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Essai Ford Focus Titanium

Essai Ford Focus IV Titanium 1,5L TDCi BVA8 : le futur, c’est maintenant

Essai Ford Focus IV Titanium 1,5L TDCi BVA8 : le futur, c’est maintenant

La Ford Focus revient sur le vieux continent pour son quatrième opus. Son succès général, la Focus le doit principalement à son habitabilité, rarement décevante, mais également à son châssis. C’est d’ailleurs grâce aux déclinaisons de courses (WRC notamment) et de sport (ST et RS) que la Focus s’est créée sa communauté d’admirateurs. Présentée en 2018, la génération actuelle débarque sur nos routes dans des versions mécaniques plutôt sages pour le moment. Nous prenons aujourd’hui le volant en finition Titanium bardée d’options, équipée du moteur diesel 1,5L TDCi de 120 ch et d’une boite de vitesses automatique à 8 rapports.Essai Ford Focus Titanium

Ford Focus : l’extérieur

La Focus nous avait habitué à un style baroque assez marqué, dès sa première génération dont les lignes tendues et les surfaces massives ont perduré de façon assez forte jusqu’à la troisième version. La Focus avait d’ailleurs pour habitude d’initier les nouvelles tendances du design de la marque avant qu’on ne les retrouve le reste des modèles. Mais cette fois-ci, c’est la Fiesta qui est venue, la première, inaugurer les nouveaux gimmicks de la marque à l’ovale.

Des feux en amande très effilés, une large calandre (s’inspirant toujours des Aston Martin) et quelques prises d’air latérales habillent ainsi la face avant de la Focus. De jolies courbes amènent jusqu’au montant du pare-brise et continuent en se mélangeant à d’autres vers l’arrière du véhicule. Les jantes en 17 pouces optionnelles remplissent plutôt bien les passages de roues et offrent un dessin alliant classe et modernité, sans tomber dans l’excès des jantes diamantées.

A l’arrière, les feux suivent une tendance stylistique assez généralisée et s’affinent tout en gagnant en longueur. La lunette arrière n’est pas très généreuse en visibilité mais permet d’appuyer le dessin sportif de la voiture. Seule la petite sortie d’échappement ronde viendra trahir le fait que la Focus que nous essayons n’est pas un monstre de puissance.

Si l’ensemble du style amène du neuf, on s’y perd un peu. Il est en effet difficile d’affilier le modèle à la marque, tant la ressemblance avec d’autres voitures, aussi bien en général que sur les détails est flagrante. On y voit, de notre côté, beaucoup de Kia, de Hyundai et de Fiat. Cependant, cela n’en reste pas moins une jolie voiture qui, dans la rue, attire pas mal l’attention.

Essai Ford Focus Titanium 3

Intérieur : habitabilité augmentée

À l’intérieur, nous retrouvons l’esprit de la Fiesta. Le noir prédomine dans notre modèle d’essai et le configurateur en ligne ne laisse pas de place à la couleur. Si l’ensemble présente bien, quelques plastiques durs apparaissent très vite à nos yeux. Le volant, la console centrale, les contre-portes présentent tous des pièces peu qualitatives, aussi bien à la vue qu’au toucher. Cependant, la planche de bord fait plutôt aérée et l’ensemble reste tout à fait agréable.

Cette planche de bord accueille par ailleurs un écran tactile flottant sur lequel nous émettrons des réserves quant à sa tenue dans le temps, tant ce dernier bouge beaucoup. Il permet cependant de contrôler le système SYNC3, réactif et efficace pour les actions génériques. Attention, pour les réglages plus techniques, le système présente toujours un grand nombre de pages et de sous menus dans lequel il est très aisé de se perdre. Et pour rester dans les critiques sur l’ergonomie, le volant constellé d’un grand nombre de boutons nécessitera que vous preniez un peu de temps  pour vous familiariser avec. Enfin au centre de la console, en lieu et place d’un levier de vitesse ou d’un sélecteur de BVA, nous retrouvons une molette rotative qui, elle aussi, demandera un certain temps d’adaptation. L’espace visuel dégagé est en revanche très appréciable.

