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Seat Ateca 4Drive LNA Dumoulin (72)

Essai Seat Ateca Xcellence TDi 150 ch DSG7 4Drive : la tactique du cousin catalan

Aujourd’hui, nous nous penchons sur l’arbre généalogique du Seat Ateca. Né cousin du Volkswagen Tiguan, grand frère du Seat Arona et petit frère du Seat Tarraco, il a lui-même engendré, par clonage et cure de stéroïdes, le Cupra Ateca, qui a donc au passage renié son nom de famille.
Et chez les Ateca, la famille est nombreuse également, entre les différentes finitions et motorisations. Pour mieux cerner le personnage, nous avons été pragmatiques : une finition et un moteur cœur de gamme ; un individu représentatif des qualités et tares de ce SUV au bord de la crise d’identité. 

Ateca pas décati

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Aux lignes germaniques un rien austères du Volkswagen Tiguan, le Seat Ateca répond par des traits acérés, affirmés, des nervures nettes et un soupçon d’agressivité. Anguleux (mais dans des proportions plus raisonnables que le Tesla Cybertruck…), le Seat Ateca n’en est pas moins (con)sensuel. Ses phares sont soulignés par une signature lumineuse ouverte sur l’intérieur, cernant une calandre typiquement Seat. Du moins selon les codes stylistiques précédents de la marque. Elle forme un trapèze inversé par rapport à la généreuse calandre inférieure. 

La partie basse de la face avant reçoit une protection en plastique et un sabot argenté, auquel l’arrière fait écho. Le plastique noir que l’on retrouve tout autour du véhicule renforce le côté SUV sans rogner sur le caractère sportif du design de l’ensemble.

Les dimensions du Seat Ateca en font un véhicule de petite taille sur son segment. Du long de ses 4,36 m, il rend 13 cm à son cousin le VW Tiguan ainsi qu’au Renault Kadjar. Il est également plus court de 8 cm qu’un Peugeot 3008 et un Citroën C5 Aircross le dépasse ni plus ni moins de 15 cm. Un atout pour se garer qui pourrait bien se payer côté habitabilité.

Ateca, la cata des cotes ?

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Nous n’avons pas encore évoqué le grand frère du Seat Ateca : le Tarraco. Leur air de famille est indéniable, mais impossible de les confondre. Déjà parce que le Tarraco affiche une plus grande modernité à travers un design plus actuel rappelant les gimmicks de la nouvelle Seat Leon, à commencer par le bandeau de feu arrière courant sur toute la largeur du véhicule. Plus long de 37 cm, il est en mesure de pouvoir offrir 7 places quand l’Ateca doit se contenter de 5 sièges. Autant dire que le Tarraco sait faire valoir son surplus d’espace face à son petit frère…

Car celui-ci a un esprit de famille limité. À l’avant, du moins, on est à son aise. L’accoudoir central coulisse et se lève, pour rendre les longs trajets encore plus confortables. L’ergonomie est satisfaisante, tant pour naviguer dans les menus de l’écran tactile que pour activer les commandes physiques de clim situées sous celui-ci. Dans la boîte à gants, un lecteur CD/DVD se cache à l’abri des regards. Il faut dire que chez Seat, on n’est pas très fier de cet équipement old-school. Mais il nous a servi pendant l’essai, donc pas de honte à avoir !

À l’arrière et dans le coffre, on sera moins amusé par l’espace un peu plus compté. Mais la modularité classique rassure et met à l’aise. Entre les deux sièges latéraux, le dossier du milieu se rabat, laissant place à un accoudoir derrière lequel se cache une large trappe à skis. Dommage, en l’ayant su nous aurions pris le matériel pour tester la piste synthétique de ski de Nœux-les-Mines ! Derrière cette ouverture maligne, le coffre propose 485 l d’espace. C’est moins qu’en version 2 roues motrices (510 litres), mais plus qu’en finition FR (400 litres). Cet espace au demeurant suffisant peut évidemment être augmenté en rabattant d’une pression la banquette en 2/3 – 1/3. Avec l’inclinaison de la vitre arrière et le pavillon relativement bas, il faut toutefois jouer à Tetris pour réussir à caser un petit fauteuil et un bureau. Mais avec de la volonté et un peu de jugeote, on s’en sort !

