressentent directement dans l’habitacle. Il faut alors littéralement « gueuler » pour se parler entre passagers…

Essai Toyota Aygo X : faut que ça saute

Et le comportement routier dans tout cela ? Et bien, force est de constater que niveau maniabilité, cette Toyota Aygo X se défend plutôt bien. En effet, avec son rayon de braquage de 4,7 mètres, il est très facile de pouvoir de faufiler en ville et de pouvoir faire une demi-tour en deux temps trois mouvements. De plus, avec sa direction précise et plutôt calibrée, on sait exactement où se situent les roues. Et même à allure plus soutenue. Et c’est sans parler de son train avant assez incisif.

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Malgré cela, cette Toyota Aygo X n’est pas exempt de défauts. Si son train avant permet de la placer facilement en entrée de virage, son arrière pâtit d’un comportement trop souple. Rien de grave en soi en ville mais lors d’évitements en conduite soutenue sur un freinage en courbe, il a tendance à vouloir se faire la malle. Ce qui peut surprendre un acheteur non averti.

Essai Toyota Aygo X

Pour la filtration de la route, il y a du bon et du moins bon. Sur les dos d’ânes à faible vitesse, la Toyota Aygo X réagit plutôt bien avec un confort de suspension acceptable malgré les grosses jantes de 18 pouces. Elle filtre cependant moins bien les nids-de-poule notamment à vitesse soutenue. Et on le ressent directement dans le dos du conducteur et/ou des passagers

Essai Toyota Aygo X : très chère face à la concurrence

Même si le marché des minicitadines s’amenuise, cette Toyota Aygo X a quelques concurrentes en face d’elle. On pourra ainsi lui confronter la Fiat Panda, le couple Kia Picanto/Hyundai i10 ou encore la Suzuki Ignis. Commençons par l’italienne qui, malgré ses années de présence sur le marché, continue de résister. Certes même si son design très cubique peut faire réfléchir certains, elle peut bénéficier de 4 roues motrices et à un prix très attractif. Pour le couple Picanto/i10, ces deux coréennes profitent d’un design plus classique de citadine et leur tarif reste légèrement en deçà de la japonaise (comptez 15 190 euros pour la Toyota Aygo X en entrée de gamme).

Mais celle qui peut faire chavirer la Toyota Aygo X, c’est véritablement la Suzuki Ignis. En effet, avec son moteur Dualjet Hybrid de 83 chevaux, elle se montre plus agile sur route. De plus, elle peut profiter d’une transmission intégrale optionnelle lui permettant de sortir des sentiers battus. Et tout cela à un tarif très attractif pour l’acheteur (entre 14 900 et 19 200 euros).

Essai Toyota Aygo X

Pour information, notre modèle d’essai était une version Collection qui englobait le coloris biton rouge Piment et toit noir avec des jantes de 18 pouces. Elle embarquait le système d’ouverture/fermeture sans clé « Smart Entry & Start », la climatisation bizone, la caméra de recul, le limiteur de vitesse ou encore l’alerte de franchissement de ligne avec aide au maintien dans la file et assistant de trajectoire. A noter également le chargeur de smartphones par induction. Un plus pour une citadine.

Essai Toyota Aygo X : seulement pour la ville à un prix très salé

Véritablement, cette Toyota Aygo X saura facilement trouver le public qui lui convient. Avec son design typé SUV par l’adoption d’arches roues marquées et ses grosses jantes, elle se place comme une version totalement décalée dans le classicisme des minicitadines. De plus, avec son choix de personnalisation très coloré, il sera facile pour chaque client de ne pas avoir la même voiture que son voisin.

Essai Toyota Aygo X

Particulièrement à l’aise dans son domaine de prédilection, la ville, cette Toyota Aygo X montrera cependant ses limites sur route nationale et encore plus sur autoroute. En effet, avec son moteur très bruyant et son comportement routier assez instable à grande vitesse, il vous sera difficile de faire de longs voyages.

Essai Toyota Aygo X

Et c’est sans compter sur les tarifs très élevés de cette japonaise. En effet, en voulant se faire plus beau ou plus gros que le bœuf, la Toyota Aygo X n’hésite pas à faire gonfler les prix. Pour notre modèle d’essai (un milieu de gamme), il vous faudra débourser 18 890 euros. Soit près de 2 000 de plus que pour un concurrent équivalent. Cela laisse réfléchir au moment de signer un chèque.

Crédits photos : Christian Condé

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