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Dacia Jogger Hybrid

Dacia Jogger Hybrid 140 Extreme : ça vaut le coût ?

Essence, Diesel, GPL, électrique, il ne manquait pratiquement plus qu’une hybride à Dacia pour offrir dans son catalogue le panel complet de motorisations que tout constructeur digne de ce nom se doit de proposer à ses clients. Voila qui est chose faite avec la présentation du Dacia Jogger Hybrid !

Si le véhicule n’est pas une nouveauté à proprement parler (Éric l’a brillamment essayé pour vous par ici), l’arrivée d’une motorisation moderne et surtout bien dans l’air du temps, est suffisamment importante pour que la marque en fasse un événement majeur. Et ça tombe bien, ce dernier coïncide par ailleurs avec le déploiement concret de sa nouvelle identité de marque.

Mais qui dit motorisation hybride dit aussi potentiellement technologie plus coûteuse et tarif en hausse. Une pratique habituellement pas très en phase avec le positionnement, résolument accessible, de Dacia. De quoi s’interroger : ce Dacia Jogger Hybrid, il vaut le coût ?

Dacia Jogger Hybrid

Essai Dacia Jogger Hybrid 140 Extreme : un style dans le coût ?

Si pendant longtemps le style chez Dacia n’était pas la priorité, il faut bien reconnaitre que les temps changent. Aujourd’hui, même un client « low cost », potentiellement prêt à fermer les yeux sur certains éléments de style qu’il pourra considérer comme accessoire, n’est pas contre la possibilité d’être fier du look de son véhicule.

Dacia l’a clairement compris et, si le Jogger ne peut pas tout miser sur son physique, il ne pourra pas non plus être systématiquement mis de côté pour cette raison.

Le Dacia Jogger peut être considéré comme une Sandero Stepway break. Il en reprend donc, en toute logique, la partie avant.

Il reste dessiné simplement et adopte des formes qui trahissent la volonté de privilégier les aspects pratiques et le volume intérieur. Mais il soigne néanmoins certains détails susceptibles de lui offrir un minimum de sex appeal, voire, dans notre finition Extreme, de se la « jouer » un peu.

L’arrière, très marqué break est taillé à la serpe. Il se pare de feux verticaux (évoquant l’univers Volvo) plutôt bien intégrés, d’un ski de protection et même d’une antenne requin.

Le profil, de par sa longueur (4,55 m quand même) et son empattement généreux (2,90 m) subit un certain « effet teckel ». Il cherche à faire oublier sa relative fadeur et sa ligne de vitrage décalée entre l’avant et l’arrière par le traitement de sa custode (qu’il est possible d’entrebâiller sur cette version, pas sur les autres), ses barres de toit (modulables), son look de baroudeur (notamment ses passages de roue façon SUV) et ses stickers noirs.

Je vous laisse seuls juges néanmoins quant à l’adoption de jantes noires de 16 pouces qui ne seront peut-être pas au goût de tous, mais on s’y habitue vite…

Dacia Jogger Hybrid

Mention spéciale pour l’avant qui adopte le nouveau logo de la marque en même temps que tout le reste de la gamme. Une transformation généralisée menée avec une extrême (comme cette finition) diligence.

On saluera ce qu’il est possible de qualifier d’authentique prouesse. Surtout si on compare au train de sénateur habituellement adopté par la plupart des autres constructeurs dans ce genre d’exercice.

Avec cette nouvelle identité, le Jogger se démarque plus nettement dans le flot de la circulation. Et grâce à sa signature lumineuse simple et efficace, il propose un visage moderne, solide et même plutôt racé.

Essai Dacia Jogger Hybrid 140 Extreme : on t’a déjà fait le coût des 7 places ?

A l’intérieur on constate là encore la reprise de la planche de bord de la Sandero. Certes, toutes les surfaces sont dures, mais les ajustements sont sérieux. Le grain des plastiques est en plus loin d’être désagréable et leur aspect donne pleinement confiance quant à leur solidité et leur durabilité.