En ce qui concerne les assises, celles du rang 1 sont plutôt fermes. Les sièges sont larges et disposent de multiples réglages permettant aux grands gabarits de s’installer confortablement. Les sièges sont assez typés baquet, ce qui contraste avec la finition, mais on ne s’en plaindra pas puisqu’on s’y sent très bien. Cependant si vous avez le dos fragile, passez votre chemin. À l’arrière, la banquette 1/3-2/3 est encore plus ferme. Elle comporte moins de rembourrage que le rang 1 et, forcément, beaucoup moins de réglages. Mais cette banquette arrière a d’autres atouts dans sa manche et en particulier un élément qui marque vraiment : de l’espace ! Aussi bien au niveau des jambes que de la tête il y a de la place en quantité. L’effet est encore plus marqué avec un toit panoramique tout simplement gigantesque ! C’est LA grosse (et bonne) surprise à l’intérieur de la voiture.

Finissons avec le coffre, d’une contenance de 375 litres. À titre de comparaison, une Renault Mégane IV offre 384 litres, une Volvo V40 en proposera 335, mais les Skoda Scala et Fiat Tipo 5-portes offriront respectivement 467 et 440 litres ! C’est donc un peu juste, mais cela devrait néanmoins convenir à la grande majorité des usages. La version SW viendra de toute façon résoudre le problème en affichant 608 litres avant de rabattre les dossiers du rang 2.

Ford Focus IV : les prix

La nouvelle Ford Focus voit ses tarifs démarrer à 19 550 € pour une finition Trend, sans option spéciale, blanche, avec le plus petit moteur 1,0 L EcoBoost de 85 ch et la boite de vitesses manuelle à 6 rapports. Pour ce prix là, vous aurez certes des jantes en tôles, mais vous bénéficierez quand même également de l’allumage automatique des feux, de l’air conditionné, de quatre vitres électriques au rang, d’un limiteur de vitesse, d’une aide au maintien de voie ou encore d’un système Stop & Start. Un peu plus que le minimum syndical donc.

Notre Ford Focus Titanium commence elle à 24 650 €. Elle est équipée de jantes 16 pouces, de la climatisation bi-zone, des feux arrière à LED (mais étonnement pas pour les clignotants, ce qui crée un sacré contraste) et du siège conducteur réglable dans tous les sens notamment. Pour autant, la configuration que nous avons essayée voit sa facture passer à plus de 36 600 €, soit 12 000 d’options ! Explications :

    • Ford Focus Titanium : 24 450 €
    • Moteur diesel 1,5 120 ch BVA8 : 3 700 €
    • Couleur Rouge Candy : 900 €
    • Sellerie cuir / tissu : 850 €
    • Jantes 17″ Titanium : 300 €
    • Phares full LED : 950 €
    • Affichage tête haute : 450 €
    • Pack Parking : 600 €
    • Pack Hiver : 450 €
    • Chargeur à induction : 150 €
    • Chauffage arrière : 700 €
    • Pack Nav B&0 Play : 400 €
    • Pack Technologie : 600 €
    • Toit panoramique : 1 150 €
    • Vitres arrière surteintées : 150 €
    • Pack Famille : 250 €
    • Système de surveillance d’angles morts : 350 €

La facture peut donc apparaître un peu salée pour la configuration de notre essai, d’autant qu’une finition Vignale avec encore quelques options supplémentaires et un intérieur full cuir, coûtera… 37 000 €. De quoi demander à votre vendeur un geste, puisque le site internet de Ford propose, dès le départ, des réductions de l’ordre de 3 000 €. Néanmoins, si l’on compare avec les concurrentes directes, la Focus reste bien placée. Avec des options équivalentes, une Renault Mégane Intens s’offre à 36 180 €, une Peugeot 308 Allure à 37 810 €, et une VW Golf à 38 685 €.

