Le Nouvel Automobiliste
Essai Seat Ateca 2016

Essai Seat Ateca 2016 : « mieux vaut tard que jamais »

« Mieux vaut tard que jamais » : voici une formule qui va bien au moment de parler de l’Ateca, le premier SUV de Seat. Car oui, le constructeur ne disposait toujours pas d’un SUV dans sa gamme ! L’attente en valait-elle la peine ? Nous sommes allés à Barcelone pour en juger.

Aujourd’hui, le SUV, c’est comme le T-shirt blanc dans un dressing : un essentiel dans la gamme d’un constructeur. Parfois, on en a même plusieurs : regardez Renault par exemple, qui va bientôt faire cohabiter le Captur, le Kadjar et le Koléos II. Pourtant, chez Seat, aucun représentant du genre n’était à dénombrer. Mais ça, c’était avant que la marque espagnole ne lève le voile sur l’Ateca au dernier salon de Genève.

Aussi, quelques semaines avant que les premiers clients ne soient livrés, nous sommes partis l’essayer dans son fief natal, à Barcelone. Design, intérieur, comportement routier : on vous décrypte tout.

Essai Seat Ateca 2016

Côté design

Lorsqu’on arrive en dernier sur un segment, on a deux solutions : soit faire quelque-chose de totalement nouveau, soit rester dans les clous. La firme de Martorell a visiblement choisi la deuxième option : le design de son Ateca est classique, et reprend tous les ingrédients qui font le succès des SUV. Comme sur son cousin Volkswagen, le Tiguan (avec qui il partage plate-forme et moteurs, on y reviendra plus tard), les passages de roue sont par exemple légèrement aplatis. Ces derniers ainsi que le bas des boucliers sont recouverts de protections en plastique noir, pour donner à l’Ateca des airs de baroudeurs. Ajoutez à cela une garde au sol surélevée (19 cm) et des sabots chromés à l’avant et à l’arrière, et le cocktail est fin prêt. Oui, le dernier né de Seat reste dans les clous : sa silhouette générale, semblable aux autres protagonistes du marché, en atteste encore. Difficile à vrai dire de dénaturer une recette qui marche.

Pour autant, et Seat en est fier, son SUV possède un sérieux air de famille avec l’Ibiza et surtout la Léon, les poules aux œufs d’or de la marque espagnole. Il emprunte à ces deux-là le style « X-Shape », qui se traduit par des lignes de capot en cohérence avec celle du bouclier. De même, les phares (qui sont en Full-LED dès le deuxième niveau de finition – sur trois) et les feux ont dans leur forme une ressemblance avec les optiques de l’Ibiza et la Léon. Christian Felske, responsable du design extérieur, affirme avoir été guidé par trois mots-clés : « tensional », « sculptural » et « characterful ». Et c’est vrai qu’il a quand même de la gueule, cet Ateca. Certes, notre modèle d’essai était en finition X-Cellence, et disposait de jantes de 18 pouces. Mais il n’empêche que les lignes franches et les plis de carrosserie marqués (notamment la ceinture de caisse) font leur petit effet également. Assurément, l’Ateca fait robuste. Pourtant, c’est l’un des plus compacts de la catégorie : avec 4,36 m de long, il rend 7 centimètres à un Renault Kadjar, et même 12 centimètres au Volkswagen Tiguan. Sa hauteur est de 1,61 m, et sa largeur de 1,84 m.

Pour aller de paire avec son côté robuste, l’Ateca peut se revêtir d’une robe Orange Samoa (déjà vu sur l’Audi Q3), qu’on a vu sur les photos officielles. Voilà pour le design extérieur. A présent, nous allons nous glisser dans l’habitacle.

Côté intérieur

Une fois la porte ouverte, il y a comme un air de déjà vu. Et pour cause : la planche de bord (tournée vers le conducteur) est quasiment identique à celle de la Léon. Les aérateurs, la disposition des commandes, l’emplacement de l’écran tactile… les similitudes sont nombreuses. C’est dommage lorsque l’on sait que la Léon est commercialisée depuis la fin 2012, déjà. Heureusement, ce design n’a pas mal vieilli. Mais à vrai dire, c’est surtout par son ergonomie que cette planche de bord brille : en plus d’être peu nombreux, les boutons tombent sous la main. Rien ne dépasse, tout est sa place : pas de doute, la conception de l’intérieur de l’Ateca a fait l’objet d’une rigueur toute… germanique, n’oublions pas que nous sommes dans le groupe VW ! Pour les intéressés, les assemblages et la qualité des matériaux ne souffrent pas la critique. On ne regrettera finalement que cette ambiance tristounette qui règne à bord.

