Le Voile Se Lève Sur Le Concept Peugeot Inception

Peugeot illustre avec le concept-car Inception ses lignes directrices pour le futur. Oubliez la toupie et Christopher Nolan : la Peugeot Inception est une étude de style que le Lion encapsule dans toujours plus de technologies connectées, le tout dévoilé au salon CES de Las Vegas aux Etats-Unis. Mais d’ailleurs, un rêve dans un rêve, est-ce un bon scénario ?

Peugeot Inception : quand Peugeot entre dans une nouvelle ère

Une définition pour commencer : Inception est un substantif anglais qui désigne un commencement, le début d’une création, et dont les racines latines se retrouvent dans le mot « Incipit » (premiers mots dans un livre). C’est à ce nouveau départ que Peugeot invite avec son concept-car, dont le nom vous aura peut-être remémoré la BO de Hans Zimmer pour un « temps ».

Le choix du CES est d’ailleurs significatif pour un projet, code P22 en interne, dont la présentation aurait initialement pu avoir lieu pour le Mondial de l’Auto à Paris. Mais le constructeur ne cherche pas la dimension uniquement automobile mais bien davantage technologique, afin de faire entrer Peugeot dans une nouvelle époque, plus proche du service de mobilité technologique que du moyen de transport mécanique.

La Peugeot Inception, une limousine électrique pour demain

C’est sous une silhouette de 5 mètres de long que cela prend forme : Peugeot étrenne ici pour la première fois la nouvelle plateforme STLA Large de Stellantis, la plus grande base électrique du groupe, destinée en priorité aux modèles de Chrysler et Dodge mais aussi d’Alfa Romeo ou DS. Les caractéristiques en sont connues : batterie de 100 kWh, autonomie de 800 km, architecture de recharge à 800 volts, et deux moteurs électriques – un par essieu, pour avoir 4 roues motrices – d’une puissance cumulée de 500 kW soit 680 ch.

Ainsi pourvue, l’Inception abat le 0 à 100 km/h en moins de 3 secondes, dans la droite veine du concept-car DS E-Tense Performance. La recharge pourra s’effectuer par induction, à raison de 30 km d’autonomie récupérés en 1 minute ou 150 km en 5 minutes, tandis que la consommation est promise à 12,5 kWh/100 km. Va-t-on vers une recharge en roulant ? Rappelons que c’est en cours d’essai en Italie par Stellantis.

Un salon roulant que cette Inception

Haute d’1,34 m seulement, l’Inception n’est pas un SUV ni une néo-berline comme le constructeur en explore la voie avec la dernière 408. C’est une vraie silhouette basse – d’aucuns diront que la Tesla Model S aura peut-être dé-ringardisé les berlines…- ce qui garantit chic pour le style et faible signature aérodynamique pour la consommation. L’intérieur de l’Inception est intégralement vitré, avec de mini-fenestrons autour du pare-brise qui rappelleront le concept-car E-Legend,

Comme ce dernier, l’i-Cockpit est au cœur du style de l’habitacle, tout autour de lui construit, avec une forme de volant inédite : l’Hypersquare ! Peut-on d’ailleurs appeler cela un volant ? Ce quadrilatère à quatre trous de préemption offrira une conduite simple et instinctive, et des commandes impulsionnelles par les pouces sur l’écran intérieur. Ce dernier incorpore pour annoncer le mode de conduite, la force du freinage régénératif… Au-dessus du volant, un écran arrondi tel sur une tour de contrôle, appelé Halo Cluster, annonçant à 360° la vitesse et d’autres informations, comme le font les tablettes centrales tactiles actuelles ou comme l’envisageait le concept Citroën 19_19.

Rêve éveillé ou lucide : l’Inception est autonome

Et elle embarque même une délégation de conduite de niveau 4. Le volant, comme dans l’E-Legend, se rétracte alors et laisse place à un large écran. Stellantis a récemment conclut un partenariat avec une start-up hongroise de la conduite autonome, même si cela reste pour encore longtemps une solution chimérique sur route ouverte. La partition sonore est assurée, comme de coutume chez Peugeot depuis l’étude Fractal, par Focal, et l’immersion sensorielle pourra être au total grâce à l’immense surface vitrée pour contempler le paysage.

Loin de craindre l’effet de serre, ces vitres ont un traitement multichroïque qui les protègent des rayons du soleil, comme certaines visières de casques de spationautes. De traitement il est aussi question pour la teinte de carrosserie faite d’une seule couche avec pigments de métal et d’inserts de textile pour aider à l’aérodynamisme.

Les quatre occupants du bord profitent de sièges « Comfort fit » qui s’adaptent à leur morphologie avec une sellerie en textile forgé, en velours polyester recyclé, ainsi que de parements en acier galvanisé brut. Le rang 1 permet de regarder la route avec un large champ de vision, l’arrière se veut plus cocooning sans y risquer la claustrophobie.

Les berlines, c’est chic

Terminons enfin par le style car c’est ce que l’on voit en premier… et c’est aussi ce qu’on devrait retrouver le plus tôt en série sur de futures Peugeot. Soyons clairs, ce n’est pas avant la fin de la décennie que la conduite autonomie ou des habitacles sensorielles et transformistes seront en production.

En revanche, l’immense signature lumineuse à trois griffes à l’avant façon 9×8 ; la calandre où le logo Peugeot est à effet 3D avec trois barrettes, déjà présentes sur l’E-Legend… ou encore le bandeau latéral « Tech Bar » au bas des portières : ceux-là ont plus de chance de se retrouver, pourquoi dès le prochain 2008 comme le supposait Auto Plus récemment ? Quant aux jantes, elles semblent déjà traduites en série sur la 408 !

Peugeot Inception : peut-on enfin croire aux rêves ?

Les grincheux verront dans l’Inception une nouvelle étude de style, une nouvelle « machine à rêves » sans lendemain. Mais le plus important est ailleurs : bien sûr qu’un concept-car est fait pour rêver. Ses technologies, ses idées, ont en revanche la capacité d’être traduites en série à court ou moyen terme. La nouvelle forme du volant, de l’écran arrondi de tableau de bord, ou encore la silhouette basse sont autant d’informations sur les futures berlines Stellantis, qu’elles soient commercialisées par Peugeot ou non.

C’est d’ailleurs le fait que Peugeot porte ce concept-car qui est le plus significatif : sur un salon américain, face à des labels technologiques notamment chinois ou US qui surgissent sans aucun passé, et dans un groupe multinational où la perte d’identité est souvent le corollaire de la fusion, le Lion fait plus que résister. Il dicte et s’empare des technologies avancées pour mieux s’en faire l’ambassadeur. Le tout sous des lignes qui nous rappellent combien dès 2018 l’E-Legend savait être en avance sur son temps ! A moins que cette Inception ne nous fasse confondre la réalité avec les rêves.