Eric EOn le sait, la marque Citroën est une des plus collectionnée au monde. Elle compte de nombreux fans, à commencer par son ancien Directeur Général si l’on en croit son profil LinkedIn ! Des fans, il y en a partout : au sein de notre équipe, bien entendu, mais aussi à travers le monde et parmi nos lecteurs. Et comme vous êtes formidables, l’un d’entre vous a profité d’un grand rassemblement chevronné aux USA pour nous envoyer un paquet de photos ! On vous invite au Citroën Rendez-Vous de Saratoga Springs, grâce à Le Driveur Ambulant.
Ecouter cet article en podcast
Citroën Rendez-Vous : le plus grand rassemblement américain de Citroën
Organisé dans l’Etat de New York à Saratoga Springs, le Citroën Rendez-Vous est, vous l’avez subtilement déduit du sous-titre, le plus grand rassemblement de Citroën d’Amérique du Nord, et probablement du continent. Organisé cette année du 30 juin au 2 juillet, il permet à des hordes de fanatiques de la marque, de propriétaires de Citroën américaines ou même importées d’Europe de se retrouver et d’échanger autour d’une passion commune. Et comme ils sont tolérants et ouverts d’esprit, ils ont même laissé entrer d’autres fans de voitures françaises à commencer par des Peugeot, mais aussi des Renault et… une Oltcit ! Mais on le verra plus tard dans l’article. En attendant, voici quelques images des Citroën en présence, avec une palanquée de DS, de SM mais aussi, plus rares, des Truckette (appellation locale de la 2CV fourgonnette) et Ami 6 également vendues sur place, ainsi que d’autres Citroën importées d’ailleurs.
Citroën a cessé de commercialiser ses voitures aux USA en 1974. A l’époque, la réglementation américaine avait imposé une hauteur fixe pour les pare-chocs des voitures, chose devenue impossible avec la hauteur de caisse variable de la suspension hydropneumatique. Citroën pensait bénéficier d’une exception qui n’a pas été accordée et n’a pas cherché à retravailler le véhicule. Fin de l’aventure pour Citroën qui étudiera cependant une BX à suspension métallique avant d’y renoncer, puis d’y repenser avec la XM (la réglementation autorisant à nouveau la hauteur de caisse variable) sans aller au bout de la démarche. Une démarche qui a intéressé des sociétés indépendantes comme Yareb Hydraulics qui a commercialisé des CX diesel au début des années 80 et surtout CXA qui a retravaillé les CX dans ses ateliers aux Pays-Bas afin de les homologuer et de les commercialiser en Amérique du Nord avant que la XM prenne le relai (à faible dose) jusqu’en 1997. La préparation avait cette fois lieu directement aux USA.
Citroën a officiellement commercialisé aux USA les Traction, 2CV, Truckette, DS, Mehari, et enfin la SM, cette dernière ayant carrément été élue voiture de l’année 1972 par Motor Trend (première voiture étrangère à obtenir un tel titre). La GS un temps prévue n’a finalement jamais été importée officiellement. 2 037 des 12 920 Citroën SM produites ont été vendues aux USA, en faisant le premier marché d’exportation du véhicule. Et précipitant l’arrêt du modèle une fois le retrait de Citroën. Au fait, avez-vous déjà fait attention à la présence d’un immense porte-à-faux avant et de feux de position latéraux sur la Citroën C6 ? Vous connaissez déjà la suite. Enfin, l’absence de suite.
Citroën Rendez-vous : buna ziua din România
Pour certains, l’Oltcit est la dernière « vraie » Citroën… à moins que ça ne soit la Traction ! Peu importe, l’Histoire de ce modèle vous a déjà été contée ici par votre serviteur alors contentons-nous d’un résumé : lorsque Nicolae Ceaușescu, alors secrétaire général du PC roumain, s’oppose aux représailles soviétiques qui font suite au Printemps de Prague, ce qui lui vaut les bonnes grâces de l’Occident. Et lorsque la Roumanie cherche à se doter d’une industrie automobile, les constructeurs de l’Ouest répondent présent. Renault gagne l’appel d’offre et vous connaissez la suite.
