Le Concept Dacia Manifesto Part Défricher De Nouveaux Territoires

Le concept Dacia Manifesto est, comme son nom l’indique, un manifeste. Un manifeste de créativité avec un style original et qui développe les nouveaux codes de la marque dévoilés par l’étude Bigster. Un manifeste de liberté également, tant dans l’utilisation des matériaux que dans l’esprit qu’il dégage. Un manifeste de confiance enfin pour une marque qui regarde l’avenir avec confiance à une époque où son positionnement et sa philosophie n’ont jamais paru aussi pertinents.

Un peu moins de deux ans après l’étude de style Bigster qui dévoile à 97 % les lignes des futurs Duster et Bigster, Dacia dévoile un nouveau concept-car. Pour une marque normale, on pourrait y voir une stratégie de communication classique pour habituer le public au changement d’identité de la marque. Sauf que Dacia n’est pas une marque normale et qu’elle ne cherche pas à changer d’identité. C’est même plutôt l’inverse : depuis sa résurrection en 2004, elle n’a présenté que 3 études de style seulement ; et aujourd’hui, elle cherche à asseoir définitivement son positionnement « essentiel » – un mot que n’aurait pas renié Citroën en 2014 – et l’illustre avec un concept aussi gratuit qu’il est payant.

Un concept gratuit, parce qu’on se rassure : le Dacia Manifesto ne sera jamais produit tel quel en série. Mais payant aussi parce que son originalité a de quoi interpeler et marquer les esprits, pour les convaincre que l’époque du Dacia « low cost » est définitivement révolue. Désormais, Dacia mise sur son côté cool, sa robustesse, tout en gardant son esprit économique et pragmatique pour se hisser dans le monde des produits simple et évidents, tels un couteau suisse, mais qu’on n’achète pas uniquement parce qu’ils sont pour leur tarif.

Dacia Manifesto ou Renault 4 des temps modernes ?

Ce n’est pas nous qui le disons, c’est Michel Fugain qui le chante : en 1973, le clip « Demandez-lui beaucoup » relance la carrière de la 4L et l’installe définitivement comme la bonne à tout faire de Renault. Pour Dacia, c’est pareil : l’objectif est d’être la marque à qui on en demande le plus, et qui en offre le plus pour son argent. Les dirigeants appellent ça « best value for money », qu’on pourrait traduire par « achat malin ».

Une fois sous la forme du concept Manifesto, il faut prendre de la hauteur car l’acheter, il n’en est pas question. Même si certaines de ses idées se retrouveront dans les voitures de demain, comme le plastique recyclé qu’il utilise : Dacia a breveté ce matériau moucheté dans la masse, baptisé Starkle, produit à partir de 20 % de polypropylène de réemploi, et on le retrouvera en série dès 2024 sur le prochain Duster ! De même, des petites fixations repositionnables parsèment l’habitacle : ces « YouClip » seront aussi dans le prochain Duster.

Le Dacia Manifesto explore surtout de nouvelles idées

Plus qu’une mini-Jeep ou qu’un buggy cheveux aux vents, il faut surtout voir le Dacia Manifesto comme une étude exploratoire. Le cahier des charges du design imposait un modèle à vocation « outdoor », alors le Manifesto s’en passe, de portes ! Pas de portière, pas de vitrage non plus ni de même de pare-brise ! Et des trous partout, pire que dans les tickets de métro du poinçonneur, notamment sur le pavillon, qui permettent d’attacher et de repositionner des barres de fixation à l’envi. Conséquence, le Manifesto ne craint pas l’eau et se lave comme une Méhari, au jet !

A bord justement, on remarque l’utilisation du liège pour tapisser la planche de bord. L’occasion de punaiser des papiers comme des cartes IGN, des cartes postales ou même des post-it ! Afin de mieux se passer des écrans et de se libérer l’esprit. Les indications de conduite sont réduites au minimum et la jante du volant, très épaisse, est là encore en liège. La sellerie… n’existe pas : elle est remplacée par des sacs de couchage amovibles qui rendent l’assise confortable ! De même pour l’infodivertissement : c’est votre téléphone qui l’assure, comme dans les Dacia d’entrée de gamme équipée du « Media Control ».

Revenir à l’essentiel

Si l’étude Manifesto déroute au premier abord, elle est aussi un exercice d’introspection. Finalement, a-t-on tant besoin de certaines choses ? Pas forcément. Une autre marque a tenté ce cheminement : Michelin, dans les années 1920. Et quelques années plus tard, cela prenait la forme de la Citroën 2 CV. D’ailleurs, la face avant ne renierait pas l’idée du projet TPV puisque le Dacia Manifesto n’a… qu’un phare ! C’est suffisant pour éclairer grâce à la technologie LED, et il est amovible pour devenir une lampe torche. En revanche, Michelin n’aimerait pas mais les pneus sont pleins, non pneumatiques, pour être plus durables et même, increvables !

D’essentiel, il est aussi question sur l’usage du Manifesto. Si Dacia en fait un modèle aventurier, prêt à crapahuter partout, il est aussi totalement rationnel, avec un coffre plat pour poser des objets comme sur une table. Pour se sortir des situations périlleuses, il a un treuil. Et il a même une batterie amovible à l’arrière qui devient un chargeur ambulant avec 2 prises 220 volts. Car vous l’aurez deviné, le Dacia Manifesto est un concept électrique et 4×4, dans l’air du temps.

A découvrir au Mondial de l’Automobile

Imaginé en un temps record de seulement 6 mois, quand il faut le double ou plus encore à un concept-car, le Dacia Manifesto est aussi intégralement né au sein des équipes de Dacia, à 50/50 entre la France et la Roumanie. Construit en interne, développé jusqu’à ses pneus par le Groupe Renault, le Dacia Manifesto ne se dépare ni de ses origines ni de son passé : ainsi, regardez bien la forme du montant C en triangle… qui n’est pas sans rappeler les traits du premier concept Duster de 2008 ! Clin d’oeil volontaire ?

Vous le saurez bientôt avec notre interview des designers, Romain Gauvin (responsable style avancé) et David Durand (directeur du style Dacia), et vous pourrez le contempler au prochain Mondial de l’Automobile à partir du 18 octobre à Paris !