Le Nouvel Automobiliste
Essai Opel Astra 2016

Essai Opel Astra 2016 : sérieuse

Vous trouvez le titre de cet article peu recherché, qu’on ne s’est pas foulé ? C’est sans doute vrai. Mais « sérieuse » est clairement l’adjectif qui sied le mieux à la nouvelle Opel Astra au moment d’en parler…

On vous épargnera l’habituel laïus sur les berlines compactes : oui, c’est un segment très important (23% des ventes totales du marché automobile européen), où la concurrence est rude (Volkswagen Golf, Renault Mégane, Peugeot 308, Ford Focus…) et oui l’Astra, cinquième du nom, est un modèle d’ampleur pour Opel. Venons-en aux faits : qu’apporte réellement cette nouvelle génération ? Voici nos impressions.

Belle gosse

Il convient d’emblée d’apporter une précision : les Opel Astra que nous avions à l’essai étaient de belles versions bien équipées. Et je ne vous apprendrai rien en écrivant que de belles jantes, une belle peinture et quelques chromes améliorent sérieusement l’apparence de n’importe quelle voiture. Mais il n’empêche qu’en la regardant dans le détail, la compacte d’Opel paraît bien dessinée.

A titre personnel, j’ai toujours bien aimé l’Astra, notamment le 3e opus (2003-2009) et sa très réussie déclinaison GTC. La quatrième génération, arrivée en 2009 donc, était aussi une belle voiture : ça tombe bien, la nouvelle s’en inspire nettement. La forme des phares, ou encore la silhouette générale restent très proches. Malgré tout l’évolution est visible, et la nouvelle apporte des changements, comme les feux en forme de boomerang ou l’original montant C qui relie la troisième vitre latérale au hayon… et qui rappelle pas mal certaines productions de Nissan, notamment le dernier Murano !

Essai Opel Astra 2016

En fait, esthétiquement, la nouvelle Astra c’est un peu une ancienne Astra qui aurait fait de la muscu’ : elle perd de 120 à 200 kg selon les versions, et sincèrement, cela se ressent à l’extérieur ! Les lignes sont plus tendues et les surfaces plus « creusées » . La voiture apparaît tout simplement plus agressive, plus posée, moins « bouboule » et bien décidée à s’attaquer aux ténors de la catégorie. C’est donc une belle auto qui, à défaut d’attirer tous les regards sur elle, devrait plaire à presque tout le monde. Le tout, dans un format plus compact puisque l’Astra passe de 4,42 m de long à 4,37 m (pour 1,48 m de haut et 1,81 de large). Une diminution qui n’a pas d’impact néfaste à l’intérieur… au contraire !

Compacte ascendant familiale

Pas de doute possible dans l’habitacle : c’est une allemande, comme dirait Claudia ! Bien sûr, les matériaux sont de bonne facture, agréables au toucher, et les assemblages précis : l’Astra a les armes pour rivaliser avec la Volkswagen Golf de ce côté-là. Mais ce qui est aussi d’une rigueur toute germanique, c’est l’ergonomie : sur ce point, Opel a fait de gros efforts. On oublie la console centrale « à la Star Trek » de l’ancienne Astra avec tous ses boutons, pour une planche de bord tout en largeur aux commandes bien disposées, et pas trop nombreuses. Il n’y a que le volant qui semble atteint de boutonnite aïgue : j’exagère… mais quand même, il faut un certain temps avant de comprendre à quoi ils servent tous et surtout pour les prendre en main.

Essai Opel Astra 2016

A l’arrière, les passagers pourront profiter d’un bel espace. Ainsi, malgré son gabarit extérieur en baisse, l’Astra réserve un meilleur accueil qu’auparavant : + 3,5 cm pour la place aux genoux, + 2,2 cm pour la garde au toit. Résultat : même les grands gabarits ( > 1,80 m) seront à l’aise, ce qui est loin d’être le cas dans toutes les berlines compactes. On notera également que le tunnel de servitude (qui « recouvre » les conduits de carburant, etc) n’est pas trop imposant : c’est le passager du milieu qui sera content !  En plus, la banquette arrière est confortable. Ses dossiers sont rabattables en 60/40.

