Suite de notre saga consacrée à la Toyota Celica : nous voici arrivés à la sixième génération, celle que beaucoup d’entre nous ont eu l’honneur de conduire en version pixellisée dans… SEGA Rally ! Cette avant-dernière itération de la Celica est marquante à plus d’un titre, outre son palmarès sportif. Elle est l’aboutissement des deux précédentes versions. Explications.
Toyota Celica : entre quatre yeux
La Celica de 1989 est à peine lancée que le développement de la sixième du nom débute. La règlementation s’apprêtant à bannir les phares escamotables, Toyota se voit contraint de changer de fusil d’épaule pour le design de la face avant de sa nouvelle génération de Celica : l’inspiration vient de la Supra mk4 et les projecteurs ronds revenant à la mode, c’est sans surprise que l’on retrouve deux paires ovoïdes pour signer l’éclairage de la sixième génération de Celica. Un style qui continuera de se répandre puisque la Mercedes Classe E adoptera ce look deux ans plus tard, en 1995.
Lancée en octobre 1993 , codifiée T200 et de nouveau déclinée en coupé et liftback, cette génération sera la dernière à connaître une déclinaison cabriolet, toujours réalisée en Californie par le carrossier ASC sur base du coupé. Une fois de plus, la France ne connaîtra pas cette version.
Et étonnamment, cette Celica a aussi donné naissance à une autre variante : un clone vendu avec le logo Toyota par Toyota ! En effet, un des réseaux de distribution de Toyota au Japon, Vista Store (devenus Netz Store depuis 1998) a distribué une variante baptisée Toyota Curren, basée sur le coupé et doté d’une face avant plus conventionnelle, faisant fi des 4 projecteurs ronds. Les feux arrière étaient également propres à la Curren. En effet, la Celica était distribuée par le réseau Corolla Store, localement, Toyota distribuant les différents modèles de sa gamme en fonction de plusieurs canaux sur le marché japonais. Et certains véhicules comme le RAV4 sont proposés par plusieurs distributeurs de Toyota.
Cette parenthèse étant fermée, la sixième génération de Celica a proposé plusieurs motorisations, comme il est de coutume : un bloc 1,8 l en entrée de gamme (115 ou 105 ch selon les dépollutions et les marchés), un 2,0 l (138 ch uniquement au Japon, et une version 175 ch mondiale), un bloc 2,2 l 130 ch destiné au marché Nord-américain, un 2,0 l VVTi de 200 ch et les versions à transmission intégrale : 2,0 l GT-FOUR de 245 ch en version standard mais aussi et surtout les versions WRC Edition Limited (2 500 exemplaires produits) développant 255 ch. Dernier détail et non des moindres : bien que reprenant la base de son aïeule, cette nouvelle Celica s’offre une cure d’amaigrissement, jusqu’à 90 kg selon les versions !
Toyota Celica : tricher n’est pas jouer
De jouer il en est question car cette Celica de sixième génération a longtemps été une des stars de Sega Rally… un jeu dans lequel je prenais systématiquement la Lancia Delta HF Integrale, désolé pour les toyotistes. Mais elle n’a pas fait que briller sur les bornes d’arcade : la Celica a continué sur son élan en rallye. La preuve ? Ou plutôt les preuves : la Celica accumule les récompenses en rallye avec de nombreux titres de pilotes : en ERC avec Armin Schwarz en 1996, en Hongrie avec János Tóth en 1995, 1996 et 1997, en Finlande avec Marcus Grönholm en 1996 et 1997, en Suède avec Thomas Rådström (1996) et Tomas Jansson (1997), en République Tchèque avec Milan Dolák en 1997, Autriche avec Kris Rosenberger la même année, en Estonie avec Markko Märtin en 1998 puis au Pérou (avec Ramón Ferreyros en 2001, et Eduardo Dibós Silva en 2003).
Un beau palmarès, avec au global 12 titres européens. Mais voilà, une sombre histoire vient entacher la légende de la Celica : lors du Rallye de Catalogne, en 1995, l’écurie Toyota est convaincue de tricherie par la FIA lors d’un contrôle technique de routine sur la voiture de Didier Auriol. En cause ? La Celica du français disposait d’une bride d’admission présentant un diamètre plus important que celui autorisé (34 mm), offrant ainsi plus de puissance. L’écurie Toyota Team Europe a par la suite écopé d’une suspension d’un an et de l’annulation des points obtenus au cours de la saison WRC 1995. Une vilaine affaire qui a sali l’image de Toyota en rallye.
Malgré cela, la Celica reste associée à un important palmarès en compétition et plus particulièrement en rallye. Au fil des différentes générations, le finlandais Marcus Grönholm a eu cinq titres nationaux avec Toyota entre 1991 et 1998, dont trois Rallye Arctique consécutifs comptabilisés en ERC. Finalement, de la quatrième à la sixième génération de Celica, Toyota a engrangé une somme respectable de 36 titres en rallyes entre 1986 et 1998, soit près de 3 titres annuels en moyenne en 13 ans. La Toyota Corolla WRC prend alors le relai de la Celica en rallye et Toyota en profite pour revoir de fond en comble le concept de la Celica pour la génération suivante : restez connectés, c’est pour demain !
Retrouvez les autres épisodes de la saga Celica :
- Toyota Celica Génération 1 (1970 – 1977) : coupé pas décalé
- Toyota Celica Génération 2 (1977 – 1981) : une Celica peut en cacher deux autres !
- Toyota Celica Génération 3 (1981 – 1985) : elle met le turbo !
- Toyota Celica Génération 4 (1986 – 1989) : en avant la Celica !
- Toyota Celica Génération 5 (1990 – 1993) : bio c’est beau ?
- Toyota Celica Génération 7 (2000 – 2005) : less is more
Sources : Toyota, Wikipedia