Le Nouvel Automobiliste
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Nissan Murano SV 4WD V6 3.5 l 260 ch : rêve d’Amérique

Le SUV semble un outil de croissance important et incontournable pour la majorité des constructeurs automobiles. Mais dans le lot, il y a quelques loupés. Le Nissan Murano en fait partie, du moins en Europe. Pourtant, avec son design différenciant, il aurait pu se démarquer sur le marché. Mais des prix élevés, des prestations plutôt pensées pour le marché Nord-Américain et un coût d’adaptation trop élevé pour le volume espéré ont eu raison de lui sur le marché européen qui ne verra pas la troisième génération arriver sur ses routes. Nous avons donc profité de notre passage au Salon International de l’Automobile de Détroit pour en prendre le volant.

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Pause devant le Wayne County Building de Détroit

Histoire de Murano

Quand le Nissan Murano a été présente en 2002, son design dû aux équipes californiennes de la marque nipponne a fait sensation. D’autant plus que sa teinte orange accentuait sa différence. Pensé par et pour l’Amérique du Nord, le premier grand SUV de la marque aurait pu rester sur le nouveau continent. Oh surprise en 2014, ce SUV de 4,77 m de long pour 1,88 m de large a posé ses roues sur nos routes. Mais avec un V6 3.5 l de 245 ch, il était présent pour faire de l’image plus que du volume de vente.

Fin 2007, le salon de Los Angeles aura en vedette la seconde génération du Nissan Murano. Fini le style simple et différencié dans la gamme, il devient un peu plus baroque et reprend les codes d’alors de la marque. Le gros changement sera l’arrivée d’une motorisation Diesel sous son capot. Arrivée en 2010 en Europe avec un restyling afin d’adapter la face avant au refroidissement du Diesel de 2,5 l de cylindrée, pour une puissance de 190 ch et surtout 450 Nm de couple. Las, le niveau de vente ne suffira pas. Et ce n’est pas la variante cabriolet, nommée Murano CrossCabriolet jamais importée en Europe qui aurait changé quoique ce soit!

Déjà 3 générations de Murano

Au salon de New York 2014, Nissan présente la troisième génération de Murano. Et avec cette dernière, c’en est fini de sa distribution en Europe mais aussi au Japon. Est-ce dû à son style encore plus baroque utilisant les nouveaux codes de la marques (signature en C inversée, toit flottant) ? Pour l’Europe, c’est plus sûrement le coût des adaptations pour être au standard Européen comparé au niveau de vente estimé qui en a décidé autrement. Pour le Japon, ce sont les taxes d’importations qui ont eu raison de lui ! Autre fait étrange de cette génération, une version hybride est apparue en 2016… pour une seule année de commercialisation !

Il est temps de parler de notre modèle du jour. Désormais long de 4,89 m et large de 1,92 m, sa motorisation est toujours le V6 de 3,5 l fort désormais de 260 ch. Il est associé à une boîte CVT, le couple plafonne à 240 Nm. Et comme il neige en cette période de l’année, il est équipé de 4 roues motrices. Elles ne sont pas permanentes et elles ne s’enclenchent qu’en cas de besoin. 

Un Murano sous la neige

Le paysage de Détroit est blanc comme neige ! Alors sur la route, tout le monde est prudent, nous les premiers. Nous avons 4 roues motrices mais pas de pneus cloutés comme lors de notre parcours en Norvège, donc ça glisse quand même un peu. Fort heureusement, la majorité des conducteurs est prudente. Nous sommes nous aussi raisonnables avec la pédale d’accélération… quoique, un essai sur un parking désert nous contredira. Un appui franc sur la pédale de droite et là… eh bien, il ne s’est rien passé.

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L’électronique veille et surveille trop même. Au point, quelques kilomètres plus loin, en plein Downtown de Détroit, que nous avons failli rester planté sur place. Certes, ça glissait mais de là à tout bloquer… il faut savoir prendre des risques, alors nous avons désactivé l’ESP. Et là tout est rentré dans l’ordre. C’est quand même le comble alors que l’électronique doit être une aide.

