Le Nouvel Automobiliste
Volkswagen Arteon

Essai Volkswagen Arteon Shooting Brake Elegance 2.0 TDI 150 ch DSG7 : l’art de la différence

La Volkswagen Arteon s’est fait une beauté et s’est ajouté un sac à dos pour devenir Shooting Brake. La version TDI est à l’essai sur le Nouvel Automobiliste.

L’ART, c’est un vaste sujet. Il peut être tout, ou rien. Il peut être beau, laisser indifférent, discret, provocant ou multiple. Alors quand un constructeur s’inspire de son origine latine, artem, à quoi faut-il s’attendre ? A ne pas laisser indifférent. En effet, à sa sortie, la Volkswagen Arteon n’est pas passé inaperçue, avec sa ligne fluide, son capot autoclave à la cinématique complexe, elle a marqué les esprits.

Mais elle n’était pas multiple. Car malgré un hayon, Volkswagen n’avait pas jugé utile d’ajouter une variante break, les esthètes devaient se contenter d’une fastback. Mais le temps d’un restylage mineur en 2020 et Volkswagen a remis sur le marché, non pas de l’art, ni du break, mais un shooting brake. Histoire (de l’art) de ne pas faire comme toute le monde.

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L’Arteon, l’art de la différence

Présentée en 2017, la Volkswagen Arteon n’a laissé aucun passionné d’automobile indifférent. Une ligne aussi fluide ET originale chez Volkswagen, c’est rare. Elle a délaissé le côté baroque de la Volkswagen (Passat) CC, et a réussi à ne pas paraître comme une Audi A5 Sportback au rabais. A l’intérieur, ses origines ne trompaient en revanche personne : l’intérieur était repris de la Volkswagen Passat, à quelques détails de finitions près.

C’est d’ailleurs à bord que la version restylée de la Volkswagen Arteon montre le plus de changement :

  • Les compteurs deviennent numériques « Digital Cockpit Pro »
  • Le bandeau horizontal est entièrement redessiné
  • La console centrale évolue avec des touches tactiles
  • Le volant est nouveau, avec touches tactiles et le nouveau Logo VW

De quoi s’éloigner de l’ambiance Passat. A l’extérieur, les changements sont plus subtils. Outre le nouveau logo Volkswagen, les phares évoluent dans le détail, et le dessin du pare-chocs avant est entièrement repris. La calandre, toujours impressionnante, accueille une signature lumineuse reliant les phares au logo, comme les nouvelles Volkswagen depuis l’ID.3.

De Fastback à Shooting Brake

Malgré une ligne de coupé, l’habitabilité de la version Fastback de la Volkswagen Arteon est déjà exceptionnelle ! Et, à l’image des premières Volkswagen Passat, accessible par un hayon. Mais le marché est ce qu’il est. Dans le segment D, si on n’est pas un SUV, il faut avoir un dérivé break. Le terme étant sûrement trop populaire, Volkswagen a décidé d’utiliser l’appellation Shooting Brake, déjà utilisée par Mercedes-Benz pour ses CLA et CLS. 

La ligne de pavillon est donc plus horizontale (+4 cm de garde au toit à l’arrière) et l’arrière plus vertical (tout est relatif). Ne cherchez pas une praticité record, les feux et pare-chocs sont repris de la version Fastback, tandis que la longueur reste donc à 486,6 cm, quelle que soit l’Arteon. La ligne perd en originalité, cependant, à notre avis. Côté dimension de coffre, le volume passe de la Fastback de 563 / 1 557 à 565 / 1632 litres pour la Shooting Brake (volume sous tablette / banquette rabattue).

Ce n’est donc pas une révolution et si vous cherchez le volume, tournez-vous donc vers la Volkswagen Passat qui offre de 639 à 1 769 litres.

