Le Nouvel Automobiliste
Essai Audi A4 2015

Essai Nouvelle Audi A4 2016 (B9) : Plus nouvelle qu’elle n’en a l’air

Edith Piaf vous dirait que « c’est toujours la même histoire » : les Audi se ressemblent toutes et ne changent jamais. Et pourtant…

C’est vrai que les apparences sont contre elle : elle, c’est la nouvelle Audi A4. Le terme « nouvelle » paraît en effet usurpé au premier abord, tant la silhouette, les lignes sont comparables à celle qu’elle remplace. Codée B9, elle s’inscrit dans une longue lignée débutée en 1972 par l’Audi 80 (B1); la première génération effectivement nommée A4 n’arrivant qu’en 1994, sous le nom de code « B5 » . En tout cas, entre 1972 et 2015 (marquant la fin de carrière de l’A4 B8), le constructeur allemand annonce avoir écoulé plus de 12 millions d’Audi 80 et A4 dans le monde.

C’est dire si l’A4 est un modèle d’importance pour la firme. A travers la planète, c’était même l’Audi la plus vendue en 2014. En France, elle était la quatrième meilleure vente de la marque; la compacte A3 ayant été la première (avec 16289 voitures écoulées en 2014 d’après Audi, contre 6513 A4).

Touche pas à mon A4

A partir de là, on comprend mieux la sagesse qui a sans doute été imposée aux designers d’Ingolstadt. C’est d’autant plus compréhensible quand on sait que l’A4, au même titre que l’ensemble des familiales, s’adresse essentiellement aux entreprises et professions libérales pour lesquelles la valeur résiduelle est importante : l’A4 B8 ne sera ainsi pas trop dévalorisée sur le marché de l’occasion.

Essai Audi A4 2015

Il est donc clair qu’à l’extérieur, l’A4 B9 ressemble à s’y méprendre à l’A4 B8. Comme dit précédemment, la silhouette (aussi bien en berline qu’en break Avant) est similaire, et les grandes lignes sont toujours là. La ceinture de caisse marquée demeure, tout comme la forme du vitrage latéral, ce qui fait qu’il risque d’être difficile, de loin, de distinguer les deux générations. Les proportions sont d’ailleurs presque les mêmes : 4,73 m de long (A4 B8 : 4,71 m), 1,84 m de large (1,82 m), et 1,43 m de haut (1,44 m). Malgré tout, les rétroviseurs, habituellement intégrés dans les montants, sont dorénavant déportés sur les portes.

Les parties avant et arrière consentent à plus de changement. Ainsi à l’avant les phares voient leur dessin se complexifier, tandis que la calandre « Single Frame » aux coins cassés se remarque encore plus qu’auparavant, et intègre des barrettes chromées sur les versions haut de gamme. En fait, si l’A4 B8 (lancée pour rappel fin 2007 et restylée fin 2011) avait quelques rondeurs, l’A4 B9 vient toutes les effacer. C’est carré, et aussi plus agressif en définitive : une impression accentuée sur la version S-Line, qui rend plus sportif le design de l’A4 (mais pas que, comme on le constatera plus loin dans l’article).

L’arrière quant à lui profite de feux légèrement en relief, d’un bel effet. Il est d’ailleurs agréable de constater que la berline et le break n’ont pas tout à fait les mêmes feux : c’était déjà le cas avant, mais la différence est plus visible aujourd’hui. Leur forme est différente : la berline s’octroie une petite originalité, en semblant vouloir « détacher » les feux de recul du reste des optiques. Contrairement à l’avant, très « géométrique » , l’arrière paraît plus doux esthétiquement.

Le design de l’A4 évolue, malgré les apparences (aucune pièce de carrosserie n’est commune entre les A4 B8 et B9). Certains diront que cela reste néanmoins trop classique et dénué de saveur. Ceci dit, le dessin extérieur sobre de cette A4 reste de bon goût : tout est « à sa place », et les proportions sont bonnes.

En tout cas, l’intérieur lui, devrait mettre tout le monde d’accord.

Révolution intérieure

Pas d’hésitation possible une fois assis à bord : l’intérieur de l’A4 B9 est bien différent de celui de la B8. Alors qu’auparavant le tableau de bord, vertical, était tourné vers le conducteur, la planche de bord de l’A4 B9 s’étend quant à elle sur toute la largeur de l’habitacle. Cette sensation de largeur est renforcée par les aérateurs centraux qui semblent « s’étirer » jusqu’à l’aérateur du passager. Un « artifice » déjà vu sur le nouveau Q7…mais aussi sur la dernière génération de Volkswagen Passat.

