Le Nouvel Automobiliste
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Essai Ford Puma Flexifuel : La France a un incroyable talent

Révolution dans notre chère patrie résistant encore et toujours à l’envie de faire comme tout le monde : le Ford Puma devient vegan ! Avec sa motorisation Flexifuel proposée uniquement en France, le petit SUV à succès de Ford n’engloutit plus les entrailles de la terre mais du superéthanol-E85, un carburant vert obtenu grâce à la distillation de résidus de betteraves et autres végétaux. Plus écologique (-70% d’émissions de gaz à effet de serre, -90% d’émissions nocives pour la santé), ce carburant est aussi plus économique, avec un prix à la pompe d’environ 0,70 € le litre (on ne vous fera pas l’affront de vous rappeler les prix moyens des carburants en ce moment…). Qu’en est-il des performances, surtout sur cette version sans hybridation de 125 ch ? Le Ford Puma Flexifuel affiche-t-il une surconsommation importante comme le clament les détracteurs (les jamais contents) réduisant son intérêt ? Ou est-ce vraiment une solution miraculeuse sur tous les plans ? Nous l’avons essayé sur 1 000 km pour répondre à ces questions qui pourraient bien, vous aussi, vous faire passer au vert…

Ford Puma Flexifuel : Titanium au minimum

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Dans la gamme du petit Puma, différentes versions sont proposées pour s’adapter aux budgets, besoins et envies, allant de la version Titanium au haut de gamme Vignale en passant par la dynamique ST-Line.

En cohérence avec l’approche économique du Flexifuel E85, Ford nous a mis à disposition un Puma Titanium, ou plutôt un Titanium X, les « X » ayant un équipement enrichi tout de même. De l’extérieur, on la distingue de l’entrée de gamme par ses jantes 18 pouces (au lieu de 17) et ses vitres arrière surteintées.

Par rapport aux versions ST-Line au look dynamique et élégant que nous avions pu tester en motorisation EcoBoost hybride 155 ch et en EcoBoost 125 ch mHEV en boîte manuelle et en automatique, cette finition Titanium X est un peu plus passe-partout, surtout dans cette teinte Blanc Glacier qui nous laisse de marbre.

Il a toujours sa bonne bouille de batracien aux faux airs de Porsche Macan, mais perd ses attributs dynamiques au profit d’une calandre plus petite et moins anguleuse, de pare-chocs moins sculptés et d’arches de roues et autres protections noires rappelant que c’est un petit SUV et non une grosse citadine.

En dehors de ces considérations qui vous permettent de vous familiariser avec cette version que nous n’avions pas encore eue entre les mains, il est également à noter que la seule différence visible entre une version EcoBoost Hybrid et cette proposition compatible E85 réside dans un badge « Flexifuel » apposé discrètement sur le hayon.

Ford Puma Flexifuel : le même dedans

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Nous ne nous attarderons pas trop sur l’intérieur du Ford Puma, que nous avons déjà détaillé dans nos essais précédents. Mais nous tenons quand-même à souligner nos bonnes impressions sur cet habitacle pas si austère qu’il n’y paraît. Le faux bois qui orne la planche de bord est convaincant, les deux écrans (combiné d’instrumentation de 12,3 pouces, écran central de 8 pouces) affichent une taille pratique et une bonne définition, la sellerie cuir-tissu est bien dessinée et les contre-portes en cuir rehaussent la qualité perçue.

Quant au toit ouvrant panoramique, il ajoute la cerise sur ce gâteau à la recette classique mais réussie.

Si les places arrière ne sont pas les plus accueillantes du segment, le coffre nous surprend de nouveau, d’autant plus que nous avons cette fois-ci l’occasion d’en faire usage en conditions réelles. Les 456 litres de chargement sont déjà suffisants, que ce soit avec le plancher en position haute, pour faciliter le chargement, ou basse, pour optimiser le volume.

Mais sous ce plancher, qui se cale intelligemment à la verticale, se trouve la vraie botte secrète du Puma, la Mégabox.

Disponible sur toutes les versions sauf les diesel EcoBlue (la faute au réservoir d’AdBlue) et à condition de ne pas prendre la roue de secours optionnelle, cet espace de chargement de 80 litres permet de caser les affaires d’une personne bien chargée pour un weekend.

Et accessoirement, il se lave au jet d’eau grâce à une évacuation prévue à cet effet. Malinx le… Puma !

