Le Nouvel Automobiliste
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Essai comparatif Seat Mii Electric / Renault Twingo E-Tech : la guerre des micro-puces

Seat Mii, Renault Twingo, ces toutes petites voitures font dans le minimalisme à tous les niveaux, jusque dans la longueur de leur nom. Dans leur version 100% électrique, on attend toutefois une autonomie qui ne soit pas si rikiki, à l’inverse du prix ! Les deux puces entrent en confrontation directe pour séduire les citadins soucieux de pouvoir continuer à se déplacer librement dans les années à venir. On vous dévoile leurs recettes respectives !

Design des Renault Twingo et Seat Mii électriques : cubique or not cubique

essai Seat mii electric renault twingo electrique Thibaut Dumoulin Le Nouvel Automobiliste 12

Ah, la Twingo, notre fierté nationale… parmi tant d’autres ! Nous ne sommes pas les derniers à en avoir parlé, notamment François qui a sorti des articles hommages à l’occasion des 25 ans du modèle ou plus récemment moi-même, à l’occasion des premiers essais de la toute dernière de la famille, la Twingo électrique. Depuis la première génération à la ligne monobloc et à la face de batracien, la plus petite des Renault a suivi la tendance et a grandi, s’est offert 2 ouvrants arrière et une transmission à propulsion qui a sans doute contribué, ainsi que le moteur sous le coffre, à ce nouveau look en hauteur.

De phares ronds il n’y a plus mais, et c’est encore plus vrai depuis son restylage, la bouille reste mignonne, avenante… surtout face à la Mii ennemie (on s’occupe de son cas juste après). OK, on a un peu perdu le concept initial (un peu comme quand Florence Foresti nous parle de la Smart Forfour qui tue le concept de la Smart originelle). Mais il faut croire qu’à notre époque où les constructeurs abandonnent le segment « sub-B » (RIP les KA+, Karl, tenez-bon les C1, Aygo et 108 !), Renault a sans doute été sage d’offrir une plus grande polyvalence à sa petite star, et des aspects pratiques demandés par la clientèle.

De l’autre côté de la barrière, nous avons la Seat Mii. Elle, c’est une jeunette, ne cherchez pas son nom dans une brochure Seat des années 90. Pire que ça, c’est un pur clone – à la manière des Peugeot 108, Toyota Aygo et Citroën C1 citées plus haut – des Volkswagen Up! et Skoda Citigo. Cette dernière s’est éclipsée sur la pointe de sa carrosserie, qui en compte plein, de pointes. Anguleuse, elle tient presque de la « kei-car », ces petites voitures japonaises qui optimisent l’espace au maximum dans un format ultra-compact, grâce à une silhouette bien carrée.

Le groupe Volkswagen a donc laissé peu de place à la personnalisation et à la fantaisie. A part la calandre, la forme des phares et le dessin intérieur des feux reprenant les codes stylistiques de la marque espagnole, on est sur un niveau de copier-coller important. Cela a-t-il permis de faire des économies d’échelle et de limiter les coûts de développement pour offrir au client un véhicule encore plus accessible ? On y répond plus loin 🙂

Côté esthétique, si tout est affaire de goût, on a un penchant un peu plus prononcé pour la personnalité de la Twingo E-Tech, face à une Mii Electric classique, pragmatique, passe-partout. Quelques données objectives tout de même, celles des dimensions extérieures, qui vous permettront de juger plus fidèlement les proportions et différences de nos deux citadines à batteries et constater le gabarit plus réduit de l’espagnole :

Longueur (m)Largeur (m)Hauteur (m)
Seat Mii3,561,651,48
Renault Twingo3,621,651,54

A bord des Renault Twingo et Seat Mii électriques : le losange exerce son droit d’hauteur

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Comme nous le disions en introduction, les petites citadines française et espagnoles offrent toutes deux des portes arrière -munies de vitres à compas offrant une mince ouverture -et un hayon – constitué uniquement de la vitre dans le cas de la Twingo. Mais ceux-ci n’ouvrent pas sur la même chose.

