Vous croyiez que la nouvelle ID.3 aurait été la prochaine électrique à rejoindre le catalogue de Volkswagen ? Détrompez-vous ! Car si le constructeur de Wolfsburg peaufine actuellement les derniers réglages de sa compacte qui étrenne beaucoup de nouveautés pour son groupe (plateforme, architecture électronique…), c’est sur une base… beaucoup plus qu’éprouvée que repose celui qui nous intéresse aujourd’hui : le e-Bulli !
Prenez un mythique T1 des années soixante – si possible dans cette magnifique déclinaison « Samba Bus » aux 23 vitres de 1966 –, un petit moteur électrique, secouez le tout à la faveur d’une réglementation qui autorise désormais le « rétrofit », et vous obtenez un rutilant e-BULLI ! Ce cocktail, fruit d’une collaboration entre le géniteur du T1 et eClassics, spécialiste de la conversion en véhicules électriques, aurait dû être montré au salon allemand de Techno Classica, en mars ; la crise sanitaire en a décidé autrement, mais nous permet dans ces lignes de vous détailler les informations distillées par Volkswagen.
Les quelques modifications cosmétiques extérieures sont aussi discrètes que les évolutions techniques ont été importantes. Car si la nouvelle peinture métallisée bi-ton et les optiques avant à LED transforment finalement moins le T1 originel que certaines personnalisations hippies, il a fallu procéder aux adaptations nécessaires pour supporter la hausse de poids induite par la conversion à la fée électricité. De nouvelles liaisons au sol, une direction à crémaillère et quatre freins à disques sont ainsi apparus après le passage entre les mains de eClassics.
Les dessous du e-BULLI sont en plusieurs points ressemblants à ce que seront ceux de l’ID.3. Et pour cause : les batteries – d’une énergie totale de 45 kWh – positionnées sous le plancher, et les pièces du système de transmission électrique proviennent tout droit de la division « Volkswagen Components » du groupe. Bien que cela ne soit pas sa vocation première, le e-BULLI pourra sans conteste se targuer d’être le plus pêchu de la famille T1, avec une motorisation développant 83 ch, contre 44 ch pour la version d’origine. Le couple, disponible instantanément, passe de 102 à 212 N.m.
Si l’on ne s’attend guère à le trouver sur autoroute, sachez quand même que le e-BULLI est annoncé pour une autonomie de 200 km, et qu’il pourrait même se payer le luxe de vous griller la politesse à une station de charge Ionity ! Il est en effet doté d’une prise Combo, lui offrant la possibilité de charger en courant continu à 50 kW, et donc de récupérer 80 % de son niveau de batterie en une quarantaine de minutes. En courant alternatif, avec sa prise de Type 2, il peut accepter une charge de 22 kW.
Les seules apparitions (de bon goût, qui plus est) de la modernité à l’intérieur consistent en une console entre les sièges conducteur et passager intégrant un levier de boîte de vitesses et un bouton de démarrage, un combiné en partie digital accueillant en son centre une indication du niveau de charge, et un écran incrusté dans le plafonnier qui peut afficher une carte de navigation. Une installation audio revue est bien dissimulée, et offre la lecture de titres sur des supports USB, ou grâce à la radio numérique. L’aventure, oui, mais à la sauce 2020 !
Pour vous rappeler à votre bon souvenir de road-trips en T1, et en silence, il vous en coûtera 64900 € au minimum pour faire la transformation. eClassics ne s’arrête pas là, et propose des prestations similaires sur les T2 et T3.
Crédits photos : Volkswagen/eClassics