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Essai Mini Cooper S cabriolet

Essai Mini Cooper S cabriolet : le plus efficace des sèche-cheveux

Icône de design, la Mini soigne son style et s’offre à ce titre un nouveau restylage pour rester dans le coup. Mais outre son look reconnaissable entre tous, la Mini est aussi une petite auto dont les qualités dynamiques ne sont plus à démontrer. Nous avions envie de le faire quand-même, pour le plaisir, et pour avoir le temps d’étudier les évolutions de cette nouvelle mouture. Nous avons opté pour la Cooper S, la plus performante abstraction faite de la version John Cooper Works, en carrosserie cabriolet, pour profiter des températures encore clémentes… et nous sécher les cheveux à l’air libre et à toute vitesse. Direction la Côte d’Opale pour en relever toutes les qualités (et défauts) sur un voyage qui nous amènera au plus proche de l’Angleterre, mère patrie de la Mini !

Une Mini plus si minimaliste

Mini Cooper S cabrio Thibaut Dumoulin LNA 1

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Avec ce lifting survenu en janvier, ce n’est pas le premier restylage que cette génération de Mini subit, celle-ci étant déjà passée par la case repoudrage de nez en 2018. Cette fois-ci, même si elle garde ses fondamentaux, l’anglaise ose la nouveauté. La plus flagrante est cette grande bouche à la Mick Jagger, un cerclage noir de la calandre qui descend jusqu’à la base du pare-chocs. L’arrière l’adopte aussi dans une moindre mesure, autour de la double sortie d’échappement toute ronde de notre Cooper S. Celle-ci est surmontée d’un insert décoratif couleur carrosserie, comme un kilt soulevé pour révéler… Vous voyez l’image. Comme cela semble être la mode actuellement, les antibrouillards avant -précédemment ronds sur la Mini- disparaissent, au profit de deux écopes verticales qui élargissent visuellement l’avant et évitent ainsi le côté duck-face, la bouche en avant.

Des petites touches de chrome viennent agrémenter la carrosserie, autour des phares ronds à fond assombris, sur les poignées, le long de la ceinture de caisse ou encore sur la petite trappe à carburant ronde. Le fameux motif Union Jack (God save the Queen !) est toujours présent dans les feux et leur relief a été accentué. Si le motif est toujours trop peu visible pour vous, vous pouvez l’avoir en géant sur la capote, en option (voir notre photo ci-dessous, face aux côtes anglaises. Oui, on est allé jusqu’à Calais rien que pour ce cliché !). On notera dans les spécificités de la Cooper S une trappe à carburant chromée, une petite prise d’air sur le capot, un classique, et une calandre en nid d’abeille.

Mention spéciale coup de cœur pour les jantes 18 » de notre modèle d’essai, malheureusement en option. A la fois simples et originales, elles collent bien à la petite sportive, un brin surdimensionnées, accentuant ce design caractéristique de l’auto dont les quatre roues sont flanquées aux 4 coins de l’auto, gage de stabilité et de sensations !

Toit fermé comme déplié, la Mini Cooper S conserve en tout cas sa bonne bouille, même si l’avant nous semble étrangement un peu trop long, difficile d’en expliquer la raison. Pour opérer la transformation, il suffit d’une dizaine de secondes, en 2 étapes à l’ouverture car le premier cran ouvre la capote jusque derrière les sièges avant, tandis qu’une seconde impulsion (en maintenant le bouton) active le repli des montants et du toit, qui viennent se caler au-dessus de la malle de coffre. Et on a eu de la chance, le soleil présent pendant la moitié de notre essai nous a permis d’en profiter !

A bord de la Mini Cooper S Cabrio : un intérieur enjoué, plus en jouet

Mini Cooper S cabrio Thibaut Dumoulin LNA 43

En passant une tête dans la Mini One D de 2007 de papa (ne le jugez pas, il est quand-même monté en gamme depuis la Twingo rose de 1996…), on peut constater deux choses : globalement, Mini est resté fidèle au dessin général du tableau de bord ; la qualité a quand-même, et heureusement, fait un grand bon en avant ! Un soin apporté qui commence dès l’ouverture de la porte, dont la poignée est rétroéclairée et qui projette au sol le logo Mini.