Essai Ford Puma E85 : quand un coup de pompe donne le sourire

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Lors de nos premières sorties avec le Ford Puma Flexifuel, principalement en ville, nous avons eu un peu peur pour les dépenses à venir pour le reste du weekend. L’ordinateur de bord nous indiquait une consommation tournant autour des 11 litres aux 100 km, et on se voyait déjà renoncer à acheter des pièces auto, magazines et miniatures au salon Epoqu’Auto à Lyon où nous nous rendions.

Mais comme pour toute voiture, les estimations de consommation sont calculées sur la base des consommations précédentes, donc nous ne prenons pas pour argent comptant cette indication.

Et bien nous en prend ! Plus nous avançons sur l’autoroute A6, et plus le chiffre redouté diminue. Le réservoir de 42 litres du Puma ne nous permet toutefois pas d’arriver jusqu’à Lyon (d’autant que nous avons utilisé le véhicule la veille du départ) ou plutôt nous ne souhaitons pas tenter le diable.

Notre première halte carburant s’effectue donc à un peu moins de 100 km de notre point d’arrivée. Nous remplissons à ras bord. Les 40 litres versés nous coûtent 27 euros, soit moins que le péage pour un Paris-Lyon ! Un plein à moins de 30 euros, depuis combien de temps n’avez-vous pas vu ça ?

Ce n’est pas notre seule satisfaction au volant du Puma E85. Ces 500 premiers kilomètres nous ont permis de nous rassurer sur le confort, ferme sur un Puma ST-Line, mais autrement plus moelleux sur la finition Titanium. Un confort qui va bien avec la douceur générale du véhicule, qui se faufile partout avec agilité et facilité grâce à une direction bien calibrée. Gabarit compact et châssis équilibré rendent la conduite à la fois vivante et fluide.

Quant au moteur, il sait se montrer discret et le 3-cylindres EcoBoost d’1 litre de cylindrée ne se manifeste vraiment que lors des fortes accélérations. Reste la boîte manuelle, dont le levier est bien guidé mais dont les rapports tirent long. En ajoutant à cela le couple modeste, il ne faut pas hésiter à monter dans les tours avant de passer le rapport supérieur.

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Avant de refaire le trajet dans l’autre sens, nous nous autorisons une escapade sur les départementales environnantes, l’occasion de tester le mode sport, qui change sensiblement le caractère du Puma, le débridant instantanément.

Plus vif et réactif, il n’offre toujours pas des accélérations qui vous catapultent à mach-1, mais fait le travail quand on veut et qu’on peut « mettre le pied dedans ». Et puis si vous cherchez une sportive, il y a de toute façon le Puma ST pour ça. Et lui aussi, il est vert !

Petite parenthèse après avoir lu de nombreux commentaires sur le bioéthanol, notamment sur le soi-disant problème de démarrage à froid : malgré les 5 petits degrés au petit matin et tard le soir, nous n’avons constaté aucune difficulté pour mettre le véhicule en route. Voilà qui est dit.

Pour ravitailler, nous avons facilement trouvé des stations en distribuant… dont 2 hors-service, la faute à pas de chance, en sachant qu’il y en a environ 2 500 en France. Et au besoin, le Puma Flexifuel peut aussi rouler au sans-plomb. A l’étranger ou comme dans notre cas si la pompe E85 est indisponible, pas de risque de se retrouver à cours de carburant.

Quant à notre consommation sur 1 000 km dont une majorité d’autoroute, en mode éco principalement – nous sommes partis du principe qu’un conducteur optant pour cette solution bioéthanol chercherait les économies plus que la performance – et parfois en normal et en sport, nous avons consommé en moyenne 8,7 litres aux 100 km.

En prenant l’exemple d’un véhicule qui consommerait 6 litres de sans plomb sur autoroute (une estimation bien basse pour un petit véhicule essence), au prix actuel de ces carburants, l’économie réalisée à l’utilisation de ce modèle tournant au superéthanol est toujours de 30% environ. La messe est dite !

Equipements du Ford Puma E85 : passez au rayon X

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Nous vous le disions plus haut, le Ford Puma qui nous a été confié est (quasiment) dans sa version la plus modeste. La vraie entrée de gamme, nommée Titanium tout court, fournit de série le système multimédia SYNC 3 compatible Apple CarPlay et Android Auto et doté de la navigation, des 5 modes de conduite (normal, éco, sport, sable, trail), du système de prévention de collision, des feux de route intelligent, des radars de recul arrière… mais ne dispose que d’une climatisation manuelle et fait l’impasse sur les essuie-glaces automatiques.

