Le Nouvel Automobiliste
présentation Renault Austral 2022

Le Renault Austral côté ingénierie : Rencontre avec Jean Chevennement

L’importance du Renault Austral est à regarder à la lumière de la place qu’occupent ses concurrents chez leurs marques respectives : que serait Peugeot sans le 3008 ? DS sans le DS 7 Crossback ? Volkswagen sans le Tiguan ? Seat (et Cupra) sans l’Ateca ? Nissan sans le Qashqai ? Poser cette question, c’est aussi se rendre compte à quel point le Kadjar est passé à côté de son époque : après un départ commercial canon en 2015, il a très vite subi l’arrivée du 3008 en 2016… et ne s’en est jamais remis.

Nos différents articles sur le Renault Austral :
Présentation détaillée du Renault Austral ;
Nos photos et notre vidéo exclusives du Renault Austral ;
Notre interview d’Agneta Dahlgren-Hermine (Renault Design Project Director), à propos du design du Renault Austral ;
– Notre interview de Jean Chevennement, directeur du projet Renault Austral.

En pleine reconquête de son segment C après les lancements de l’Arkana et la Mégane E-Tech, Renault n’a -presque- pas le droit à l’erreur avec l’Austral qui, pour bien montrer qu’il n’est pas un Kadjar bis, en profite pour changer de nom. Rencontre avec celui qui en a dirigé le programme, Jean Chevennement.

présentation Renault Austral 2022

Le Nouvel Automobiliste : Pourquoi avoir estimé nécessaire de changer de nom et être passé de Kadjar à Austral ?

Jean Chevennement : L’explication du nom est, comme vous pouvez le constater face à la voiture, que son positionnement nous permet de dire qu’elle n’est pas là pour remplacer un modèle existant. Ce n’est pas un renouvellement de génération, c’est vraiment une nouvelle proposition, un nouveau véhicule, et notamment c’est un concentré de technologies à tous les niveaux.

On le voit avec le système multimédia embarqué, grâce à notre partenariat avec Google, avec les technologies embarquées d’aides à la conduite, notamment l’affichage tête-haute 9,3 pouces directement dans le pare-brise, ou du système 4 Control Advanced à 4 roues directrices. C’est une particularité de Renault à ce niveau de gamme car on trouve plus souvent ces dispositifs sur des modèles premium de segments supérieurs.

LNA : En revanche côté moteurs, vous misez sur le thermique…

Jean Chevennement : Mais il y a de la technologie aussi au niveau des motorisations avec une gamme essence 100 % électrifiée, et notamment en point d’orgue de la gamme, un nouveau moteur E-Tech Full hybrid jusqu’à 200 ch.

présentation Renault Austral 2022

LNA : Ce moteur répond donc à la montée en gamme du modèle.

Jean Chevennement : Exactement, c’est ce qui fait qu’on a choisi de lancer un nouveau nom, ce qui est toujours important pour une marque d’installer et de lancer un nouveau patronyme, puisque le positionnement produit d’après nous exigeait ce changement.

s’adresser à des clients qui viennent d’un monde et d’un mode de pensée Diesel

LNA : Avant le programme Austral, vous étiez déjà chef de programme sur le segment C…

Jean Chevennement : Tout à fait. Précédemment, j’étais le chef de programme des Kadjar et Mégane, sur le segment C donc.

LNA : Vous avez donc pu observer l’évolution des modèles, d’un Kadjar majoritairement Diesel et qui pouvait être 4×4, à un Austral 4×2 et seulement hybride essence…

Jean Chevennement : Nous sommes sur une nouvelle génération et sur un nouveau pilier de la reconquête du segment C de Renault, comme Luca de Meo l’a expliqué dans le cadre du plan Renaulution. C’est vraiment une proposition nouvelle, qui vient en complément de l’Arkana qui rencontre un franc succès sur le marché, et de la Mégane E-Tech électrique qui est une proposition complètement différente et 100 % électrique.

LNA : Revenons aux moteurs : vous avez annoncé qu’il n’y aurait pas d’hybride rechargeable pour le moment mais que techniquement c’était envisageable. Qu’est-ce qui vous a incité à faire ce choix d’opter pour de l’hybride simple plutôt que du rechargeable, surtout quand certains concurrents font 50 % de leurs ventes en plug-in ?

Jean Chevennement : Sur le segment des C-SUV, parmi les propositions du marché, ce que nous voyons est qu’il y a encore une part non-négligeable de motorisations Diesel. Depuis 2021, les courbes se sont croisées, entre les propositions hybrides et les Diesel. On arrive à 25 % du marché pour chaque type de motorisation en moyenne en Europe. On a jugé utile de faire cette proposition de moteur 100 % essence 100 % électrifiées avec une grande complémentarité entre les moteurs mild hybrid à hybridation légère 12 Volts, l’hybridation à 48 Volts qui est une première dans la gamme Renault, et cette version full hybrid 400 Volts.

C’est pour s’adresser à des clients qui viennent d’un monde et d’un mode de pensée Diesel, très thermique, en leur proposant des moteurs aux puissances qui vont jusqu’à 200 chevaux, très bien positionnées par rapport à la concurrence, et avec des consommations et des émissions de CO2 inférieures aux meilleures offres Diesel du marché.