La disposition des commandes est donc classique et typique, avec le grand écran rond en partie centrale surplombant les commandes de clim, elles-mêmes un niveau au-dessus d’une série de gâchettes type aviation parmi lesquelles se trouve celle du démarrage, éclairée d’un clignotement rouge. Face au conducteur, une dalle numérique inclut le compte-tours en demi-cercle, la vitesse et autres informations de conduite. Celle-ci a un traitement mat, mais cela ne l’empêche pas de devenir illisible en roulant décapoté lorsque les rayons du soleil viennent se poser dessus. L’affichage tête haute (sur dalle) devient alors indispensable. Et devinez quoi ? Il est en option. Damn !

En bref, la construction sérieuse et les touches de fantaisie se côtoient à l’avant, où on est à l’aise mais, Mini oblige, où l’on ne dispose pas d’un espace géant. D’autant que nos sièges sport, également en option, disposent de renforts latéraux proéminents parfois gênants, au moins autant que l’accoudoir (en option aussi… ça va devenir une ritournelle au fil de l’essai). Le coude s’y cogne en effet régulièrement même en position relevée.

Mini Cooper S cabrio Thibaut Dumoulin LNA 51

Quant à l’arrière, auquel on accède au prix de quelques contorsions (ni plus ni moins que dans n’importe quel véhicule 3 portes), il n’est pas si mal d’y voyager… a priori… Les sièges sont bien creusés, de quoi offrir une garde au toit suffisante. Derrière un conducteur d’1,75 m qui conduit plutôt près du volant, l’espace aux jambes suffit. En revanche, si les occupants de l’avant reculent au maximum, vous aurez intérêt à voyager assis en tailleur. Ou à être cul-de-jatte, mais on ne vous le souhaite pas.

Terminons le chapitre vie à bord par le coffre. Celui-ci s’ouvre vers le bas, comme sur un Range Rover…ou une Citroën C2. La petite porte supporte alors 80 kg. Avec mon gabarit, je peux par exemple m’y asseoir pour manger un sandwich. Ou disposer les produits Chanel (toujours apporter des cadeaux quand on rend visite à sa famille !) pour faire un petit étal ambulant.
Ils seront toutefois plus à leur place dans le coffre qui, s’il semble peu pratique de prime abord, révèle quelques astuces pour faire varier sa contenance de 160 à 215 litres (ce qui reste modeste, on vous le concède). La première, ce sont deux crochets indiquant « Easy Load » qui, une fois tirés, permettent de soulever une partie de la capote vers le haut pour disposer d’une ouverture de chargement plus importante. La deuxième, c’est la tablette qui peut se relever d’un bon cran et offrir ainsi un volume de chargement plus important. Et la dernière, c’est la possibilité de rabattre la banquette arrière depuis le coffre, pour charger plus, notamment en longueur. Comme quoi, on peut être mini, cabriolet et pratique !

Essai Mini Cooper S cabriolet : comportement à la kart

Mini Cooper S cabrio Thibaut Dumoulin LNA 17

Même si vous n’avez jamais conduit de Mini, vous avez déjà entendu au moins une fois la phrase « c’est un vrai kart ! » de la part de quelqu’un qui en a eu l’opportunité. Non pas que nous nous sentions obligés de le dire comme tout le monde, mais c’est bien ce qui caractérise cette voiture. Quelles que soient les circonstances, la Mini Cooper S propose une conduite engageante, garante d’être éveillé même sur autoroute. On est toujours en lien avec la route, sur laquelle la Mini se place avec agilité et précision.

En ville, on favorisera le mode Eco, qui bride les performances et fait alors preuve d’une douceur appréciable. Echappement plus discret, accélérations douces, cela en fait avec son petit gabarit et son bon diamètre de braquage une alliée recommandable en milieu urbain. On peut également utiliser ce mode en dehors d’une vie citadine, histoire de préserver ses points de permis et son budget carburant, tout en profitant de relances suffisantes agrémentées du sifflement du turbo et en étant gratifié d’un confort de bon niveau. Ce n’est pas une voiture moelleuse, mais elle est loin d’être une punition pour ses occupants en termes de suspension.

