Le Nouvel Automobiliste
Essai Cupra Formator VZ e-Hybrid 245 Gris Caïman

Essai Cupra Formentor VZ e-Hybrid 245 ch : For frimeurs

Cupra, c’est un peu le petit dernier de la famille qui veut vous en mettre plein la vue. La marque n’a à peine que trois ans au sein du groupe Volkswagen que tous ses modèles respirent déjà l’agressivité, avec des esthétiques évocatrices. Une démarche logique lorsque l’on sait que Cupra est le pendant sportif de Seat. Est-ce à dire que toutes les Cupra sont des Seat rebadgées ? Non, pas toutes ! Le Cupra Formentor est, pour l’instant, l’exception qui confirme la règle (peut-être y en aura-t-il d’autres). Un SUV bas, au look inédit et radical, que nous avons essayé dans une version censée être plus vertueuse que tapageuse : sa déclinaison hybride rechargeable de 245 ch.

Essai Cupra Formator VZ e-Hybrid 245 Gris Caïman

Essai Cupra Formentor VZ e-Hybrid 245 ch : le plus beau des SUV ?

Le Cupra Formentor fait tout pour se faire remarquer. Et encore, nous avions sans doute la couleur (Gris Caïman) la moins tape-à-l’œil du catalogue (retrouvez le configurateur ici) qui, malheureusement, se paye le luxe d’être probablement aussi la plus dure à photographier. Ses (beaux) reflets verts sont en effet assez difficiles à capter en photos ou sous un ciel nuageux. Il apparaît que, malgré sa discrétion, cette teinte ne parvient pas à rendre le Cupra Formentor discret à son tour.

Et c’est tant mieux : avec son hayon très incliné, son long capot bombé (montez à bord, et vous aurez l’impression d’être au volant d’une Dodge Viper !) et ses plis de carrosserie, le Formentor assure le show.  Ajoutez au spectacle des optiques biseautées et des jantes de 19 pouces et ça y est, « notre » SUV ibère a la parfaite panoplie de la voiture de footballer (clichés bonjour) !

Essai Cupra Formator VZ e-Hybrid 245 Gris Caïman


Les touches de cuivre, caractéristiques de la marque Cupra, peuvent être présentes sur les jantes en option. Le logo est d’office couleur cuivre… et nous évoque l’univers Transformers !

Evidemment, tout est affaire de goût. Ce design clivant ne plaira pas à tout le monde mais quoi qu’il en soit, au Nouvel Automobiliste, il fait mouche. Il y a d’ailleurs, à son sujet, deux constatations intéressantes : la première, c’est que contrairement à beaucoup d’autres voitures, le Cupra Formentor paraît plus long qu’il ne l’est vraiment. Eh oui : le capot est tellement grand, le profil tellement travaillé que le modèle semble mesurer davantage que ses 4,45 mètres (ce qui est tout juste 9 centimètres de plus qu’un Seat Ateca – le SUV compact de Seat, sa matrice, qui existe aussi en version Cupra). Sa largeur conséquente (1,83 mètre) et sa hauteur réduite (1,51 mètre) contribuent vraisemblablement à cette impression.

Et là est notre deuxième constatation : le Cupra Formentor ne fait pas tant SUV que cela. Il est plus bas que la moyenne et si vous lui enlevez ses protections latérales (qui ne sont même pas en plastique noir, comme il est de coutume, mais gris métallisé) et le rabaissez légèrement, il pourrait donner l’illusion d’être une grosse compacte… Et finalement, se rapprocher de la Seat / Cupra Léon.


Le Cupra Formentor est disponible en 9 teintes de carrosserie (dont un rouge, et deux coloris mats) et, dans sa version e-Hybrid de 245 ch, avec deux modèles de jantes.

Essai Cupra Formentor VZ e-Hybrid 245 ch : un intérieur moins démonstratif que l’extérieur

Spectaculaire à l’extérieur, le Cupra Formentor l’est-il aussi à l’intérieur ? Eh bien… Malheureusement, pas totalement. Les touches de cuivre, caractéristiques de la marque Cupra, ainsi que les très beaux (et très confortables) sièges au style baquet, à l’avant, confirment les velléités sportives de ce Formentor et, plus globalement, de Cupra. Pour le reste, la planche de bord est très proche esthétiquement et « ergonomiquement » parlant de celle de la Léon. En termes d’ergonomie, justement, c’est loin d’être un mal car les commandes tombent sous la main et l’on trouve vite ses marques.

