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Essai BMW iX3 : le bavarois calme son jeu

Afin de ne pas laisser ses concurrents premium grossir seuls les rangs des SUV électriques, la marque bavaroise dévoile son premier SUV tout électrifié avec ce BMW iX3. Dérivé de la version thermique, il embarque une batterie de 80 kWh pour une autonomie annoncée à 460 kms. Avec cela, saura-t-il se démarquer des autres ? Son comportement routier est-il fidèle à la réputation de la marque BMW ? Réponse au gré de nos escapades silencieuses.

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Une approche stylistique sage

Lorsque BMW a pris le chemin de l’électrification en 2013, la marque l’a fait avec deux modèles phares assez osés, la i3 et la i8. Le constructeur a alors surpris le public comme ses concurrents par un look qui ne ressemblait à aucun des autres modèles de la gamme thermique. Un coup de maître puisque la 200 000ème BMW i3 est sortie des chaînes fin octobre 2020. Mais, et cela est sensible chez les autres constructeurs également, le rythme de l’électrification s’accélère et au vu les normes environnementales européennes et l’approche est désormais beaucoup plus consensuelle.

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En effet, ce BMW iX3 privilégie la ressemblance avec son alter-égo thermique. On pourra toutefois noter un pare-chocs avant simplifié avec des naseaux de calandre pleins – naseaux par ailleurs séparés, contrairement à la version restylée du X3, tout juste présentée -, un design de jantes favorisant l’aérodynamisme ainsi que que de quelques touches de bleu électrique sur le logo et les pare-chocs avant et arrière.

La future BMW i4 adoptera cette même logique de mimétisme personnalisé, bien que la marque munichoise explique qu’un certain nombre de composants seront spécifiques à cette version électrique du GranCoupé Série 4. Pour le style du BMW iX en revanche, en tant que fer de lance de la marque pour contrer Tesla avec son Model X, il proposera un design bien particulier qui fait débat débat sur la toile.

Comme un intérieur de déjà vu

Là où l’extérieur affiche des différences permettant de distinguer le iX3 d’un X3, l’intérieur est quasiment similaire. Effectivement, seuls les cerclages des logos adoptent la teinte bleue déjà vue sur l’extérieur comme le bouton de démarrage ou encore le levier de vitesses. Le monogramme iX3 vient s’apposer sur la partie basse de la planche de bord. Mais pour le reste, vous avez exactement le même intérieur qu’une version thermique.

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On retrouve assez logiquement, SUV oblige, une position de conduite assez haute et un confort digne de BMW. Sans parler de l’ergonomie bien pensée et de la qualité des matériaux toujours aussi excellente. A l’arrière, on peut largement voyager à trois personnes sans jouer des coudes. Un bémol toutefois, la place centrale est un peu plus raide sur la zone lombaire.

Le passage à l’électrique impacte très peu l’habitabilité et la modularité à l’arrière. On peut cependant citer la perte de 40 litres de coffre dû à la présence du moteur électrique sur le train arrière. Mais le volume de coffre reste tout de même assez conséquent avec 510 litres et une zone de rangement des câbles de recharge dans le plancher.

Une pléthore d’équipements

Sur ce BMW iX3, la marque étrenne deux nouveaux noms pour les finitions. Très complètes et typées plutôt haut de gamme, elles se nomment Inspiring et Impressive. Notre modèle d’essai était équipé de cette dernière, soit la finition la plus huppée et facturée tout de même 6 400 euros par rapport à la finition inférieure.

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Concrètement, cette version arbore des jantes aérodynamiques en 20 pouces, une sellerie cuir « Vernasca » Mocca avec surpiqûres bleues ou encore des projecteurs Full LED avec fonction anti-éblouissement. A l’intérieur, on pourra aussi noter l’adoption de l’affichage tête haute, de la commandes gestuelle du système d’info-divertissements, des sièges électriques ou encore de l’accès et du démarrage sans clé.

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Côté sécurité active, cette finition embarque l’alerte de vigilance des angles morts, le régulateur adaptatif avec fonction limiteur et l’aide au stationnement avec caméra de recul. Elle profite également de la fonction Auto Reverse qui enregistre les 50 derniers mètres jusqu’à 36 km/h afin de pouvoir les faire en automatique en marche arrière. Très pratique dans des parkings de plus en plus en serrés.

Enfin dernier détail technologique, ce BMW iX3 inaugure une nouvelle identité sonore créée par Hans Zimmer, grand compositeur de musiques de films. En effet, au démarrage et à l’arrêt du véhicule, le BMW iX3 émet un son bien particulier pour vous signaler lorsque vous démarrez ou arrêtez celui-ci. Bien entendu, d’autres phases (comme par exemple, l’accélération ou le freinage) seront proposées dans un futur proche, assure BMW. Affaire à suivre.

Le silence, le maître-mot… ou presque

Prévu dès le début de la conception de la plate-forme du SUV munichois, ce BMW iX3 profite d’une mécanique 100% électrique de 286 chevaux et d’un couple de 400Nm positionné sur le train arrière. Ce qui implique que ce SUV bavarois est une pure propulsion, là où ces principaux concurrents privilégient une transmission intégrale grâce à l’adoption de deux moteurs électriques, placés sur les trains avant et arrière.

