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Essai Audi A1 30 TFSI S Line detail face avant

Essai Audi A1 30 TFSI 116 ch S-Line : Crise identitaire

Écoulée à plus de 900 000 exemplaires dans le monde, l’Audi A1 de première génération est venue bousculer le marché des citadines premium, trusté par Mini depuis des années puis disputé, par la suite, par DS. L‘icône britannique a dernièrement dû se renouveler afin de reprendre des parts de marché et il était maintenant temps pour l’Audi d’en faire de même. Cette nouvelle A1 saura-t-elle se montrer à la hauteur ?

Essai Audi A1 30 TFSI S Line face avant jaune

Playtime is over

Renouveler un véhicule qui a su trouver sa place n’est jamais chose aisée, entre volonté d’effectuer une rupture et celle de ne prendre aucun risque.

Pourtant habitué à ce second exercice, la marque premium du groupe Volkswagen a osé cette fois-ci. Oui, fini les formes tout en rondeurs et en douceur, place à un design viril, avec une silhouette plus trapue et des lignes acérées.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line lignes de profil

Ce changement de cap est d’autant plus étonnant, que la clientèle séduite, par la première Audi A1, était féminine. Le pari fait sur ce renouvellement est du coup risqué, Audi souhaitant également séduire la clientèle masculine avec ce design agressif.

Avec son regard plus expressif, des optiques à la signature lumineuse mimant une flèche et venant compléter les 3 encoches sous le capot, rappelant la première Audi Quattro Sport de 1985, les éléments stylistiques tranchent radicalement. Si le style vient visuellement élargir cette nouvelle A1, il n’en n’est en fait rien dans la réalité puisque la largeur de cette nouvelle génération est, avec 1,74 m, strictement la même que celle de la précédente.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line calandre phare LED

La calandre single frame adopte quant à elle les nouveaux codes de la marque, tout en introduisant un bas de bouclier inédit, venant renforcer l’aspect musclé.

De profil, il y a un petit air de famille avec le Q2, notamment au niveau du montant C, ce qui n’est pas pour déplaire. Reste que dans notre version d’essai – dépourvue de la carrosserie bi-ton – ce profil parait fade.

A l’arrière, les changements stylistiques sont tout aussi flagrants et le travail fait sur le dessin des feux vient faire écho à celui des phares. Les éléments spécifiques à cette version S-Line notamment au niveau des pares-chocs, complètent le tout.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line detail face arriere 1

Peut-être un peu terne habillée du gris Chronos de notre modèle d’essai, la petite séduit davantage avec des couleurs plus vives, à l’image du bleu Turbo ou du jaune Python.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line coloris 1

A l’intérieur, les évolutions sont tout aussi notables. Tout d’abord, du point de vue esthétique avec cette planche de bord horizontale, proposant une cassure dans les lignes au niveau du GPS et se voyant prolongée visuellement avec les aérateurs côté passager.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line tableau de bord

Ensuite, du point de vue technologique, avec le Digital Cockpit, encadré par les aérateurs, livré de série. Associé au grand écran tactile de 10,1″,  l’impression d’être dans un cocon high-tech en est renforcée.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line detail planche de bord 2

S’il y a un bond en avant sur ces points, la qualité perçue régresse en contrepartie étonnamment. Les plastiques en bas de console centrale ainsi que l’agencement de ceux-ci sont passables en comparaison des autres productions de la marque, pour faire à peine mieux que chez Mini. Il en est de même pour les contre-portes arrière qui paraissent nues et ne renvoient pas vraiment un sentiment de qualité.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line finition portiere

Si la qualité est équivalente à celle de la Britannique, cette dernière peut cependant faire valoir un certain cachet – notamment avec ses compteurs circulaires et proéminents – faisant oublier les petits défauts. C’est moins le cas pour notre Audi.

Plus longue de 5 cm que sa devancière, la petite bavaroise en profite pour faire progresser son habitabilité. Cet allongement bénéficie, en effet, principalement à l’empattement qui gagne 10 cm.

De ce fait, l’espace arrière de cette nouvelle A1 se veut un peu plus généreux que sur la génération précédente. Reste que les grands gabarits se sentiront légèrement à l’étroit, à cause d’une garde au toit quasiment inchangée afin de préserver le Cx (coefficient de pénétration dans l’air).

Essai Audi A1 30 TFSI S Line places arrieres

La nouvelle A1 gagne également en volume de coffre avec 335 l (soit 55 de plus que sur la précédente génération) et jusqu’à 1 090 l une fois la banquette 2/3-1/3 rabattue. Pour le côté pratique, le filet de coffre est présent mais le constructeur ne propose pas de compartiments à bagages, y compris en option.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line Volume coffre 1

A l’extérieur comme à bord, la nouvelle A1 souffle donc le chaud et froid notamment à cause d’une qualité moins flatteuse qu’auparavant. En est-il de même sur la route ?

Virile et pas de tout repos

Une fois installé derrière le volant, certains détails interpellent. C’est le cas notamment des rétroviseurs extérieurs minuscules ou encore du fait que le Digital Cockpit n’a de réelle utilité qu’avec le GPS. Or ce dernier est une option à 900 euros pour la S-Line.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line virtual cockpit 1

L’assise avant est confortable, les sièges vous enveloppent sans pour autant vous étreindre et le volant offre une bonne prise en mains. Il se montre par ailleurs ergonomique en regroupant les commandes du Digital Cockpit ou celles de la partie audio.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line commandes au volant 1

Contact mis, le moteur 3 cylindres 116 ch de notre A1 se réveille en émettant un petit son rauque plutôt plaisant et qui ne vient pas rompre une insonorisation correcte.

