Fabien LegrandLongtemps perçue comme simple déclinaison sportive des modèles Seat, la marque Cupra aura fini par voler de ses propres ailes. Si elle est encore jeune (début 2018), elle ne s’endort pas pour autant sur ses lauriers et dispose dorénavant d’un modèle exclusif à sa gamme : le Formentor. SUV aux allures sportives, le ramage est-il à la hauteur du plumage sur cette version de 310ch ?
Mélange des genres
Le moins que l’on puisse dire, en découvrant ce Formentor pour la 1ère fois, c’est que son design est atypique et bien différent de ce que l’on a l’habitude de voir au sein du groupe Volkswagen. Savant mélange de différents codes de styles, ce dernier affiche néanmoins ce qu’il faut pour que l’on resitue aisément son affiliation avec la marque Cupra.
Car oui, aussi jeune soit-elle, la marque a quelques marqueurs, à commencer par cette calandre en trapèze ou encore des phares ciselés. A l’arrière , on retrouve un bandeau lumineux unique, reliant les feux situés aux extrémités.
De profil, il y a des airs de Cupra Leon à laquelle on a ajouté certains codes stylistiques des SUV, avec une garde au sol surélevée ainsi que des passages de roues plus marqués. Mais ce qui le distingue réellement du reste, c’est ce contraste propre à la finition Première, qui reçoit une couleur bleu pétrole mat couplée à des touches de cuivre (notamment sur les jantes et logos) qui lui vont à merveille et qui lui confèrent une certaine exclusivité.
A l’intérieur, le Formentor reçoit le même traitement avec le cuir enveloppant le haut de la planche de bord et les touches de cuivre sur les aérateurs. L’ensemble est bien assemblé mais manque, à notre sens, de « préciosité » au vu de l’exclusivité de ce modèle, tandis que l’ergonomie à bord se veut soignée.
L’assise est également en adéquation avec le reste, puisque le Cupra Formentor propose de beaux baquets en cuir bleu, de surcroît bien enveloppants.
Malgré une silhouette élancée et un tempérament sportif, le Formentor n’en oublie pas ses bonnes manières en offrant assez de places aux passagers arrière, tandis que le volume de coffre est en dessous de celui d’un Cupra Ateca avec 420 l contre 510 l.
Sur la route : pour tous les goûts
Avec un design aussi spectaculaire, nous étions en droit d’espérer que le Formentor ait un comportement routier à la hauteur. Et on peut dire est que le pari est réussi.
Parmi les 4 modes de conduites que sont Confort, Sport, Cupra et Off Road, les 2 premiers seront probablement ceux que vous utiliserez le plus. En mode confort, le SUV reste poli en modérant sa sonorité ainsi que sa réponse à l’accélération.
Pour autant, le 2.0 TSI répond présent si l’on écrase plus méchamment l’accélérateur mais ce dernier se montrera bien plus rageur en mode Sport et Cupra. C’est avec ce dernier que le moteur montre sans difficultés qu’il est plein comme un œuf et délivre ses 400Nm de couple, dans une sonorité bien virile, tout en poussant au maximum les rapports.
La boîte à double-embrayage DSG, à cet effet, fait toujours son travail avec brio, en supprimant les à-coup tout en se montrant réactive.
Avec un 0 à 100km/h abattu en 4,9 s, les performances ont de quoi faire rougir une majeure partie de la production automobile actuelle… si bien qu’il faudra surveiller le compteur régulièrement sous peine de vous faire surprendre !
Une fois lancé, le Formentor permet de se faire plaisir sur petites routes : il limite très bien les mouvements de caisse comme de tangage. La transmission intégrale permet quant à elle de faire passer la puissance au sol et de garder les différents trains vissés sur la route.
Si vous êtes un brin curieux, les paramètres peuvent être ajustés à la demande via différents menus afin de tester d’autres comportements.
L’autre avantage du Cupra Formentor est qu’il se laisse volontiers emmener sur circuit, sans rougir. Il faut toutefois relativiser car même s’il se pare de freins Brembo (en option à 2 295 euros…), vous pourrez effectuer plusieurs tours mais ne profiterez pas pour autant de l’endurance d’une sportive telle qu’une Alpine.
Toujours est-il que le Formentor sait tenir la cadence et que son freinage en utilisation quotidienne dispose d’assez de mordant et d’endurance, surtout avec les disque de 370 mm.
Côté consommation, avec autant de chevaux sous le capot, nous avons relevé 9.5 l en moyenne… mais en ayant le pied trèèèèèès léger. Commencez à hausser le rythme, notamment via le mode Cupra et il en résultera que vous vous retrouverez très vite aux alentours des 14l/100 km ! Rien de surprenant toutefois.
Les tarifs : divorce en vue ?
Depuis la commercialisation du Cupra Formentor, son côté exclusif a pris du plomb dans l’aile, pour deux raisons. La première, la diversification de la concurrence. La seconde, la diversification des offres moteurs du Formentor, reniant son côté sportif (même si il dispose toujours d’un désirable 5 cylindres au catalogue).
Il faut dire qu’avec un TDI 150, un 1.5 TSI 150 ou encore une motorisation hybride rechargeable de 204ch (qui existe néanmoins, aussi, en 245 ch), les passionnés seront moins à la fête… Mais ces motorisations auront le mérite, par la même occasion, de rendre le Cupra Formentor plus accessible, à des tarifs allant de 34 990 euros à 47 900 euros pour la version de 310ch. Cette dernière se voit malheureusement affublée d’un malus de 10 488 euros. Pour (encore) plus d’exclusivité, il existe le Cupra Formentor VZ5 et son 5 cylindres de 385 ch. Une version démoniaque, limitée toutefois à 7 500 exemplaires.
Le Formentor VZ tel que celui que nous avions à l’essai se montre correctement équipé mais vous incitera à passer par les cases options pour le freinage Brembo ou encore les dernières aides à la conduite et la caméra 360°, pour une facture finale qui avoisinera les 50 000 euros.
A ce niveau de tarif, vous pourrez vous tourner vers un VW T-Roc R de 300ch à l’équipement complet, pour lequel il faut là encore s’affranchir d’un malus bien douloureux… de 12 012 euros.
Il vous reste également une alternative au SUV classique sans même avoir à changer de marque, avec le Cupra Ateca (essayé ici). Mine de rien, ce dernier affiche les mêmes performances mais dispose d’un coffre plus volumineux, allant de 485 à 510 l. Ses tarifs vont de 44 900 euros à 51 900 euros, s’étalant uniquement sur 2 finitions mais là encore, le malus vient tout gâcher, en exigeant de lâcher pas moins de 16 145 euros de plus !
Le Formentor constitue une bonne surprise, notamment s’il est associé à des motorisations sportives. Ce mélange des genres fonctionne tant au niveau du style que de ses utilisations, permettant quelques sorties sur circuit occasionnelles. Le seul hic, c’est le malus qui commence à peser fortement dans la balance, d’autant qu’il ne va pas s’arranger en 2022. Il vous restera alors la variante hybride de 245ch, au risque de perdre une certaine noblesse.
Article et crédit photos : Fabien Legrand – Fable Photography
Eddy P
Adrien A