Mais plus encore, c’est l’ergonomie de cette planche de bord qui frappe. Les boutons ont été réduits au maximum. Sous les aérateurs, on retrouve les commandes de la climatisation. Encore en-dessous, il y a très exactement six boutons (comprenant, entre autres, l’Audi drive select pour les modes de conduite ou encore la déconnexion du Stop&Start). Puis, autour du levier de vitesse, on retrouve la commande du système de navigation MMI, le frein de parking et le bouton permettant de réguler le son, de la radio notamment. Et c’est tout ! La plupart des fonctions sont en fait à retrouver grâce au MMI, qui gère la partie multimédia. A l’usage, la subdivision en menu s’avère pratique, et l’accès aux foncions assez aisé…même si elles sont si nombreuses qu’on peut facilement s’y perdre ! C’est là qu’on aurait aimé avoir un écran tactile, qui aurait été peut-être plus simple d’utilisation que de tourner le bouton du MMI pour sélectionner, ou d’appuyer sur la touche « back » pour revenir en arrière.

Essai Audi A4 2015

Puisque l’on parle de l’écran (fixe), sa taille est de 7 pouces en série. Si vous sélectionnez l’option « Navigation Plus » (présente sur nos modèles d’essai), incluant le « MMI touch » (qui permet de tracer avec ses doigts, via un pavé central, les lettres composant le nom de la destination), l’écran sera de 8,3 pouces.
En plus de cet écran central, l’A4 B9 peut profiter du « virtual cockpit », déjà vu sur les derniers TT, R8 et Q7 (de série sur les finitions S-Line et Design Luxe, en option sinon – de 300 à 600 € selon le niveau d’équipements). Cet écran de 12,3 pouces, juché derrière le volant, se propose de retranscrire l’ensemble des informations liées à la conduite (compteurs, jauge de carburants, etc) mais aussi le tracé des routes par exemple si vous utilisez le guidage GPS. Le conducteur peut, par le biais d’un bouton sur le volant, mettre en avant sur l’écran telle ou telle information. Les compteurs resteront quoi qu’il en soit bien visibles.

Il est aussi possible de paramétrer l’éclairage intérieur : l’A4 reçoit en effet des guides de lumières sur la planche de bord et dans les contre-portes (avant et arrière). Un large choix de couleurs est disponible. Si certains considéreront cet équipement comme un gadget, cela contribue malgré tout à se sentir bien à bord, d’autant que l’ensemble des lumières émises (par les écrans ou les commandes) sont très douces et ne heurtent pas le conducteur lors des trajets de nuit. Un bon point.

Autre bon point : la finition. La réputation d’Audi en la matière n’est plus à faire. Le soin presque manique apporté aux détails impressionne : les matériaux et les assemblages même dans les parties basses ne souffrent pas la critique.
L’habitabilité, elle, n’est pas mauvaise notamment à l’arrière : grâce à des assises creusées et une garde au toit augmentée de 2,5 cm par rapport à l’A4 B8, deux grands adultes peuvent prendre place assez aisément. Une Volkswagen Passat ou une Skoda Superb pour rester dans le groupe VAG sont plus accueillantes, mais elles sont plus grandes et ne partagent pas la même philosophie que l’Audi. Cela se ressent au niveau du volume de coffre, de 505 dm3 par exemple sur l’A4 Avant (break), là où la Passat propose une véritable soute de 650 dm3. Mais les 505 dm3 de cette A4 devraient largement suffire aux usages d’une famille de deux enfants. Et côté rangements, si de nombreux vides-poches sont disposés ça et là dans l’habitacle, la faible contenance de la boîte à gant déçoit.

En tout cas, l’intérieur de l’A4 B9 impressionne par sa qualité de fabrication, son ergonomie et son design. L’intérieur de la finition Design Luxe (voir la quatrième partie de l’article sur les niveaux de finitions) peut se parer en option d’un cuir fauve et de boiseries noires du plus bel effet. La première A4 que nous avons essayé était justement dans cette configuration. De quoi donner envie de rouler avec !

Impressions sur la route

Pour son lancement, la nouvelle A4 reçoit trois moteurs Essence TFSI (1.4 TFSI 150 ch, 2.0 TFSI 252 ch et le tout nouveau 2.0 TFSI 190 ch) et quatre blocs Diesel TDI (2.0 TDI 150 ch, 2.0 TDI 190 ch, 3.0 TDI 218 ch, 3.0 TDI 272 ch).
Nous avons principalement pu essayer l’A4 avec le moteur 3.0 V6 TDI de 272 ch (134 g de CO2/km, conso mixte annoncée 5,1 l/100 km) , accouplé à la boîte de vitesse robotisée TipTronic à 8 rapports. Exit donc la boîte Multitronic à variation continue qui, si elle était agréable à l’usage (il n’y avait aucun passage transitoire de vitesse), était un gouffre en CO2 !