L’attaque des routes sinueuses des alentours de Marseille met en valeur le châssis sport (de série) de cette A1. Indéniablement efficace sur ce type de trajets, avec un train avant plutôt incisif et un train arrière assez discipliné, elle en fait toutefois payer le prix au niveau du confort.

Outre une mousse de sièges plutôt dure, la conduite de l’A1 se révèle assez fatigante en raison d’un amortissement ferme. Trop peut-être, sur routes cabossées.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line siege tissu

A voir si la version pourvue des amortisseurs commutables (en option à 840 €) aurait pu adoucir ces sensations et faire la différence avec une Mini dont le châssis est également ferme tout en étant aussi incisif.

Côté moteur en revanche, et malgré seulement 200 Nm de couple disponibles dès 2000 tr/min, l’A1 s’insére dans la circulation urbaine avec aisance. Le tout est facilité par une boîte mécanique à 6 rapports toujours aussi bien guidée.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line boite 6 rapports manuelle

Avec un accoudoir bien positionné, le levier de vitesse tombe d’ailleurs aisément sous la main.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line accoudoir

Il contribue d’ailleurs à l’aspect pratique de l’A1 en incluant un petit espace de rangement complétant celui se trouvant sous les commandes de climatisation. Il est ainsi possible d’y loger sans difficulté, un smartphone.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line climatisation bi zone 1

L’Audi A1 est globalement à l’aise lors des manœuvres mais il faudra toutefois faire attention, si l’on n’opte pas pour la caméra de recul (en option à 400 euros), la visibilité extérieure comme intérieure reste limitée.

Pas de soucis en revanche en cas d’urgence, le freinage se montre réactif et sécurisant dès la première pression sur la pédale.

Hors de la ville, les choses se compliquent quelque peu et il faudra jouer régulièrement avec les rapports afin de toujours se situer au bon régime moteur. Car pour pouvoir se mouvoir sans trop de difficultés, il faut cette fois-ci passer les 3000-3500 tr/min pour que le bloc commence à montrer un peu plus de peps. A partir de là, l’A1 se montre un peu plus vive mais la consommation aura grimpé à 9 l/100km.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line sur la route

Sur un parcours mixte et après plusieurs heures passées au volant, nous avons enregistré une consommation de 8 l/100 km sur l’ordinateur de bord : le downsizing n’a donc pas que du bon.

Il nous restera à déterminer si la boîte automatique à double embrayage S-tronic saura rendre ce moteur moins gourmand.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line boite S Tronic

Finitions, prix, la totale

Pour cette nouvelle génération, les prix augmentent mais sont en grande partie justifiés par un surplus d’équipements.

Quatre motorisations essence sont disponibles au lancement : les 25, 30, 35 et 40 TFSI, développant respectivement 95, 116, 150 et 200 ch. Les tarifs de cette nouvelle A1 commencent à 20 650 € en version de base pour grimper jusqu’à 32 900 euros (hors options). Point de malus à payer exception faite de la version 40 TFSI avec le moteur 200 ch, qui écope d’une taxe assez modeste de 473 €.

Quatre niveaux d’équipements sont proposés : par rapport à l’entrée de gamme, ajoutez + 2600 € (Design), + 6700 € (S-Line) et + 7700 € (Design Luxe).

Essai Audi A1 30 TFSI S Line detail coffre

La finition Design n’apporte que peu de d’équipements intéressants, tels que le Parking System et le régulateur de vitesse.

Du côté de la version sportive S-Line, la liste des équipements de série est déjà plus complète avec la climatisation automatique bizone, le rétroviseur intérieur électrochrome, le Virtual Cockpit, l’interface smartphone ou encore les rétroviseurs rabattables et dégivrants ainsi que des éléments de carrosserie spécifique.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line retroviseur

Le haut de gamme Design Luxe justifie ses 1000 € supplémentaires  en incluant le démarrage mains-libres ou encore les sièges sport habillés cuir mais n’offre pas le meilleur rapport prix/équipement.

Côté Mini 5 portes, les tarifs de la Cooper 136 ch, vont de 23 200 € à 28 600 € euros (hors options), auxquels il faudra alors ajouter un léger malus compris entre 65 et 113 euros.

Mini Cooper 5 door 2015 1280 0f

Au contraire de notre A1, une Mini Cooper en version Heddon Street est moins chère de 1500 € et propose de série le toit ouvrant panoramique, le GPS avec services connectés ainsi que les projecteurs Full LED. Pour obtenir ces derniers, sur l’A1, il faudra ajouter au minimum 2 175 € d’options (en plus des 1500 euros de différence). Les autres équipements fournis sont dans l’ensemble similaires.

Au final, Audi fait payer cher les seuls atouts de sa nouvelle A1, que sont les Virtual Cockpit, les feux à LED travaillés ou encore le GPS de 10,1″.

Essai Audi A1 30 TFSI S Line phare brouillard 

Étrange stratégie pour le constructeur aux anneaux que d’avoir conçu et positionné sa nouvelle A1 pour une clientèle plus masculine. Avec un design pouvant la priver de sa clientèle principale ou encore en n’égalant pas la qualité de ses autres productions, ne serait-ce pas là un faux pas qui profitera à Mini ?

Article et crédits photos : Fabien LEGRAND

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