Essai Seat Ateca 2016

Malgré sa taille assez compacte par rapport aux autres SUV du segment (4,36 m pour rappel, avec un empattement de 2,63 m), on a quand même de la place à bord de l’Ateca, notamment à l’arrière où des passagers de plus d’1,80 m n’auront pas de mal à s’installer. Le volume du coffre, quant à lui, s’étend de 510 l (en version 2 roues motrices. Version 4 roues motrices : 485 l) à 1604 l (4×4 : 1579 l) une fois les sièges rabattus. Dans cette dernière configuration, on regrette que le plancher ne soit pas plat. Cela étant, les volumes donnés sont meilleurs que ceux d’un Kadjar (472 l / 1478 l), ou qu’un Qashqai (430 l avant d’avoir rabattu les sièges, mais il se rattrape après : 1598 l). L’espagnol fait quasi jeu égal avec le dernier Sportage pour ce qui est du volume mini (503 l) mais le distance ensuite, puisque le volume du coffre du coréen une fois les sièges rabattus s’élève à 1492 l.

La banquette se rabat selon un schéma classique 2/3 – 1/3, via un bouton poussoir sur les sièges, ou alors directement du coffre. Dans l’habitacle, les rangements sont bien présents, même si comme souvent on est déçu par la faible contenance de la boîte à gant. Le volume de cette dernière est à vrai dire largement empiété par le chargeur CD, localisé à cet endroit. Chacun verra midi à sa porte : si cela diminue la contenance de la boîte à gants, il convient néanmoins de relever que Volkswagen est l’un des derniers groupes à proposer encore des chargeurs CD, à l’ère de la musique téléchargée. Beaucoup apprécieront.

Au final, l’Ateca ne fait pas ou peu de fausses notes à l’intérieur. Mais qu’est-ce que l’ambiance est triste ! Heureusement que notre exemplaire disposait de siège mi-tissu mi-alcantara marron, pour égayer un peu l’atmosphère. Allez, maintenant, on va conduire le Seat Ateca, peut-être que ce sera plus joyeux ! ¡Vamos!

Côté comportement routier

C’est dans sa livrée essence la plus puissante, à savoir avec le bloc 1.4 TSi 150 ch que nous avons pu conduire l’Ateca : une configuration qui bien sûr, ne sera pas promise au gros des ventes en France. Cependant, si le marché français des SUV compacts (Qashqai, Kadjar, 3008, Tiguan…) roule largement au gazole (86% du parc est « dieselisé »), la part de l’essence ne cesse de croître. De plus, sur les quelques 300 pré-commandes enregistrées par Seat, presque une centaine correspond à des Ateca essence. Le choix de cette motorisation pour notre essai n’est donc pas incohérent, d’autant que la majorité des Leon, à titre de comparaison, est achetée en Hexagone avec des TDi ou TSi de 150 chevaux, et non moins comme on pourrait le penser.

Essai Seat Ateca 2016

En tout cas, « notre » Ateca est une traction : bien qu’il soit également proposé en version quatre roues motrices, c’est bien cette variante qui devrait être la plus diffusée.

Voilà pour le contexte. Maintenant, ¡Vamos a conducir! Pied posé sur l’embrayage, pression du bouton Start : on peut démarrer, et commencer à constater que l’embrayage, quoi qu’un peu ferme et un peu trop « haut » à mon goût, ne nécessite pas de gros efforts. On se réjouit aussi rapidement du guidage précis offert par la boîte manuelle à 6 rapports, qui se marie bien avec la direction précise. On se croirait presque au volant d’une berline, d’autant que le poids de l’Ateca TSi 150 est bien maîtrisé (1349 kg). Cependant, les relances faiblardes sous les 2500 tr / min (couple : 250 Nm) viennent noircir légèrement le tableau, tout comme la fermeté des suspensions ne viendra pas vous ménager en ville au moment de passer les dos d’âne. Notre modèle était équipé de jantes de 18 pouces… j’imagine qu’en 19 pouces (la taille la plus grande proposée), ça doit être encore pire !

Bon, cela dit, la fermeté des suspensions n’est pas non plus excessive, et va bien au final avec la commande de boîte ferme et la direction précise évoquées plus haut, d’autant que le roulis est parfaitement maîtrisé en virage. Bémol à noter néanmoins concernant les pneumatiques de notre Ateca d’essai, qui avaient tendance à crisser en passage de virage justement, sans avoir eu pourtant une conduite brutale ou tout du moins très sportive. Autre point négatif, plutôt étonnant : un jonc en plastique imitation chrome vient « entourer » le levier de vitesse en sa base, comme sur la plupart des voitures de la production actuelle. Or, sur l’Ateca, ce plastique a tendance à briller très fortement avec le soleil, cela m’a gêné plusieurs fois au cours du trajet. A confirmer (ou pas).