Et dans le coffre, ça donne quoi ? Eh bien, le volume est stationnaire d’une génération d’Astra à l’autre : 370 l, ce qui laisse la compacte Opel dans la moyenne basse de la catégorie. A titre de comparaison, une Golf et une Seat Léon offrent 480 l, une 308 420 l, et une Mégane pousse jusqu’à 434 l.  Si vous optez pour la roue de secours, la soute descend même à 310 l. Dommage… d’autant que le seuil de chargement est assez haut. Banquette rabattue, l’espace atteint tout de même 1210 l.

Exception faite du coffre, décevant, l’habitacle de la nouvelle Astra est à l’image de son extérieur : sérieux. En est-il de même de son comportement routier ?

Impressions sur la route

On ne s’est pas privé : on a essayé trois Astra ! Une diesel CDTi 136 ch, une diesel de 110 ch et une essence de 150 ch. On va commencer par ce qui est commun aux trois : le châssis. Clairement, Opel a travaillé sa copie : la baisse de poids (de 120 à 200 kg selon les versions) se ressent dès les premiers tours de roues. Le comportement est bien plus vif qu’auparavant, avec un freinage plus consistant, une prise de roulis maîtrisée et une tenue de route impeccable sur sol sec comme sur mouillé, en tout cas avec « nos » pneumatiques Michelin Primacy 3 en 225/45 R 17 disponibles chez des distributeurs comme Tirendo.

Essai Opel Astra 2016

Côté suspensions, c’est ferme de chez ferme, surtout si vous choisissez la finition Dynamic qui bénéficie de réglages spécifiques (comprenez encore plus fermes)… pourquoi pas, après tout : cette raideur va très bien avec la tenue de route, mais absolument pas avec la direction « bizarre » de cette Astra. En fait, elle est « bizarre » au départ, puis on finit par s’habituer. Le « truc » c’est qu’au début, on a en permanence la désagréable sensation… de ne pas savoir où sont les roues de la voiture. Cela peut paraître bête dit comme ça : la voiture va là où vous lui demandez d’aller, la direction est précise MAIS elle est tellement légère qu’on ne « ressent rien » de ce qui se passe sous nos pieds. Au fond, pour une conduite « normale », cela ne pose pas de problèmes : c’est pour ça que je dis qu’on finit par s’y habituer. Cela gênera surtout les conducteurs les plus sportifs : à ce propos, on espère qu’Opel offrira des réglages de direction différents à la future Astra OPC.

Essai Opel Astra 2016

Au-delà, conduire une Astra est tout sauf un fardeau : l’insonorisation est bonne, la commande de boîte est agréable (même si j’ai trouvé les débattements un peu long… mais là encore, c’est en conduite sportive -ce qui n’est pas la vocation de cette Opel- que cela contrariera un peu le « pilote » ) et la pédale d’embrayage également, quoiqu’un peu « haute » , en essence comme en diesel. Et puisque j’évoque les carburants, il est temps maintenant de parler plus en détail des différents modèles qu’on a pu tester.