Dans la Twingo Electric, en tout cas sur notre version, l’intérieur excite la rétine par ses touches de couleur blanches et oranges et un design mettant en valeur des courbes et du volume. Dans la Mii, la planche de bord claire ornée de motifs rappelant des circuits électriques ne suffit pas à atténuer une impression générale de classicisme et d’austérité.
Dans les deux cas, les matériaux employés sont ceux du segment inférieur, donc pas très flatteurs à l’oeil et au toucher, mais simples et apparemment bien assemblés.


Au sympathique compteur rond et à l’écran central de la petite française, la Mii électrique répond par un combiné d’instrumentation simpliste et… un système à trois crochets permettant d’installer son smartphone. Comme Ford l’avait fait sur sa Ka+, Seat a pris le parti de ne pas proposer de système embarqué, au profit de celui utilisé au quotidien par les clients sur leurs mobiles.

Plus haute, la Twingo électrique plaira à ceux qui apprécient une assise et un plancher haut perchés. Un plus pour monter à bord. Autre atout, la garde au toit et le sentiment d’espace qu’elle implique. L’espace aux jambes à l’arrière se montre assez généreux.
Pour savoir comment ça se passe dans la Mii Electric, lisez le contraire de ce que nous avons écrit pour la Twingo. On exagère un peu, l’espace étant limité surtout à l’arrière, où les jambes auront du mal à trouver leur place si les occupants des sièges avant ont besoin (ou envie) de reculer leur siège assez loin. L’empattement inférieur de 7 cm se ressent directement à ce niveau, ainsi que la hauteur inférieure à celle de la petite française.

La Mii se rattrape côté coffre, avec d’office 11 litres de plus (251, contre 240 dans la Twingo). Car si à première vue il se montre aussi peu profond que celui de la Twingo, il offre en revanche un grand compartiment sous le plancher où les câbles peuvent se ranger, en laissant de l’espace pour d’autres sacs, et sa banquette se rabat.

Au volant des Renault Twingo E-Tech et Seat Mii Electric : juste une histoire de rallonge

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Sur le papier, la principale différence entre la Seat Mii électrique et la Renault Twingo électrique réside dans leur batterie, de plus grosse capacité sur la petite espagnole. Capacité qui lui procure une autonomie qui supplante celle de la Twingo de 80 km. Pas rien à ce niveau d’autonomie totale… On vous laisse prendre connaissance de quelques chiffres, et on vous les analyse juste après :

Seat MiiRenault Twingo
Batterie36,8 kWh22 kWh
Puissance61 kW / 83 ch60 kW / 81 ch
Autonomie moy. / ville259 / 350 km190 / 270 km
0 à 100 km/h12,3 sec.12,9 sec.
Recharge sur Wallbox0 à 80% en 4h0 à 100% en 4h
Recharge rapide0 à 80% en 1h 0 à 100% en 1h
Poids1 235 kg1 111 kg

En revanche, avec leur moteur de capacité quasi égale et malgré un surpoids de plus de 100 kg sur la Mii Electric, les performances de nos deux rivales sont identiques. Au volant, on ressent toutefois plus de légèreté au volant de la Seat, sans doute offerte par une direction un poil plus communicative et par la position de conduite plus basse. Dans les deux cas, la vivacité entre deux feux est appréciable et nos deux citadines électriques ne rechignent pas à s’aventurer en dehors des centres-villes. Le silence s’apprécie dans deux cas. Quand vient l’heure de recharger, la batterie plus petite de la Twingo joue à son avantage, en lui permettant d’arriver à 100% dans le même temps qu’il en faut à la Mii pour atteindre 80%.

Côté confort, on est bien logé dans les deux cas, peut-être encore plus dans la Twingo, mais la Mii compense bien la fermeté de ses sièges par une suspension conciliante, au prix de quelques mouvements de caisse perturbateurs.

Les deux véhicules disposent d’un mode de freinage régénératif permettant de décélérer au lever de pied de l’accélérateur. Ce mode est par ailleurs assez brutal sur la Mii et on regrette alors de ne pouvoir atténuer son effet avec des positions intermédiaires. C’est tout ou rien… Nos deux électriques disposent également d’un mode éco limitant les performances, sans toutefois les rendre amorphes ni inutilisables une fois sorties de la ville, au profit de l’autonomie.

