Nous avions déjà assisté à la présentation du Nissan Qashqai en 2021, et nous avions eu l’occasion de l’essayer par deux fois, mais pas par votre serviteur.
Après une expérience locative plus que positive il y 10 ans durant un long séjour au soleil avec la seconde génération du modèle japonais, il était donc curieux de prendre le volant de ce dernier opus. Et une nouvelle fois, c’est sous le soleil exactement que cet essai a lieu, plus précisément à Faro, dans la région d’Algarve au sud du Portugal.
Essai Nissan Qashqai e-POWER : quels changements ?
Si vous êtes passés à côté de notre présentation détaillée, il suffit de cliquer ici pour retrouver toutes les informations relatives à la nouvelle armure du Nissan Qashqai ! Le style évolue donc, mais pas la technique. Nous retrouvons pour cet essai la Nissan Qashqai en motorisation e-Power.
Hybride pas comme les autres
C’est quoi, le e-Power ? C’est une motorisation hybride avec d’un côté, un 3 cylindres Turbo 1.5 l (158 ch, 250 Nm) et de l’autre, un moteur électrique de 190 ch (140 kW). Mais leur puissance ne se cumule pas : pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils fonctionnent en parallèle. Si le moteur électrique n’alimente que les roues avant, le moteur thermique soit alimente le moteur électrique, soit recharge la petite batterie de 1,8 kWh… soit les deux. Jamais le moteur thermique n’a de contact direct avec les roues.
L’ intérêt est d’avoir un moteur thermique qui fonctionne toujours au bon régime en n’étant pas soumis directement aux conditions de la route. Et s’il fonctionne toujours au meilleur régime, il en résulte des consommations plus raisonnables. Nissan annonce des consommations comprises entre 5,1 et 5,3 l/100 km. Lors de notre essai, nous avons consommé…. Il faudra attendre un peu pour avoir le résultat ! Les émissions sont inférieures à 119 g/km selon l’équipement, donc vous devrez malgré tout vous acquitter, cette année, d’une taxe de 75 € maximum.
Mais grâce à l’hybridation, le Nissan Qashqai n’est pas soumis à la taxation sur la masse (le Qashqai e-Power étant un beau bébé de 1665 kg). Le véhicule est donc faiblement taxé ; même si il n’est pas concerné par le bonus pour les voitures électriques. Nous vous rappelons que le Nissan Qashqai est fabriqué à Sunderland, au Nord-Est de l’Angleterre.
Nissan Qashqai : une gamme complétée
Nissan a fait légèrement évoluer la gamme du Nissan Qashqai. La gamme commence toujours par les finitions Acenta pour les particuliers et Business pour les professionnels, dont les prix n’ont pas évolué malgré un équipement enrichi (écran 12,3 ‘’, réplication smartphone, Clé intelligente…). La version la plus vendue, la N-Connecta, ajoute la conduite semi-autonome (ProPILOT), l’ambiance lumineuse personnalisable et l’intégration de l’environnement Google.
C’est à partir du niveau 3 des finitions qu’il y a du changement. Une ambiance plus sportive fait son apparition : N-Design. Elle propose une peinture intégrale, des jantes 20’’ et une ambiance intérieure plus sportive avec une touche d’alcantara sur la planche de bord et les sièges. Cette finition est doublée de la N-Design + qui propose les sièges avant électriques à mémoire et massant, le pack hiver (siège avant, pare-brise et volant chauffants, l’affichage tête haute, l’audio Bose Premium et la hayon électrique.
Pour ceux qui recherchent une ambiance plus classique, la finition Tekna est toujours disponible. Celle-ci bénéficie de sièges en cuir bi-ton, avec rappel sur la planche de bord. Cette finition est aussi doublée d’une itération Tekna + qui offre en plus la peinture bi-ton métallisée et des inserts en Alcantara. Contrairement à la finition N-Design, la finition Tekna permet de s’offrir le toit panoramique, contre 750 €.
Le plein de finitions, peu d’options
Les autres options sont limitées à la roue de secours temporaire (200 €) et à la couleur (sauf le Rouge Fuji, de série) :
- 700 € pour le Noir Kuro, Gris Perle ou Gris Squale (en série sur Business)
- 900 € pour le Gris Argile, Blanc Nacré, Bleu Magnetique et Vert Cayuga (en série sur Business, Tekna + et N-Design +)
- 400 € pour le bi-ton en plus du surcoût précédent (sur Tekna +, N-Design, de série pour N-Design +)
Pendant notre session d’essai, nous avons donc eu l’opportunité de tester le Nissan Qashqai e-POWER en finition Tekna (Vert Cayuga, avec en option le toit panoramique et le pack hiver – 46 750 € au total) et en finition N-Design + (Rouge Fuji – 48 300 €). Vous l’aurez remarqué, nos véhicules étaient en plaques allemandes, donc leurs équipements diffèrent un peu des versions françaises.
Essai Nissan Qashqai : il tient la route.
L’essai du Nissan Qashqai nous a permis de découvrir les routes de l’arrière-pays de la côte d’Algarve, près de Faro. Les routes étaient en bon état mais poussiéreuses. L’option aspirateur devant chaque roue n’étant pas disponible, nous avons composé avec ! Nous pensions glisser un peu, mais même poussé dans ses retranchements, le Nissan Qashqai reste sein de comportement, malgré une légère tendance au sous-virage. Il semble ainsi très adapté à une conduite coulée : parfait, pour une familiale.
