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Trophee Andros Super Besse

33e Trophée Andros : finale à Super Besse

Vous prendriez bien un peu de glace? Nous avons gravi les montagne pour suivre la dernière manche du Trophée Andros à Super Besse !

Nous ne suivons pas toujours les évènements sportifs automobiles sur le Nouvel Automobiliste. Mais pour une fois brisons la glace afin de suivre la dernière manche du trophée Andros dont la 33e saison s’est terminée samedi 29 janvier dernier à Super Besse, station de ski située à 1h de Clermont-Ferrand. Un final passionnant que nous allons essayer de vous partager dans cet article.

Trophee Andros Super Besse

Trophée Andros, neige, y es-tu ?

29 janvier, 1300 m d’altitude, pas de glace ? Bien que décembre ait été généreux en neige, les 12°C quotidiens de la semaine l’ont fait fondre… Les pistes de ski sont toujours blanches, mais pas la route ! Il a fallu quelques semi-remorques pour faire de la piste du Trophée Andros une piste de glace. Pas sûr que tous ces camions soient électriques, contrairement aux véhicules du Trophée Andros.

Le soleil est de la partie, et le calme aussi. Aux sceptiques des courses de voiture électrique, le Trophée Andros a les moyens de vous faire changer d’avis. Pas de bruit de moteur, mais le bruit de la glisse ! C’est grisant de voir et d’entendre le dérapage des voitures, l’absence de bruit mécanique nous permet de vivre la course tout schuss. 

Après avoir fait une première partie auto depuis le bord de la piste, nous avons le privilège de la vivre au milieu de circuit, où nous nous sommes faufilés entre les 2 groupes d’essai de l’AMV Cup, course de moto thermique. Le bruit des moteurs devient presque gênant, le calme régnait jusqu’alors sur le circuit de Super Besse, malgré le crissement des pneus cloutés à chaque virage. 

Blanche neige et les pilotes 

De l’intérieur du circuit, nous goûtons à un tout autre visage de la course. Nous sommes déjà beaucoup plus exposés aux jets de neige, même si nous sommes loin des virages. Tenue étanche exigée ! Pendant les essais et courses qualificatives, il n’y a pas plus de 3 voitures sur le circuit de Super Besse. Mais c’est suffisant, car nous ne savons pas toujours quelle voiture suivre entre glisse et accélération de part et d’autre de notre position. 

La glace se marque, tour après tour, par les traces des pneus des voitures de course qui changent son relief à chaque passage. Les pilotes n’ont pas toujours la même trajectoire et arrachent ici et là quelques morceaux de carrosserie en poussant les limites de la piste faite de neige devenue glace ! Bravo aux commissaires de course qui arrivent sans tomber à ramasser les morceaux entre deux passages.

La piste de 800 m de long de la 5e manche du Trophée Andros 2021/2022 est parcourue en 43,125 s pour le tour le plus rapide par les Elite Pro, 45,045 s pour les Elite, les 2 catégories se partagent la même voiture. Fabriquée par Exagon Engineering, l’Andros Sport 01 est une voiture à châssis tubulaire, 4 roues motrices et directrices, de 250 kW et 1 600 Nm de couple. Lourde de 1130 kg, dont 240 kg de batterie, elles sont recouvertes d’une carrosserie composite pouvant représenter une voiture de série selon le parrainage des équipes. 

Fondre comme neige au soleil

Moins impressionnante, les Andros Cars 04 sont pilotées par des « Stars ». Les temps sont moins impressionnants, le record du jour étant de 49,965 s. Et pourtant, ce fut la course la plus passionnante de l’après-midi. 4 voitures au départ, leur nombre s’est vite réduit avec un crash au 3e tour immobilisant les voitures de Cindy Gudet et Tomer Sisley. 

Renaud Lavillenie et Xavier Pompidou ont fait la joie d’une tribune pleine à craquer, en échangeant leur position à chaque virage. Et même si la course ressemblait un peu trop à un ballet bien préparé, ces Andros Cars 04 nous ont bien amusés. C’est Renaud Lavillenie qui a gagné cette dernière course avec 0,1 s. d’avance !

Mais, avec le passage incessant des voitures et des motos, la neige disparaissait au fur et à mesure de la journée. La super finale de l’AMV Cup devait être pénible pour les motards, mais ils ont eux aussi réussi à faire le show ! A ce jeu, c’est Vivien Gonnet (Husqvarna) qui a remporté la course et signé le meilleur temps avec 44,554 s. au tour.  Le Podium est complété par Jullien Colomban (Sherco) et Romain Gioffre (KTM).

