La grande extinction des monospaces continue. Cette fois, c’est un représentant de poids qui devrait disparaître dans un horizon court : le C-Max de Ford.
C-Max : C-Fini
On savait le C4 SpaceTourer 5-places condamné, le Scénic menacé, sans oublier le Toyota Verso déjà supprimé du catalogue, mais c’est au tour de Ford de rejoindre la danse macabre des monospaces. Ventes en berne, concurrence interne des SUV sur lesquels chacun préfère recentrer ses investissements : ce sont les motifs qui voient Ford aujourd’hui tirer un trait sur la gamme C-Max.
Pour être plus exact, c’est lors de l’annonce de la réduction d’effectifs dans l’usine allemande de Saarlouis (1600 emplois supprimés sur 6190, un tiers de la masse salariale tout de même) que Ford a rendu officielle son intention d’en finir avec les C-Max et Grand C-Max, précisant que « les maintenir en conformité avec les réglementation aurait coûté bien trop cher ». Le monospace compact rejoint donc son petit frère B-Max, arrêté voilà 2 ans pour faire de la place dans l’usine roumaine de Craiova au SUV Ecosport. Une usine qui a reçu, elle, un investissement de 200 millions d’euros et qui produira dès 2019 un second modèle, avec à la clé 1500 embauches.
De la grande gamme de monospaces Ford, il ne reste plus que les S-Max et Galaxy, qui ont été timidement retouchés à l’automne avec une nouvelle gamme moteurs. Cependant, pas sûr qu’ils soient renouvelés au terme de leur carrière.
Le premier monospace sportif
Le C-Max laissera plusieurs souvenirs dans l’histoire de Ford. Premier monospace compact, et premier monospace européen 100 % conçu en interne après l’aventure du Galaxy avec Volkswagen, le C-Max est aussi le premier à oser se présenter comme sportif. A la clé, un châssis dynamique et des prestations à bord de berline, avec 5 places et un tableau de bord sans instrumentation centrée. Né « Focus C-Max », il devient à l’image du Mégane Scénic un modèle à part entière en 2006.
La seconde génération lancée en 2010 voit Ford dédoubler son offre avec une carrosserie 5-places (4,38 m) et une carrosserie 7-places à portes coulissantes (4,52 m). La structure de la portière ne saurait mentir : il s’agit d’un partage des coûts avec Mazda qui en dote aussi son monospace Mazda 5. Ce C-Max est aussi proposé sur le marché américain à partir de 2012 en motorisation hybride et hybride rechargeable « Energi », mais la carrière de ceux-ci s’arrête respectivement en 2018 et 2017, sans avoir connu l’Europe.
Enfin, l’on n’oubliera pas que les lancements des C-Max I et II avaient été précédés de deux concept-cars, le premier étant davantage un showcar au Mondial de Paris 2002, et le second une véritable étude au Salon de Genève 2009. Ce dernier, baptisé Iosis Max, préfigurait les ouvrants et les optiques du B-Max sous le format du C-Max, et faisait forte impression devant la promesse de Ford d’en finir avec le montant B. Une époque aujourd’hui révolue à l’heure des SUV et crossovers dont la praticité d’usage est en réalité bien moindre au quotidien.