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Et niveau conso, ça donne quoi ? Sachez tout d’abord que l’Ateca TSi 150 est homologué pour des rejets de CO2 de 125 g / km, ce qui le place dans la zone neutre. Ensuite, Seat annonce une consommation mixte d’essence de 5,4 l / 100 km. Bien sûr, la réalité est moins belle : sur notre parcours, relativement varié (ville – Barcelone et ses bouchons de bon matin ! – autoroute, nationales et routes de montagne) nous avons enregistré une consommation de 7,5 l, ce qui n’est pas si mal. On rappellera que le 1.4 TSi 150 du groupe Volkswagen (arrivé en 2012 pour la première fois, sur la Golf 7) a la particularité de pouvoir « désactiver » deux de ses cylindres (sur 4) lorsque vous avez une conduite « cool », ce qui influe (en bien, bien sûr) sur la consommation. Cela est imperceptible à la conduite, seul un tour dans l’ordinateur de bord vous informera de « l’enclenchement » du mode 2 cylindres ou non.

En tout cas, conduire l’Ateca est une bonne expérience, assurément un bon point au moment de faire le bilan.

En définitive

Si nous avons essayé l’Ateca avec la motorisation 1.4 TSi de 150 ch, d’autre blocs sont bien entendu disponibles. Le Seat profite à ce titre de la large banque de moteurs du groupe Volkswagen. Ainsi, en essence, quatre configurations sont au catalogue : 1.0 TSi 115 ch, 1.4 TSi 150 ch, 1.4 TSi 150 ch + boîte robotisée DSG et 1.4 TSi 150 ch 4 roues motrice. En diesel, le choix est un peu plus grand : 1.6 TDi 115 ch, 2.0 TDi 150 ch, 2.0 TDi 150 ch DSG, 2.0 TDi 150 ch 4×4, 2.0 TDi 190 ch DSG 4×4. Vous noterez que seules trois configurations, sur les neuf, sont 4×4.

La gamme comprend trois niveaux de finition : Référence, Style (voué au gros des ventes) et Xcellence (le haut de gamme, que nous avons essayé). Les prix démarrent à 21.990 € en essence, et 25.300 € en diesel. En comparaison, le maître de la catégorie, à savoir le Nissan Qashqai, débute respectivement à 22.250 et 24.750 €. Concernant l’essence, le japonais a l’avantage de proposer son bloc 1.2 115 ch avec plusieurs niveaux de finition, tandis que le Seat n’est disponible en 1.0 TSi 115 ch qu’avec la finition Référence, constituant un prix d’appel.

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Les tarifs culminent à 31.590 € en essence (Ateca 1.4 TSi 150 ch 4×4 BVM6 Xcellence) et à 37.515 € en diesel (Ateca 2.0 TDi 190 ch DSG 4×4 Xcellence). Notre configuration, hors options, coûtée 29.290 €.

Au niveau des équipements, l’Ateca est bien doté. N’en espérez pas trop du côté de l’Ateca « Référence » : en bonne finition d’appel, elle en offre peu. Jantes 16 pouces, écran de 5 pouces, clim’ manuelle sont de la partie. L’Ateca Référence propose tout de même le détecteur de fatigue et le freinage automatique d’urgence.

C’est véritablement à partir du niveau « Style » que l’espagnol montre son jeu : écran tactile 8 pouces, jantes de 17 pouces, phares Full-LED, régulateur de vitesse, Bluetooth, radar de stationnement arrière et la caméra de recul entre autres.

La finition Xcellence se distingue essentiellement par une présentation plus raffinée : jantes de 18 pouces, montants noir laqué, sellerie mi-tissu mi-alcantara, sélecteur de modes de conduite, toit ouvrant panoramique, ou encore hayon électrique et chargeur de téléphone par induction.

En option, l’Ateca peut recevoir le front assist (contrôle des distances de sécurité sur autoroutes), le park assist, un assistant de sortie de stationnement arrière voire le traffic jam assist pour éviter les bouchons : le SUV Seat peut donc être très bien doté.

Assurément, l’Ateca est un bon deal. Arrivé parmi les derniers, il semble cependant bien plus qu’un simple outsider, et devrait causer du tort à pas mal de ses concurrents, à commencer par son cousin, le Volkswagen Tiguan.

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