Ford profite de son alliance avec VW pour ressusciter l’appellation Capri. Inutile d’espérer un joli coupé : c’est « naturellement » un SUV 5 portes à la ligne plus ou moins fuyante, dérivant du Ford Explorer électrique, qui nous est servi. Alors, non, Capri, c’est pas fini. Ils ont fini par faire mentir Hervé Villard. Présentation de la nouvelle mouture et flashback sur l’ancienne Ford Capri.
Nouvelle Ford Capri : elle explore un nouveau segment
Basée, comme la Ford Explorer européenne sur la plateforme MEB de la VW ID.4, la Ford Capri revient donc sous la forme d’un « coupé SUV », comprenez donc, d’une berline 5 portes agrémentée d’un soupçon de baroud et d’une pincée de fastback. Comme tous les « coupés SUV », c’est autant un coupé que la RDA était démocratique. Et puisque le jaune est à la mode, c’est encore une fois la teinte retenue pour cette nouveauté (lire notre article).
Le look n’est certes pas désagréable mais il présente un air de déjà vu avec un air de Polestar 2. Reposant sur des jantes de 19 à 21 pouces, la nouvelle Ford Capri électrique est longue de 4,63 m et large de 1,87 m. Sa hauteur la place à 1,62 m. L’habitacle, quant à lui est similaire à celui du Ford Explorer, sans surprise, donc, si ce n’est un jeu de couleurs et matières inédit. Enfin, le coffre de 572 l devrait ravir les familles en manque de Mondeo.
Côté mécanique, on trouve une version propulsion de 210 kW (286 ch) et 545 Nm ou une version intégrale de 250 kW (340 ch) avec 134 Nm sur le train avant. Les deux versions sont bridées à 180 km/h et le 0 à 100 km/h est expédié en 6,4 s et 5,3 s respectivement. Les versions pèsent respectivement 2 098 kg et 2 190 kg. Deux tailles de batteries au menu : 77 kWh et 79 kWh pour une autonomie maximale de 627 km WLTP en version propulsion et 592 km en intégrale. La Ford Capri accepte une puissance de charge allant de 135 à 185 kWh en DC et un chargeur 11 kWh AC sera de série.
Ford Capri : Flashback !
Si l’appellation Capri a fait ses débuts sur la Lincoln Cosmopolitan en 1950 (puis chez Mercury sur la Comet), c’est à Ford que tout le monde pense et au coupé fabriqué pendant près de 20 ans. Produit entre 1969 et 1986, rajeuni à 2 reprises (en 1974 puis en 1977), le coupé de la marque à l’Ovale Bleu s’est vendu à près 1 900 000 exemplaires. Fort du succès de sa Mustang, Ford désirait alors proposer une Pony Car sur le marché européen. A l’origine, la voiture aurait dû s’appeler Colt, à l’image du nom du projet, mais l’appellation étant déposée par Mitsubishi, il a fallu trouver une autre idée. Présentée au salon du Bruxelles 1969, la Capri était produite dans 5 usines Ford : Dagenham et Halewood au Royaume-Uni, Genk en Belgique, Cologne et Saarlouis en RFA. L’efficacité industrielle n’était pas encore ce qu’elle est de nos jours !
La base mécanique est celle de la Ford Cortina : propulsion et moteur à l’avant au menu. Petite particularité mécanique : les voitures britanniques accueillaient des L4 sous leur capot, tandis que les versions continentales disposaient de V4. Le haut de gamme était assuré par le V6 Cologne ou le V6 Essex selon que le client était insulaire ou continental et tout ce beau monde était servi par une boite manuelle 4 rapports. Pas de jaloux. Côté châssis, c’était pont arrière rigide, ressorts à lames et une tenue de route un peu laxiste au programme pour la Capri. Ford a fort heureusement bien progressé depuis !
Premier restylage en 1974, caractérisé par sa nouvelle carrosserie, son habitacle plus spacieux et son hayon. Côté moteurs, la gamme est uniformisée de part et d’autre de la Manche : trois L4 et deux V6. Second restylage en 1977, avec la phase 3 qui essaye de conjurer le déclin des ventes avec l’apparition de la boite automatique, un style plus moderne et des améliorations aérodynamiques. Au début des années 80, la version 2.8 V6 injection se charge de booster les performances et les ventes du véhicule dont Cologne devient l’unique site de production. Alors que la carrière continentale prend fin en 1984, les sujets de Sa Majesté auront droit à la Capri deux ans de plus, la voiture y étant assez populaire, notamment de par ses apparitions télévisées dans la série « The Professionnals ».
On peut aussi noter qu’entre 1970 et 1978, la voiture a connu une carrière Nord-Américaine sous l’appellation Mercury Capri. Elle a ensuite été remplacée par plusieurs autres Capri successivement basées sur la Mustang puis sur la Ford Capri australienne.
Ford Capri : et si on avait eu droit à un coupé ?
La Ford Capri s’est donc éteinte ainsi au milieu des années 80, finalement démodée et dépassée par la Sierra, bien plus moderne à défaut d’avoir réellement existé en coupé. La Sierra avait toutefois eu droit à deux carrosseries 3 portes, dont une spécifique à la XR4i (retrouvez notre article sur la Sierra et notre interview de Patrick le Quément himself). Mais en 2003, FOrd redonne de l’espoir à une époque où on pouvait espérer. Les coupés étaient de nouveau en odeur de sainteté, les Puma et Cougar apparus à la fin des années 90 en attestaient. Ford présente alors le concept car Visos qui reprend certains gimmicks de la défunte Ford Capri à l’image des ouïes sur el côté de caisse. Mais pour autant, aucune suite ne lui a été accordée. Aujourd’hui, on a la Ford Capri et le Puma… Et toujours pas de coupé !
Sources : Ford et Wikipedia