Ford Focus : conduire ou se laisser conduire

Lorsque le moteur de la Ford Focus démarre, le bruit caractéristique d’un bloc diesel se fait entendre mais reste feutré pour le moment, à l’arrêt. L’engagement en Drive s’avère troublant au départ puisqu’il faut utiliser non pas un levier mais le sélecteur rotatif évoqué plus haut. La voiture s’élance en douceur. Très vite, un bruit persistant et désagréable revient à l’accélération. Ce n’est ni le moteur, ni la boîte de vitesses, mais un horrible bruit de plastique vibrant quelque part dans la console centrale. Disparaissant aussi vite qu’il est arrivé lorsque le moteur arrive en température, ce bruit parasite n’en est pas moins insupportable sur les 10 premières minutes de chaque démarrage. Un défaut qu’on espère lié à ce véhicule d’essai en particulier mais qui est pour le moins inhabituel dans les productions modernes et n’est guère rassurant.

Une fois en mouvement, notre Focus pleine d’options ne demande qu’une seule chose, vous conduire. Les aides à la conduite sont en effet si bien réglées qu’il vous sera aussi agréable de conduire que de tenter de vous laisser conduire. La combinaison de la boîte automatique, du régulateur de vitesse adaptatif, de la lecture des panneaux intelligente, du maintien de file et des détecteurs d’angle morts est en effet très bien gérée. Il devient donc possible de laisser la voiture faire, en particulier sur les grands axes. Sur autoroute, le système est bluffant tant la conduite « seule » est parfaite. Le maintien de file agit de façon prédictive et non corrective. Ainsi, la voiture anticipe la route (et donc vos potentielles erreurs) au lieu de corriger à chaque fois que la voiture « touche » une ligne. Évidemment, ce n’est pas prévu pour réellement vous conduire, mais uniquement pour vous assister. Et dans ce cadre d’utilisation, c’est tout bonnement parfait.

En effet, les petits moments d’inattention sont corrigés immédiatement par la voiture, le maintien des distances de sécurité et les freinages sont gérés tout en douceur, sans aucun à-coups. Le régulateur de vitesse intelligent lit les panneaux de façon autonome et combine ses informations à la cartographie du système de navigation. Ainsi, une fois le régulateur enclenché, la voiture adapte sa vitesse à la route et aux panneaux de signalisation. Chose vraiment réussie, la voiture arrive à faire la différence entre les panneaux réservés aux poids lourd ou aux conditions climatiques particulières. (ce que l’on ne retrouve pas encore partout, même dans les Premium). Tout ceci a rendu le système fort agréable à utiliser et particulièrement reposant.

Essai Ford Focus Titanium

En terme de conduite pure, le châssis s’est avéré très précis et les trains roulants n’ont jamais été surmenés par notre cavalerie. Il faut dire qu’avec le petit moteur 1,5 L diesel de 120 ch et la boîte de vitesses à 8 rapports, la Ford Focus n’est pas non plus une bête de course. Cependant, en haussant le rythme dans les enchaînements de virages, on retrouve un ensemble châssis et direction très précis. La direction se montre précise et directe une fois la voiture en mouvement. Le volant retransmet les informations principales de la route mais vous épargne les vibrations inutiles. La Focus que nous essayons est très accès sur le confort de conduite. En effet, malgré les sièges assez raides (surtout à l’arrière), la voiture est plutôt bien suspendue et souple. Vue l’efficacité de la voiture avec si peu, on imagine aisément, et avec hâte, des versions légèrement plus musclées. Vivement les versions ST et RS !

Niveau consommation, le 4 cylindres diesel a consommé 5 l/100 km sur l’ensemble de nos 1000 km d’essai alliant ville, route et autoroute réparti à parts égales. C’est plus que la consommation mixte homologuée de 4,2 l/100 (dont les répartitions de trajets favorisent les trajets routiers et non en ville). C’est donc un beau score de la part de la Focus.

Conclusion

La Ford Focus de quatrième génération est un compromis du passé et de l’avenir. La voiture reste fidèle aux générations précédentes avec un châssis rigoureux, un système d’info-divertissement au goût du jour et une habitabilité très appréciable. L’avenir se fait lui avec les aides à la conduite. Si l’ensemble des aides est connu, c’est la première fois qu’on les retrouve sur une compacte avec un tel niveau de coordination. La Ford Focus si bien équipée a tout de même un prix, plus de 36 000 euros, qu’il sera cependant difficile de justifier à la vue de la qualité intérieure et des bruits vibratoires parasites face à une concurrence mieux finie.

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Texte et photos : Antoine Lesbroussart

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