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Essai Audi e Tron GT Quattro Gris Daytona Face avant 3

Essai Audi e-Tron GT 60 Quattro : T’as (seulement) le look, bébé!

Issue du concept-car du même nom, présenté en 2018, la version de série de cet e-Tron GT tant désiré est enfin disponible ! Véritable ovni sur roues, l’Audi e-Tron GT impressionne par sa plastique tout droit sortie de Cyberpunk 2077. Mais passé l’effet de découverte, la révolution amorcée avec ce véhicule est-elle bien présente?

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Le futur à portée de regard ?

Sortir un véhicule de série s’apparentant réellement à un concept-car, peu de constructeurs peuvent se vanter d’y arriver, à l’image de BMW avec sa i8 ou encore Porsche avec sa Taycan.

Quoi de plus flatteur alors pour la marque aux anneaux que d’avoir pu en faire de même avec son e-Tron GT. Avec ses lignes épurées et son allure élancée, cette grande berline coupée ne laisse absolument pas indifférent et reste facilement identifiable.

Ainsi, nous retrouvons la grande calandre, typique de la marque encadrée par des phares étirés et à la signature visuelle très travaillée. De profil, cet e-Tron GT affiche de belles proportions (4.99m de long toute de même), avec un capot plongeant et long, venant contre-balancer visuellement un arrière court.

C’est en revanche en observant son arrière (au risque de passer pour un pervers), que ce grand coupé s’apprécie le plus, avec une signature lumineuse tellement atypique qu’elle semble venir directement du futur. Difficile de le cacher mais bien des mois après son reveal, l’effet whaou demeure intact !

En revanche, une fois à l’intérieur, c’est un peu le soufflé qui retombe. On est certes dans une ambiance typique de la marque Ingolstadt avec un côté froid et une qualité irréprochable mais au final la mâchoire reste bien accrochée face à cette impression de déjà vu.

Essai Audi e Tron GT Quattro Gris Daytona planche de bord nuit ambiance

J’entends par là que le ramage n’est pas à la hauteur du plumage, avec un dessin de planche et un agencement corrects mais que l’on retrouve également sur d’autre modèles de la marque, tels que les Audi Q7 et Q8. Pour un modèle qui se veut en rupture avec le reste afin de montrer l’entrée de la marque dans le tout électrique, cela reste trop timide.

On y retrouve ainsi les immenses dalles composant le virtual cockpit tout comme le système multimédia, tandis que le tunnel central demeure bien vide avec quelques commandes pour meubler (et surtout sans pavé tactile afin de faciliter la navigation durant la conduite).

Si l’on est confortablement installé à l’avant une fois passée l’épreuve pour y prendre place (il faut jouer les contorsionnistes), les passagers arrières pourront jouir d’un espace aux jambes correct avec une assise bien creusée. La garde au toit est également bonne grâce au toit vitré qui libère un peu d’espace en hauteur.

Le volume de coffre est quant à lui bon avec 405l (oubliez celui à l’avant dédié uniquement aux câbles de recharge), compte tenu de la silhouette ainsi que du type de véhicule et offre une belle accessibilité grâce au hayon.

Prévue pour un (court) moment de bonheur

Passée cette mise en bouche en demie teinte, le sourire est vite retrouvé dès les premières accélérations, avec un 0 à 100km/h abattu en 4.1s (bien meilleur que sur une Taycan équipée de la batterie performance plus) grâce au 476ch.

Avec un gros couple de 630Nm, la belle n’a pas de réelle difficultés à se mouvoir sur la route, mais pour peu que celle-ci soit large. Car avec de telles dimensions (1.96m de large!), l’e-Tron GT demande une certaine attention lors des manœuvres en ville notamment avec une appréhension des angles, nécessitant de passer par le système de caméra à 360° afin de s’y retrouver.