Ateca à la carte

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Fidèle à l’image d’une marque qui se veut « jeune et dynamique » au sein du groupe Volkswagen, l’Ateca est globalement plaisant à mener. Certes, nous n’avons pas la motorisation la plus puissante (ce rôle revenant au TFSI 190 ch). Mais il n’empêche que le moteur est suffisamment rigoureux, le châssis assez équilibré et la direction assez communicative pour offrir une expérience de conduite plutôt vivante.

Et pour une expérience plus plaisante, personnalisée et variable selon ses envies (ou le conducteur), l’Ateca peut recevoir le DCC (Dynamic Chassis Control), agissant sur les paramétrages des suspensions, la réactivité des pédales et la direction. Ce DCC donne vraiment différents caractères au véhicule et permet d’avoir un Ateca à la carte, en fonction des différents modes que nous vous détaillons ci-après.

En Eco, on est un peu bridé, voire un peu trop. Sur autoroute, quand vous doublez et que l’autre conducteur frustré accélère, pas facile de se rabattre, même en appuyant franchement, l’Ateca reste « éco ». Ce qui ne met pas vraiment en confiance. En ville, la boîte tarde parfois à passer la 3è vitesse et plus généralement en mode Eco les changements de rapports sont plus hésitants. Récurrent chez Seat, le Start & Stop est intrusif et se déclenche très tôt. Il reprend toutefois suffisamment rapidement dans les ralentissements.

Le mode Sport offre sans surprise des caractéristiques à l’opposé de celles du mode Eco. Les accélérations sont plus franches, la boîte donne de la latitude pour les montées en régime et le châssis suit le rythme en toute sécurité grâce à la transmission intégrale et à l’essieu arrière multibras. Alors oui, c’est un SUV et on sent le transfert de masse, ça ne vire pas tout à fait à plat, mais on a un excellent compromis dynamisme / confort. Le 0 à 100 km/h est avalé en 8,8 secondes. Mais par rapport à une version 2 roues motrices à boîte manuelle, l’Ateca TDi 150 ch DSG7 4Drive rend 2,4 secondes sur l’exercice de l’accélération 80-120 km/h. Il faut dire qu’il affiche un surpoids de 125 kg, qui le porte à 1 578 kg au total.

Le mode Normal est un bon compromis, mais encore mieux, on peut paramétrer à la carte grâce au mode Individual la gestion moteur, la direction, la réactivité de l’Adaptive Cruise Control (ACC) qui « réaccélèrera » franchement pour reprendre sa vitesse initiale ou au contraire ira progressivement selon vos réglages. Le DCC, comme son nom l’indique, procurera un autre caractère et un comportement spécifique à l’Ateca selon les paramètres choisis, comme la fermeté des suspensions, qui ne se montreront dans tous les cas jamais trop sèches.

Côté conso, nous avons relevé 8,2 litres aux 100 sur la première partie du trajet en cycle mixte (autoroute, un peu de ville et beaucoup de réseau secondaire). Sur la deuxième partie du trajet, nous avons consommé 7,4 l/100 km en alternant encore entre les différents modes (mais sans doute moins souvent le mode sport). Rien d’extraordinaire, mais il est à noter que même selon les homologations officielles du constructeurs, la transmission intégrale est la source d’un surplus de consommation d’environ 0,6 litres/100 km.