Les enchaînements de virages à vitesse plus élevée le font un peu plus tanguer mais le roulis reste maîtrisé. Dans des conditions de circulation et de vitesse classiques, vous aurez toujours la maîtrise de sa trajectoire. Ne cherchez cependant pas un caractère sportif chez le Nissan Qashqai, ce n’est pas sa vocation, mais il est agréable à conduire.
Le Nissan Qashqai et surtout ses suspensions absorbent très bien les défauts de la route, pour vous assurer confort et sécurité. Le confort est de fait de bon niveau, bien aidé par des sièges bien dessinés et aux amplitudes plus généreuses que dans la génération 2.
Il lui manque peut-être une petite option massage qui commence à se généraliser sur le segment C. L’habitabilité arrière est correcte pour 2 adultes sans être exceptionnelle, c’est plus un ressenti qu’un manque d’espace, surtout sur la version sans toit vitré. Le coffre propose un volume correct pour une familiale (455 l), avec une modularité classique : double fond et banquette rabattable 1/3-2/3.
Moteur ! Quel moteur ?
C’est peut-être la petite déception de ce Nissan Qashqai. Pour mémoire, seul le moteur électrique de 190 ch. et 330 Nm anime directement les roues. Mais où est passée toute cette puissance ? Nous pensions avoir un coup de fouet comme dans les voitures électriques, mais ça n’a pas été le cas. Le Nissan Qashqai n’est pas lent pour autant, mais il y a un peu de déception de ce côté.
À vitesse constante, le régime du moteur thermique rend le moteur discret. Mais si la petite batterie (1,8 kWh, pour mémoire) est vide ou que vous accélérez en montée, le moteur thermique se met à hurler pour donner de l’énergie au moteur électrique. Le tout donne l’impression de rouler avec une boite de type CVT, sans incidence sur le rapport et donc sur le régime moteur. C’est une sensation désagréable mais qui est, fort heureusement, minoritaire dans les conditions de conduite classique, où le Nissan Qashqai demeure toujours un bon modèle familial.
Et pour un modèle familial, hybride de surcroît, nous nous attendions à une consommation plus mesurée ! Si nous n’avons pas pu la mesurer précisément à la pompe, le compteur donnait un premier aperçu :
- 6,7 l/100 km sur un trajet de 140 km à 37 km/h de moyenne (version N-Design +), en conduisant “sportivement” ;
- 5,8 l/100 km sur un trajet de 117 km à 44 km/h de moyenne (version Tekna), avec une conduite plus posée.
Des chiffres un peu décevants au regard de la technologie utilisée mais facilement améliorables avec une conduite plus coulée.
Les C-SUV : une offre pléthorique
Le Nissan Qashqai a participé à la création du segment C-SUV, et la concurrence s’y est engouffrée. Regardons les SUV hybrides proches de l’esprit de notre Nissan Qashqai e-Power 190 ch N-Design +, à connotation sportive avec un prix de base de 48 300 €* :
- C-SUV français:
- Peugeot 3008 GT Plug-In Hybrid 195 ch. – 47 490 €
- Renault Austral e-Tech full Hybrid 200 Iconic esprit Alpine – 46 100 €
- C-SUV allemands:
- Ford Kuga ST Line X 2.5 Duratec Hybrid 183 ch. – 46 490 €
- Volkswagen Tiguan R-Line e-Hybrid rechargeable 204 ch. – 57 550 €
- C-SUV méditerranéens:
- Alfa Romeo Tonale Veloce 1.5 hybrid 160 ch. – 48 000 €
- Cupra Formentor 1.5 e-Hybrid 204 ch. – 51 345 €
- C-SUV Coréens:
- Kia Sportage GT Line Premium 210 ch. – 47 340 €
- Hyundai Tucson N Line Executive 215 ch. – 48 800 €
Nous n’avons pas été exhaustifs sur la liste des concurrents mais notre sélection démontre que le Nissan Qashqai est bien positionné sur le marché en termes de prix, et aussi (notre essai le démontre) en termes de prestation. Même s’il intègre l’assistant Google et ses applications, il ne sera pas au niveau des concurrents les plus récents côté techno, sans être non plus dépassé.
Un détail qui a son importance, si vous n’êtes pas séduits par ce restylage ou qu’il vous indiffère : la phase 1 est toujours disponible en stock à ce jour avec des remises officielles allant jusqu’à 6 500 €. Ça peut faire réfléchir ! Autre information pour la phase 2, les prix en ligne de nos versions essayées proposent une réduction de 2 000 € par rapport au prix catalogue.
Essai Nissan Qashqai : C (le) SUV idéal ?
Sans le Nissan Qashqai, le marché des C-SUV serait peut-être un peu différent aujourd’hui. Il est resté fidèle à sa philosophie : être plus proche de l’esprit berline spacieuse surélevée, que de de celui d’un petit 4×4 aseptisé. Le style de la génération 3, sortie en 2021, était peut-être trop lisse (bien que très réussi, à nos yeux) et c’est sur ce point que les équipes de Nissan se sont concentrées. Le Nissan Qashqai est plus expressif avec un joli travail effectué sur la calandre et sur les deux nouvelles teintes extérieures qui illustrent notre essai, que nous osons qualifier de superbes.
Les fondamentaux du Nissan Qashqai ne sont pas bouleversés et en font toujours un peu le gendre idéal de l’automobile. Le Nissan Qashqai présente peu de points faibles, si ce n’est la gestion du moteur en usage plus sportif… usage qui, de toute manière, est contradictoire avec la philosophie du véhicule. Choisir un Nissan Qashqai ne pourra pas être un mauvais choix !
Photos : Guillaume AGEZ