Essai Audi e Tron GT Quattro Gris Daytona Sur la route acceleration 2

Toujours est-il qu’une fois sorti de l’environnement urbain, le coupé se montre très à l’aise dans les enchaînements de virages, avec un châssis bien plaqué au sol grâce à la transmission intégrale. Le comportement reste globalement sain et porte bien son nom (GT), en offrant également un confort digne de ce nom grâce à la suspension pneumatique.

En revanche, le caractère sportif de cette e-Tron est modéré, étant donné que la puissance reste moindre en comparaison des 598ch de la version RS et que le système de freinage reste correct mais peine à démontrer une certaine aisance durant les phases de freinages prononcées (la faute au poids dépassant les 2351kg).

Avec un tel plaisir au volant, on en oublie presque que c’est une électrique mais le retour à la réalité est assez violent avec une consommation moyenne de 28kWh (sans pour autant conduire à tombeau ouvert), rendant l’autonomie réelle plus proche des 300km que des 488km annoncées, avec un niveau de batterie utilisable de 86kWh.

Essai Audi e Tron GT Quattro Gris Daytona Detail virtual cockpit

Audi mise sur la récupération d’énergie pour limiter la casse mais le système étant entièrement automatique, il n’est pas possible d’y appliquer soi-même un réglage fort afin de palier au côté trop léger de ce dernier.

Certes, la e-Tron GT accepte les recharges de 11kW en courant alternatif (22kW en option à 2000 euros) et 270kW en courant continu mais avec un réseau Ionity peinant encore à se développer partout en France, il faudra donc composer avec les quelques 90 bornes de recharges ultra-rapides.

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Autant dire que pour une GT qui ne demande qu’ à s’exprimer sur les grands trajets, la fête sera de courte durée… et ce constat fait d’autant plus mal pour un véhicule porte étendard de l’électromobilité…

Techno l’Audi e-Tron GT? Oui mais pas trop

On ne peut pas dire que la e-Tron GT dispose de bien des concurrentes et on pensera dans un 1er lieu à la Porsche Taycan avec laquelle elle partage la même plateforme PPE. Cette dernière voit ses tarifs légèrement supérieurs à l’Audi, avec un démarrage à 109 914 euros pour la version Taycan 4S (430ch).

De base, l’e-Tron GT est affichée à 105 100 euros et n’est proposée qu’en 2 finitions : GT quattro et GT quattro Extended moyennant un surcoût de 20 500 euros. Plutôt pingre sur la finition de base (à ce niveau de prix), l’E-Tron GT est dépourvue des rétroviseurs à réglages et de la caméra de recul.

Mieux équipée sur le 2nd niveau de finition du coup, elle inclus des équipements tels que la suspension adaptative ou encore les jantes 20 pouces et le pack cuir complet.

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Toujours est-il qu’il faudra passer par la case option pour avoir les équipements de confort (stationnement) ou de sécurité (assistant de vitesse adaptatif), ce qui a le don de faire grincer un peu des dents.

Mais cette liste laisse sur sa faim avec au final, aucun équipement réellement exclusif à la e-Tron, lui permettant de justifier son positionnement.

A titre de comparaison, une Audi S7 (que nous avions essayé ici) ferait plus sens avec une silhouette divine, des performances de GT (seulement 1s de plus que la e-Tron GT au 0 à 100km/h), une palette d’équipements technologiques identiques et surtout une bonne autonomie et facilité de ravitaillement, le tout pour un prix démarrant à 97 550 euros !

Certes le malus est là pour tuer la S7 mais n’espérez pas pour autant un bonus à l’achat de la e-Tron!

Envoûté de prime abord par le design de l’Audi e-Tron GT, le charme perd de sa superbe au fil du temps, avec pour seul autre atout, un plaisir de conduite au quotidien. Mais cela se fait à un prix très coûteux, contraignant et peu justifiable au regard de ce que propose ce véhicule sensé faire office d’introduction à l’électromobilité pour la marque aux anneaux. Quitte à choisir, autant rester sur un véhicule thermique identique ou se tourner vers les nouveaux modèles qui commencent à gommer certains défauts.

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Article et crédit photos : Fabien LEGRAND

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