Ça fait un lustre !

A part ce moment délicat, difficile de mettre le Nissan Murano en défaut. Il semble à l’aise sur les autoroutes et en ville. Nous n’aurons pas eu l’occasion d’en faire beaucoup plus. Le rayon de braquage est appréciable en ville, format américain bien sûr. Sur route, c’est le silence de fonctionnement qui est à mettre dans les qualités du Nissan Murano. D’autant plus que les routes états-uniennes ne sont pas toujours en bon état et qu’il y a encore des portions en plaque de béton.

L’angle mort, dû en partie au montant D imposant, est compensé par le détecteur d’angle mort (qui porte donc bien son nom) mais aussi par des rétroviseurs « loupe », une caractéristique des USA. On se croirait dans Les années 80 où les rétroviseurs extérieurs déformaient la rétro vision. Et comme dans les années 80, les glaces se sont pas incurvées dans leurs extrémités. Un petit manque à noter pour cette contrée hivernale : le dégivrage se fait toujours via la ventilation, alors qu’un Nissan Qashqai propose un pare-brise chauffant. Le Murano donne un peu l’impression de retourner dans la passé.

Un confort à l’américaine 

En terme de confort, dès le départ, les réglages des sièges sont plus généreux que dans les Nissan Européennes. Du coup, la position de conduite est vite trouvée ! Et le confort est globalement bon. L’ergonomie générale est aussi bien pensée. Tout tombe facilement sous la main, sauf peut être le bouton start devant le levier de vitesse. Chose surprenant pour un européen désormais, il n’y a pas de stop & start. L’espace arrière est généreux également mais nous ne l’avons pas testé en marche. Le coffre est vaste, il accueille sans problème nos deux valises. Il manque peut être un peu de hauteur sous tablette, bien que celle ci soit absente de notre modèle.

Notre version du jour est une SV, qui correspond au second niveau de finition sur les 4 que propose le Murano. La version vient d’être restylée mais nous n’avons pas noté de modification notable sur la dotation de série. Le prix de base de la version démarre à € 37 185 hors taxes. Pas de choix côté transmission, il se limite à la boite CVT. Ce n’est pas la folie côté équipement. Pas de cuir sur ce niveau de finition, c’est donc du tissus associé à un décor aluminium qui ne fait pas très haut de gamme. Le GPS avec écran 8 pouces est présent mais n’est pas équipé d’Apple Car Play ou d’Android auto (équipement de série désormais). Le régulateur de vitesse est présent mais pas de limiteur. Côté sécurité, les airbags sont nombreux, et l’assistance au freinage est aussi en série. Nous ne l’avons pas testée bien évidement !

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Un Murano vraiment pas fait pour l’Europe ?

On va être franc, le réponse est non. Ne vous y trompez pas, ce n’est pas un mauvais véhicule mais la gamme européenne de Nissan propose déjà de bons SUV : le X-Trail et surtout le Qashqai. Le Nissan Murano n’apporte pas vraiment de choses en plus en terme de prestation. Il est certes un peu plus grand à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur. Et sur nos routes, ce n’est pas forcément un plus. Et puis, le moteur et les réglages des suspensions sont plus pensés pour les USA, que pour nos routes sinueuses. 

Si vous avez l’occasion de voyager et rouler en Amérique du Nord, et que le Nissan Murano vous est proposé, vous ne serez pas pour autant déçu. Il est adapté aux routes des États-Unis, les 4 roues motrices sont d’une bonne aide en hiver, à condition de prendre le risque de désactiver l’ESP par moment. Le moteur se montre en plus assez joueur. Nous n’avons pas assez roulé pour relever sa consommation de manière fiable, mais à moins de 1€ le litre de carburant de ce côté là de l’Atlantique, ce n’est pas la même façon d’envisager la route, au détriment de l’écologie parfois.

Texte & photos : Guillaume AGEZ pour Le Nouvel Automobiliste


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