Certes aussi, l’ambiance est sombre et on apprécierait vraiment de pouvoir bénéficier d’un toit ouvrant, voire carrément vitré panoramique. Surtout dans un véhicule si « familial » dans l’esprit. Mais il y a là aussi quelques efforts à souligner, en particulier les inserts en tissu noir et blanc, bien agréables à l’œil comme au toucher (dommage de ne pas les retrouver à l’arrière), le traitement des buses d’aération ou les petites notes en plastique métallisé.

Certes encore, le dessin de la planche de bord est sans fioriture, mais l’ergonomie, sans reproche, y trouve son compte. C’est simple mais efficace et d’une cohérence absolue avec les principes que cherche à transmettre la marque. Simply Clever comme disaient d’autres…

Dacia Jogger Hybrid

Pour autant, la modernité s’immisce de plus en plus dans les nouvelles Dacia. On retrouve ainsi un petit écran tactile de 8 pouces (en option) avec les principales fonctions de gestion du véhicule et le GPS.

Vous n’aurez pas besoin d’éplucher finement un manuel de 800 pages pour vous en servir et les graphismes sont d’une autre époque (simples donc, voire simplistes, bon c’est quand même pas Pong…), mais c’est réactif et ça fonctionne très bien.

Vous noterez par ailleurs ce petit détail si malin et si bienvenu pour qui souhaite utiliser son smartphone plutôt que le système d’info-divertissement du véhicule au quotidien : le support pour téléphone avec la prise USB-C « qui va bien » juste derrière.

Et, c’est Byzance, dans cette version hybride du Jogger, le combiné d’instrumentation avec ses traditionnelles aiguilles cède sa place à une dalle numérique de 7 pouces, celle de la Clio d’entrée de gamme, dont l’affichage, très fin et joliment coloré, est parfaitement lisible.

On y retrouve bien entendu la vitesse, en position centrale, ainsi que les principales informations liées notamment à l’hybridation (énergie utilisée, mode de conduite, rapport engagé, autonomie…) et les messages de sécurité.

Détail amusant, le véhicule est représenté au centre de l’instrumentation et, comme chez certaines marques plus huppées, les portes s’ouvrent et les clignotants s’activent sur cette représentation quand on les actionne… mais pas les feux stop en revanche, et la couleur ne correspond pas. On ne peut pas tout avoir.

Dacia Jogger Hybrid

Surtout qu’il y a des éléments de compensation, à commencer par l’espace et la bonne modularité à bord. C’est tout simplement remarquable de constater que la promesse de Dacia d’accueillir 7 personnes dans ce Jogger est tenue avec une facilité déconcertante.

Mieux, alors que de nombreux véhicules plus volumineux, et surtout nettement plus haut de gamme, proposent ce genre d’option on est quasi systématiquement déçus quand on doit poser ses fesses sur les strapontins de la 3e rangée. Cette dernière vous gratifiant généralement à la fois d’un espace misérable et d’un sentiment de claustrophobie poussé.

Rien de tout ça dans le Jogger. Les sièges (une appellation ici plus adaptée que celle de strapontin) de la 3e rangée sont aisés à déployer ou à retirer (ils pèsent moins de 10 kg) et permettent à des adultes, même assez grands et/ou même assez larges de s’installer et de voyager sans que cela ne se transforme en une épreuve éliminatoire de Koh Lanta. Chapeau bas.

Rajoutez à cela un volume de coffre susceptible de vous inciter à déménager chaque weekend (jusqu’à 2085 litres !), de vastes rangements un peu partout dans la voiture, et vous ne serez pas loin de penser que le vrai luxe n’est plus l’Espace mais le Jogger…

Essai Dacia Jogger Hybrid 140 Extreme : au volant, le petit coût de jus

Venons-en tout de même à la véritable nouveauté de ce Dacia Jogger : ce que le constructeur a glissé sous son capot. La motorisation hybride adoptée ici est, sans surprise, celle du grand frère Renault.

Déjà vue sur Clio, Arkana ou Captur sous l’appellation E-Tech il s’agit d’une hybridation « classique » associant un moteur thermique (4 cylindres 1,6 l de 90 ch et 144 Nm) une petite batterie (de 1,2 kW/h), un moteur électrique (36 kW, soit 49 ch et 205 Nm) et un démarreur/générateur (15 kW).