Les guides de lumière bleu, au-dessus de la planche de bord, qui deviennent rouge sur les côtés lorsqu’une voiture vous double ou que vous dépassez quelqu’un, sont du plus bel effet.

Esthétiquement, par contre, l’ensemble paraît assez « vide » (la majorité des commandes étant regroupées dans le système de navigation, et donc accessibles via l’écran tactile) et pêche en qualité perçue. A ce propos, si les assemblages sont bons et que le haut de la planche de bord flatte le regard et le toucher avec son revêtement en cuir, ce n’est pas le cas de la partie basse, très « plastique ». Fabien, dans son précédent essai du Cupra Formentor 2.0 TSI 310 ch, disait que la planche de bord manquait de « préciosité » : une remarque que nous partageons totalement.

Au centre de la planche de bord trône un écran tactile de 12 pouces. En-dessous se trouvent des touches capacitives pour régler la climatisation. Nous y sommes encore peu habitués : nous avons donc eu du mal à nous y faire, alors que leur réactivité est très bonne !

Finalement, cette relative déception vient sans doute du fait que le Formentor nous en a tant mis plein la vue à l’extérieur que l’on espérait un intérieur du même acabit. Il n’empêche que l’habillage du compteur (numérique) derrière le volant est plutôt joli et que le bouton « Start », directement intégré au volant (au même titre que le sélecteur de mode de conduite), comme sur une Ferrari, fait largement son effet. De plus (et là, c’est une bonne surprise), l’habitabilité arrière nous a paru très bonne au vu de la hauteur réduite de la voiture. Le volume du coffre y laisse quelques plumes, ou plutôt litres, avec une contenance de 345 l. C’est un peu moins que sur les versions thermiques (420 l) et carrément moins qu’un Ateca (510 l) mais cela s’explique par l’emplacement de la batterie d’une part et par le hayon incliné du Formentor d’autre part.

Dommage, d’ailleurs, qu’aucun emplacement n’ait été prévu pour les câbles de recharge (notre modèle d’essai disposait, en option, du câble « mode 3 » pour se recharger en courant alternatif aux bornes de recharge – facturé 165 euros, en plus du câble pour la recharge à domicile qui lui, est disponible en série). En définitive, si un manque de « préciosité » est, selon nous, à déplorer, l’intérieur du Cupra Formentor demeure agréable et ne nous donne pas moins envie de presser le bouton « Start » sur le volant !

Essai Cupra Formentor VZ e-Hybrid 245 ch : une belle polyvalence à l’usage

De réelles performances

Sous le capot de « notre » Cupra Formentor, nous retrouvons une vieille connaissance : le 1.5 TSI de 150 ch, couplé à un moteur électrique de 110 ch. Celui-ci est alimenté par une batterie de 12,8 kWh. Puissance cumulée : 245 ch, pour un couple de 400 Nm. La combinaison de ces deux motorisations permet d’emmener les 1 704 kg du Formentor à 100 km/h en 7 secondes. Pas mal !

Indépendamment de ces données théoriques, force est de reconnaître que le Cupra Formentor possède un comportement relativement sportif, et ce même en mode Confort (l’un des quatre modes de conduite disponible avec Sport, Cupra et Individual qui permet de créer un mode de conduite spécifique. Etonnamment, sur cette version hybride rechargeable, il n’y a pas de mode « Eco »).

La direction est d’une précision remarquable et les relances sont vives. C’est, logiquement, d’autant plus le cas avec les modes Sport et Cupra, dont les différences entre les deux ne sont pas très perceptibles. D’ailleurs, s’il est assez facile de distinguer, par exemple, le mode Confort du mode Cupra (la direction est plus ferme, tout comme les suspensions et le freinage), les différences demeurent malgré tout plus ténues que sur d’autres modèles. Le « vrai » changement vient du bruit du moteur thermique… qui est artificiellement amplifié dans l’habitacle, avec les modes Sport et Cupra. La « supercherie » est vite identifiable… Mais le son reproduit reste plutôt sympa ! Cela donne vite de l’entrain au « pilote » qui constatera, avec plaisir, que la tenue de route de ce Cupra Formentor est presque irréprochable et que la prise de roulis dans les virages est quasi-inexistante (la direction, très précise, comme dit précédemment, fait merveille).