Durant les années 70, le gouvernement roumain désire une voiture plus compacte et abordable que la Dacia et Aro. Citroën remporte la mise er la joint-venture Oltcit est formée pour une production à Craiova, en Olténie (d’où le nom Oltcit, contraction de la région et de Citroën). Peu de temps après, Peugeot rachète Citroën et la future Visa se voit contrainte d’adopter la plateforme de la 104, tandis que cette future Oltcit garde sa conception 100 % Citroën. Après des années de retard, la voiture sort enfin. On l’a connue sur certains marchés occidentaux sous le nom de Citroën Axel, tandis que de l’autre côté du Rideau de Fer, c’était l’Oltcit Club (visible également lors de notre visite au musée de Szentendre en Hongrie). Bref, il y a eu des gens assez motivés pour en importer une aux USA, visiblement !
Citroën Rendez-Vous : Sochaux sort ses griffes
Notre ami Le Driveur Ambulant n’est pas seulement un frenchie vivant aux USA, c’est aussi un propriétaire de Peugeot 505 américaine. Et visiblement, il n’est pas venu seul au rendez-vous : de la giscardienne 604 (oui, matez les autocollants !) à la 504 en passant par la 404, quelques Peugeot américaines sont allé fouler le sol de cette grande concentration de Citroénistes à Saratoga Springs. La présence de Peugeot aux USA s’est interrompue en 1991 avec l’arrêt de commercialisation des 405 et 505 sur place, la 605 initialement prévue pour chercher des noises à la Sterling 825 et à la Merkur Scorpio (sans parler des allemandes et des japonaises) sur ce marché n’y a jamais été commercialisée en raison d’un taux de change trop défavorable et d’un Lion trop occupé à fiabiliser les voitures en Europe. Un indice ? Regardez la position des veilleuses sur la 605… Et depuis ? On pourrait vous raconter quelques projets de retour sur place mais il n’y a pas encore prescription !
Citroën Rendez-Vous : des losanges et d’autres joyeusetés
Puisque le Citroën Rendez-Vous accepte la diversité et l’inclusion, les Renaultsexuels sont venus en petit nombre afin de rappeler que le Losange a eu une sacrée histoire aux USA. Outre le succès en feu de paille des 4CV et Dauphine (cette dernière a très brièvement éclipsé VW sur le marché !), Renault est surtout le constructeur français qui a le mieux appréhendé le marché au point de s’accaparer AMC et Jeep à la fin des années 70. Avec la production locale des Alliance et Encore, mais aussi l’arrivée de la Renault Premier au destin quelque peu contrarié par la cession des activités américaines de Renault à Chrysler, Renault a été proche de pouvoir réellement percer sur place. Plusieurs problèmes ont toutefois empêché cette ambition, qu’il s’agisse des premiers retours en garantie des véhicules, du soudain désamour des américains pour les petites voitures ainsi que la situation de Renault en Europe, on ne peut pas s’empêcher de penser qu’il s’en est fallu de peu pour que le Losange perce durablement sur place. En tous cas, Chrysler doit beaucoup au retrait de Renault, en profitant non seulement de Jeep et des projets engagés mais aussi du mercato en récupérant François Castaing.
On ne refera pas l’Histoire mais on pourra admirer une Renault Le Car déguisée en Renault 5 Alpine européenne ainsi qu’une Renault Sportwagon, le petit nom local du break Renault 18 à la seconde moitié de sa carrière, tandis que la 18i (R18 en spec US) était retirée du catalogue. Qu’il s’agisse des Le Car ou de la Sportwagon, il s’agissait de voitures made in France. Alors que l’aventure américaine de Renault s’arrête net à l’été 1987, les 200 Renault Premier de présérie sont presque toute rebadgées Eagle Premier une fois passé sous le giron de Chrysler, les Renault Medallion (R21 en spec US produites à Maubeuge) changent également de badge et la production des Alliance à Kenosha est stoppée au profit notamment (mais pas que) des Dodge Omni et Plymouth Horizon… deux voitures nées en partie en France !
Et comme il n’y a pas que la France dans la vie, on vous laisse admirer quelques voitures européennes présentes au Citroën Rendez-Vous. Comme quoi, on a célébré le 4 juillet en vous parlant d’autre choses que de voitures américaines…
Merci à Le Driveur Ambulant pour ses images du Citroën Rendez-Vous !
Adrien A