Le tout est associé à une transmission nettement plus atypique. Une boîte automatique à crabots à 4 rapports censée limiter la perte de puissance de la chaine de traction thermique, doublée de deux autres rapports dédiés à la motorisation électrique.

Dacia Jogger Hybrid

Outre la promesse d’une consommation mesurée, en ville tout spécialement, l’hybridation sur ce Jogger fait aussi celle du confort de fonctionnement. Grâce aux phases de propulsion électrique (silence, absence de vibration, « dynamisme » et démarrage systématiquement en mode électrique) mais aussi grâce à la praticité d’une véritable boite automatique. Qu’en est-il alors dans la pratique ?

Si le bilan se montre largement positif, on doit quand même pointer du doigt quelques petits défauts qu’il serait souhaitable (et certainement possible) de voir corriger.

Incontestablement, la facilité de prise en main et la douceur générale du véhicule, au moins au démarrage et en ville dans un premier temps, sont un plus.

On trouve aisément une position de conduite, on allume le véhicule (avec un bouton start sur notre version Extreme), on positionne le sélecteur de vitesse sur D (un cran qu’on ne trouve hélas pas toujours systématiquement en raison de l’alignement un peu imprécis de la grille), on démarre systématiquement en électrique, et zou c’est parti.

Dacia Jogger Hybrid

Les premiers ressentis sont là aussi très convaincants, la direction, qui mériterait néanmoins un petit surcroit d’assistance, est assez douce et précise, les sièges confortables et l’amortissement, prévenant et efficace, offre un bon niveau de filtration.

C’est tout de suite un peu moins idyllique quand le moteur thermique se met en route, car le moins qu’on puisse dire c’est qu’on ne peut pas le rater.

Ce n’est pas systématique heureusement, mais, hélas, il lui arrive régulièrement de se réveiller en montant haut dans les tours. Et donc de façon trop sonore.

Pourtant le bloc n’est pas si bruyant à régime stabilisé, mais, de manière générale, l’insonorisation de ce Jogger est perfectible dès qu’on dépasse les 100 km/h. Rien d’absolument insupportable, simplement pas les standards d’un véhicule généraliste (et plus cher).

De son côté la boîte de vitesses laisse en revanche un peu plus circonspect. Douce, logique dans ses choix de rapport et réactive en conduite paisible, en ville tout spécialement, elle se retrouve assez largement dépassée s’il vous prend l’idée (totalement saugrenue je le concède) de vouloir considérer ce Jogger comme un véhicule un tantinet sportif et dynamique.

On a alors droit à un panel assez large de réactions aussi bizarres que peu engageantes.

La plus dérangeante est la réactivité. Si vous envisagez un dépassement, la boite peut aisément laisser s’écouler deux secondes entre le moment où vous écrasez la pédale d’accélérateur et le moment où elle va effectivement rétrograder. Prévoyez large donc. Et sans être certain que le bon rapport soit choisi.

L’autre conséquence est l’apparition d’à-coups dans la conduite. Ils ne sont pas forcément très violents ni systématiques mais ils se ressentent d’autant plus que la douceur générale du véhicule est réelle.

Finalement, tout cela a au moins le mérite de vous ramener à une conduite calme et paisible bien plus adaptée à la philosophie de l’engin (et de beaucoup d’autres au passage).

Car oui, le Dacia Jogger s’appréciera surtout en conduite normale. Ce qui ne signifie pas forcément lente. Ce n’est pas un foudre de guerre, les 140 ch ne se ressentent pas spécialement, mais il fait tout de même nettement mieux que les autres motorisations proposées au catalogue (10,1 s sur 0 à 100 km/h contre, respectivement, 11,2 s et 13 s pour l’essence et le GPL).

On apprécie également de se retrouver très souvent en électrique. En ville bien entendu, où Dacia revendique jusqu’à 80 % du temps dans ce mode, mais aussi sur autoroute où la petite batterie est régulièrement exploitée pour faire un petit kilomètre en silence.

On imagine néanmoins qu’à sept dans le véhicule il y aura à coup sûr des petits moments de solitude pour le conducteur s’apprêtant à affronter une rampe autoroutière un peu sévère ou un col…

Dacia Jogger Hybrid

Mais en dehors de cela le Jogger se présente comme un très agréable compagnon de route.