Notre finition Titanium X corrige cela mais ne dispose pas du combiné d’instrumentation numérique de 12,3 pouces, toujours en option sur cette finition. Pour l’esthétique, on gagne les jantes 18 pouces et les vitres arrière surteintée. Le système multimédia s’agrémente d’une bonne sono B&O à 10 haut-parleurs (6 sur Titanium), d’une sellerie avec renforts en faux cuir ou encore du chargeur de téléphone par induction.

Histoire de proposer une expérience valorisante, notre modèle disposait d’un bon nombre d’options qui font l’intérêt du Puma (et d’une voiture moderne en général) et que nous avons appréciées au cours de notre long voyage : toit ouvrant panoramique, sièges massants (quel pied après une journée passée debout !) et chauffants, comme le volant (pack hiver) et le pare-brise, le fameux compteur numérique qui change d’apparence en fonction du mode de conduite choisi,.

Il dispose également d’un pack d’aides à la conduite incluant la caméra de recul à 180 degrés, le stationnement auromatique, la surveillance des angles morts, le régulateur de vitesse adaptatif, l’aide à l’évitement d’urgence et l’alerte anti collision… et les phares full-LED fixe qui ont fait leur preuve lors de notre retour nocturne de Lyon. De quoi aborder sereinement et dans le plus grand confort les plus longs trajets.

Prix Ford Puma E85 : ça ne coûte pas plus cher de payer moins cher !

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Ford Puma à partir de 23 300 €
Modèle essayé : Ford Puma Flexifuel 125 ch BVM6 Titanium X à 25 300 € hors options, soit 29 700 € en incluant les options Toit ouvrant panoramique (1 000 €), peinture Blanc Glacier (250 €), Pack Sécurité Intégrale (1 000 €), Pack Hiver (450 €), Combiné d’instrumentation numérique 12,3 pouces (500 €), Phares full-LED fixes (800 €) et sièges massants (400 €)

Pour le même prix que le Ford Puma Flexifuel, vous pouvez également vous offrir un Puma micro-hybride. Ce choix laisse également la porte ouverte à la boîte automatique et/ou à une puissance supérieure culminant à 155 ch (motorisation que nous avons essayée sur la Fiesta ST-Line X). A vous de voir quels sont vos critères les plus importants…

Il n’y a aucune autre concurrente directe au Ford Puma Flexifuel dans la mesure où Ford est le seul constructeur généraliste à proposer des véhicules compatibles E85 de série. D’autres misent toutefois sur le GPL, comme Dacia avec son Duster Eco-G, à partir de 14 490 €.


Bilan de l’essai Ford Puma Flexifuel

En soi, rien de nouveau sur le Ford Puma par rapport à ce qu’on avait pu vous en raconter dans nos précédents essais. C’est un petit SUV avec un design sympathique, en tout cas distinctif, sobre et classique à l’intérieur, plutôt valorisant et avec des côtés pratiques astucieux comme son espace de chargement supplémentaire.

L’arrivée de la technologie Flexifuel compatible superéthanol ajoute à toutes ses qualités les avantages intrinsèques à ce carburant vert comme la carte grise gratuite (sauf en régions Centre Val de Loire et en Bretagne où elle est tout de même à moitié prix) et un carburant à environ 70 centimes le litre.

Test à l’appui, c’est rentable malgré la consommation en légère hausse. C’est bien la première fois qu’on paye plus cher de péage que de carburant sur un long trajet ! Le tout sans que l’agrément de conduite, un autre point fort de ce véhicule, en pâtisse.

Sans surcoût à l’achat par rapport à une proposition essence classique, il faudra toutefois accepter un entretien annuel au lieu de bisannuel. En sachant que l’économie moyenne réalisée en passant au superéthanol par rapport à l’essence est de 600 € par an, cela reste encore et toujours rentable.

Et puis votre fibre écologique et votre élan patriotique pourraient vous convaincre d’opter pour ce carburant fabriqué en France, premier producteur européen, sur le Puma ou sur un des 5 autres modèles de la gamme compatibles !

Galerie photos Ford Puma Flexifuel

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