Déliter l’Elite

Plus la journée passait, plus la piste faisait apparaître quelques tâches noires de l’asphalte. En milieu d’après-midi, le piste est devenue noire et c’est la gadoue qui régnait (comme dirait Petula Clark) ! Nous n’avons pas de bottes, mais les pneus en caoutchouc cloutés des voitures assurent l’adhérence comme ils peuvent. Pour ne pas avoir trop de voitures sur le circuit, les finales sont divisées en 2 : la finale et la super finale, que ce soit pour l’Elite ou l’Elite Pro.

Côté Elite (réservée aux espoirs et amateurs), la course est musclée. Le couple des Andros Sport 01 (1600 Nm pour mémoire) fait bondir les pilotes au départ et après chaque virage. Ça glisse, ça tourne, ça accélère, ça freine aussi un peu, c’est captivant ! La course n’est pas la plus passionnante, car le classement n’évolue presque pas, mais elle est bien plus impressionnante qu’une course de F1. Le format court y aide beaucoup (10 à 20 min selon les courses). Nathan Bihel (M Racing by Yvan Muller) est parti en pôle mais a dû batailler pour garder sa position jusqu’à la fin. Julien Febreau (D.A. Racing) et Jimmy Clairet (S Pussier Competition) complètent le podium.

Dans cette catégorie, c’est Jimmy Clairet qui a remporté la saison, il passera en catégorie Elite pro pour la saison 2022/2023. La seconde place revient à Eddy Benezet (DRP) et Nathan Bihel. En 4e place, c’est Clémentine Lhoste qui est au pied du podium. N’oublions pas que le trophée Andros est un rare championnat ne faisant pas de différence de genre !

Elite Pro, la catégorie reine 

Pour la catégorie Reine, l’Elite Pro, on sent qu’il y a un peu plus de tension. Les voitures sont les mêmes, mais les pilotes sont plus expérimentés. En super Finale, après 2 virages, une Renault Zoé ralentit pour passer dernière. Pourquoi, car le championnat est tellement serré que le point du meilleur tour peut faire basculer le championnat. C’est donc une tactique d’équipe, et Pierre-Louis Loubet (D.A Racing), coéquipier de Jean-Baptiste Dubourg, va réussir son pari pour décrocher le point du meilleur tour au 4e tour et empêcher un autre concurrent de le remporter. 

La tension est forte en tête de la course, car malgré la victoire de Yann Ehralacher (M Racing by Yvan Muller), qui le place ex-aequo au championnat avec Jean-Baptiste Dubourg (D.A. Racing) avec 536 points, c’est ce dernier qui remporte le championnat grâce à son nombre de victoires supérieures. Aurélien Panis (Saintéloc Racing) termine et la course et le championnat en 3e position.

Un Trophée Andros Populaire

Bien que cette finale ne dure qu’une journée, alors que les autres courses s’étalent sur 2 jours, elle fut passionnante. Passer une journée à la Montagne est agréable en soi, mais aussi car les courses sont intéressantes. Un format court et 3 types de véhicules font que la journée est rythmée et finalement un peu trop courte ! Et c’était aussi pour nous l’occasion de tester une voiture sur des routes différentes pour nous mener jusqu’au circuit. Mais ça, c’est une autre histoire que vous pourrez bientôt découvrir sur le Nouvel Automobiliste.  Vous voulez en savoir plus sur le trophée Andros, on vous en dit davantage juste après .

Le Trophée Andros, c’est quoi alors ? 

Le Trophée Andros est né de l’imagination de l’ancien pilote de Rallycross Max Mamers et Frédéric Gervoson, président de la société Andros, tous deux passionnés de Rugby et d’automobiles. La première saison se déroule alors en 1990, avec une première course à Serre Chevalier. Elle sera remportée par Alain Froment au volant d’une Citroën Visa ! Les trois autres courses de cette première saison se dérouleront à Chamonix, Lans en Vercors et Chamrousse. 

Au fil des années, la course va se diversifier. Tout d’abord par une évolution des sites accueillant les circuits : Isola 2000, Val Thorens, Super Besse, Alpes d’Huez se sont ajoutés au calendrier au fil des années.  Certaines saisons se termineront même à Paris (Pelouse de Reuilly en 1991 ou le stade de France dès 1999) . Le Trophée Andros passera même dans les Hauts-de-France à Noeux-les-Mines en 2002. Pas assez loin ? Le trophée Andros traversera l’Atlantique en 2003 pour une course à Sherbrooke, au Canada. 

Les participants changeront dans le temps, et différents constructeurs participeront : Citroën, Mercedes-Benz, Opel, Méga, Toyota, Renault et bien d’autres. Le Trophée Andros continue d’évoluer avec des formules complémentaires. Dès 1996, des courses de motos accompagneront les formules autos. Pour ajouter à la popularité de l’évènement, le Trophée Andros complète son format de course en 2000 avec une série « stars » qui perdure aujourd’hui avec des pilotes amateurs connus du grand public.