Fastback ou Shooting Brake: même combat 

Outre ses dimensions au sol, la Volkswagen Arteon propose la même gamme qu’elle soit Fastback ou Shooting Break. Côté moteur et transmission :

  • Essence Hybride Rechargeable 1.4 eHybrid DSG6 218 ch (à partir de 56 580 €)
  • Diesel 2.0 TDi DSG7 150 ch (à partir de 55 500 €)
  • Diesel DSG7 200 ch (à partir de 58 570 €)
  • Diesel 4Motion DSG7 200 ch (à partir de 64 770 €)

Ne cherchez pas de hiérarchie entre les deux finitions Elegance et R-Line de la gamme Volkswagen Arteon. Même si cette dernière est 120 € plus onéreuse, c’est surtout une présentation plus sportive (intérieure et extérieure) qui fait la différence. 

Il existe bien sûr une version « R » qui chapeaute la gamme avec son moteur essence 4Motion DSG7 2.0 TSi de 320 ch, à 64 230 € hors options.

Pas d’option pour l’élégance ?

Non, le Diesel n’est pas encore mort. Même s’il a perdu ses lettres de noblesse, le TDI a encore des prestations à la page. À partir de 1 968 cm3 de cylindrée, le 4 cylindre turbo diesel propose une puissance de 150 ch, avec un couple de 360 Nm entre 1 600 et 2 750tr/min. La boite de vitesse DSG propose 7 rapports, pour déplacer un poids de 1 660 kg à vide.

Ses consommation WLTP sont annoncées entre 4,8 et 5,6 l/100 km ; pour une émission de CO2 comprise à partir de 126 g/km. Sa puissance fiscale est de 8 cv. La finition Elegance propose en base notamment :

  • l’assistance à la conduite, 
  • une sellerie mixte Velour / cuir, 
  • des jantes 18 pouces « Muscat »
  • Aera view (caméra 360 °)
  • Des projecteurs IQ. Light– Led Directionnel
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Notre version est en plus équipée des options suivantes : 

  • Bleu Neptune +900 €
  • Sellerie Cuir Gris Mistral / Cuir Raven +1040 €
  • Sièges ventilés et massant +1600 €
  • Pack Design Plus incluant le toit ouvrant +1320 €
  • Pack Business incluant éclairage d’ambiance +1310 €
  • Décoration de la planche de bord aluminium « Silver Rise » +0 €
  • Pack Easy Open & Close +530 €
  • Système Audio « Harman Kardon » +1350 €
  • Affichage tête haute +640 €
  • Volant Sport avec commandes tactiles et palettes au volant +180 €

Soit un total de 63 850 €. Avec ces options, les émissions s’élèvent à 127 g/km, soit le dernier seuil sans Malus. Pas de Malus Poids pour la Volkswagen Arteon qui est sous la barre des 1 800 kg (1 735 kg avec conducteur).

Pause Européenne

L’essai de la Volkswagen Arteon Shooting Brake nous emmènera à Munich, pour couvrir l’IAA dont vous retrouverez du stand Volkswagen ici. Première étape du trajet : Strasbourg. Le Trajet sera principalement autoroutier jusqu’à destination avec deux conducteurs. Chacun trouve facilement une position de conduite adaptée à son profil.

Dans les deux cas, nous trouvons seulement que l’affichage GPS de Volkswagen n’est pas d’une clarté exceptionnelle malgré la réplication sur les compteurs. En effet, le tracé à suivre est bleu, sur des autoroutes représentées en bleu. Le ton sur ton, c’est beau dans l’Art, mais pas pratique dans l’Art..éon !

Nous testons aussi la réplication smartphone, qui est proposée sans fil. Avec le chauffeur « team IPhone », pas trop de soucis. Pour le chauffeur « team Android », c’est une autre histoire. Au début, la duplication fonctionne, pour s’arrêter sans réussir à se reconnecter. Arrivé dans le centre de Strasbourg, alors que le téléphone était à l’arrière de l’Arteon, la connexion s’est faite sans raison. La magie de l’électronique ! Ça ne nous laisse donc pas une impression de sérieux ! Surtout que les soucis de connexion n’arriveront pas qu’une fois. 