Commençons par l’Astra 1.4 Turbo 4 cylindres essence de 150 ch, car c’est elle que nous avons pu essayer en premier. Pour les aficionados des chiffres, sachez que l’Astra, dans cette configuration, pèse 1.203 kg (soit à peine plus qu’une Golf 1.4 TSI 150 ch, qui fait 1.195 kg), et est « donnée » pour des rejets de CO2 s’élevant à 117 g/km et une consommation moyenne de 5,1 l/100 km. Le 0 à 100 km/h serait quant à lui atteint en un peu moins de 9 secondes, pour une vitesse maxi de 215 km/h. Mais pour tous les chiffres (et notamment ceux concernant les autres moteurs), je vous invite à aller voir le configurateur d’Opel. Que dire donc, de ce « petit » 1.4 Turbo ? Eh bien, il offre largement assez de puissance, se montre discret et ne consomme pas trop (sur mon parcours, composé d’autoroutes, de nationales et de petites routes, la conso s’élevait à 7 l/100 km, soit bien plus que les 5,1 l annoncés, mais je n’ai pas toujours eu le pied léger, donc on peut tabler sur 6,5 l/100 km en conduite normale, voire moins, ce qui est tout à fait correct). Il n’y a que le couple moteur (230 Nm, avec la fonction stop/start) qui déçoit un peu : rassurez-vous, il est amplement suffisant pour doubler en toute sécurité. Mais disons que les reprises sont très linéaires, ne vous attendez pas à avoir un « coup de pied aux fesses » à chaque accélération. Au fond, cela va parfaitement avec la philosophie du moteur, souple et discret.

Le bloc 1.6 CDTi (diesel) de 136 ch se montre bien plus coupleux, avec 320 Nm, ce qui donne lieu à des reprises consistantes, plus qu’avec le moteur essence en tout cas. Les montées en régime sont moins « fades », mais en contre-partie, le diesel est bien plus bruyant. Sonorité ou reprises plus pêchues, il faudra choisir… mais le prix pourrait vous faire aller en faveur de l’essence (24.100 € en finition haut de gamme Dynamic, contre 25.900 € pour le diesel). Le prix, et aussi le petit frère CDTi 110 ch pourrait vous faire hésiter : celui-là, je n’ai pu l’essayer qu’une petite heure. Mais c’est sans doute celui qui m’a le plus surpris : le déficit de puissance ne se ressent (quasiment) pas par rapport au 136 ch ! Alors certes, les montées en régime sont un peu plus laborieuses (et le bruit encore un peu plus présent à cette occasion !), mais il m’est apparu largement suffisant. Cela mériterait un essai plus complet cependant.

Quoi qu’il en soit, en essence comme un diesel, la nouvelle Astra « fait le job », et endosse parfaitement le rôle de la compacte du « bon père de famille » .

Gamme et équipements

Commercialisée depuis la fin 2015, l’Astra se décline en trois niveaux de finitions : Edition, Dynamic et Innovation (qui vient remplacer l’appellation « Cosmo » ). Les finitions Dynamic et Innovation offrent peu ou prou le même niveau d’équipements, mais la première est plus axée sur le « sport » , tandis que la seconde se veut plus élégante. Ci-dessous, voici la plupart des équipements que proposent ces trois versions :

Astra Edition : enjoliveurs 16 pouces, optiques halogènes avec feux de jour à LED, rétroviseurs à réglage électrique, chauffants, rabattables manuellement, vitres électriques à l’avant et à l’arrière, verrouillage électrique des portes à distance, programme de stabilité électronique Plus (ESP®Plus) avec système anti-blocage des freins (ABS) et aide au démarrage en côte, surveillance de la pression des pneus, airbags frontaux et latéraux côtés conducteur et passager avant, airbags rideaux, climatisation automatique bi-zone, siège conducteur réglable dans 6 directions, calandre chromée, système IntelliLink R 4.0, ordinateur de bord monochrome blanc 3,5’’, régulateur de vitesse avec limiteur de vitesse, capteur de pluie, allumage automatique des feux…

Astra Dynamic, équipements en plus de l’Edition : jantes alliage 17 pouces, encadrement des vitres chromé, feux antibrouillards à l’avant, rétroviseurs à réglage électrique, chauffants, rabattables électriquement, système IntelliLink R 4.0 à 6 haut-parleurs, Opel OnStar ( « assistant personnel de connectivité et de service » ), stop/star, Sport Switch (sélection du mode de conduite), volant cuir, aides au stationnement, accoudoir réglable à l’avant, caméra Opel Eye…

