Alors que la Fiat Pandina vient tout juste d’être dévoilée et qu’une toute nouvelle Panda est annoncée pour le mois de juillet prochain, Le Nouvel Automobiliste vous propose de redécouvrir l’histoire de la Fiat Panda présentée en 1980.
Mardi 4 mars 1980, Genève. Le salon de l’auto ouvre ses portes pour la presse spécialisée. Les journalistes se précipitent sur le stand Fiat pour découvrir la nouvelle petite citadine du constructeur italien : la Panda !
Avec cette nouvelle voiture, nous dit Alain Bertaut dans l’Action Automobile et Touristique (n°232 – mars 1980), « Fiat frappe un grand coup. […] La Panda se veut originale à bien des égards, à la fois compacte et spacieuse, économique mais brillante, séduisante et pratique, utilitaire et intelligente, simple mais esthétique, etc ». Après Citroën avec la 2CV et Renault avec la 4L, Fiat souhaite avec la Panda réinventer le concept de la voiture à tout faire !
Pour ce faire, le constructeur transalpin s’est tourné vers le designer Giorgietto Giugiaro, auteur par ailleurs de la célébrissime Volkswagen Golf. Ce dernier dessine la future Panda pendant ses vacances d’été de l’année 1976.
La genèse de la Fiat Panda
Retrouvez sur la page Facebook de Car Design Archives, de nombreuses informations sur les travaux de Guigiaro pour la conception de la Fiat Panda.
📸Car Design Archives avec l’autorisation de son auteur
Afin de répondre au cahier des charges fixé par Fiat, Giugiaro imagine une voiture aux lignes simples mais non dénuées de charme. Il imagine également de nombreuses fonctionnalités qui permettront de rendre le futur véhicule convivial et agréable à vivre : une planche de bord épurée avec un large vide poche, des sièges aux armatures simplifiées – la Citroën 2CV n’est pas très loin ! – et une banquette arrière modulable.
La carrosserie bénéficie quant à elle de protections latérales surdimensionnées et d’un large hayon arrière.
La Fiat Panda est commercialisée en juillet 1980 en France
La Panda représente une approche moderne du problème de la voiture économique « tous azimuts » qui s’adresse à un large éventail de clientèle – du jeune ménage accédant à la première motorisation, aux acheteurs aisés qui recherchent une deuxième voiture, compacte avant tout – et qui offre de surcroit toute une gamme d’utilisations.
Alain Bertaut, journaliste de l’Action Automobile et Touristique (n°235 – juin 1980)
Son lancement est accompagné d’une campagne publicitaire dynamique et pétillante mettant en avant ses nombreuses fonctionnalités. La Panda devient « La voiture à Malices » et bénéficie, dès le départ d’une image sympathique.
Bien que commercialisée en Italie avec le bicylindre issu de la Fiat 126 – la Panda 30 – et avec le quatre cylindres de la Fiat 127 – la Panda 45 -, la Panda n’est disponible en France que dans sa version la plus puissante.
A l’issue de l’essai de son essai publié en juin 1980 dans l’Action Automobile et Touristique n°235, Alain Bertaut salue les nombreuses qualités de la Panda qui lui permettent de répondre à de nombreux besoins.
« Voiture de ville ? Certainement, grâce à l’agilité qu’autorisent des dimensions réduites (celles d’une Citroën LNA et du coupé Peugeot 104). Voiture de route ? Également, en raison des performances qui permettent de couvrir des étapes normales à moyenne correcte. Voiture pratique ? Sans aucun doute si l’on exploite toutes les ressources imaginées par Giugiaro pour le couple voyageur, la mère de famille conduisant ses enfants à l’école ou revenant du supermarché, l’artisan ou le propriétaire d’une maison de campagne… Un petit effort pour adoucir la suspension et la Panda pourra briguer le titre de 4CV des années 80 ». Sur ce dernier point, la presse est unanime et critique vivement le confort très relatif des premières Panda commercialisées.
Quelques mois plus tard, le marché français accueille une nouvelle version, la Panda 35 qui reprend la motorisation de la… Seat Panda, la sœur jumelle de la Panda vendue en Espagne sous la marque Seat.
En 1982, Fiat améliore le confort de sa Panda avec la commercialisation de la Panda Super.
La Panda 45 Super représente l’engin idéal en ville, la seconde voiture, ou ce vélo à quatre roues recherché aussi bien par Madame pour faire ses courses que par Monsieur pour se rendre à son bureau.
L’Automobile Magazine n°437 publié en novembre 1982)
Voici ce qu’en dit l’Automobile Magazine (n°437 – novembre 1982) : « […] la voici modifiée sur le plan du confort. De nouveaux ressorts de suspension arrière, à une seule lame et à section variable et des amortisseurs renforcés font leur apparition sur toute la gamme. Pour cette nouvelle Panda 45 Super, Fiat a joué tout d’abord sur la présentation, en la parant d’une nouvelle calandre englobant tout l’avant, tandis que les bas de caisse sont peints aux couleurs de la carrosserie. Les enjoliveurs sont également nouveaux. L’intérieur a été complètement redessiné, mais on a conservé toutes les malices des premières versions. Mieux, on en a rajouté : la banquette arrière peut être réglée sur plusieurs positions, tous les sièges ont été redessinés, pourvus d’un rembourrage plus important (merci pour nos dos) et garnis de nouveaux tissus, tandis que l’insonorisation générale a été améliorée. »
La Fiat Panda 4×4 est dévoilée en 1983
En juin 1983, alors que toute la gamme Panda a troqué sa calandre contre celle inaugurée par la Panda Super, Fiat présente une nouvelle version : la Panda 4×4 ! Développée avec le spécialiste autrichien Steyr Puch, cette Panda bénéficie d’une transmission à 4 roues motrices non permanentes, d’une garde au sol surélevée, de suspensions et de pneus adaptés, de bandes de protections latérales et de bavettes.