Mais ça ne gâchera pas de notre pause à Strasbourg. Car malgré son gabarit, 486,6 x 187,1 cm, et son diamètre de braquage moyen de 11,9 m, nous réussissons à nous faufiler dans les rues du centre-ville sans mal, bien aidé par la vision à 360°. Le Moteur TDi est souple et il fait oublier un peu sa sonorité typique. Il faut dire que l’acoustique est soignée et les bruits extérieurs sont bien atténués malgré des vitres sans encadrement.

Autobahn pour auto test

Le temps d’une séance photos pour illustrer notre article et nous pouvons quitter la France pour l’Allemagne. Nous activons les aides à la conduite, et allons chercher des vitesses inavouables pour la France. Les 200 km/h sont rapidement atteint et deviendront notre vitesse de croisière, sur les portions autorisées et quand le trafic nous le permet. Ce qui n’est pas toujours le cas. Notre maximum, nous vous laissons le devinez sur une des photos du reportage. Un indice ? Notre essayeur tient fermement le volant…

La Volkswagen Arteon tient le cap à cette vitesse de croisière, et les bruits d’air sont contenus. Il faut tout de même être attentifs, plus qu’aux vitesses françaises. Le radar de distance reste actif, mais nous préférons prendre les devants quand le trafic se densifie et ralentie. Ce qui sera le cas à l’approche de Stuttgart, patrie de Porsche et Mercedes-Benz. Nous nous sommes bien sûr arrêtés à leur musée. Un peu de patience, nous vous partagerons nos photos souvenirs.

Une fois les visites faites, nous reprenons la route vers Munich, via l’Autoroute n°8.  A partir de Mülahusen im Täle, il faut franchir un massif et l’autoroute devient montagneuse quelques minutes. Le moteur 2.0 TDi de la Volkswagen Arteon fera passer la montée sans faiblir. La consommation augmente sensiblement mais nous n’avons pas l’impression de forcer le moteur. Lors du retour, c’est le régulateur qui prendra le relai pour maintenir la vitesse et s’adapter au trafic qui se fait bien lent à la vue de la longueur de la pente !

Les embouteillages de Munich

Fin du second jour de notre essai, nous arrivons enfin à Munich, à quelques kilomètres de l’IAA. Environ 1 000 km trajet et nous ne sommes pas fatigués, du moins par la Volkswagen Arteon. Le confort est à l’allemande, avec des sièges assez durs. Mais, ils ont le mérite de bien maintenir le dos. De plus, la ventilation des sièges est toujours bienvenue pour maintenir un dos frais ! A la nuit venue à Munich, c’est plutôt la fonction chauffante qui nous réchauffe : le froid continental commence à s’installer ; merci au ciel dégagé. 

Grâce à la bonne organisation de l’IAA (voir notre synthèse dans l’émission Twitch Pleins Phares), nous repartons vers la France avec deux jours de salon dans les jambes en pleine heure de pointe  Pour faire face, nous profitons de l’assistant de conduite semi-autonome « Travel Assit » pour gérer la conduite dans le trafic (environ 90 min !). Il nous suffira d’appuyer sur l’accélérateur sur des arrêts un peu long pour redémarrer. Pas question de faire la sieste cependant, du moins pour le conducteur !

Du coffre !

Côté coffre, la Volkswagen Arteon Shooting break a pu recevoir nos bagages, notre matériel photo, mais aussi les souvenirs du salon et des musées que nous avons acheté : il faut bien que nous comblions notre collectionnite aigüe (à revoir dans l’émission le Petit Automobiliste !). Et croyez-nous, le coffre était plein ! Ses 117,9 cm de profondeur et 97,6 cm de largeur n’était pas de trop.