Équipements du Seat Ateca : plafond de verre à l’excellence

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Quand on baptise une finition « Xcellence », mieux vaut que l’équipement soit au grand complet. Dommage pour Seat, on a relevé quelques oublis… À commencer par l’aide au stationnement avant. Même s’il y a la vue 360 du dessus, rien ne vaut un bip sonore pour alerter de la présence et surtout de la proximité d’un obstacle. Continuons à chipoter : les sièges sont chauffants, mais pas le volant. Une question de priorités…

Mais passées ces observations, la dotation de cette finition s’avère toutefois satisfaisante. En finition Style, le niveau est déjà élevé avec, en vrac, les phares Full-LED, le chargeur à induction, la climatisation automatique, les modes de conduite, la caméra de recul, l’entrée et démarrage mains libres et la lumière d’accueil qui projette un dessin lumineux au sol.
Dans cette finition Xcellence, l’Ateca soigne son look et sa sportivité en ajoutant encore des équipements : les jantes gagnent une taille pour atteindre 18 pouces, le Seat Drive Profile gagne une direction progressive et un mode Offroad et la calandre, comme les montants de porte, une finition noire brillante.

À l’intérieur, le digital cockpit fait son apparition derrière un volant sport à méplat et flatte les yeux du conducteur ; les sièges reçoivent un revêtement en alcantara brun, que nous avons troqué pour du cuir optionnel. Et surtout l’habitacle est éclairé par un grand toit ouvrant panoramique – et de nuit par un éclairage d’ambiance à 8 couleurs. Le hayon devient électrique et son ouverture au pied fonctionne – facilement, et à chaque fois !

Prix Seat Ateca Xcellence : pas Xcessif, et même bien cadrés !

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Seat Ateca à partir de 26 800 euros

Modèle essayé : Seat Ateca 1.5 TDi 150 ch DSG7 4Drive à 37 880 € hors options, soit 42 815 € incluant les options :

  • Peinture Métallisée Gris Rodium à 650 €
  • Sellerie cuir brun Vienna à 800 €
  • Jantes alliage 18’’ Performance Machined à 410 €
  • Pack Full Drive Assist à 955 €
  • Régulation adaptative du châssis DCC à 695 €
  • Crochet d’attelage escamotable électriquement à 800 €
  • Roue de secours de taille réduite à 110 €
  • Pack navigation EasyConnect PRO à 515 €

Concurrence

Nous enfoncerions des portes ouvertes en écrivant qu’on trouve des SUV à la pelle sur le marché, qui plus est sur le segment C.  Mais dès qu’il s’agit de proposer une transmission intégrale, ça se bouscule moins au portillon. Parmi les français, en dehors du Peugeot 3008 Hybrid4 à un tarif bien plus élevé, on trouve le Renault Kadjar 4×4, mais uniquement en boîte manuelle. Au sein de la famille Volkswagen Group, on retrouve la configuration chez les différentes marques et l’on remarque que face à ses cousins tchèque (Skoa Karoq) et allemand (VW Tiguan) , le Seat Ateca se montre avantageux d’un point de vue financier, même face au Skoda Karoq, en tenant compte de l’équipement. Les japonais proposent également des SUV à transmission intégrale, notamment Toyota avec son RAV4, dont l’hybridation engendre un surcoût mais qui se montre plus logeable, et, selon nous son concurrent le plus crédible, le Nissan Qashqai, également bien positionné.

  • VW Tiguan Confortline 2.0 TDI 150 ch DSG7 4MOTION à partir de 42 595 €
  • Skoda Karoq Style 2.0 TDI 150 ch DSG7 4MOTION à partir de 39 890 €
  • Toyota RAV4 Dynamic 2.5 Hybrid 4 roues motrices à partir de 40 600 €
  • Nissan Qashqai Tekna 1.7 DCi 150 ch XTronic 4 roues motrices à partir de 39 250 €
  • Renault Kadjar BlueDCi 150 4×4 à 40 600 € avec peinture métallisée, pack cuir et Easy Park Assist (38 000 € hors option)

Bousculé au sein même de sa grande famille, le Seat Ateca a sa propre personnalité et ses atouts. Moins technologique qu’un Tiguan mais plus affirmé, moins original qu’un Karoq, mais moins cher également, il est aussi sur le marché un des rares SUV de segment C disponible avec une transmission intégrale et s’affiche même comme le véhicule de cette catégorie au meilleur rapport équipement/prix. Alors si le volume de chargement n’est pas votre critère n°1, laissez-vous séduire par son comportement dynamique, sa présentation aux accents sportifs et ses équipements convaincants.

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