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Essai Cupra Born 204ch Bleu Aurore Face avant 3

Essai Cupra Born V 204 ch : une bonne IDée ?

La  Born est le premier véhicule 100% électrique de la jeune marque Cupra ; pendant sportif de Seat. Commercialisée depuis le 18 novembre, c’est autour d’Aix-en-Provence que nous avons pu essayer la Cupra Born, résolument plus dynamique – tout du moins dans sa présentation – que sa cousine germaine, la Volkswagen ID.3. Les différences entre les deux modèles, vont-elles au-delà de l’esthétique ?

Cupra Born : Born to be alive

Basée sur la plateforme modulaire électrique MEB, la Cupra Born est similaire sur le fond, à sa cousine, la Volkswagen ID.3. En revanche sur la forme, elle est dispose d’un look nettement plus prononcé et sportif.

Les dimensions sont très proches en largeur (1.81m pour les 2), mais la Born est plus longue de 6 cm (4.32 m contre 4.26 m) et plus basse de 15 mm (1.54m au lieu de 1.55m)

Si l’allemande affiche un désigne tout en rondeur, la Cupra Born affiche quant à elle un visage tranchant, avec un capot nervuré et une signature lumineuse full-LED inédite. L’arrière n’est pas en reste avec un diffuseur  résolument sportif et un bandeau lumineux qui parcourt le hayon, pour rejoindre les feux, full-LED également.

De profil, de jolies jupes de bas de caisse viennent souligner les jantes de 19 pouces (en option, à 1 000 euros) avec des inserts de couleur cuivre, caractéristiques de la marque.

Si l’ensemble est à l’opposé de celui plus conventionnel de la Volkswagen ID.3, celui-ci pourrait aussi moins bien vieillir avec le temps.

A l’intérieur, on trouve des sièges de type baquet, qui offrent un excellent maintien. Leur partie centrale est fabriquée en textile recyclé Seaqual pour les sièges de série, ou en suédine pour les sièges électriques chauffants et massants optionnels.

Essai Cupra Born 204ch Bleu Aurore Sieges SEAQual materiaux durables

Les écrans sont bien évidemment présents à bord : un écran de 5.3 pouces (identique à celui de l’ID.3) est juché derrière le volant et un second, plus grand (12 pouces) prend place au centre de la planche de bord.

Si les matériaux semblent plus qualitatifs que dans l’ID.3, le petit écran derrière le volant dénote un peu dans l’univers Cupra. Il aurait mérité un traitement avec un peu plus de caractère pour davantage différencier la Cupra Born de sa cousine. Une lacune qui peut être comblée avec un affichage tête haute à réalité augmentée… facturé toutefois 1 000 euros en option !

Le second écran est quant à lui plus en accord avec l’intérieur. Même s’il a été pris en défaut pendant une petite partie de notre essai (figeage), il est plutôt réactif et agréable à l’utilisation. Intégrant de  nombreuses fonctionnalités, il est par contre un peu fastidieux de trouver facilement le bon item en roulant et nécessitera un temps d’adaptation. Il est également compatible Android Auto et Apple Car Play.

Si les écrans ne vous branchent pas trop, vous pourrez éventuellement passer par l’assistant vocal, via un « Ola Ola », déjà présent sur les véhicules Seat. S’il manque un peu de réactivité, il remplit toutefois sa fonction pour peu que vous articuliez correctement.

Enfin, si l’on pouvait espérer, par la taille plus grande de la Cupra Born, un volume de coffre supérieur à celui de l’ID.3, ce n’est pas le cas : ce dernier reste à 385 litres. Une donnée dans la moyenne, et équivalente à une Golf, a contrario de l’espace aux jambes pour les passagers arrière qui, électrique oblige (absence de tunnel de transmission, plate-forme adaptée, etc.), est digne du segment supérieur. Selon les versions, la Cupra Born pèse entre 1 708 kg et 1 871 kg.

Cupra Born : Born attractive

Notre modèle d’essai (qui est aussi la seule version disponible pour le moment !) était une Cupra Born V propulsée par un moteur de 150 kW (204 ch) et bénéficiant d’un couple de 310 Nm. Accompagnée d’une batterie de 58 kWh, celle-ci offre, selon l’homologation WLTP, une autonomie pouvant aller jusqu’à 424 km. Autre élément à prendre en considération : la Cupra Born est une propulsion et son moteur est positionné entre les roues arrière.

Les batteries sont logées dans le plancher, ce qui est bénéfique la répartition des masses et le centre de gravité. Avec son châssis plus bas et un traitement spécifique de la gestion de l’ESP, la Cupra Born est plus dynamique que la Volkswagen ID.3 dont elle dérive. Les accélérations sont dynamiques et immédiates. Le 0 à 100 km/h est avalé en 7,3 secondes. La Born répond parfaitement à nos sollicitations en sortie de courbe qu’elle franchie avec une très bonne agilité. Bien qu’elle soit une propulsion, nous n’avons jamais été surpris par un comportement trop vif parfois inhérent à ce type de transmission.

Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’elle est aussi sportive qu’elle veut le faire croire, mais force est de reconnaître que la Cupra Born V est équilibrée. La prochaine version, baptisée VZ et offrant un surcroit de puissance de 70 ch grâce à un e-Boost, devrait être plus proche de l’image perçue.