Même s’il n’a pas la modularité du coffre de la Volkswagen Passat SW, il offre quelques astuces comme des crochets pour les sacs et des rangements latéraux. Le double fond est moins aisé à manipuler cependant. Si le coffre s’est rempli au fur et à mesure de notre trajet, le réservoir lui se vidait malheureusement. Nous avons fait 3 arrêts à la station-service pour 2 030 km. Mais nous aurions pu mieux faire, regardons de plus près !

L’économie de l’Arteon

Le premier, 1h avant Munich, au bout de 913 km. Nous avons rempli le réservoir à hauteur de 58,72 l (sur 66). Soit une consommation de 6,40 l/100 km, fort raisonnable vu le rythme (env. 100 km/h de moyenne). Au retour, nous nous sommes arrêtés avant la frontière, la consommation réelle sur ce trajet rapide s’est élevée à 6,28 l/100 km. A noter la précision de l’ordinateur de bord qui nous annonçait 6,30 l/100 km !

Arrivé à la frontière française, nous nous sommes dit qu’il serait intéressant de faire le plein pour avoir une portion 100% française à analyser côté consommation. Bien nous en a pris, les derniers 558 km principalement sur autoroute nous ont permis d’attendre une consommation moyenne de 5,01 l / 100 km (5,10 au compteur). Il s’en est fallu de peu pour être sous les 5 l/100 km ! Notre moyenne des consommations sur l’ensemble du voyage aura été de 5,99 L/100 km. Soit 121,66 l consommé, moins que 2 pleins de 66 litres qu’offrent le réservoir. Nous aurions donc bien pu nous limiter à 2 arrêts à la station service.

Cette dernière portion de route française s’est faite de nuit, et il faut saluer l’efficacité des phares de la Volkswagen Arteon, quel que soit leur mode, et l’efficacité de la détection des voitures croisées. Nous n’avons eu que 2 appels de phares de la part de semi-remorques. Sur bien d’autres modèles, nous avons dû arrêter d’utiliser les pleins phares !

Sans concurrence ?

Difficile de positionner la Volkswagen Arteon Shooting Brake. Son on s’en tient à la philosophie de la silhouette :

  • Mercedes CLA Shooting Brake, CLA 200d 150ch, à partie de 43 999 €
  • Peugeot 508 SW ; Allure BlueHDi 130ch, à partir de 44 000 €

Soit 11 500 € de moins. Mais il n’y a pas que le prix qui est inférieur, l’habitabilité de la Volkswagen Arteon les surpasse en tout point !

LNA Essai 2001 VW Passat Alltrack Exterieur 29

Et si la vraie concurrence de la Volkswagen Arteon était interne ? En effet, la Volkswagen Passat SW, propose dans les grandes lignes les mêmes prestations, un coffre un peu plus grand et un peu plus pratique. À motorisation et niveau de finition équivalente, elle est proposée à 52 530, soit 3 020 € de moins. Le prix du style ? L’avantage de la Volkswagen Passat, est qu’elle propose aussi une variante au look SUV Alltrack, seulement disponible en Chine sur la Volkswagen Arteon (elle s’appelle toujours CC là-bas) !

volkswagen cc shooting brake 380 tsi

Volkswagen Arteon, l’art du Shooting Break

Alors que penser de cette Volkswagen Arteon ? Notre essai confirme que c’est une très bonne voiture ; sérieuse. Elle n’est pas assez dynamique pour se prétendre sportive dans cette finition Elegance, mais elle répondra au fan de break. Cependant, au délà de la ligne et quelques centimètres en plus en hauteur à l’arrière, elle n’apporte pas grand-chose par rapport à la Volkswagen Arteon Fastback. D’autant que sa ligne est toujours aussi élégante, fluide et aussi pratique avec son hayon. Et pour les plus pingres d’entre nous, elle est plus accessible de 540 € ! Après, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas, tout comme l’art…eon !

Crédits photos : Guillaume AGEZ

D’autres clichés de la Volkswagen Arteon Shooting Brake :

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