La boîte DSG6 qui équipe ce Cupra Formentor VZ e-Hybrid 245 ch est très réactive et agréable : les changements de rapports ne se sentent quasiment pas. De plus, la transition entre le moteur électrique et le moteur thermique est à peine perceptible.

Nous disons « presque irréprochable » quant à la tenue de route car, plusieurs fois, en accélérant un peu fort, nous avons été surpris de sentir l’auto « patiner ». Une sensation certainement liée à la puissance délivrée (245 ch) et au couple (400 Nm), tous deux assez conséquents. Car oui, en mode Cupra, les accélérations sont franches et le « coup de boost » du moteur électrique se fait largement sentir passé 2 500 – 3 000 trs/min. Sur ce point, le Cupra Formentor est conforme à ce que l’on attend de lui, lorsque l’on voit son design agressif. Ses suspensions, fermes, mais pas trop non plus, finissent d’achever ce tableau positif.

Essai Cupra Formator VZ e-Hybrid 245 Gris Caïman

Pour renforcer son côté sportif, le Cupra Formentor se dote de palettes au volant. Même si la boîte robotisée DSG6 opère de très belle manière et répond très rapidement aux sollicitations du conducteur, c’est toujours sympa de les avoir ! Dommage, cependant, qu’elles soient si petites, ce qui les rend difficiles à utiliser (d’autant que leur toucher laisse à désirer).

Une hybridation utile

Quid de la consommation ? Car si le Formentor sait avancer à un rythme soutenu, il est aussi censé pouvoir, dans sa version hybride rechargeable, contenir sa consommation. De ce côté-là, après quelques craintes au départ, il s’avère que le bilan lui est favorable. Nous avions initialement quelques craintes car nous avons constaté, dès les premiers kilomètres, que la batterie se vidait assez rapidement. Nous aurions ainsi apprécié un freinage régénératif plus marqué pour récupérer davantage d’énergie en roulant. Un septième rapport, sur la boîte robotisée, n’aurait sans doute pas non plus été de trop.

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Cela étant, le moteur électrique et la batterie jouent leur rôle : ils permettent bel et bien au Formentor de consommer peu d’essence. Premier exemple : sur un premier trajet de près de 500 km (dont 400 d’autoroute), la consommation d’essence n’a pas dépassé les 7,3 l/100 km. La batterie affichait, à la fin, 6 % d’autonomie. Elle a flirté avec les 1 %, mais le freinage régénératif, bien qu’un peu « faiblard », a permis de récupérer de l’électricité. D’ailleurs, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la batterie conserve toujours un peu de « jus » pour permettre d’avoir en permanence 245 ch, et non simplement les 150 ch du bloc thermique. Alors certes, avec 1 % d’autonomie, les relances et les « coups de boost » sont moins vifs, mais ils sont quand même là.

Deuxième exemple : un trajet de 116 km constitué de petites routes de montagne et de villages. Pour l’exercice (et aussi parce que la réserve n’était pas loin !), nous avons gardé le pied léger. Résultat : 3,7 l/100 km et 7,4 kWh/100 km ! Une performance réalisable en gardant, effectivement, le pied léger, mais surtout, en rechargeant son véhicule fréquemment. A ce sujet, la puissance de charge grimpe jusqu’à 3,6 kW. Il faudra ainsi environ 3h30 pour recharger complètement la batterie (en supposant qu’elle est à plat) sur une prise de type Wall-box ou sur une borne de recharge publique, et environ 5h, selon Cupra, sur une prise domestique (dans les faits, il faut plutôt compter 6h – nous l’avons expérimenté).

Quelques points gênants malgré tout

En plus d’offrir des sensations grisantes, le Cupra Formentor fait office de bon élève sur le plan énergétique. Une copie réussie, en somme ? Oui, nous pouvons le dire… Même si l’élève Formentor nous a « fâché » sur certains points. Ainsi, peut-être avons-nous mal sélectionné un paramètre, mais « notre » Formentor démarrait en permanence en mode électrique… et y restait. Nous nous sommes fait avoir plusieurs fois, notamment en voulant nous insérer, après s’être arrêté sur une aire de repos, sur l’autoroute. Nous avons perdu, en l’espace d’une minute, presque 20 % d’autonomie car la voiture n’utilisait que le moteur électrique ! Et forcément, en appuyant à fond sur l’accélérateur pour atteindre les 130 km/h… Il fallait donc veiller à cliquer sur le mode « Hybrid » via l’écran de navigation, car aucun bouton physique pour changer le mode n’existe.

