Le célèbre fabricant allemand CMC vient de présenter de nouvelles déclinaisons de sa Ferrari 250 GTO au 1/18ème. De véritables œuvres d’art !
L’histoire de la Ferrari 250 GTO
La Ferrari 250 GTO est née en 1962. Destinée à la compétition, la GTO a été conçue pour succéder aux 250 GT SWB qui ont alors bien du mal à prendre le dessus sur les Aston Martin DB4 et les AC Cobra de l’époque. Grâce à quelques artifices, la GTO est homologuée dans la catégorie GT en se faisant passer pour une nouvelle déclinaison de la 250 GT.
Il s’agit pourtant bel et bien d’une véritable voiture de course qui n’a plus grand-chose à voir avec cette dernière. Propulsée par le V12 des Testa Rossa, elle est équipée d’un châssis tubulaire, de nouvelles suspensions et de freins à disques. Avec un poids inférieur à 900 kg et près de 300 chevaux, la GTO pouvait dépasser les 280 km/h !
Dessinée par Pininfarina, elle présente un long capot, un porte-à-faux arrière raccourci et de superbes courbes. Quelques modifications seront apportées au fur et à mesure de la production au niveau des ouïes de refroidissement, de la prise d’air sur le capot ou du béquet arrière. Trois modèles recevront quant à eux une carrosserie spécifique.
Je commence à savourer mes premiers tours de roues sur le circuit routier de Montlhéry. Inutile de préciser qu’au volant d’une Ferrari, il s’agit d’un plaisir rare…
José Rosinski, Sport Auto n°24 publié en janvier 1964
La 250 GTO est essayée par José Rosinski pour le n°24 du magazine Sport Auto publié en janvier 1964.
Son article débute ainsi : « La genèse de la G.T.O. est édifiante. […] Cette voiture a, en effet, été homologuée « par extension », c’est-à-dire qu’elle a bénéficié de l’homologation déjà acquise de la Berlinette 250 G.T. dont elle n’est, selon son constructeur, qu’une version améliorée. […] Il n’en est rien, il s’agit en fait purement et simplement d’une voiture de course, absolument inadaptée à quelque utilisation touristique que ce soit. » Le journaliste poursuit son article avec une présentation technique de la GTO. Le moteur, écrit-il, est un « descendant direct de la première série de moteurs que Ferrari ait produit immédiatement après la guerre. […] 303 chevaux sont obtenus à 7.700 t/m, soit un rendement de 100 chevaux au litre. […] Le châssis est un 250 G.T. « revu et corrigé » par l’ingénieur Bizzarini. Le moteur est placé très bas ce qui a permis de gagner un nombre appréciable de centimètres sur la hauteur et d’abaisser ainsi favorablement le centre de gravité et la surface frontale du capot. »
Il poursuit avec ses impressions de conduite : « Contact… Démarreur … Attention à ne pas avoir le pied trop lourd sur l’accélérateur, car le moteur monte en régime avec une rapidité inhabituelle, en particulier à vide. […] Et je commence à savourer mes premiers tours de roues sur le circuit routier de Montlhéry. Inutile de préciser qu’au volant d’une Ferrari, il s’agit d’un plaisir rare, même pour un essayeur un tant soit peu blasé. […] Les vitesses passent bien, mais pas particulièrement vite. […] Toutes les commandes sont douces et agréables. […] La tenue de route ne révèle aucune mauvaise surprise et l’on se débarrasse tout de suite de toute méfiance. La voiture est rigoureusement neutre, peut-être un peu sous-vireuse si l’on met trop de chevaux en entrée de virage, tout au plus. Grâce à la direction, on place la voiture exactement où l’on veut sur la trajectoire choisie, et aucune émotion n’est à redouter de ce côté. Ensuite, si l’on dose bien l’accélération, la voiture suit parfaitement au volant. Et si l’on sort un peu trop large, un coup d’accélérateur fait gentiment déboîter le train arrière, qui glisse mais ne décroche en aucun cas. Dès lors, il suffit de contrebraquer, ce que l’on peut faire avec toute la sérénité voulue grâce à l’absence de brusquerie de toutes ces réactions, et se remettre en ligne d’une seule correction. »
Il conclue son article en affirmant que : « La Ferrari G.T.O. représente un remarquable compromis entre la puissance et la solidité de son moteur, le stade de mise au point de sa tenue de route, la facilité de sa conduite. Elle n’est certes pas d’une technique avancée : en revanche, elle représente sans doute le summum d’une technique classique et même conservatrice. Tout est au point dans cette voiture, qui n’accuse aucun grave défaut, ce qui représente déjà un substantiel avantage. »
Fabriquée à 36 exemplaires entre 1962 et 1964, la Ferrari 250 GTO est sacrée championne du monde des voitures de sport en 1962, 1963 et 1964. Elle est aujourd’hui considérée comme une véritable œuvre d’art et reste l’une des sportives les plus emblématiques de la production automobile.
La Ferrari 250 GTO de CMC
La Ferrari 250 GTO a été réduite à toutes les échelles par les fabricants de miniatures. Après les récentes Ferrari 275 GTB, Mercedes 600 Pullman et Alfa Romeo P3, CMC a diffusé fin 2023 une réédition de sa Ferrari 250 GTO.