Ça, c’était pour le côté « Mini ». Pour l’aspect « Cooper S », on passe en mode sport et on file vers un terrain de jeu plus adapté. L’arrière-pays de l’agglomération arrageoise se prête parfaitement à l’exercice, avec quelques longues routes sineuses au milieu des champs. Champs de patates peut-être, on ne le sait pas. Mais ce qu’on sait, c’est que la patate, cette Mini Copper S l’a indéniablement. Avec ce mode, la sonorité annonce la couleur, tout comme l’instrumentation de bord : rouge. Un grommèlement rauque en appelle à votre pied droit pour libérer les décibels, ce qui se produit dès qu’on écrase l’accélérateur. On ne le lâche pas et on profite de la montée en régime et du 0 à 100 km/h en 6 secondes et demi. Plus ça monte, plus c’est jouissif, on enchaîne les rapports à un rythme parfait en profitant à chaque fois de la puissance qui déboule vraiment vers les 4 000 tours minutes. Même sans aller titiller le demi-compteur du compte-tours, la Mini Cooper S a de la ressource à tous les niveaux et chaque dépassement est une formalité.

Mini Cooper S cabrio Thibaut Dumoulin LNA 21

Les virages s’enchaînent et le train avant les enroule avec facilité, sans roulis. Plus on va vite, plus on sent l’arrière-train (ou le train arrière si vous préférez) devenir léger, sans pour autant se dérober. Véritable pousse-au-crime, cette Mini Cooper S mérite son blason de petite sportive. On utilisera donc le mode sport qu’à des occasions comme celle-ci, d’autant qu’il existe un troisième mode qui s’avère un excellent compromis, le mode normal. Normal, mais pas neutre pour autant, il offre la réactivité qu’on peut attendre dans toutes les situations sans nous supplier pour qu’on accélère le rythme. Il donne moins de voix, nous provoque moins et garde une bonne dose de fermeté pour ne pas s’ennuyer sur la route tout en restant raisonnable.

Dans tous les cas, la nouvelle suspension adaptative fait bien son travail en proposant la fermeté sans les sautillements ni les gros claquements secs. Seuls les nids de poule ou grosses saignées de la chaussée vous feront saigner -justement- du nez en faisant remonter vos vertèbres dans votre boîte crânienne. Bien maintenu, relativement préservé de la brutalité, le conducteur enchaîne les kilomètres sans fatigue. En fin de compte, la seule chose nous ayant vraiment gêné est la visibilité médiocre vers l’arrière, due à un angle mort important de chaque côté de la lunette arrière (attention en s’insérant ou en se rabattant), à la capote lorsqu’elle est dépliée et/ou au saute-vent lorsqu’il est en place. Et puis la marche arrière s’actionne de façon peu pratique en tirant le levier à fond vers la gauche puis en haut. Oui, comme la première, que vous enclencherez donc parfois par erreur… En gros, foncez en regardant droit devant, ne vous occupez pas de ce qui se passe derrière !

Côté consommation, la Mini Cooper S cabrio sait être raisonnable… si vous l’êtes aussi ! Lors de la seconde partie de notre trajet, où les routes ne se prêtaient pas à une conduite sportive, nous avons consommé en moyenne 6,6 litres / 100 km. Pour les déplacements quotidiens, ce n’est donc pas la ruine à la pompe. En revanche, nous avons relevé 7,8 litres / 100 km lors de notre premier plein, après avoir alterné entre conduite tranquille et conduite sportive, où la consommation tournait alors aux alentours de 12 litres / 100. A vous de savoir limiter vos ardeurs et de décider à bon escient quand activer le mode sport et écraser le pied droit !

Equipements de la Mini Cooper S cabrio :

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Politique premium oblige, la Mini, même en Cooper S, en offre beaucoup… pour peu qu’on veuille bien se montrer un minimum généreux en piochant dans les options. Au chapitre des équipements de série, on dispose des phares Full-LED, de la radio DAB, de la climatisation automatique bi-zone, du radar de recul… bref, guère plus que sur une finition One hormis des détails de présentation comme les jantes 16 pouces au lieu du 15. L’option 18 » de notre modèle n’était pas de trop !

Dans le détail, l’interface multimédia dont l’écran fait presque tout le charme de l’intérieur est de série et se pare d’un cerclage illuminé à LED qui change de couleur en fonction de la situation, par exemple en devenant tout rouge lorsqu’on est suffisamment (trop) proche du véhicule devant lequel on se gare. Le système se commande par une mollette, qu’il faut tourner dans le sens des aiguilles d’une montre pour descendre (dans le mauvais sens donc), ce qui reste plus pratique que d’utiliser le tactile étant donné la forme de l’écran et le rapprochement des nombreuses et petites lignes. Il faut passer par la case option pour profiter de la navigation, de l’info trafic et des fonctionnalités à distance. Une connectivité pas donnée, donc.

Essai Mini Cooper S cabriolet
Oui, des oies se sont incrustées sur notre photo.

