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Essai VW Tiguan 1.5 TSI 150 DSG 7 EVO face laterale 2

Essai VW Tiguan 1.5 TSI 150 DSG 7 EVO – Choix par dépit

Apparu sur la VW Golf 7 restylée en avril 2017, le moteur 1.5 TSI 150 est maintenant disponible sur la 2nde génération du SUV phare de Volkswagen : le VW Tiguan. Faisant office de motorisation milieu de gamme essence, ce 3 cylindres sera t-il suffisant pour l’animer au quotidien?  Réponse dans notre essai sur plus de 1500km.

Essai VW Tiguan 1.5 TSI 150 DSG 7 EVO

Le jeu des 7 erreurs

Disponible en 2 carrosseries, notre Tiguan d’essai est la version la plus courte au regard de son frère le Allspace, proposant 7 places. Avec une longueur de 4,48m soit 22cm de moins que la version longue, le Tiguan « compact » se démarque de son grand frère. En théorie, car dans la pratique, seul le montant C est moins épais ainsi que la pliure du vitrage arrière plus équilibrée. À moins d’avoir les 2 versions côte à côte, la différence ne saute pas aux yeux d’autant que les faces avant comme arrière restent identiques.

Essai VW Tiguan 1.5 TSI 150 DSG 7 EVO

Si la motorisation TSI 150 n’ajoute pas d’éléments esthétiques spécifiques, le pack R-Line extérieur (à 2 090 euros !) de notre modèle, vient renforcer une impression de précision chirurgicale quant au design de ce SUV mais malheureusement dénuée de réelle créativité. Au programme, éléments de carrosserie renforçant l’aspect dynamique avec ces innombrables traits discontinus, jantes 19 pouces à double rayon ou encore un spoiler de toit arrière… question de goût avant tout.

Nous retrouvons également cette calandre à double étage, étirée horizontalement et voyant ses deux extrêmes reliés par différents traits. Design typique de Volkswagen sur ses productions récentes (hormis la Golf 8 et la ID.3), le style de l’avant reste neutre voire froid.

La face arrière reste minimaliste avec une simple ligne de carrosserie venant relier les deux blocs. C’en est presque décevant au global, si on le compare avec le Seat Arona ou encore le Skoda Karoq avec lesquels il partage la même base.

À l’intérieur, on retrouve les éléments forts de la marque, à savoir une bonne ergonomie des différents éléments ainsi qu’une très bonne qualité de matériaux comme des ajustements. Entre plastiques moussés, inserts laqués et touches d’aluminium, prendre place à bord reste une expérience agréable, notamment avec cet intérieur clair et les sièges cuir bi-ton, du pack R-Line.

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Sur la plus haute finition, Carat Exclusive, le Tiguan reçoit l’Active Info Display, une dalle de 10,25 pouces remplaçant les traditionnels compteurs physiques ainsi qu’un grand écran tactile de 9,2 pouces de série.

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La qualité des affichages est au rendez-vous ainsi que la lisibilité des informations sur la dalle de conduite, sur laquelle il est possible d’opter pour un affichage traditionnel avec les compteurs ou étendu, avec le GPS occupant alors l’intégralité de la dalle (pour peu que vous preniez cette option sur les autres finitions, à 1 580 euros). Dommage que cette dernière n’intègre pas les jauges de carburant et de température moteur qui, elles, restent physiques.

Malgré ces élans de modernité, VW conserve toutefois quelques éléments traditionnels tels que commandes de climatisation, en bas de console, ou encore options de conduite autour du levier de vitesse.

Essai VW Tiguan 1.5 TSI 150 DSG 7 EVO

Une offre moteur vraiment faite pour le Tiguan ?

Exit le 1.4l TSI et place au récent 1.5l TSI dont il est dérivé. Il s’agit d’un moteur 4 cylindres turbocompressé et à injection directe et développée spécifiquement pour la plateforme MQB (plateforme à moteur transversal du groupe Volkswagen). Ce dernier se retrouve sur la plupart des modèles du groupe VAG, allant du plus compact (Volkswagen Polo) au plus imposant (Skoda Kodiaq).

