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Essai alfa romeo Giulia Lusso

Essai Alfa Romeo Giulia Lusso 180 : belle à tout faire ?

L’Alfa Romeo Giulia, quelle légende ! C’était une véritable icône parmi les berlines sportives dans les années 60. Pour autant, la marque italienne n’avait jamais osé ressortir le nom. La peur de froisser les puristes, probablement. Il faut dire que les décennies suivantes n’ont pas vu naître de modèles de grande série éminemment glorieux pour le constructeur. De ce fait, lorsqu’Alfa Romeo décida de remplacer la vieillissante (mais sublime) 159, quelle surprise de revoir le patronyme apparaître. Avec des proportions séduisantes, un retour à la sportivité, et des versions typées confort et/ou dynamique, la Giulia semble alléchante. Mais l’est-elle vraiment ? pour y répondre nous avons pris le volant de l’Alfa Romeo Giulia dans sa version diesel de 180 ch en finition Lusso !

Essai alfa romeo Giulia Lusso

Giulia : quanto è bella !

S’il y a bien une chose que l’on ne peut reprocher à l’Alfa Romeo Giulia, version moderne : ce sont ses proportions. Certains diront qu’elles sont parfaites, et on n’est pas loin d’approuver. Le capot est long et large, et vient se poser sur une agressive calandre. Les phares sont plutôt bien dessinés mais une fois implantés dans la face avant donnent, il est vrai, un petit air de chouette à la voiture. De profil, la Giulia continue son jeu de séduction avec une cabine reculée, et un coffre plus court. Les quelques lignes qui circulent sur la voiture lui apportent tout le dynamisme nécessaire et seules les jantes en 18’’ semblent ramener la voiture vers son usage de prédilection : la route. En finissant le tour à l’arrière, l’Alfa Romeo Giulia Lusso se montre encore plus belle, avec ses ailes bombées. Les feux arrière rappellent les phares, avec leur forme effilée. La double sortie d’échappement accentue encore le côté dynamique de la voiture, s’il le fallait.

Lusso : un peu de confort à l’intérieur

A bord de notre modèle d’essai, nous avons chacun eu notre avis sur l’harmonie. Globalement, soit on adore la profusion de cuir crème, soit on n’aime pas. L’alliance de la sellerie et de la boiserie claires permet pourtant d’avoir un intérieur harmonieux, et contrastant élégamment avec le rouge extérieur. Le choix des matériaux est appréciable et peu de matériaux de qualité moyenne apparaissent, à l’œil comme au touché. L’ajustement entre les différents éléments de planche de bord est plutôt réussi, tout comme l’intégration affleurante de l’écran central, non tactile. Quelques plastiques durs sont tout de même présents au niveau des commandes de climatisation, c’est un peu dommage car ils viennent trancher avec le reste de l’habitacle. Le volant profite de son côté d’un dessin assez simple, mais cache surtout les deux palettes de changement de rapports, issues directement de la gamme Maserati.

Essai alfa romeo Giulia Lusso

Les sièges avant de l’Alfa Romeo Giulia Lusso sont plutôt moelleux et les multiples réglages électriques permettent de trouver une position idéale. Les assises impliquent par ailleurs une position de conduire plutôt basse, qui promet un bon feeling une fois sur la route. Le pédalier en aluminium amène quant à lui une petite touche de sportivité appréciable. La commande d’écran s’effectue via le bouton rotary positionné sur la console centrale. Si l’usage s’avère facile et intuitif, on aurait presque préféré un écran tactile (mais qui aurait laissé des traces de doigts, dont on se passe avec plaisir ici…).

Au deuxième rang, la présentation de l’Alfa Romeo Giulia n’est pas aussi léchée qu’au rang 1. La place aux jambes est suffisante pour des adultes mais la garde au toit est limitée. La banquette s’avère un peu raide, surtout sur route dégradée. Il n’y a aucune activité pour les passagers arrière qui n’auront que les boutons de lève vitre pour s’amuser ! Concernant le coffre, il est largement suffisant pour une famille avec 480 litres. Pour les déménageurs, aucune version SW n’est à l’ordre du jour, malheureusement.