Dix versions différentes de la Ferrari 250 GTO sont proposées par CMC
Présentée pour la première fois en 2015, cette nouvelle version fait l’objet de nombreuses modifications avec, notamment, l’arrivée de versions à conduite à droite – au nombre de six modèles – ce qui a permis de décliner la Ferrari dans de nouvelles livrées. Au total, dix versions différentes sont proposées par CMC, certaines d’entre elles n’ayant encore jamais été reproduites au 1/18ème.
Les amateurs pourront jouer au jeu des sept erreurs entre ces miniatures qui, outre, leurs livrées, se distinguent par de nombreux points de détails tel que la forme des entrées d’air à l’avant, la position des clignotants ou bien encore, le nombre d’ouïes disposées sur l’aile avant. A chaque fois, CMC a mis tout en œuvre pour coller au maximum à la réalité quitte même, à décaler la sortie de certains modèles pour modifier un détail en détail minute. C’est par exemple le cas de la GTO #3729GT pilotée par Graham Hill lors du Tourist Trophy de 1962 dont la couleur prévue par CMC ne correspondait pas exactement à celle du modèle à l’échelle Un.
Le modèle présenté dans cet article est la Ferrari 250 GTO #3757GT. Acquise en juin 1962 par Jacques Swaters pour l’Ecurie belge Francorchamps, elle se classe, cette même année, 3ème des 24 heures du Mans.
#3757GT a participé par la suite à de nombreuses courses et elle a connu quelques changements au niveau de sa carrosserie avec, notamment, l’ajout d’une troisième ouïe latérale. Elle est aujourd’hui la propriété de Nick Mason, le batteur des Pink Floyds. CMC a reproduit cette GTO dans sa livrée d’origine, celle des 24 heures du Mans 1962.
Silhouette
Evacuons d’emblée la polémique qui gravite autour de cette superbe Ferrari 250 GTO réalisée par CMC. En effet, pour la réalisation de sa miniature, CMC a scanné la Ferrari 250 GTO #3809GT à l’échelle Un.
#3809GT a été livrée en 1962 et a débuté sa carrière en remportant les Grands Prix de la Solitude, de la Rheinland-Pfalz et du Tyrol. Victime de nombreux accidents, elle a été restaurée en 1976 avec l’adoption d’une proue légèrement modifiée par rapport à l’original. Cette GTO existe toujours et nul ne remet en cause son appartenance à la lignée des GTO. La miniature réalisée par CMC reprend à son compte ce nouvel avant.
Force est de constater qu’au 1/18ème ce changement ne saute pas aux yeux. Certes la GTO de CMC présente à l’avant quelques différences avec la GTO de Kyosho qui serait, aux yeux des puristes, plus conforme à la réalité.
Mais de nombreuses différences existent aussi avec les GTO de KK Scale ou de BBR. Mises côte à côte, aucune de ces miniatures n’est semblable. Et pourtant, il est indéniable que nous sommes, dans chaque cas de figure, en présence d’une authentique Ferrari 250 GTO.
La version réalisée par CMC est tout simplement superbe !
Carrosserie
La peinture est parfaitement appliquée et présente un superbe rendu.
La décoration est fidèle au modèle à l’échelle Un et nous retrouvons notamment sur cette dernière les deux typographies différentes du numéro 22.
Pièces rapportées
Fabriquée en métal, la 250 GTO de CMC est composée de plus de 1500 pièces. Assemblée avec beaucoup de soin, elle bénéficie d’une finition exceptionnelle.
Fonctionnalités
La direction est fonctionnelle et parfaitement bien réalisée. Elle est actionnée par le volant. Les suspensions sont également opérationnelles.
Ouvrants
Dix ouvrants ont été aménagés dans la carrosserie : le capot – maintenu par de fines lanières en cuir -, les quatre trappes – dont trois sont amovibles – situées à l’avant du capot, les portières, la petite trappe située sur la custode droite, le coffre et le bouchon en alu du réservoir d’essence. Ces ouvrants sont parfaitement ajustés.
Le moteur est détaillé à l’aide de très nombreuses pièces en métal. Une superbe pièce qui rend hommage au V12 de la GTO !
Habitacle
L’habitacle est tout aussi bien réalisé. Il bénéficie d’un aménagement en cuir véritable.
Les sièges sont complétés par des harnais ultra réalistes (bien qu’à quatre points au lieu de deux).
Le volant – solidaire de la colonne de direction – et les compteurs sont fidèles.
Châssis et roues
Le châssis comprend de très nombreux détails. La finition est là-encore, exceptionnelle. Une plaque de protection amovible peut être retirée pour admirer les nombreuses pièces qui le composent.
Les jantes à rayons Borani sont superbes. Elles peuvent être retirées afin de pouvoir admirer les freins à disques et les trains roulants.
Une roue de secours identique aux autres est disposée dans le coffre.
Packaging
Cette Ferrari est livrée dans le packaging traditionnel de CMC qui fait penser à un écrin à bijoux. Un packaging conforme au niveau de qualité proposé par cette miniature.
Une Ferrari exceptionnelle…
Difficile de rester insensible devant cette Ferrari 250 GTO réalisée par CMC. Nous sommes tout simplement en présence d’une miniature exceptionnelle à la finition haut-de-gamme. Le tarif est quant à lui élevé mais il reste justifié compte tenu du niveau d’excellence de cette miniature.
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