La version 150 ch vient s’intercaler dans l’offre essence du Tiguan, composée de 2 moteurs essences 3 cylindres (1.5 TSI 130 et 150 ch), un 4 cylindres de 2.0 développant 190 ch ainsi que de deux blocs diesel de 2.0l développant 150 ch et 190 ch.

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Contact mis, ce 3 cylindres développant 150ch se montre relativement discret au démarrage. L’excellente insonorisation du Tiguan y est pour beaucoup mais les vibrations sont également contenues. Avec une telle cylindrée et puissance, ce bloc est avant tout pensé pour la ville et sa calibration a donc été étudiée en conséquence.

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On se retrouve donc avec un moteur assez dynamique en début de régime, développant un confortable 250 Nm dès 1 400 tours et octroyant des démarrages énergiques. Accouplé à la DSG7, le duo fonctionne efficacement et permet au Tiguan d’évoluer en douceur dans un paysage urbain.

Malheureusement, dès qu’il s’agira d’un effort plus prolongé, ce bloc montrera rapidement ses limites, la puissance plafonnant jusqu’à 3 500 tours, avant de décliner.

De ce fait, la boîte automatique aura beau rétrograder (et encore, en appuyant pied au plancher), il vous faudra anticiper les dépassements et engagements sur voies d’accélération.

Essai VW Tiguan 1.5 TSI 150 DSG 7 EVO

Le résultat est du coup assez étonnant car si l’on regarde son cousin ibérique, le SEAT Ateca, ce dernier affiche un 0 à 100km/h plus véloce avec 8,5s contre 9,3s pour le Tiguan, sans parler du Peugeot 3008 équipé d’un simple Puretech de 130ch qui affiche un modeste 9.7s.

Un tel écart s’explique avant tout par le poids du Tiguan qui se retrouve pénalisé malgré une plateforme commune, avec 1540kg sur la balance tandis que les deux autres évoluent avec une masse plus légère de 180kg minimum.

Malgré tout, le Tiguan affiche un comportement dynamique lorsqu’on augmente le rythme, avec un train avant s’inscrivant bien dans les virages et un train arrière se replaçant de manière sécurisante. L’option DCC (amortissement piloté), à 1 220 euros y est pour quelque chose, permettant d’avoir un châssis raffermi.

Essai VW Tiguan 1.5 TSI 150 DSG 7 EVO

Sur la durée de notre essai, le système EVO, permettant de désactiver un cylindre lorsque le moteur n’est pas sollicité, s’est montré transparent et il faudra seulement jeter un œil au tableau de bord pour s’en rendre compte.

Ce dernier est avant tout là pour réduire la consommation d’essence. Malheureusement lorsqu’il faudra solliciter le petit bloc sur autoroute, les chiffres s’envolent avec une moyenne de 9.1l/100 sur un parcours de 1700km, mêlant ¼ de ville et ¾ d’autoroute. Ce 3 cylindres TSI de 150ch est avant tout taillé pour les trajets urbains même s’il vous permettra – moyennant quelques sacrifices – de vous aventurer au-delà.

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La fatigue ne s’est toutefois jamais faite sentir à son bord, les aides incluses dans cette finition se sont montrées utiles, notamment le régulateur adaptatif accouplé au système de maintient dans la voie, précis dans leur utilisation.

Outre les équipements sécuritaires, le VW Tiguan propose les traditionnelles connectiques USB ou encore la recharge par induction (option à 510 euros). Si d’apparence le système audio Dynaudio (allant de pair avec le GPS) peut passer pour un gadget, il n’en est rien. Ce dernier nous a séduit durant ce long périple, délivrant un son équilibré parmi plusieurs réglages mais surtout jamais entaché par les bruits parasites extérieurs.

Essai VW Tiguan 1.5 TSI 150 DSG 7 EVO

Côté pratique, le Tiguan offre à l’arrière un espace aux jambes relativement correct mais ne proposant que 2 vraies places.