L’intérieur en tissu de la Panda Super disparait au bénéfice d’un garnissage en simili cuir plus robuste. Malgré son petit moteur de 48 chevaux, cette Panda peut gravir des pentes à 50% à pleine charge, voire à 65% avec une seule personne à bord.
Comme le dit la pub, elle devient « La petite Panda 4×4 qui monte, qui monte, qui monte… ».
Plébiscitée par la presse, cette nouvelle version connait, dès son lancement, un véritable succès.
André Costa essaye longuement la Panda 4×4 pour le numéro 13 de l’Auto-Journal publié en août 1983.
Voici un extrait de ses propos : « Il convient d’apprécier le comportement de ce petit véhicule qui ne se comporte jamais de façon ridicule même à pleine charge. […] En dépit de son prix modéré et de sa planche de bord amusante, la Panda ne m’a jamais réjoui au vu de sa tenue de route et, moins encore, du confort offert par sa suspension. Pourtant, la 4×4 m’a semblé à ce double point de vue en progrès. […] Considérée dans son ensemble, la Panda 4×4 démontre bien ce qu’un constructeur intelligent et entreprenant peut imaginer pour améliorer et étendre l’image de marque de l’un de ses modèles les plus populaires. […] Cela étant, il manque entre autres à la Panda 4×4 des roues de 14’’ ainsi que des protections inférieures plus évidentes mais, à mon avis, le succès devrait couronner cet effort, en mettant à la portée du plus grand nombre la possibilité de vagabonder à sa guise, et, plus prosaïquement, de ne plus être arrêté par la boue, la neige ou l’herbe mouillée ».
1986, la petite Fiat Panda évolue en profondeur.
En 1986, alors que plus de 1,5 millions d’exemplaires ont été vendus depuis son lancement, la Panda évolue fortement tant au niveau de la carrosserie qu’au niveau de ses moteurs et de ses trains roulants.
La présence d’une nouvelle suspension arrière permet enfin à la Panda de la nouvelle génération de proposer un compromis confort-tenue de route en net progrès
Marcel Pirotte, Le Moniteur Automobile, 4 septembre 1986
La Panda accueille ainsi sous son capot les nouveaux moteurs FIRE inaugurés sur sa grande sœur la Uno (et conçus avec Peugeot) et ses liaisons au sol sont reprises de sa cousine la Lancia / Autobianchi Y10.
L’antédiluvien essieu rigide disparait (sauf sur la 4×4) au bénéfice d’un essieu dénommé Omega beaucoup plus clément pour les vertèbres des occupants.
A l’intérieur, le tableau de bord évolue en profondeur et l’habitacle accueille de nouveaux sièges plus confortables.
La version 750L est essayée dans Le Moniteur Automobile du 4 septembre 1986.
Voici ce qu’en dit le journaliste Marcel Pirotte : « La présence d’une nouvelle suspension arrière permet enfin à la Panda de la nouvelle génération de proposer un compromis confort-tenue de route en net progrès et pouvant enfin rivaliser avec celui des « minis » actuelles. La Panda, tout en étant toujours aussi pratique à l’usage, se révèle encore plus maniable et agile que par le passé, avec en prime une direction légère et précise, ainsi qu’un freinage à la hauteur. L’adoption du 4 cylindres FIRE 750, qui remplace le bon vieux deux cylindres de 650 cm3 refroidit par air, offre à l’utilisateur un monde de différence ».
Ce bon accueil est partagé par l’ensemble de la profession et des clients qui se laissent séduire par cette nouvelle Panda. Dès lors, la Panda n’aura de cesse d’évoluer à coup de séries spéciales et de nouvelles finitions pour toujours rester au top de sa forme !
En 1991, alors que la Fiat Cinquecento fait son apparition, la Panda évolue pour la dernière fois avec l’arrivée d’une nouvelle calandre. Les moteurs sont quant à eux catalysés pour répondre aux nouvelles normes européennes.
En 1999, la version Selecta à boîte automatique disparait tout comme la célébrissime 4×4.
En septembre 2003, bien qu’elle figure encore parmi les voitures les plus vendues en Europe (dans le top 5 en Italie !), la toute dernière Panda est produite par Fiat, après 4,5 millions d’exemplaires produits.
C’est un véritable succès qui ne s’est jamais démenti !
Pour en savoir plus
La Panda a fêté en 2020 son 40ème anniversaire, l’occasion rêvée pour publier un ouvrage présentant son histoire ! C’est chose faite grâce à Aurélien Charle qui a présenté, dans la collection De mon père aux éditions Sophia Editions, le premier livre édité en français sur la Panda.
Un livre complet et exhaustif qui fait honneur à cette collection !
Du côté des miniatures
De nombreux fabricants proposent la Fiat Panda au 1/43ème (Maxichamps, IXO notamment). A l’échelle du 1/18ème, outre la version réalisée en métal par KK Scale, l’italien Laudoracing a, lui aussi, présenté de belles miniatures en résine de la Panda.
Ces dernières sont disponibles dans de nombreuses versions et notamment, la 4×4 ! Ils sont disponibles directement sur le site internet du fabricant.
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