Le salon Rétromobile, ce n’est pas que les stands de constructeurs ou les vastes espaces de maisons de ventes. C’est aussi un salon de clubs et de bénévoles unis par la passion de montrer au public leurs autos. Le Club Lotus France est l’un des plus actifs en France et se consacre entièrement à la cause des barquettes britanniques dans notre pays. Salons, sorties et même un festival comme à Montlhéry en 2021 ponctuent la vie du Club, qui présentait à Rétromobile une belle Lotus Elan Sprint, non loin de son heureux propriétaire que nous avons rencontré, Lionel Basquin.
Le Nouvel Automobiliste : Pourquoi avoir jeté votre dévolu sur une Lotus Elan Sprint ?
Lionel : Je suis un très ancien membre du Club Lotus France dont je fais partie depuis 25 ans. J’avais commencé par une Seven, puis en 2000 j’ai acheté une Elise Série 1 un peu particulière, une Sport 160, et depuis quelques années, j’ai vu que le Club Lotus avait de plus en plus d’Elan. Et on peut dire que les Elan m’ont tapé dans l’œil ! Comme avec l’âge mes performances sur circuit ne vont pas en s’améliorant, je me suis dit que rouler en ancienne était une diversion.
LNA : Quel a été le moment qui vous a décidé ?
Lionel : Quand j’ai pris ma retraite il y a 4 ans, j’avais 72 ans, je me suis dit que j’étais mûr pour avoir une ancienne. J’ai cherché, et j’ai trouvé cette très jolie Elan, car je la trouve très belle, et elle marche bien !
LNA : C’est un modèle d’août 1971 : connaissez-vous son historique ?
Lionel : Je l’ignore, je l’ai achetée aux Pays-Bas, à Utrecht précisément, à un chirurgien. C’est un modèle cabriolet, elle ne court donc pas contrairement aux Elan 26R qui était une série spéciale des premiers modèles des années 1960. De toute façon je n’ai jamais fait de compétition ni eu de voiture de course, je n’ai fait que des track days pour peaufiner les trajectoires et les freinages, mais sans prétention !
LNA : Choisir une Lotus, surtout quand on a commencé par une Seven puis une Elise, signe quand même une volonté pour conduire des voitures pures, légères voire radicales ?
Lionel : Mon grand moteur dans ce genre de voiture, c’est que ce sont de petites voitures. Il faut que ce soit compact et agile, j’ai horreur des gros paquebots. L’Elan est une voiture que je trouve particulièrement élégante, agréable à conduire, elle a les phares qui s’occultent ce qui était la mode à l’époque, et elle a un tableau de bord en bois.
LNA : Une Alpine A110 pourrait-elle entrer dans vos choix ?
Lionel : Oui pourquoi pas ! Mais bon, j’ai trouvé que l’Elan avait plus de charme, et malgré tout ce qu’on peut lire, les Lotus sont somme toute bien construites, et le peu que j’ai connu d’Alpine c’était plus artisanal, moins bien fait.
LNA : Le rapprochement d’Alpine et Lotus en vue de nouveaux modèles électriques vous séduit-il ?
Lionel : D’abord, ça ne m’étonne pas car la philosophie est la même, celle de voitures légères, à petit moteur, châssis poutre, avec de l’agilité au volant. Qu’ils se rapprochent maintenant n’a rien d’étonnant. Mais pour l’instant, les voitures électriques ça ne me dit rien.
LNA : Est-ce la recharge ou l’agilité et le poids qui vous bloquent ?
Lionel : Plutôt la recharge, l’utilisation, la maturité de la technologie et les performances qui ne sont pas comparables à celles d’un moteur thermique. Promener 350 kg de batterie à recharger tous les 300 km pendant 24 heures ne m’enchante pas.
LNA : Combien de kilomètres a cette Elan Sprint ?
Lionel : Je ne sais pas ! Elle a été restaurée, je pense que le châssis a été changé, le moteur a été optimisé puisque quand je démonte les carburateurs je peux voir que ce ne sont pas les réglages d’origine, mais je n’en sais pas plus car de sa vie en Hollande, j’ai un grand lot de factures écrites à la main en néerlandais et je n’ai pas tout traduit ! Un jour je le ferai traduire, pour savoir ce qui a vraiment été fait ou pas.
LNA : Beaucoup de kilomètres parcourus avec votre Elan Sprint, déjà d’Utrecht jusqu’en région parisienne ?
Lionel : Elle est revenue d’Utrecht sur un plateau ! Je vais à droite à gauche, elle se promène un peu partout en France… Je l’ai achetée en février 2018, le temps de la mettre sur ses roues et de l’immatriculer, la première sortie était pour Le Mans Classic avec aller-retour en juillet sans aucun problème !
Il y a bien quelques désagréments comme toutes les Lotus, la fiabilité du moteur n’est pas parfaite, il y a toujours une petite goutte d’huile sous la voiture, il faut que je règle les carburateurs car leur synchronisation n’est pas bonne et qu’elle marche un peu sur trois pattes au ralenti… et il faut que je change le maître-cylindre de frein aussi qui ne me paraît pas franc… mais ce n’est rien et je le fais moi-même !
LNA : Pas de garagiste ou de mécanicien de prédilection donc ?
Lionel : J’en avais un mais il est parti exercer sa profession à Abu Dhabi, un peu loin !
LNA : Y a-t-il une autre voiture que l’Elan qui vous intéresserait aujourd’hui, l’Emira peut-être ?
Lionel : Non, trop gros.
LNA : Une autre marque alors, Morgan ?
Lionel : Morgan non plus… Je ne trouve pas ça à mon goût. Alpine peut-être ! Sinon, grosse voiture, je roule en Audi, je pourrais avoir une Mercedes ou une Citroën, mais ce n’est pas la même chose.
LNA : Merci Lionel pour cet échange et bonne route avec vos Lotus !
Remerciements au Club Lotus France pour son invitation