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L’écran de navigation, parlons-en : si ses graphismes sont plutôt réussis, son ergonomie laisse, selon nous, à désirer et nous déplorons également son manque de réactivité (l’écran s’étant même, à deux reprises, bloqué). En parallèle, le freinage nous a paru trop mou, même en mode Sport ou Cupra. Enfin, la rétrovision, de par le hayon incliné de la voiture et les faibles surfaces vitrées, est compliquée. Heureusement que la caméra de recul est là !

Essai Cupra Formentor VZ e-Hybrid 245 ch : face à la concurrence

Les prix du Cupra Formentor s’échelonnent de 34 990 euros (Cupra Formentor V 1.5 TSI 150 ch (110 kW) BVM6) à 47 900 euros (Cupra Formentor VZ 2.0 TSI 310 ch (228 kW) DSG7 4DRIVE) ou 59 990 euros si nous prenons en compte la série limitée Formentor VZ5, équipée d’un moteur essence 5 cylindres de 390 ch.

47 900 euros, c’est aussi le prix du Cupra Formentor VZ e-Hybrid de 245 ch (qui lui, écope d’un bonus de 2 000 euros… contrairement au Formentor VZ 2.0 TSI 310 ch qui reçoit un lourd malus). En comparaison, le Cupra Formentor VZ doté du 2.0 TSI de 245 ch coûte 43 500 euros, tandis que le Cupra Formentor V e-Hybrid de 204 ch (l’autre version hybride rechargeable du Formentor) est affiché à 43 400 euros. Si l’on ne considère que la version PHEV de notre modèle d’essai, le Cupra Formentor se retrouve dans la même fourchette de prix qu’un Volkswagen Tiguan (utilisant la même technologie et les mêmes moteurs thermique et électrique), facturé entre 42 510 et 52.270 euros. Un Peugeot 3008 apparaît comme étant un peu moins cher (45 900 euros)… mais aussi un peu moins puissant (225 ch).



Si l’on regarde du côté des constructeurs premium, un BMW X2 (variante « coupé » du X1) est à peine plus cher (48 600 euros, pour 220 ch), tout comme un Audi Q3 Sportback (qui développe lui aussi 245 ch et qui démarre à 49 150 euros… soit 3 000 euros de plus que le Q3 « tout court » !).

En somme, le Cupra Formentor VZ e-Hybrid 245 ch s’intercale, en termes de tarifs, entre les marques généralistes et les constructeurs premium. Concernant l’équipement, il est dans la moyenne : compteurs digitaux, phares full-LED, régulateur de vitesse adaptatif, caméra de recul, accès sans clé, suspension pilotée… « Notre » modèle d’essai ajoutait, entre autres, le volant « super sport Cupra » avec boutons satellites et la peinture métallisée. Bilan des courses : 50 515 euros.

Essai Cupra Formator VZ e-Hybrid 245 Gris Caïman

Nous laissions entendre, dans notre titre, que le Cupra Formentor VZ e-Hybrid 245 ch s’adressait aux « frimeurs ». Au regard de son style démonstratif et de ses accélérations grisantes (couplées à un bruit artificiel du moteur dans l’habitacle), nous maintenons notre propos ! Cela étant, il offre aussi une vraie polyvalence, avec une habitabilité aux places arrière satisfaisante et surtout, une très bonne hybridation permettant à ce Formentor hybride rechargeable d’être réellement efficient. Son comportement routier est d’ailleurs excellent. Dommage que l’intérieur manque de noblesse au vu du tarif pratiqué (47 900 euros hors option) et que l’écran tactile central pêche en réactivité. A ce prix, vous pourrez trouver un SUV hybride rechargeable au même niveau d’équipement, voire meilleur, et à l’intérieur plus cossu… Mais pas avec un design aussi travaillé ni avec de telles performances. A vous de choisir !

Crédits photos : Adrien A

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