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Ce moteur se débrouille plutôt bien comme en atteste le 0 à 100 km/ qui s’établit à 6,8 secondes. C’est clairement moins bien qu’un Tesla Model X (du segment supérieur) mais la marque bavaroise a décidé de ne pas jouer sur les performances en privilégiant le confort d’utilisation au quotidien. Un choix assumé qui montre l’envie de BMW de proposer un SUV typé familial et non sportif.

Tout ceci est alimenté par une batterie de 80 kWh implantée sous le plancher. Un choix d’implantation que la plupart de ses concurrents préfèrent, notamment pour profiter d’un centre de gravité plus bas. Ce qui semble logique puisque le poids culmine à près de 2,3 tonnes, soit près de 350 kg de plus qu’une version thermique.

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Côté consommation électrique, ce BMW iX3 se montre assez peu gourmand. En effet, sur notre trajet de près de 400 kms, celle-ci s’est établie à 18,8 kWh. L’autonomie moyenne du BMW iX3 est annoncée 460 kms sur un cycle WLTP, ce qui n’est pas si éloigné de la vérité (environ 425 kms). A noter que nous avons surtout privilégié une conduite coulée sur notre essai.

Au niveau de la recharge, celle-ci reste très classique avec un chargeur triphasé en 11 kW pour les recharges courantes, et une recharge jusqu’à 150 kW avec le connecteur combo. C’est grâce à ce dernier que nous avons pu effectuer une recharge quasi complète (de 30 à 95%) en moins de 40 minutes. Cependant, comme toujours, il a fallu trouver une station permettant ce type de recharge. Un vrai problème pour la plupart des acheteurs de ce type de véhicule.

Un BMW typé confort

Comme son homologue thermique, le BMW iX3 se montre très confortable sur la route. On arrive facilement à le placer en entrée de virage malgré son poids plus important. Ceci est aussi dû à la répartition de 43% sur le train avant et 57% à l’arrière. Et notamment à la présence du moteur sur le train arrière. La direction est quant à elle plutôt douce et précise.

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Le SUV bavarois propose cinq modes de récupération d’énergie. Les quatre premiers modes sont gérés par le système multimédia. Le tout premier est automatique et gère la récupération grâce au trafic et au type de routes empruntées. Les trois suivants (bas, intermédiaire et élevé) peuvent être enclenchés par le conducteur.

Enfin le tout dernier mode dénommé « Brake » est disponible sur le levier de vitesses. Ici, la récupération est beaucoup plus forte et il faut un léger temps d’adaptation pour en comprendre le fonctionnement. En effet, la décélération est très importante puisque le système autorise l’arrêt complet du véhicule avec ce mode, autrement dit, il permet de conduire à une seule pédale, comme la Mustang Mach-E. Mais quand on a compris le principe, on s’amuse très facilement, ce qui permet de grapiller quelques kilomètres supplémentaires.

La concurrence grandit

L’offre SUV électriques commence à grandir doucement. Ce BMW iX3 vient se confronter à ses principaux rivaux, le Mercedes-Benz EQC et l’Audi e-tron 50 quattro. Concernant le premier, il est de taille comparable mais le Mercedes annonce une puissance de 406 chevaux. Bien que disposant d’une batterie de capacité identique, celui-ci se montre un peu plus gourmand (environ 22,5 kWh) ce qui réduit son champs d’action en terme d’autonomie (environ 400 kms sur le cycle WLTP soit une cinquantaine de moins que le iX3). A noter également que le prix est supérieur (près de 80 000 euros pour le Mercedes-Benz comparé aux 76 850 euros de notre modèle d’essai).

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L’Audi profite d’une puissance un peu plus élevée qu’une BMW iX3 (313 chevaux). Cependant, avec son appétit bien plus important (on est plus proche des 24/25 kWh) et sa batterie plus petite (71 kWh), il faudra davantage programmer votre parcours pour de longs trajets du fait de son autonomie réduite (300 km) km. Son prix de base à 71 900 euros le place également au même niveau que le BMW iX3 (69 950 euros en prix d’appel).

Autre style, mais bourrée d’arguments à commencer par son look de coupé, la Ford Mustang Mach-E fait figure d’aleternative à la fois passionnelle et rationnelle par rapport aux trois allemands. Proposée de 48 990 € (avant bonus) à 65 500 €, elle offre, pour moins cher que le prix d’appel du BMW iX3, une batterie de 99 kWh, un moteur électrique de 351 ch, une transmission intégrale, une autonomie de 540 km (610 km en propulsion) et, pour 2000 € supplémentaires, toute la panoplie d’aides à la conduite et d’équipements de confort.

Ni bon ni mauvais

Face à des concurrentes faisant la course à la puissance, le BMW iX3 privilégie une meilleure maîtrise de la consommation électrique et le confort là où ses rivaux allemands offrent moins pour le même prix. Ce qui rend ce BMW iX3 tout à fait appréciable compte tenu du manque encore cruel de bornes de recharge et pouvant freiner à l’achat d’un véhicule électrique. Mais attention à ne pas compter que sur l’image premium pour séduire les clients en quête de puissance électrique, une certaine Ford montre que la concurrence est prête, et la Tesla Model 3 arrive…

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Même si son comportement reste assez dynamique, on aurait tout de même voulu un peu plus de punch comme un véritable coup de pied aux fesses que donnent la plupart des électriques. C’est probablement prévu sur le futur BMW iX qui sera le véritable Vaisseau amiral de l’électrique chez BMW.

Texte/Crédits photos : Christian CONDÉ/Le Nouvel Automobiliste

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