Le Nouvel Automobiliste
Alpine A110

Alpine prêt à prendre un vrai départ aux Etats-Unis ?

Des discussions seraient en cours entre le distributeur AutoNation U.S. et Alpine pour que la marque Dieppoise soit distribuée aux Etats-Unis. Si la presse spécialisée s’en fait l’écho, il convient de raison garder car ce n’est pas la première fois qu’Alpine tente de croire dans le rêve américain.

La marque Alpine a connu par le passé un faux-départ sur le marché Nord-américain. Et encore, pouvions-nous parler de la marque Alpine ? En effet, l’Alpine GTA était alors badgée Renault pour une commercialisation prévue en 1987. 36 ans plus tard, la firme dieppoise semble travailler sur un scénario de retour. On vous explique.

Premier échec pour Alpine aux USA

Au milieu des années 80, Renault est toujours présent aux USA grâce à son rachat d’AMC et Jeep. La marque au Losange commercialise en outre les Alliance et Encore, salvatrices pour l’usine de Kenosha dans le Wisconsin, tandis que l’AMC Eagle devient l’unique modèle de la marque américaine. Unique, mais génial et avantgardiste. A lui seul, le modèle permet de résumer le génie de l’ingénierie locale ! Une ingénierie qui, renforcée par quelques grands noms de Renault comme François Castaing, donnent naissance au Jeep Cherokee XJ en 1984.

Du côté du Losange, la Le Car (la R5 locale), la Sportwagon et la Fuego, importées de France font de la figuration à-côté des Alliance et Encore locales mais voilà : la love affair des américains pour les petites voitures économiques touche à sa fin et les volumes de vente s’effondrent dès 1985 pour les Renault du Wisconsin. Le Losange en est parfaitement conscient : en attendant de sortir la Premier, grande berline basée sur la R21 (avec quelques composants de R25) dans une usine flambant neuve à Bramalea dans l’Ontario, ainsi que le coupé Allure qui devait suivre, la marque commercialise en 1986 la Medallion, une R21 fédéralisée et produite à Maubeuge, pour faire patienter la clientèle et le réseau.

Dans le même temps, deux projets sont étudiés pour étoffer la gamme : répondre à l’explosion du marché des minivans avec une version américanisée de l’Espace, et s’offrir un porte-drapeau avec un dérivé de l’Alpine V6 Turbo ! Si l’Espace américain n’aboutira pas, malgré deux propositions de style connues à ce jour (et même plus, lorsqu’on sait que le bureau de style d’AMC a été consulté lors de la genèse de l’Espace 2 !), l’Alpine, elle, jouira d’un développement complet et d’une importation locale ! C’est la Renault Alpine GTA.

Importation mais pas commercialisation, malheureusement : alors que 21 exemplaires ont été produits et quasiment tous expédiés aux USA, notamment pour les essais presse, la vente des activités américaines de Renault USA à Chrysler en 1987 mettent un terme à l’aventure américaine d’Alpine aux Etats-Unis.

Les 200 exemplaires de la Renault Premier sont quant à eux rebadgés Eagle, marque nouvellement créée par le repreneur (les photos et vidéos officielles montrent encore des losanges !) tandis que le coupé Allure est arrêté en plein développement. L’Alliance (base R11) cède définitivement sa place sur les chaînes de Kenosha aux Dodge Omni, Plymouth Horizon et N-bodies. Quant à l’AMC Eagle, il survit quelques mois sous le nom de Eagle Wagon… avec des logos AMC. Une véritable auberge espagnole.

Dans cette triste fin de l’aventure américaine de Renault, Chrysler récupère un joyau : Jeep. Le nouveau Cherokee est prêt, le Grand Cherokee bien avancé, et toute l’ingénierie locale restée sur place fera des merveilles pour le constructeur américain durant les années 90. Ainsi, François Castaing de contribuer au projet de la Dodge Viper… mais revenons à Alpine et ses rêves américains.

Seconde chance pour Alpine aux Etats-Unis !

Ces dernières années, la marque dieppoise a connu une renaissance avec l’A110 moderne et Alpine a passé ces dernières années à se reconstruire une légitimité en tant que marque à part entière et non plus label de Renault. La prochaine étape ? Une nouvelle gamme de modèles sportifs et électriques. Mais l’Europe ne suffit pas : voici qu’Alpine rêve de nouveau d’Amérique. Il n’en faut pas moins pour rivaliser avec Tesla, présent dans le monde entier.

En effet, Luca de Meo a amorcé des pourparlers avec AutoNation, grand groupe de distribution automobile basé en Floride et rayonnant sur les USA. Fondé en 1997, le groupe dispose de plus de 300 concessions et a vendu près de 230 000 voitures en 2022. AutoNation est le premier réseau de distribution automobile aux USA. A sa tête, un ancien de Jeep (à croire que Jeep n’est jamais loin de Renault aux USA !) : Mike Manley, le même qui a brièvement discuté avec Renault lors d’une hypothétique fusion avec le groupe italo-américain.

AutoNation distribue plusieurs marques comme Nissan ou Bentley mais ne dispose bien entendu ni de constructeur 100 % électrique tel que Tesla, Polestar ou Lotus. Une bonne raison pour AutoNation de devenir le distributeur d’Alpine si l’affaire se concrétise. Mais inutile d’être pressé : les pourparlers n’en sont qu’à leurs débuts et bien entendu, pour développer une gamme adaptée aux normes américaines, il y a encore quelques années. Selon nos confrères d’Autoblog, Alpine ne poserait pas ses roues aux USA avant 2028. Il s’agirait donc d’un débarquement de la gamme électrique (Alpine R5, A110 et SUV) et non de l’actuelle gamme de l’A110 thermique.

Source : Autoblog

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