Essai Audi A4 2015

Cette motorisation TDI 272 ne sera clairement pas la plus représentée en France. Mais cela fait malgré tout plaisir de trouver encore de telles motorisations ailleurs que sur des voitures de plus de 5 mètres de long.
Notre premier modèle d’essai était une A4 Avant (break), TDI 272 donc, en finition Design Luxe (la plus haut de gamme) couleur Argent Fleuré métallisé (1010 euros).

Pied sur le frein, pression sur le bouton start : c’est parti. Les premiers kilomètres se passent dans un confort royal : si la suspension pilotée disponible sur « notre » A4 (option à 1190 €) permet de choisir son mode de conduite (Auto – comprenez normal, Eco, Confort, Dynamic et Individual), nous avons préféré laisser, dans un premier temps, le mode Auto histoire de voir le comportement « de base » de la voiture. La direction est précise, l’insonorisation parfaite et, chose rare sur une allemande, les suspensions ne sont pas trop fermes ! Même si un mode Eco est proposé, le mode Auto favorise déjà les basses consommations : on est vite en 6ème à 50 km/h. Malgré tout, aucune sensation de lourdeur n’est à signaler : il faut dire qu’avec 272 ch, l’A4 V6 TDI, malgré ses 1660 kg sur la balance, n’est pas à plaindre niveau puissance.

Mais les routes de l’arrière-pays niçois nous font de l’œil : difficile alors de ne pas enclencher le mode « Dynamic ». Et là, l’Audi A4 se transforme en fusée, bien aidée par un couple moteur gigantesque de 600 Nm disponible très tôt. La boîte Tiptronic enchante : elle se plie littéralement aux envies du conducteur, et les changements de vitesses passent inaperçus. Il est possible de passer en mode manuel, grâce à des palettes au volant. C’est jouissif, même si on peut regretter la trop petite taille de ces palettes en conduite sportive.
La tenue de route est excellente : la voiture ne bronche absolument pas dans les virages et vire à plat. Notre modèle d’essai était bien aidé, à vrai dire, par la transmission intégrale Quattro de série sur l’A4 TDI 272. Cependant, on attendait mieux des pneumatiques Hankook (245 40 R/18), notamment dans les virages et concernant le ressenti de l’adhérence.

Essai Audi A4 2015

La deuxième A4 que nous avons essayé (une S-Line Rouge Tango métallisé – option à 1050€), également équipée du 3.0 TDI 272 ch, était mieux desservie par ses montes Continental. D’ailleurs, la S-Line ne fait pas que profiter d’un look extérieur plus sportif : les réglages du châssis et de la direction ont également été retravaillés. La direction est ainsi (encore) plus précise, les suspensions plus fermes et la tenue de route, là, est phénoménale (la voiture étant toujours bien aidée par la transmission Quattro). Un vrai régal en mode Dynamic sur les petites routes de montagne.
La fermeté des suspensions de cette S-Line n’est cependant pas excessive, et paraît tout à fait « supportable » au quotidien (même si passer les dos d’âne avec ne sera pas un plaisir !).

En fait, dans l’A4 TDI 272, on est collé au siège à chaque accélération franche. Elle apparaît tellement puissante qu’en à peine deux secondes, vous passez de 70 à 90 km/h…c’en est presque frustrant ! Ce diesel s’avère donc très sportif, au point que le bloc essence TFSI de 252 ch (141 g de CO2 / km, conso mixte annoncée 6,2 l/100 km – présent sur l’A4 berline Gris Manhattan visible sur les photos), semble presque fade à côté. Je me garderai bien de l’affirmer, étant donné que nous n’avons pu tester cette motorisation que sur une trentaine de kilomètres. L’A4 TFSI paraissait en tout cas plus souple à conduire, et la montée en puissance bien plus progressive, ce qui n’était pas déplaisant (c’était même plus agréable en conduite « normale » ), d’autant que la sonorité du moteur faisait plaisir aux oreilles. Bien sûr, même si l’A4 TFSI 252 est moins puissante de 20 ch que son homologue TDI 272, elle a largement de quoi donner le sourire à son conducteur.

En définitive, en essence comme en diesel, la conduite de cette A4 se révèle bluffante d’efficacité, en tout cas avec ces gros moteurs.

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