La suspension offre un très bon compromis entre confort et maintien de la caisse dans les virages, la direction est agréable et suffisamment précise et le poids contenu de la voiture (1385 kg) permet de garantir une tenue de route plus que correcte. Elle rencontrera ses limites plus en raison de sa monte pneumatique (Continental EcoContact 6) que parce que son châssis est dépassé. De quoi voyager en toute sérénité.

Essai Dacia Jogger Hybrid 140 Extreme : coût de bambou ?

Ben non, évidement. Où alors un bambou en carton… Car, même si la politique tarifaire de Dacia n’est plus aussi agressive qu’elle a pu l’être par le passé (les augmentations successives depuis plusieurs mois piquent un peu) et que ce Dacia Jogger Hybrid s’affiche à des prix quasiment stratosphériques en comparaison des habitudes maisons, il y a largement de quoi relativiser encore.

Dans notre finition Extrême bénéficiant d’une dotation de base déjà généreuse, le Jogger hybride affiche un tarif catalogue de 25 900 € en 5 places.

Rajoutez-y la quasi-totalité des équipements offerts par le configurateur (sachant qu’on n’est pas sur une Allemande…) : configuration 7 places (900 €), peinture métallisée (550 €), Pack City + (avertisseur d’angle mort, aide au parking avant et arrière avec caméra, 300 €), Pack Navigation Europe de l’Ouest (Média NAV avec réplication smartphone et mise à jour pendant 3 ans, 400 €) et les sièges avant chauffants (mais oui Madame, 200 €) et vous obtenez un tarif de 28 250 €. Ce qui fait de ce Jogger la plus chère (et de loin) des Dacia.

Maintenant il faut nuancer tout cela en évoquant le rapport prix/prestation. A ce tarif vous avez un véhicule neuf, moderne, ultra modulable, pouvant transporter 7 personnes ou votre maison, doté des équipements de conforts les plus utiles (carte main-libre, climatisation automatique, GPS, 4 vitres électriques, sièges chauffants, frein de parking électrique…), et des équipements de sécurité les plus indispensables (régulateur de vitesse, AFU, airbag latéral à l’avant, allumage automatique des feux et essuie-glace…).

Le tout peut par ailleurs se targuer d’une consommation très réduite de 4,9 l/100 réaliste, surtout en ville, puisque que nous avons relevé un très probant 5,1 l/100 sur un parcours complet de plus de 250 km comportant une bonne partie d’autoroute (à 120 km/h au Portugal).

Bref, c’est tout simplement l’un des rares véhicules du marché qui vaille effectivement la somme qu’on est prêt à débourser pour lui.

Et puis surtout, quand on cherche la concurrence… on cherche toujours… et encore… et longtemps. Parce qu’il faut bien le dire, il n’y a, si on parle de concurrence frontale, strictement rien à mettre en face de ce Dacia Jogger Hybrid. Sauf peut-être… un Dacia Jogger non hybride…

Car ne l’oubliez pas, la marque propose son véhicule en essence et surtout en GPL. Dans un cas comme dans l’autre vous ne retrouverez pas le même niveau d’agrément que sur la version hybride, mais la question du surcoût et de son amortissement mérite sérieusement que vous vous y attardiez quand même un peu.

Dacia Jogger Hybrid

Essai Dacia Jogger Hybrid 140 Extreme : coûtclusion

Alors, vaut-il le coût ce Jogger Hybrid ? Vous l’aurez compris la réponse est oui. Et sans ambages. Dans un monde irrationnel au possible comme celui de l’automobile, acquérir une Dacia neuve comme ce Jogger Hybrid est un choix parfaitement rationnel que font de plus en plus de personnes en Europe. Dacia n’en est pas peu fier d’ailleurs et peut légitimement mettre en avant ses ventes, aux particuliers pour la quasi-totalité, qui la placent dans les meilleures positions sur presque tous les segments. Pourquoi un tel succès ? Tout simplement parce que ça vaut le coût… et le coup !

Essai Dacia Jogger Hybrid 140 Extreme : la galerie gratuite !

Photos : Eddy P.

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