Tout ça avec une très grande facilité d’utilisation puisqu’il n’y a aucune contrainte, que tout se fait automatiquement et que le véhicule est auto-rechargeable. C’était là le cap de notre projet : avoir un véhicule très orienté client, facilité d’usage et facilité d’emploi.

LNA : Peut-on dire que c’est une solution de transition avant un SUV 100 % électrique ou pour des clients qui ne sont pas prêts pour recharger leur véhicule, même hybrides plug-in ?

Jean Chevennement : On est effectivement dans une phase de transition et Luca de Meo a bien tracé la voie pour Renault en expliquant qu’à l’horizon 2030, nous aurons une gamme 100 % électrique. Cela ira plus ou moins vite en fonction de l’environnement et des infrastructures, mais la direction est donnée. On a des clients en transition qui viennent du monde du thermique et qui cherchent des solutions très simples d’usage, faciles et orientées vers eux. L’autre intérêt d’une version full hybrid, en comparaison à un hybride plug-in, c’est que cette dernière amène des coûts supplémentaires sur le véhicule. Nous pouvons donc proposer une offre pertinente en tarif pour le client.

LNA : Le 48 Volts, vraiment une première chez Renault ? N’aviez-vous pas proposé le Scénic Hybrid Assist ?

Jean Chevennement : Oui, nous étions sur quelque chose de différent qui était du mild hybrid Diesel. Sur du mild hybrid essence, c’est la première fois que nous avons ce type de dispositif qui apporte un boost avec l’alterno-démarreur en phase de reprises notamment. Quand vous aurez l’opportunité de l’essayer, vous constaterez qu’il a énormément de reprise sur des bas régimes, et même s’il est proposé en version boîte manuelle, il n’amène pas à faire beaucoup de changements de rapports car il relance très bien à bas régime.

LNA : Le fait que la base thermique soit à 3 cylindres y participe ?

Jean Chevennement : Partir d’une motorisation 3 cylindres turbocompressés permet d’avoir un moteur extrêmement cohérent et plus pêchu.

Esprit Alpine est un nom qui a germé assez tôt dans le projet

LNA : La finition Esprit Alpine est présentée pour la première fois : pourquoi sur un SUV comme l’Austral et pourquoi pas sur une Mégane E-Tech ?

Jean Chevennement : La finition Esprit Alpine est effectivement inaugurée par nouveau Renault Austral, c’est la première fois qu’on montre cette griffe, cette version, dans la gamme Renault. Et son esprit est, sur un véhicule de grande diffusion comme le sera l’Austral, d’amener les codes design, couleurs et matières de la marque Alpine sur un modèle de la marque Renault, pour des clients qui ont plus d’exigences en termes de caractère, de particularités, de distinction.

Cela nous paraissait totalement approprié de renforcer en plus ce design avec ces lignes athlétiques, structurées, de le souligner avec cette finition Esprit Alpine. C’est aussi l’occasion de présenter une nouvelle couleur, le Gris shiste satin, qui est assez exceptionnelle pour un constructeur généraliste de grande diffusion.

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LNA : Quels sont les défis d’industrialisation pour une telle teinte ?

Jean Chevennement : C’est une peinture qui nécessite une qualité irréprochable, et notre usine de Palencia, qui fabrique déjà les Mégane et Kadjar, réputés pour leur qualité, est à la pointe pour proposer une qualité de finition de peinture sur l’Austral qui va prendre la lumière et souligner tout le côté sculptural de la ligne.

LNA : Esprit Alpine, c’est né au début du projet ou avez-vous d’abord envisagé une R.S. Line ?

Jean Chevennement : Esprit Alpine est un nom qui a germé assez tôt dans le projet, c’est un partenariat gagnant-gagnant pour nos deux marques. Cela permet à la marque Renault de bénéficier des codes matières et couleurs d’Alpine ; et cela permet à la marque Alpine d’avoir une grande visibilité au travers d’un modèle de grande diffusion tel que peut l’être Renault Austral.

LNA : Ce sera le haut-de-gamme de l’Austral ou y a-t-il concurrence de positionnement avec le degré Iconic ?

Jean Chevennement : La finition Esprit Alpine, qui présente ces caractéristiques de style extérieur et intérieur, sera proposée sur les deux finitions, Techno et Iconic. On aura deux versions Esprit Alpine, une version Techno Esprit Alpine et une version Iconic Esprit Alpine, qui amènent ce look distinctif sur une base de la gamme Austral.

LNA : Qu’est-ce qui a représenté le plus gros défi pour vous pour réaliser l’Austral ?

Jean Chevennement : Moi, ce dont je suis le plus fier, c’est qu’on amène un véhicule extrêmement cohérent, un concentré de technologie, sur l’ensemble des axes. A la fois sur le design, très sculpté, mais également sur les technologies à tous les niveaux avec des systèmes embarqués, des systèmes de connectivité et des motorisations performantes à la pointe. C’est ce côté homogène, complémentaire, au meilleur niveau sur l’ensemble des axes du véhicule, qui me rend particulièrement fier de la voiture.

LNA : Merci et bonne route !

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