La fusion Renault-FCA annoncée soudainement il y a un peu plus de dix jours et sur laquelle de nombreuses questions et inquiétudes planaient n’aura tout simplement pas lieu. Le groupe FCA a en effet annoncé cette nuit qu’il retirait son offre.
FCA accuse le gouvernement français
Depuis mardi le conseil d’administration de Renault était réuni pour apporter une réponse concrète à la demande formulée par FCA. A la manière d’un conclave les observateurs attendaient qu’une fumée blanche ou noire annonce la décision prise mais, contre toute attente, la fumée est venue de l’extérieur. Le groupe italo-américain a en effet retiré dans la nuit sa proposition de fusion à 50/50 avec le constructeur français estimant que « les conditions politiques ne sont actuellement pas réunies en France pour mener à bien un tel rapprochement ». C’est a priori à la décision de l’État français, actionnaire à hauteur de 15 % de Renault, que FCA s’en prend.
En effet, le conseil d’administration de Renault n’a finalement pas apporté de réponse immédiate au sujet de cette fusion sur la demande du gouvernement français. Bruno Le Maire devant se rendre au Japon en fin de semaine dans le cadre du G20 Finances pour y rencontrer son homologue et aborder la question de cette fusion, le ministre aurait demandé un report de la prise de décision en insistant aussi sur la nécessité absolue de ne pas se précipiter sans raison.
Nissan pas d’accord ?
Le conseil d’administration de Renault a pourtant bien essayé de procéder à un vote qui aurait été largement favorable à la fusion puisque seul le représentant de la CGT prévoyait de voter contre. Mais dans ce vote les deux représentants de Nissan se seraient abstenus, annonçant toutefois qu’ils seraient prêts, sous peu, à donner leur accord mais demandant donc un peu plus de temps. La décision a toutefois largement de quoi alimenter la suspicion et afficher clairement que le doute est aussi présent du côté japonais qui souhaite plus que jamais retrouver un poids majeur dans l’Alliance. Ce que semble corroborer également le besoin de s’entretenir avec le gouvernement japonais exprimé par Bruno Le Maire.
Officiellement, il n’y a donc pas eu de décision prise par le conseil d’administration. En conséquence, et sans attendre bien longtemps, FCA a décidé de retirer son offre de fusion et d’abandonner le projet non sans réaffirmer cependant qu’il était pour lui tout à fait légitime. A peine cette annonce faite, le titre FCA plongeait à New York (on en profitera pour saluer le bon coup de Mike Manley, décidément très opportuniste) tandis que ce matin à Paris l’action Renault dévissait encore plus sérieusement.
Une réaction de FCA jugée précipitée par le gouvernement français mais qui tend à valider les critiques virulentes exprimées par Carlos Tavares (PDG de PSA) et qui confirme surtout que le groupe est vraisemblablement aux abois.
Sources : AFP, Le Monde, Le Figaro, La Repubblica