Petit bémol, en revanche, sur le freinage. S’il est en lui-même correct, la sensation à l’appui sur la pédale n’est pas très agréable (spongieuse et assez longue avant d’obtenir une vraie décélération). La course est trop longue sur la partie récupération d’énergie, ce qui rend le freinage difficile à doser sur la fin. C’est surprenant aux premiers freinages, mais on finit par s’y adapter à l’oublier.

Notre version était équipée de jantes de 19 pouces, qui rendaient « notre » Cupra Born plus confortable que les versions équipées en 20 pouces (montes optionnelles). Même sur route dégradées et à vitesse soutenue, la voiture sait se faire douce.

Selon Seat, la consommation en cycle mixte est de 15,5 kW. En réalité, pendant nos essais (où nous n’avons pas forcément eu le pied léger), nous avons relevé une consommation moyenne  de l’ordre des 20 kW, assurant une autonomie proche de 290 km. Suffisant pour effectuer quelques trajets au quotidien, d’autant que la Born « accepte » des charges en courant alternatif via son chargeur embarqué de 11 kW. En courant continu, l’espagnole peut recevoir jusqu’à 120 kW. Dans cette configuration, il est possible de récupérer une centaine de kilomètre en 35 min.

Le système de navigation permet d’avoir plus d’informations sur votre consommation. Elle intègre à ce titre un système de planification de vos points de recharge lors de vos trajets.

Dernier point : sur la route, comme dans l’ID.3, les commandes tactiles de la radio et de la climatisation, demeurent trop approximatives lorsque l’on passe le doigt dessus et deviennent rapidement frustrantes, sans parler de la gestion des vitres électriques. Cette dernière est commandée par 2 interrupteurs et un commutateur av/ar qui vous fera ouvrir ou fermer une fois sur deux la mauvaise vitre. Travers commun à la  Volkswagen que l’on aurait aimé voir corriger. Cela n’entrave néanmoins en rien les qualités routières de cette Cupra Born.

Cupra Born : à l’achat, elle dépasse les bornes ?

La Born dispose de toutes les aides à la conduite proposées actuellement sur le marché, de série ou en option, telles que la lecture des panneaux, le régulateur de vitesse adaptatif et prédictif, l’assistance de maintien dans la voie ou encore l’affichage de la caméra à 360°.

L’ambiance de l’habitacle est résolument technologique avec un éclairage d’ambiance multicolore, un volant chauffant multifonction. Le pédalier en aluminium, le logo au centre du volant et les inserts « copper » sous les aérateurs ou les contreportes contribuent à la différencier de l’intérieur plus classique de l’ID.3

Entre ces sièges, vous trouverez une grande console centrale équipée d’un chargeur à induction pour votre smartphone compatible ainsi que 2 prises USB-C.

Le prix de base est de 40 230 € pour la Cupra Born V ; unique version disponible pour le moment. La Born est aussi proposée à la location avec un loyer de 259 € / mois après un apport de 11 000 €.

Notre modèle d’essai, avec les options peinture métallisée à 910 €, les jantes 19 pouces à 1 000 € et les sièges électriques chauffants et massants à 1 740 €, coûtait 43900 €

En comparaison, la Volkswagen ID.3 débute à 40 900 € et les coréennes Kia e-Niro ou Ioniq 5 à 41 100 €. Même si nous ne sommes pas tout à fait dans la même catégorie, on peut également regarder le prix d’une Tesla Model 3 dont les tarifs débutent à 43800 €. La Renault Mégane E-Tech électrique, commercialisée en mars et dont les prix qui viennent d’être dévoilés, se situe dans la même fourchette tarifaire. Finalement il n’y a que côté Stellantis qu’il faudra patienter encore un peu ou descendre de segment (il existe bien la Citroën ë-C4, notamment, mais celle-ci ne propose « que » 136 ch, versus 204 ch sur la Cupra Born).

Dès début 2022, la Cupra Born sera disponible avec une version plus accessible de 110 kW (150 ch) associée à une batterie de 45 kWh et une autonomie de 349 km. Et si vous trouvez que les 150 kW ne suffisent pas, la Born VZ devrait arriver en avril prochain avec 170 kW (230 ch) et offrir le choix entre une batterie de 58 kWh ou de 77 kWh, avançant 548 km d’autonomie.

La Cupra Born, dans cette configuration de 204 ch, n’est pas aussi sportive qu’elle veut nous le faire croire, mais elle offre, c’est certain, un comportement plus dynamique que l’ID.3 grâce à quelques réglages du châssis et de l’électronique. En revanche, esthétiquement, et même si cela reste subjectif, elle nous paraît plus réussie que sa cousine, qui devrait néanmoins garder les honneurs d’une clientèle plus classique. A l’intérieur, le traitement y est aussi plus qualitatif, avec notamment des sièges plus enveloppant que sa cousine. Finalement, comme la Cupra Born est techniquement très proche de la Volkswagen ID.3, mais avec une philosophie différente, tout sera une affaire de gout si vous hésitez entre les deux.

Crédits photos : Fabien Legrand

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