Astra Innovation, équipements en plus de l’Edition : jantes alliage 17 pouces, encadrement des vitres chromé, feux antibrouillards à l’avant, rétroviseurs à réglage électrique, chauffants, rabattables électriquement, ystème IntelliLink R 4.0 à 6 haut-parleurs, système IntelliLink R 4.0 à 6 haut-parleurs, Opel OnStar ( « assistant personnel de connectivité et de service » ), stop/star, aides au stationnement, frein de stationnement électrique, caméra Opel Eye…

Parmi les équipements dont dispose l’Astra (en série ou en option), on a choisi de s’arrêter sur les trois suivants :

*Le système « Opel OnStar » qui se charge, en cas de pépin, de vous mettre en relation avec une plate-forme en Angleterre. Ce dispositif peut également servir de Hotspot wifi (enfin, quand Opel aura trouvé un accord avec les opérateurs français…mais c’est censé marcher !). Gratuit la première année, Opel OnStar coûte ensuite 99 € / an.

*La technologie « IntelliLux LED » : c’est une option, affichée à 1.350 €. Derrière ce nom se cachent des phares full LED « intelligents » : chaque optique dispose ainsi de 8 faisceaux de LED, qui ajustent leur luminosité selon la situation. Par exemple, si vous êtes en plein phares et que quelqu’un arrive en face, les phares s’adaptent de manière à ne pas éblouir l’autre conducteur, mais continuent d’éclairer « pleinement » les autres zones, comme les côté droit de la route. En vrai, le système est bluffant, et très agréable à l’usage. Opel est pour l’instant le seul à ce niveau de gamme à proposer un tel dispositif. Dans les semaines à venir, l’Audi A3 restylée devrait en bénéficier (comme c’est le cas pour les A4 et Q7 entre autres).

La technologie Intellilux est reliée à « l’Opel Eye » : c’est cette caméra qui détecte les sources lumineuses et qui peut donc ajuster l’éclairage des LED. L’Opel Eye « lit » aussi les panneaux de signalisation.

Comme l’ensemble de ses rivales, la compacte Opel propose un écran de navigation tactile, de 7 pouces (en série sur les niveaux Dynamic et Innovation), avec intégration possible de son téléphone grâce à Apple CarPlay et à Android Auto. Le GPS est une option (590 €), fait passer la taille de l’écran à 8 pouces et ajoute un écran paramétrable de 4,2 pouces entre les compteurs.

Essai Opel Astra 2016

Ensuite, vous trouverez un tableau récapitulatif des prix de la nouvelle Opel Astra (qui s’échelonnent de 20.300 à 27.100 €), et des motorisations dont elle dispose. Il apparaît que la compacte allemande offre un très bon rapport prix/équipements : à titre indicatif, une Peugeot 308 BlueHDi 120 Allure (cœur de gamme) coûte 27.460 €. Une Astra équivalente (CDTi 136 ch Innovation) vaut 25.900 €, et possède en plus les jantes 17 pouces, le système de lecture des panneaux ou encore l’Opel OnStar.

Et si vous voulez en savoir plus encore, n’hésitez pas à (re)faire un tour sur le configurateur d’Opel, très complet.

Conclusion

Objectivement, la nouvelle Astra est une bonne voiture : jolie, bien construite, habitable (à l’exception du coffre) et agréable à conduire. Clairement, elle « fait le job » et conviendra parfaitement à toute personne qui souhaite acheter une berline compacte. En plus, elle peut se targuer d’un rapport prix/équipement défiant toute concurrence.
Mais à l’heure d’écrire ses lignes, je me rends compte qu’il manque un « petit quelque-chose », un petit brin de folie pour que je sois totalement sous le charme de cette Astra. Mais ça, c’est mon côté passionné d’automobile et perfectionniste qui ressort !

Sans doute qu’Opel a la bonne formule ; originalité et ventes ne faisant pas toujours bon ménage, surtout dans un segment aussi concurrentiel que celui des berlines compactes. La marque au blitz se montre en tout cas satisfaite des premiers chiffres de vente de sa nouvelle Astra. On souhaite pour elle que ça dure !

Crédits illustrations : Adrien A pour Le Nouvel Automobiliste

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