Trophée Andros, première course électrique

C’est à partir de 2007 que la course se met à l’électrique. Une voiture est créée de toutes pièces, l’Andros Car 01, conçue par Exagon Engineering (racheté indirectement en 2019 par Max Mamers). Et c’est Élodie Gossuin qui aura l’honneur de remporter une première course à son volant. L’expérience est renouvelée en 2008 avec l’Andros Car 02, qui remporte la course à Isola 2000 devant les thermiques grâce au pilote Franck Lagorce. 

Ce n’est qu’en 2010 qu’une série 100% électrique voit le jour, une première mondiale ! Une version dérivée « asphalte » de l’Andros Car fera date en 2011 en étant le tout premier Grand Prix Électrique au Monde, à Pau. Les voitures évolueront d’année en année, avec notamment l’apparition des 4 roues motrices 100% électrique. En 2020, le Trophée Andros n’accueille plus qu’un plateau automobile 100% électrique.

e-Trophée Andros

Il y a aujourd’hui 3 catégories automobiles, toutes électriques :

  • Elite Pro
  • Elite
  • Andros Stars

Les voitures des catégories Elite et Elite Pro sont les mêmes. Cette année, en fonction des équipes et des sponsorings, elles se parent de carrosserie rappelant les Peugeot e-208, Audi A1 (1e génération) ou Renault Zoé. La carrosserie de base proposée par Exagon Engineering est proche d’un Renault Captur 1e génération sans le mettre en évidence. C’est cette carrosserie qui est reproduite au 1/43° vendue contre 25€ à la boutique du Circuit.

La particularité de la course du Trophée Andros, c’est que les points se remportent aussi bien en course qu’en qualification. 

Sortez la calculatrice !

Il y a deux manches qualificatives (4 tours chrono), et seule la meilleure attribuera des points (45, 42, 40, 39…). Il y a une manche « super pôle » qui regroupe les 6 meilleurs tours des qualifications pour l’Elite pro, pour avoir de 6 à 1 points bonus attribué sur le meilleur tour. 

Comme indiqué précédemment, les finales sont divisées en 2 courses de 6 voitures, et les points attribués commencent à 16, puis 15, 14, etc. Un point bonus est attribué au meilleur tour en finale. Beaucoup de points sont donc engrangés en qualification, la course est presque accessoire, et c’est ainsi fait pour aussi limiter les accrochages. 

Le vainqueur n’est donc pas nécessairement le n°1 en super finale, mais celui qui aura additionné le plus de point ! Et ce n’est pas tout, seuls les 9 meilleurs résultats sur les 11 courses sont comptabilisés ! Andros ne fournit pas de médicament contre les maux de tête !

A Andros Star is born

Côté Andros Star, les pilotes ne sont pas récurrents sur toutes les courses. Pour Super Besse, ce sont Tomer Sisley, Renaud Lavillenie, Xavier Pompidou et Cindy Gudet qui ont fait le spectacle. La Saison 2021/2022 a pu voir au volant des Andros Cars 04 Maéva Coucke, Stéphane Plazza, Guillaume Pley ou encore Tom Villa se glisser derrière un volant et glisser sur le circuit.

Moins impressionnante que sa grande sœur Andros Sport 01, l’Andros cars 04 parait minuscule. Son chassis tubulaire est équipé d’un moteur de 90 kw et 200 Nm, et avec 800 kg, elle peut monter à 150 km/h sur glace. Largement de quoi assurer le spectacle, comme narré un peu plus haut !

Les 2 roues font le show dans le froid !

Il reste toujours une catégorie moto, toujours thermique cependant. Ce sont 18 motos qui participent à cette catégorie et 14 pilotes engagés sur toute la saison. Les 4 autres motos ne participent pas en conduite autonome, ce sont au moins 4 invités par épreuve qui complètent les pilotes engagés. Nous vous résumons leur déroulé :

  • Les essais, déterminent la grille de départ de la Finale
  • La finale, chaque participant marque des points à l’arrivée (30, 25, 22, 19, 17…) et le classement déterminent le classement de la Super Finale 1
  • La Super Finale 1 : chaque participant marque des points à l’arrivée (30, 25, 22, 19, 17…) et le classement déterminent le classement de la Super Finale 2
  • La Super Finale 2 : chaque participant marque des points à l’arrivée (30, 25, 22, 19, 17…). Non, il n’y a pas de Super Finale 3
  • Le Classement : il se détermine en additionnant les points des 2 courses !

Rendez-vous l’année prochaine ? 

Crédit photos : Romuald Terranova

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