On note également que que le filet anti-remous est livré de série. S’il condamne les places arrière pour les passagers, il est très peu encombrant puisqu’il se plie en 4 (littéralement) et se montre très simple à installer, en calant les 4 embouts dans les trous prévus à cet effet. La différence est saisissante une fois qu’il est en place. Avec moins de 10 degrés, on est épargné de l’air froid et il est possible de profiter du soleil. D’autant plus que les sièges chauffants et le volant chauffant (dont le bouton sur la colonne du volant est difficile à trouver) aident à garder une température corporelle convenable. On ne pourra que vous conseiller, pour en bénéficier, de prendre le Pack Comfort, qui ajoute également le rétroviseur intérieur anti-éblouissement, l’accès sans clé ou encore l’accoudoir.

Prix Mini Cooper S cabrio : une assurance… qui se paye au tiers

Mini Cooper S cabrio Thibaut Dumoulin LNA 50

Mini Cooper S à partir de 28 900 € (+ 4 000 € en cabriolet ; + 900 € en 5 portes ; +4 100 € en Clubman)

Modèle essayé : Mini Cooper S Cabrio à 32 900 € hors options, soit 43 430 € incluant les options suivantes :
– Peinture métallisée Zesty Yellow à 650 €
– Sièges avant sport à 660 €
– Jantes 18 pouces Mini Yours Pulse Spoke bi-ton Runflat à 1 600 €
– Suspensions SelecDrive à 550 €
– Volant Sport cuir à 350 €
– Capote Union Jack à 800 €
– Surfaces intérieures silver chequered à 100 €
– Affichage tête haute à 620 €
– Pack Connected Navigation à 1 000 €
– Pack Comfort à 600 € (sièges et volant chauffants, accoudoir central, rétroviseurs anti éblouissement…)
– Pack Driving Assistant à 1 500 € (régulateur de vitesse actif, caméra de recul, pack safety, park assist)
– Finition Classic à 2 100 € (éclairage d’ambiance, chargeur à induction, Mini Driving modes, kit éclairage)

La Mini Cooper S affiche la même puissance que la Mazda MX-5 qui, dans sa version Sélection, est proposée à partir de 35 800 € et atteint 38 500 € avec les options et accessoires la mettant au niveau de notre Mini, sans la personnalisation toutefois. On est quand-même 5 000 € moins cher que notre modèle équipé d’options représentant un tiers de sa valeur… mais avec un coffre moins pratique et surtout deux sièges en moins, à prendre en compte !
Dans une proposition plus classique, en 3 portes mais avec tout de même une option toit ouvrant panoramique, la Ford Fiesta ST peut faire valoir ses 200 ch tout ronds, issu d’un moteur 3 cylindres de 1.5 de cylindrée, ainsi qu’un prix bien inférieur à 31 000 euros toutes options. On n’est certes plus dans le premium, mais les performances sont là, indéniablement. Si l’image est importante à ce point, mettez 4 000 euros de plus et vous accèderez à la VW Polo GTi de 207 ch (avec toit ouvrant et aides à la conduite optionnels), de plus grosse cylindrée (2.0)


Bilan de l’essai Mini Cooper S cabriolet

Cette Mini Cooper S nous a diablement plu, en étant sage quand il faut l’être et méchamment amusante… quand il ne fallait pas l’être mais qu’on avait envie quand-même. Toujous plus sophistiquée et confortable, elle combine les plaisirs d’un cabriolet, la maniabilité d’une petite voiture, la pêche d’une GTi, le tout dans une enveloppe reconnaissable entre toutes, désormais plus chic que sportive. L’image de la petite bourgeoise des beaux quartiers à beau lui coller à la peau, c’est définitivement un véhicule pour ceux qui aiment conduire. Et qui ont les moyens. Car évidemment, il faut encore passer à la caisse pour mettre son équipement à niveau digne d’un véhicule de plus de 30 000 € en 2021… mais on connaît aussi la Mini pour son côté diva et celle-ci profite de son statut d’offre quasi unique sur le marché pour se permettre d’être à la fois plus chère que LE cabriolet populaire de chez Mazda et que les références en matière de petites sportives. Pas de doute en tout cas, elle peut toujours miser sur le côté coup de coeur pour faire passer la pilule de la facture !

Une question demeure ouverte : cette Mini, vous la voyez jaune ou verte ?

Galerie photos Mini Cooper S cabriolet

Crédit photos : Thibaut Dumoulin pour Le Nouvel Automobiliste

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