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Enfin, avec un volume de coffre de 615l, le SUV Allemand se positionne dans la moyenne haute face aux Seat Ateca (485l) et Peugeot 3008 (520l).

Essai VW Tiguan 1.5 TSI 150 DSG 7 EVO

C’est qui est le patron ?

Sur la première finition proposée en motorisation essence 1.5 TSI 150 ch EVO DSG7, les prix du Tiguan démarrent à 37 010 euros, en version Confortline, soit le 1er niveau de finition. Dans cette configuration, il est toutefois moins cher de 650 euros que le Peugeot 3008 Puretech 130 EAT8, disponible uniquement à partir de la finition Allure (3ème niveau).

Face à son cousin le Seat Ateca en finition Style (2ème niveau), le Tiguan reste bien évidemment plus cher… de 7 410 euros. Ouch…

À ce tarif, le Tiguan se dote d’équipements tels que caméra de recul, climatisation tri-zones ou encore assistance aux créneaux et régulateur adaptatif couplé au maintien en ligne. Intéressant mais peut-être pas assez pour justifier un tel écart de prix.

Cependant, le Peugeot 3008 ne fait guère mieux car plus cher de base, il offre bien moins d’équipements, se contentant d’un simple radar de recul ou encore de l’alerte franchissement de ligne. Le lion est avare mais compte sur la bonne image de son best seller !

Loin des finitions d’entrée de gamme, le Tiguan en finition Carat Exclusive (soit la plus haute), voit son prix démarrer à 43 180 euros et ajoute le hayon mains libres, le GPS de 9.2 pouces, le toit ouvrant panoramique ou encore la sellerie cuir et les sièges électriques. L’écart de prix se creuse encore avec le Seat Ateca, 7 705 euros moins cher en finition haute FR. Sur ce dernier et pour ce prix, il faudra essentiellement faire l’impasse sur le toit ouvrant, les sièges en cuir ou encore le régulateur de vitesse actif.

Cependant, l’ibérique propose tout de même le Digital Cockpit, les jantes 19 pouces, la charge par induction ou encore la caméra 360 pour être convenablement équipé pour 35 475 euros. Il faudra toutefois piocher dans le catalogue des options si vous souhaitez un équipement complet, faisant grimper la facture de plus de 3 000 euros.

Le Peugeot 3008 en finition GT Line démarre à 36 600 euros et se montre avare en équipements : point de toit panoramique, régulateur de vitesse adaptatif, hayon mains libres ou encore sièges électriques et il faudra cocher beaucoup d’options pour arriver à un tel niveau d’équipements, avec un prix global avoisinant les 40 000 euros. S’il n’égale pas le Tiguan sur la qualité globale, le Peugeot 3008 est une sérieuse alternative à un tarif plus « abordable ». Ce dernier enfonce le clou avec le malus.

Peugeot 3008 LNA

En effet, avec la norme WLTP, le VW Tiguan se prend de plein fouet un sacré malus de 4 050 euros (166g), face à un Peugeot 3008 (154g) qui n’écope « que » de 1 873 euros. Quant à l’Ateca, la question se pose étant donné que l’information n’est disponible qu’avec le cycle NDEC sur le site du constructeur…

En conclusion, ce 1.5 TSI 150ch EVO est un moteur intéressant sur le papier, offrant assez de couple pour de bons démarrages et assez de souplesse pour parcourir la ville sans difficultés. Malheureusement, accouplé à une boîte DSG, ce moteur commence à montrer ses limites hors de la ville bien qu’au final, c’est l’embonpoint du Tiguan qui le dessert. Si toutefois ce moteur vous intéresse sur ce modèle, optez plutôt pour la boîte manuelle à 6 rapports qui offrira un meilleur agrément, sinon optez pour le Seat Ateca qui vous en donnera plus pour votre argent ou le Peugeot 3008 si vous recherchez tout de même une qualité de fabrication plus orientée haut de gamme.

Essai VW Tiguan 1.5 TSI 150 DSG 7 EVO

Article et crédit photos : Fabien LEGRAND

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