Jamais deux sans trois, la Twingo électrique fait valoir un autre atout déjà présent sur la version thermique : son diamètre de braquage de 4,3 m. Pour illustrer ses bienfaits, nous avons fait un petit test. Chacune de nos deux citadines électriques partait dos à l’autre roues braquées à fond depuis leur place de parking ; la Twingo arrive 2 places plus loin. La Mii, elle, arrive 3 places plus loin. Cela devrait vous permettre d’imaginer laquelle effectue les demi-tours le plus facilement !

Equipement des Renault Twingo et Seat Mii électriques

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Nos deux modèles à l’essai sont, comme bien souvent, des versions les plus élevées de leur gamme. A la nuance près que la Seat n’est disponible qu’en une seule finition, appelée « Electric Plus ». Celle-ci inclut les sièges avant et le pare-brise chauffants, des jantes alliage 16 pouces, la climatisation automatique, les rétroviseurs extérieurs dégivrants et électriques ou encore l’avertisseur de franchissement de ligne. L’équipement peut être agrémenté en optant pour des packs optionnels tel que celui donnant accès au radar de recul et au régulateur de vitesse, à la boîte à gant fermée (oui…) et au plancher de coffre.

Sur la française, il faut passer sur le deuxième niveau de finition pour avoir ces équipements, sans l’alerte de franchissement de ligne, sans les sièges chauffants et avec une présentation pas très avenante tant à l’extérieur (enjoliveurs enlaidissants) qu’à l’intérieur (ça va être tout noir !).

Se voulant accessibles et destinées à un usage essentiellement urbain, les deux rivales se passent de la plupart des technologies modernes. A raison sans doute, mais Renault nous semble abuser de mesquinerie sur l’équipement.

Prix des Renault Twingo et Seat Mii électriques : si la Spring n’existait pas…

Renault Twingo E-Tech à partir de 21 550 € hors bonus. Version essayée : Renault Twingo E-Tech Vibes à 27 440 € incluant les options Peinture Orange Valencia à 740 € et les sièges chauffants à 250 €
Seat Mii Electric à partir de 23 070 €. Version essayée à 23 935 € incluant les options Peinture métallisée Bleu Costa à 470 €, le Pack City à 320 € et le Pack Easy Flex à 75 €.

Si l’on se prête au jeu de la personnalisation… et qu’on a envie de tout le confort, le look et la connectivité modernes, la Twingo peut voir son addition grimper vite et assez haut, malgré un prix d’appel certes attractif, mais pour une version dépouillée. Avec une seule version et peu d’options, la Seat Mii est plus intéressante que son équivalent en finition Zen chez Renault, celle-ci ajoutant, certes, le système multimédia Easy Link… mais disposant d’une autonomie moindre. Il n’empêche qu’en cumulant les bonus de l’Etat, de la région et l’aide à la reprise éventuelle, les deux puces sont les voitures électriques les moins chères (la VW e-Up débute à 24 190 €)…si l’on écarte la Dacia Spring, au prix hors bonus de 17 090 € (et 18 690 € pour la version la plus équipée baptisée Confort Plus). Avec son autonomie moyenne de 230 km, cette dernière fait mieux que la fameuse Twingo, au prix de performances moindres… mais à 3 000 € de moins au bas mot.


Bilan du comparatif Seat Mii Electric contre Renault Twingo E-Tech

Proposer une citadine du segment A en électrique, c’est presque du bon sens. Facilité de conduite, silence, punch, autonomie suffisante pour les déplacements quotidiens et même du weekend, recharge rapide… Que ce soit la Seat Mii ou la Renault Twingo, leur itération à batterie est donc pertinente, et également réussie, chacune affichant une philosophie légèrement différente. Un brin d’austérité mais une gamme réduite et une finition unique bien équipée pour l’espagnole ; un véhicule plus attachant, personnalisable, un peu plus moderne mais pingre en équipement pour la française. Une stratégie qui peut payer si le coup de coeur se produit pour justifier son tarif bien supérieur à la Dacia Spring, devenue à la place de nos deux rivales du jour la citadine électrique la plus abordable du marché. Prix, équipement ou look, vous trouverez dans ces 3 là une proposition abordable pour passer à l’électrique à moindre coût.

Galerie photos Seat Mii électrique et Renault Twingo électrique

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