Le Nouvel Automobiliste
Jaguar XJ LNA 2019

Jaguar XJ : dix quinquennats, et puis s’en va…

50 ans. Rares sont les modèles pouvant se vanter d’une telle longévité. Lancée en 1968, la berline du constructeur britannique a traversé les époques sans sourciller. Et pourtant, sa carrière fut compromise à de multiples reprises au cours des décennies passées. C’est notre époque dans laquelle les berlines sont boudées au profit des SUV qui voit la lignée de cette berline de luxe s’éteindre. La génération actuelle de la Jaguar XJ, qui a révolutionné le design traditionnel, bourgeois et inimitable de ses aïeules, quitte aujourd’hui les lignes de production de Coventry. Pour mieux revenir ?

La Jaguar XJ face aux nouvelles tendances du marché

La nouvelle a été annoncée il y a quelques temps déjà, mais n’a pas fait grand bruit. L’iconique Jaguar XJ, symbole du raffinement à l’anglaise, allait quitter le catalogue, laissant le champs libre sur le marché à ses concurrentes, BMW Série 7, Mercedes-Benz Classe S et Audi A8 notamment. A des prix dépassant allègrement les 100 000 €, les volumes de vente sur ce segment n’affolent pas les compteurs mais représentent une belle marge pour les constructeurs premium ou luxe, et sont aussi une vitrine de leur savoir-faire technique et technologique.

Jaguar XJ 1968 2019 LNA

Néanmoins, Jaguar a d’autres chats à fouetter, sans mauvais jeu de mot, et doit se concentrer sur ses SUV, E-PACE et F-PACE, qui représentent le plus gros potentiel de vente. Mais aussi sur l’élargissement de son offre électrique, après avoir introduit avec succès son premier SUV électrique, le I-PACE, auréolé des titres européens et mondiaux de voiture de l’année 2019.

La Jaguar XJ : quelle lignée !

Quelle que soit la raison pour laquelle le constructeur a décidé d’écourter la carrière (tout de même honorable, après 9 ans de bons et loyaux services !) sans attendre une hypothétique remplaçante, nous regardons déjà avec nostalgie les générations qui se sont succédé depuis 1968 :

  • La « mk1 » (1968 – 1973) : Voiture personnelle de Sir William Lyons, le fondateur de la marque, la toute première XJ initiait un nouveau genre de berlines, à la fois sportive, luxueuse, élégante mais aussi abordable. Le rapport qualité-prix la rendait attirante, sa fiabilité dans le temps un peu moins
  • La série 2 (1973 – 1979) est la seule à avoir eu un dérivé coupé direct, la XJC. Cette génération souffre de problèmes de fiabilité nuisant à son image… mais qui ne l’empêcheront pas de poursuivre sa carrière/
  • La série 3 (1979-1986). Comme toute voiture de son époque, la XJ série 3 abandonnait les chromes pour le plastique, disposé généreusement sur les pare-chocs. Moins attirante que les séries 1 et 2, elle était toutefois mieux construite et supportait plus facilement les affres du temps.
  • La XJ40 (1986-1994): reconnaissable entre toutes avec ses phares et feux rectangulaires, son style était bien ancré dans les années 80 où le rectiligne était à la mode. Mais l’opulence était toujours là, surtout dans les versions Daimler, avec des 6 cylindres et des « double-six »
  • La X300 (1994-1997) est le symbole du retour à la fiabilité mais aussi de l’arrivée de Ford aux commandes de Jaguar, le premier élément découlant du second… Reprenant l’intérieur de la XJ40, cette XJ revenait à ses fondamentaux en termes de style extérieur, ce qui n’était pas pour déplaire aux puristes.
  • La X308 (1997-2003) marquait la fin du six cylindres, et l’arrivée des blocs V8, reconnus aujourd’hui pour leur fiabilité. Si l’extérieur gardait à peu de choses près la base de la X300, l’intérieur s’américanisait, avec un tableau de bord aux formes beaucoup plus arrondies. Pour les plus pressés, la version Supercharged arrachait le bitume avec ses 376 ch
  • La X350 (2003-2009): A première vue, cette génération était celle de l’embonpoint, avec une silhouette plus massive, mais toujours les gimmicks propres à la XJ. Pourtant, sa construction en aluminium allégeait la (grosse) bête et lui permettait de garder son agilité.
  • La X351 (2009-2019): L’actuelle et dernière génération a chamboulé le style ancré depuis le lancement de la marque XJ, bien plus encore que le fit la XJ40. Profil de coupé, feux horizontaux en forme de griffe, et surtout abandon des doubles-phares au profit d’un regard effilé et agressif… Le bond en avant dans la modernité permet à cette XJ d’être toujours dans le coup à côté de ses petites sœurs plus jeunes, les XE et XF. Un restylage en 2016 l’y a aidé et Jaguar en a profité pour changer de série (nom de code XJR575). Une version hommage aux 50 ans du modèle a également été commercialisé en 2018 (XJ50).

Faut-il désormais dire adieu la XJ ? Dans un premier temps, non, car nous vous proposerons très prochainement un essai hommage de la berline anglaise ! Ensuite, il se murmure que la XJ reviendrait tôt ou tard dans une version électrique, une nouvelle révolution en perspective pour celle qui a toujours su garder ses fondamentaux mais se mettre à la page de manière insolente.

Source : Jaguar

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