Alfa Romeo : dynamique sur route

Si vous avez déjà essayé une Alfa Romeo Giulia, vous le savez, sinon, on vous l’apprendra : le châssis est raide et la direction très précise, quelle que soit la Giulia que vous choisirez. Une fois ce premier constat réalisé, le début du parcours en ville met en avant les défauts du moteur et, parallèlement, la qualité de la boîte de vitesses. Le premier, le moteur 2,2 litres Diesel 180 ch est excessivement bruyant et ressemble au bruit d’un tracteur alors que la seconde, la boîte AT8, s’avère d’une douceur peu égalable. Le mélange est plutôt déconcertant. Sur chaussée pavée ou dégradée, le confort des sièges cèdera la place à une séance de tassage des vertèbres…

Essai alfa romeo Giulia Lusso

Une fois sur l’autoroute ou les grands axes, notre Alfa Romeo Giulia Lusso, révèle son vrai caractère de routière. Le confort prend le dessus, la tenue de cap est parfaite et l’amortissement se montre plus appréciable. Notre version était équipée de la suspension active Alfa (1100 € en option) mais nous n’avons noté que peu de différence de ressenti sur l’amortissement selon les modes sélectionnés. Le régulateur adaptatif est lui bien calibré et assez doux dans les changements de vitesses. Il manque cependant un système de maintien de voie, qui serait un grand plus.

Notre essai de l’Alfa Romeo Giulia nous ayant également conduit dans les Alpes il nous a aussi été possible de juger du comportement de la berline italienne sur des tracés exigeants et propres à révéler les qualités (et les défauts) d’un châssis. Dès les premières routes de montagne l’envie de passer en mode sport se fait sentir. La réactivité de la pédale d’accélérateur et de la direction transforment la voiture. L’amortissement pourrait être plus rigide encore, mais cela viendrait trahir la version Lusso que nous avons (et il y a une certaine version Quadrifoglio de 510 ch pour cela…). Le différentiel de notre modèle d’essai permet de jouer dans les virages et accentue encore un peu le dynamisme de la voiture. Le moteur, développant 180 ch et 450 Nm, est plaisant mais est loin de mettre à contribution l’ensemble des capacités du châssis sur nos petites routes de montagnes. Sous la pluie, il faudra toutefois se montrer prudent, tant la Giulia vous rappellera son côté propulsion.

Essai alfa romeo Giulia Lusso

Quelle concurrence pour l’Alfa Romeo Giulia ?

La concurrence de l’Alfa Romeo Giulia est assez variée, bien que limitée. En effet, dans la catégorie des berlines du segment D, le choix n’est plus si grand que cela. Notre modèle d’essai, dont le bloc est désormais remplacé par une version 2,2 litres de 190 ch, s’offrait pour 54 600 €.

La rivale prédéfinie et probablement la cible du benchmark de cette Giulia est la BMW Série 3. Elle s’avère plus austère à l’intérieur et un peu plus raide encore au niveau du châssis, mais c’est LA référence. Dans une configuration similaire à notre Alfa Romeo, elle s’offre à 59 360 €.

Dans la série propulsion et segment D il y a la Mercedes-Benz Classe C. Celle-ci jouit de tout le confort Mercedes dans un environnement intérieur plus technologique. Elle s’offre à partir de 63 399 € dans une configuration équivalente.

Deux autres concurrentes ne sont pas des propulsions : l’Audi A4 et la Peugeot 508. Si la première peut s’obtenir au choix en traction ou avec le système Quattro, la deuxième n’est qu’une pure traction. Là où l’allemande privilégiera le confort, la française mettra l’accent sur le dynamisme. Dans des configurations similaires, l’Audi A4 s’offre à 60 105 € et la Peugeot 508 GT 180 à 51 720 €.

Conclusione !

Essai alfa romeo Giulia Lusso

L’Alfa Romeo Giulia hérite donc bien de toutes les qualités dynamiques qui ont fait l’histoire de son ancêtre. Le plaisir de conduire et le dynamisme de la voiture sont très bien mis en avant et elle se révèle être une formidable routière apte à flatter son conducteur tout en distillant un grand confort sur ce terrain. Si elle se contente de l’essentiel au niveau des aides à la conduites, point sur lequel ses concurrentes font nettement mieux, elle se montre intraitable du côté des qualités dynamiques et des sensations de conduite. Sensations qui commencent par le bouton « start » au volant… comme chez Ferrari. Tout un symbole. Les qualités du châssis sont remarquables et on imagine fiévreusement toutes les sensations qu’il doit procurer sur une version plus musclée de la Giulia comme la Quadrifoglio. Sans aller jusque là il est bon de constater que les italiens savent encore faire de belles machines, y compris dans le segment des routières Diesel !

Retrouvez ci-dessous une galerie avec l’ensemble des photos de l’essai :

Texte et photos : Antoine Lesbroussart pour Le Nouvel Automobiliste

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